lundi 31 mars 2025

SOFINS 2025 - Thales dévoile sa JVN quadritube PANORAMIC

Thalès dévoile au SOFINS 2025 la JVN PANORAMIC, une jumelle de vision nocturne à quatre tubes qui permet aux soldats d’obtenir une perception rapide de l’intégralité de leur environnement, sans le mouvement de tête nécessaire lors de l’utilisation de JVN à deux tubes. Un bijou technologique ITAR FREE. ​


Cette semaine se déroule près de Bordeaux, sur le camp de Souge (l'antre du 13ème RDP), la 7ème édition du SOFINS, salon professionnel de la défense dédié aux forces spéciales. Un événement souvent passionnant, que nous suivrons sur place, comme à l'accoutumée. 

Et ce soir, veille d'ouverture, c'est Thales Group qui ouvre le bal, en communiquant sur sa jumelle de vision de nuit PANORAMIC, qui sera donc présentée au monde pour la première fois sur le salon. 

Avec ce produit, que l'industriel annonce "révolutionnaire" car compact, robuste, évolutif, offrant un FOV de 120°; et accompagné d’une solution de maintenance "appropriée", Thales semble avoir gommé les quelques défauts généralement reprochés à cette technologique quadritube (rendue célèbre par les Navy Seals), en particulier le poids et l'encombrement. 
PANORAMIC ne pèse en effet que  740 grammes et ne dépasse pas la largeur du casque du combattant. En plus d’un relevage classique sur casque, elle permet de relever indépendamment chacun de ses deux corps latéraux. Les différents relevages sont accompagnés d’une coupure automatique des tubes, afin de ne pas compromettre la discrétion. Frugale en matière de consommation d’énergie, cette jumelle révolutionnaire est alimentée grâce à des piles ; un boîtier piles extérieur peut être ajouté pour une utilisation de longue durée.

Enfin, contexte géopolitique oblige, Thales précise dans son annonce que ses JVN sont destinées aux forces spéciales et spécialisées françaises -qui l'évaluent d'ores et déjà- et internationales, et que, surtout, l'ensemble du système est 100% français, et donc sans aucune contrainte d’exportation ITAR (relative aux composants américains).


lundi 24 mars 2025

La production de poudre sur le point de reprendre à Eurenco Bergerac


Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et de l'Économie Eric Lombard étaient jeudi dernier à Bergerac pour l'inauguration de la première ligne de production de poudre gros calibre pour système d'artillerie de l'usine Eurenco de Bergerac. Un dossier emblématique du réarmement européen initié depuis 2022. 

Source photo : ministre des Armées.


Je ne reviendrai pas ici sur le dossier Eurenco, société passée en trois ans du statut de petite entreprise de province inconnue à l'un des fers de lance du réarmement du continent européen. Car oui, c'est toute l'Europe qui semblait avoir oublié que, bien malheureusement, faire parler la poudre est l'apanage des puissances, ce que l'on a tous fait mine de (re)découvrir quand la pléthorique artillerie russe s'est mise à tonner sur le front ukrainien.  

Et si ce blog était l'un des rares médias à parler d'Eurenco avant la guerre, la situation a, comme le savez tous, bien évolué depuis. C'est même le Président de la République, il y a quasiment un an, qui posait la première pierre des nouvelles installations (15 bâtiments) inaugurées ce 20 mars 2025 par les ministres des Armées et de l'Economie. Il s'agit plus précisément de la première des quatre lignes de production à sortir de terre. Elle entrera en service d'ici l'été.  

Le contexte étant ce qu'il est, Eurenco peut voir venir, avec une décennie de commandes au carnet. L'entreprise prévoit de produire jusqu'à 1 800 tonnes de poudre par an, afin d'alimenter jusqu'à 1,2 million de charges modulaires (il faut généralement 5 charges pour tirer un obus avec un canon Caesar). L'export constitue déjà la majorité des commandes (70%), même si les clients prioritaires sont bien évidemment l'Ukraine, et la France. 

Associé à d'autres capacités françaises (comme les corps d'obus des Forges de Tarbes où la production va quadrupler, mais aussi européennes (les investissement absolument faramineux de Rheinmetall), on peut réellement dire que les choses sérieuses commencent maintenant. 
D'autres chiffres concernant les munitions et l'artillerie ?  Safran a produit 600 bombes AASM en 2024, et vise le triplement.  KNDS France sortait 2 canons Caesar par mois en 2022, c'est - désormais, et ce sera 8 courant 2024, l'objectif étant 12 finalement. MBDA a augmenté sa production de missiles Aster de 50% depuis 2022 (France, Royaume-Uni et Italie viennent de commander plus de 200 nouveaux missiles). Quant à Thales, qui a par ailleurs augmenté la production de radars, ce sont 80 000 roquettes qui sortiront des chaînes en 2026, contre 20 000 en 2023. Et l'on commence désormais aussi à évoquer les munitions de petits calibres…

Mais il y avait, jeudi 20 mars, un élément tout aussi important et structurant à signaler, que nos deux ministres ont d'ailleurs largement commenté. Ces derniers arrivaient en effet tout droit de Paris, où s'était tenue une grande et inédite conférence sur le financement de la défense (et on le précise au cas où: le financement des entreprises, pas du budget des Armées). 
Une initiative, semble-t-il, couronnée de succès et qui ne devrait pas accoucher d'une souris, au moins si l'on en croit les différences annonces (l'arrivée à la BPI et dans les banques des fameux plans d'épargne fléchés), et surtout les retours de plusieurs personnalités du monde économique, qu'ils soient entrepreneurs ou financiers. D'un coup d'un seul, la crainte mutuelle entre ces deux mondes, voire le ressentiment parfois, a disparu. Pour un temps du moins.
Le fait est que si les grands groupes n'ont pas de problème pour investir ou emprunter, ce n'est pas le cas des start-up, ou surtout des PME & ETI, notamment quand celles-ci sont sous-traitantes et ne peuvent suivre la montée en cadence demandée par les géants sans dangereusement mettre leur trésorerie en danger. L'arrivée des financeurs, soudain dévergondés (ne nous cachons pas que cela se fera probablement au détriment du "verdissement" de l'économie, le secteur des RSE risquant de tomber en décrépitude), constitue en soit bien plus qu'une bulle d'air. Une vraie rupture. 


mercredi 19 mars 2025

Icarus Swarm a testé des essaims de drones avec l'armée de Terre

La société bordelaise Icarus Swarm a testé aux côtés de l'armée de Terre la mise en oeuvre d'essaims de drones depuis des véhicules blindés. 

Images : armée de Terre / Icarus Swarm.


Icarus Swarm est une PME bordelaise à la notoriété plutôt confidentielle, mais vous les connaissez peut-être sous le nom de leur société sœur -ou plutôt mère- Dronisos, spécialiste des spectacles géants impliquant des milliers de drones. Depuis la déclenchement de la guerre en Ukraine en effet, et l'impact que constitue la révolution des drones sur le champ de bataille, Dronisos a fondé Icarus pour mettre à profit son expérience des essaims de drones dans une collaboration avec le monde de la défense.

Présente en Californie pour l'exercice multinational "Capstone 5" (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada, Nouvelle-Zélande), consacré à la robotique et à ses ruptures, Icarus Swarm et la 13e DBLE (demi-brigade de blindés légers) ont mené des essais grandeur nature en installant des "ruches" directement sur le toit d'un blindé Griffon de l'armée de Terre. Le test incluait aussi un 4x4 Masstech. 


Même si l'exercice impliquait une zone plutôt réduite (quoique, les opérations drones vs drones en Ukraine se limitent à une bande de quelques kilomètres d'épaisseur), on comprend ici tout l'intérêt de s'exercer au déploiement et à l'action rapide (environ 20 minutes tout compris) pour une équipe d'opérateurs à bord de deux véhicules seulement. 

La campagne touchait au domaine du C2, le Command & Control. Dans cas d'espèce en effet, pas de drone suicide, ou du moins pas encore, mais un essaim qui durant le survol d'une zone, permet sa modélisation en trois dimensions, au service des planificateurs. 

Plus généralement, la maîtrise de cette capacité à déployer des essaims, qui va bien au delà de l'utilisation faite aujourd'hui (1 opérateur pour 1 drone), est évidemment urgente.  



lundi 17 mars 2025

Airbus apporte son soutien au bombardier d'eau d'Hynaero


La division Defence & Space du groupe Airbus a annoncé son soutien technique au programme de bombardier d'eau amphibie Fregate-F100 de la société Hynaero. Un coup de pouce bienvenue au moment décisif où la start-up bordelaise entame d'importantes campagnes de levées de fonds. 

Ci-dessus: vue d'artiste du Fregate-F100 - Hynaero.


Airbus Defence and Space et Hynaero ont annoncé en fin de semaine dernière la conclusion d'un mémorandum d'accord, vrai partenariat stratégique, couvrant "l’ensemble du déroulement du programme Fregate-F100 et de sa vie opérationnelle avec notamment le support à la conception, à la certification et la maintenabilité de l'aéronef, ainsi que sa promotion auprès de clients potentiels dans le monde entier"

Airbus, qui continue de mener régulièrement des tests de lutte anti-incendie, sur ses avions militaires A400M (le groupe est aussi actif dans ce domaine avec les hélicoptères et les satellites de surveillance), voit en effet le programme Fregate-F-100 comme complémentaire à ses activités. Un soutien technique sera donc apporté durant le développement de l'appareil. 

Hynaero a multiplié les annonces de partenariats ces deux dernières années (privés et publics), et l'ajout d'Airbus est assurément une marque de prestige et de confiance. Le Fregate-F-100, grâce aux technologies modernes, doit littéralement écraser les capacités de l'antique Canadair, avec notamment une capacité d'écopage de 10 tonnes d'eau contre 6. 

Mais comme tout programme de conception d'un nouvel avion, le budget nécessaire est impressionnant : un milliard d'euros. 

Coup de pression sur la région bordelaise ? 

Dans l'immédiat, Hynaero doit d'abord trouver les 15 millions d'euros qui lui permettront de vraiment débuter le développement de l'appareil (la phase de conception détaillée), dont le design a légèrement évolué à la suite des études de faisabilité. Un moteur sera aussi choisi prochainement. Les partenaires financiers sont là, et Hynaero dispose d'ailleurs de trois lettres d'intention pour des commandes. Les investisseurs seraient cependant dans l'attente d'un engagement ferme de l'Etat, alors que ce sont toujours les Canadiens de DHC, avec leur emblématique mais vieillissant Canadair, qui tiennent la corde à Paris comme à Bruxelles pour les nouveaux contrats de renouvellement de flotte(s). 

L'objectif demeure de disposer d'un prototype en 2029, afin de lancer la commercialisation en 2031.

Une interview donnée dans le journal Sud Ouest ce dimanche nous apprend par ailleurs que la start up est fortement sollicitée par d'autres collectivités (Rochefort, Pau, Nîmes, Saint-Nazaire) pour l'implantation de son futur site, qui générera selon elle 500 emplois directs et 2 000 indirects. Elle attend donc un geste de la Région Nouvelle Aquitaine, qui a été, rappelons-le, la première à lui faire confiance (300 000 euros de subvention). Un petit coup de pression -qui vise surtout la métropole bordelaise a priori- que l'on tentera tout de même de désamorcer : les autres sites évoqués ne semblent disposer, ni de l'écosystème (notamment les sous traitants), ni, surtout, de la masse mobilisable de ressources humaines qualifiées pour faire vraiment le poids avec Bordeaux sur un projet d'une telle envergure. 

Pour rappel, Hynaero dispose aujourd'hui d'un petit bureau à Mérignac, dans les locaux du "Cockpit" de Bordeaux Technowest. 


vendredi 14 mars 2025

Marche arrière toute sur le F-35 au Portugal, une chance pour le Rafale ?


La piste du F-35 se refroidit très largement au Portugal, après les déclarations dans la presse du ministre de la défense jeudi 13 mars. Le pays avait pourtant ouvertement privilégié cet avion pour le futur remplacement de ses F-16. Désormais, dans un contexte géopolitique historique, la porte est ouverte pour les avions de combat européens, dont le Rafale. 

Ci-dessus: Emmanuel Macron au Portugal fin février 2025 - photo Elysée.


Cela devait arriver, commencer quelque part en Europe. Conséquence directe de la nouvelle politique diplomatique américaine, brutale, le Portugal annonce par la voix de son ministre de la défense (jeudi 13 mars dans la presse locale) qu'il ne prévoit plus de se doter du chasseur F-35 de Lockheed Martin. Le choix se fera donc en faveur de matériels fabriqués par des alliés "qui seront à nos côtés en toute circonstances". "La position récente des États-Unis, au sein de l'OTAN et sur la scène géostratégique internationale, doit nous inciter à réfléchir aux meilleures options, car la prévisibilité de nos alliés est un atout majeur à prendre en compte". Les mots sont forts.

Si le Portugal n'a encore rien signé avec les Etats-Unis pour le remplacement de ses 28 F-16, l'armée de l'air avait indiqué au printemps 2024 que le choix se porterait sur l'avion furtif américain, en raison de l'interopérabilité que ce dernier offrait avec les pays de l'OTAN. Lisbonne préparait donc cette transition sur "deux décennies", menant des ateliers sur la "cinquième génération". Le montant du renouvellement avait été chiffré à 5,5 milliards d'euros. 

L'élection de Donald Trump, et surtout la conduite de son administration depuis, constituent donc évidemment un bouleversement qui mène à ce revirement majeur. Ironique, quand on sait comment un tel marché aurait pu être retourné par les Américains par le passé, au hasard, en Suisse… 

Et alors que le schisme transatlantique se porte visiblement sur le terrain industriel et commercial, avec pour ce qui concerne la défense un véritable mouvement de défiance des Européens qui s'inquiètent ENFIN de leurs dépendances technologiques, en particulier s'agissant du F-35 et de ses restrictions d'utilisation, plusieurs pays dans le monde (et donc, aussi en Asie) doutent désormais du fournisseur historique. Au grand dam du complexe militaro industriel américain, dont les valeurs s'effondrent en bourse.

Le Portugal n'est certes pas la plus grande armée d'Europe, mais une trentaine de Rafale ne serait pas de trop sur le flan sud européen, d'autant plus que ces derniers seraient projetables vers l'est aux côtés des appareils et ravitailleurs français. Ce serait une façon pertinente pour Lisbonne de participer à la défense de l'Europe.     

J'ajouterai enfin trois éléments: 

  • attention, il s'agit de la décision d'un gouvernement démissionnaire. De nouvelles élections législatives sont prévues en avril. Il faudra donc voir le point de vue des partis politiques;
  • la compétition (non datée) sera probablement ouverte aux trois appareils européens. Sur ce point, l'Eurofighter offre une interopérabilité avec les Espagnols, et le Gripen suédois fait sens (prix et capacités);
  • Emmanuel Macron était en visite d'Etat au Portugal il y a deux semaines, pour évoquer notamment les sujets défense, avec par exemple la vente de canons Caesar. Hasard ? 

mercredi 12 mars 2025

Premier ravitaillement en vol pour le Caracal et l’A400M des forces spéciales air

L'armée de l'Air annonce ce 12 mars la réussite de la première campagne de ravitaillement en vol pour le Caracal et l’ A400M des forces spéciales air. L'opération a été réalisée le 5 février 2025 au large du bassin d'Arcachon.

Images: Armée de l'Air et de l'Espace. 


Ceux qui ont connu ce blog à ses grandes heures se rappelleront que le ravitaillement en vol des hélicoptères Caracal français est une problématique de longue date. On se souvient en effet qu'il y a une dizaine d'années, l'A400M, pour diverses raisons techniques sur lesquelles nous ne reviendrons pas/plus- était incapable de mener à bien la mission de ravitaillement des hélicoptères. 

Au Sahel comme lors d'exercices en France, les forces spéciales Air, qui opèrent depuis Cazaux avec les hélicoptères Caracal de l’escadron 1/67 « Pyrénées », ont donc longtemps opéré avec les C-130J américains (ou plus rarement, italiens et espagnols), avant que la France ne reçoive finalement ses propres appareils (toujours pour compenser les manques de l'A400M). 

Durant cette période, Airbus a travaillé dur pour adapter la solution à l'A400M, jusqu'à ce que des essais soient entamés à partir de 2020 par l'avionneur.   

Nous voici cinq ans plus tard, et un avion de transport A400M Atlas de l’escadron de transport 3/61 « Poitou » a donc enfin ravitaillé en vol un hélicoptère Caracal à Cazaux.

L'armée de l'Air et de l'Espace nous précise dans un communiqué qu'avant la validation de l'opération, une première semaine d’entraînement a eu lieu pour la formation des Aviatrices et Aviateurs de l’armée de l’Air et de l’Espace à cette nouvelle capacité : deux pilotes d’A400M Atlas ainsi que quatre chefs de soute ont été formés pour le « Poitou ». Du côté du « Pyrénées », ce sont sept pilotes qui sont désormais qualifiés au ravitaillement et ce, de jour comme de nuit.

L'armée de l'Air se permet ainsi aujourd'hui de célébrer la "naissance d’un nouveau tandem 100 % « forces spéciales air » : A400M - Caracal."

Un peu d'autonomie stratégique qui tombe à point nommé. 



vendredi 7 mars 2025

Succès total pour Ariane 6 et CSO-3


Pour son second lancement depuis juillet 2024, et son premier tir dit "commercial", Ariane 6 a placé le satellite militaire français CSO-3 en orbite basse. Un succès aussi déterminant que rassurant, alors que l'Europe n'a jamais été aussi seule. 

Images : Arianespace, Ariane Group, CNES, arrmée de l'Air et de l'Espace.


 
Tout est bien qui finit bien. Mais cela aura presque été interminable ! Avec plusieurs années de retard (pandémie, retards Ariane 6, guerre en Ukraine) d'abord, et deux reports ces derniers jours (pour raison technique, sur le segment sol), le satellite de renseignement français CSO-3 (composante spatiale optique) a enfin été placé sur orbite basse ce jeudi 6 mars lors du premier lancement commercial d'Ariane 6. 

Une superbe réussite pour les équipes en Guyane et en Europe, notamment à Bordeaux, qui met sur de bons rails la carrière de notre lanceur de souveraineté. En théorie, il y aura cinq nouveaux lancements d'Ariane 6 en 2025, tous au second semestre, et le double en 2026. Un calendrier de montée en puissance très (trop ?) ambitieux. 

Ci-dessous, présentation des capacités CSO du programme MUSIS : 



Inutile de préciser que dans le bouleversement géopolitique des dernières semaines, cette nouvelle capacité française, souveraine, arrive à point nommé. Elle contribuera assurément aux objectifs d'indépendance stratégique de l'Europe (tout comme Ariane 6), à commencer, très probablement, par la contribution au soutien à l'Ukraine. 

Passé au sommet des priorités suite au basculement stratégiquement américain, le renseignement spatial européen devrait largement bénéficier des mobilisations financières engagées sur le continent. 

J'ajoute même un avis personnel : la "trahison" américaine pourrait même bénéficier aux Européens sur le marché international. Sur ordre du président Trump, l'Ukraine a en effet été coupée du renseignement spatial des forces américaines, mais aussi des services commerciaux comme ceux de l'entreprise Maxar... 







lundi 3 mars 2025

HyprSpace tirera ses lanceurs depuis la plateforme NuPad de SpaceDreamS


HyprSpace (lanceurs) et SpaceDreamS (infrastructures sol) poursuivent leur partenariat et annoncent que le lanceur OB-1 sera tiré depuis la plate-forme mobile NuPad. 


Il était normalement prévu ce soir de parler du lancement d'Ariane 6 et du satellite militaire CSO-3, mais celui-ci est une nouvelle fois reporté. Cela commence à faire… depuis 2021 (le média La Tribune évalue à 30 millions d'euros  le surcoût du aux retards pour le ministère des Armées).

Ce sera donc du new space avec HyPrSpace ! Les bordelais, pionniers dans la conception de micro-lanceurs à propulsion hybride, se sont associés depuis octobre 2023 à SpaceDreamS (Paris & Toulouse), spécialiste des infrastructures sol,  pour la qualification des moteurs de leurs futurs lanceurs. Jusqu'à ce 24 février 2025, où les deux entreprises annoncent une nouvelle étape dans leur collaboration. Cette alliance, déjà couronnée par les succès des essais moteur Terminator, les avancées du projet PADA11 et la signature du contrat R2D22, entre dans sa seconde phase et accélère avec le développement du « NuPad » : premier pas de tir modulaire et multisite de lancement.

Les deux entreprises, qui vont jusqu'à parler de « symbiose industrielle », veulent afficher une vision commune ouvrant la voie vers un accès à l’espace véritablement rentable, pérenne et interopérable. Et c'est dans ce contexte que l'on découvre le NuPad, un pas de tir mobile à déploiement rapide,  transportable via conteneurs maritimes. Doté d'interfaces universelles pour intégrer des lanceurs de dimensions variables (pour de l'orbital ou du suborbital), il est annoncé comme compatible avec tous types de propulsion et mises en œuvre standardisées.

Il sera ainsi en capacité de tirer, depuis la Guyane Française, les lanceurs d'HyprSpace, à savoir Baguette One le lanceur suborbital monoétage de 10 mètres dont le premier vol inaugural est prévu pour 2026, et OB-1 (Orbital Baguette One), le lanceur orbital qui volera lui fin 2027.