mercredi 23 novembre 2022

17 milliards d'euros pour l'ESA, et une nouvelle promotion d'astronautes !

Evénement particulièrement attendu, la réunion de niveau ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA) a permis de valider un budget triennal de 16,9 milliards d'euros. En hausse. Mais encore, la nouvelle promotion d'astronautes européen a été révélée, avec en son sein, des Français !

Ci-dessus: la nouvelle promotion d'astronautes de l'ESA ! 


L’ESA se réunissait pour sa grand messe à Paris ces 22 et 23 octobre. A l'issue de cette ministérielle, l'agence a annoncé un budget de quasiment 17 milliards d’euros, soit une hausse de 17 % par rapport au dernier exercice.

A la fin, des congratulations, mais paradoxalement, l'Agence attentait bien d'avantage: 18,5 milliards. Son directeur Josef Aschbacher se félicite néanmoins de l'octroi de ce budget une nouvelle fois en hausse (après le net bon de 40% effectué en 2019), dans un contexte économique compliqué. 

Et comme souvent, ce sont les graphiques qui nous en disent le plus :


D'Ariane 6 à "Iris²", la constellation de connectivité souveraine voulue par l'UE, les principaux programmes sont financés comme prévu ou presque (Exomars, sanctionné par la guerre en Ukraine, passe de 2022 à 2028). 

L'un des prochains grands événements pour l'ESA sera par exemple la mise en orbite en 2024 du SpaceRider de Thales Alenia Space, le drone spatial européen (tout de même moins ambitieux et surtout moins secret que le X-37B américain). 

Nous aurons très vite l'occasion d'en reparler. 


S'agissant des financements par pays, l'Allemagne consolide sa "première place" chipée par surprise à la France en 2019 à Séville. Cela conforte un leadership qui se traduit directement au travers du principe de retour géographique (plus un Etat s'engage financièrement, plus il reçoit d'activité industrielle).
La France suit directement avec 3,2 milliards, devant l'Italie. Soulignons d'ailleurs l'effort assez phénoménal de cette dernière pour coller aux deux leaders, qui possèdent des économies autrement plus puissantes sur le papier.

Ce trio, avec plus de 3 milliards d'euros engagés pour chacun (3,5 pour l'Allemagne), en nette hausse, impose clairement le tempo. Alors, émulation… ou rivalité ? 

Dans l'ensemble, tous les Etats font donc un effort, preuve que les gouvernements ont bien saisi les enjeux du spatial. Il faut l'espérer.


Une pilote du "Pyrénées" nouvelle astronaute française !

Pas -encore- de programme de vol habité dans le budget de l'ESA… mais l'autre nouvelle, celle qui fera la Une des médias, c'est bien sûr la révélation de la promotion 2022 d'astronautes de l'agence européenne… 17 femmes et hommes avec, pour succéder à Thomas Pesquet, une française ! Deux en réalité puisque la "réserve" comporte également un Français. C'est bien la moindre des choses, puisque les français ont trusté environ le tiers des 22 000 candidatures reçus par l'ESA !

Il s'agit, enfin, d'une reconnaissance pour l'armée de l'Air et de l'Espace.

Notre nouvelle astronaute se nomme donc Sophie Adenot, 40 ans. Elle est diplômée d'Isae Supaero et du MIT, et a évolué au sein d'Airbus Helicopters. Mais Sophie Adenot est surtout lieutenant-colonel et une pilote d'hélicoptère chevronnée sur Caracal (3 000 heures de vol) au sein de l'escadron 1/67 "Pyrénées", basé à Cazaux. Elle a notamment servi deux fois en Afghanistan. 

Figure médiatique de nos armées, elle intègre la DGA en 2018 et devient la première femme pilote d'essai expérimental sur hélicoptères, toujours à Cazaux.

Une riche carrière donc, qui la verra atteindre le firmament: l'espace. Et la ligne de mire n'est plus seulement l'orbite, mais bien aussi la Lune. Elle comme Thomas Pesquet peuvent légitimement espérer faire partie de l'aventure Artemis. Sophie Adenot devra néanmoins passer par la longue phase d'apprentissage du métier. Rappelons que Thomas Pesquet, issu de la promotion 2009, avait dû attendre 2016 pour sa première mission à bord de l'ISS. 



Si le lieutenant-colonel Adenot fait bien partie de l'équipe titulaire de cette promotion de l'ESA (ils sont seulement 5), le corps de réserve comporte également un Français, et encore une fois de la DGA : il s'agit Arnaud Prost, ingénieur militaire et pilote au sein de DGA Essais en vol à Istres. Il est membre de l’équipe intégrée d’essais en vol du Rafale. Il est breveté pilote de chasse.



2 commentaires:

  1. Une saga à rebondissements...
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/21/l-europe-spatiale-veut-mettre-les-moyens-face-aux-americains-et-aux-chinois_6150823_3234.html

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  2. Il faut se voir tels que nous sommes:
    https://twitter.com/VincentLamigeon/status/1595693195610189824

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