Affichage des articles dont le libellé est Eurenco. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Eurenco. Afficher tous les articles

lundi 24 mars 2025

La production de poudre sur le point de reprendre à Eurenco Bergerac


Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et de l'Économie Eric Lombard étaient jeudi dernier à Bergerac pour l'inauguration de la première ligne de production de poudre gros calibre pour système d'artillerie de l'usine Eurenco de Bergerac. Un dossier emblématique du réarmement européen initié depuis 2022. 

Source photo : ministre des Armées.


Je ne reviendrai pas ici sur le dossier Eurenco, société passée en trois ans du statut de petite entreprise de province inconnue à l'un des fers de lance du réarmement du continent européen. Car oui, c'est toute l'Europe qui semblait avoir oublié que, bien malheureusement, faire parler la poudre est l'apanage des puissances, ce que l'on a tous fait mine de (re)découvrir quand la pléthorique artillerie russe s'est mise à tonner sur le front ukrainien.  

Et si ce blog était l'un des rares médias à parler d'Eurenco avant la guerre, la situation a, comme le savez tous, bien évolué depuis. C'est même le Président de la République, il y a quasiment un an, qui posait la première pierre des nouvelles installations (15 bâtiments) inaugurées ce 20 mars 2025 par les ministres des Armées et de l'Economie. Il s'agit plus précisément de la première des quatre lignes de production à sortir de terre. Elle entrera en service d'ici l'été.  

Le contexte étant ce qu'il est, Eurenco peut voir venir, avec une décennie de commandes au carnet. L'entreprise prévoit de produire jusqu'à 1 800 tonnes de poudre par an, afin d'alimenter jusqu'à 1,2 million de charges modulaires (il faut généralement 5 charges pour tirer un obus avec un canon Caesar). L'export constitue déjà la majorité des commandes (70%), même si les clients prioritaires sont bien évidemment l'Ukraine, et la France. 

Associé à d'autres capacités françaises (comme les corps d'obus des Forges de Tarbes où la production va quadrupler, mais aussi européennes (les investissement absolument faramineux de Rheinmetall), on peut réellement dire que les choses sérieuses commencent maintenant. 
D'autres chiffres concernant les munitions et l'artillerie ?  Safran a produit 600 bombes AASM en 2024, et vise le triplement.  KNDS France sortait 2 canons Caesar par mois en 2022, c'est - désormais, et ce sera 8 courant 2024, l'objectif étant 12 finalement. MBDA a augmenté sa production de missiles Aster de 50% depuis 2022 (France, Royaume-Uni et Italie viennent de commander plus de 200 nouveaux missiles). Quant à Thales, qui a par ailleurs augmenté la production de radars, ce sont 80 000 roquettes qui sortiront des chaînes en 2026, contre 20 000 en 2023. Et l'on commence désormais aussi à évoquer les munitions de petits calibres…

Mais il y avait, jeudi 20 mars, un élément tout aussi important et structurant à signaler, que nos deux ministres ont d'ailleurs largement commenté. Ces derniers arrivaient en effet tout droit de Paris, où s'était tenue une grande et inédite conférence sur le financement de la défense (et on le précise au cas où: le financement des entreprises, pas du budget des Armées). 
Une initiative, semble-t-il, couronnée de succès et qui ne devrait pas accoucher d'une souris, au moins si l'on en croit les différences annonces (l'arrivée à la BPI et dans les banques des fameux plans d'épargne fléchés), et surtout les retours de plusieurs personnalités du monde économique, qu'ils soient entrepreneurs ou financiers. D'un coup d'un seul, la crainte mutuelle entre ces deux mondes, voire le ressentiment parfois, a disparu. Pour un temps du moins.
Le fait est que si les grands groupes n'ont pas de problème pour investir ou emprunter, ce n'est pas le cas des start-up, ou surtout des PME & ETI, notamment quand celles-ci sont sous-traitantes et ne peuvent suivre la montée en cadence demandée par les géants sans dangereusement mettre leur trésorerie en danger. L'arrivée des financeurs, soudain dévergondés (ne nous cachons pas que cela se fera probablement au détriment du "verdissement" de l'économie, le secteur des RSE risquant de tomber en décrépitude), constitue en soit bien plus qu'une bulle d'air. Une vraie rupture. 


vendredi 12 avril 2024

Macron chez Eurenco Bergerac - "L'économie de guerre crée de la richesse"


Comme annoncé, le Président de la République était bien présent ce 11 avril sur le site d'Eurenco Bergerac, où il a posé la première pierre des nouvelles installations qui permettront la production de 1 800 tonnes de poudre par an d'ici 2026. Un déplacement à vocation plus large, puisqu'il était aussi question de faire le point sur la fameuse "économie de guerre".

Images: Eurenco/Elysée.


On a déjà tout dit ou presque, sur ce blog, sur le renouveau d'Eurenco Bergerac, soudainement devenu depuis 2022 une pièce essentielle de la production de munitions d'artillerie française et européenne (à lui seul, environ 10% de la production continentale de poudre à terme ?). Cela dit, Eurenco était une nouvelle fois dans la lumière ce 11 avril, faisant partie d'une séquence "économie de guerre" qui se poursuit… et devrait continuer de se poursuivre, les projecteurs se tournant cette fois vers un autre champion de la munition: MBDA. Mais nous en reparlerons.  

Lire sur le blog: Les yeux de l'Europe sur Eurenco Bergerac



Emmanuel Macron était donc ce jeudi à Bergerac pour poser la première pierre des futurs bâtiments de production de poudre, élément essentiel dont la pénurie est mondiale. 60 millions d'euros d'investissements, en partie soutenus par l'UE, et 15 bâtiments qui permettront la production de 1 200 à  1 800 tonnes de poudre (production multipliée par 10). L'entreprise va aussi embaucher, passant d'ici deux ans de 250 à 450 employés. 
Pour l'ensemble des chiffres, notamment ceux concernant les charges modulaires pour obus de 155mm (canon Caesar), voir le lien vers l'article ci-dessus.

Une charge modulaire, c'est ça.


Mais si Bergerac avait été choisi comme lieu "emblématique", érigé en modèle*, de cette journée consacrée à l'économie de guerre, c'était également dans le but de réunir autour du Président de la République plusieurs responsables, dont des capitaines d'industrie. Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des Armées, et le DGA Emmanuel Chiva accompagnaient les ministres Lecornu (Armées) et Lemaire (Economie), à la rencontre des PDG d'un nombre assez impressionnant de grands groupes de la BITD: Aubert et Duval, Dassault Aviation, Eurenco, KNDS France, MBDA, Naval Group, Roxel,  et Thales (absence d'Airbus et de Safran). Logistique d'ailleurs compliquée pour Bergerac et son tout petit aéroport !

Une réunion de travail sur les "pourquoi ? quand ? comment ? qui paye ?" d'où Emmanuel Macron est ressorti afin de s'exprimer durant une quinzaine de minutes devant les médias (vidéo ci-dessous), confirmant que la situation géopolitique globale inscrivait la tendance actuelle en matière de production d'armement dans la durée: « Nous sommes partis durablement pour nous installer dans un changement géopolitique, géostratégique où les industries de défense vont avoir un rôle croissant. » (...) « Le monde dont nous parlons, il ne s'arrêtera pas si demain la guerre se termine, parce qu'il y a un réarmement massif [...] de la Russie et parce que vous voyez partout en Europe les dépenses militaires, les commandes augmenter. »

Sur la question de déficit public, le Président a surtout rappelé qu'aucune remise en cause de la Loi de programmation militaire (413 milliards d'euros sur la période 2024-2030) n'était prévue, et que les engagements seraient tenus, tout comme ils l'ont toujours été en matière de défense depuis son élection en 2017. 
Rappelant que « l'économie de guerre créée de la richesse », ce qui est fondamentalement juste, puisque la BITD française s'avère largement rentable pour l'Etat, Emmanuel Macron s'avoue convaincu que cet effort se traduira, au delà du soutien nécessaire à l'Ukraine, par de nouveaux succès à l'export.


Déclaration du Président Emmanuel Macron depuis l'usine Eurenco à Bergerac (11/10/24):



*qui l'eut cru quand nous évoquions déjà sur ce blog les actualités de ce petit site de Dordogne, il y a plusieurs années !


vendredi 29 mars 2024

Les yeux de l'Europe sur Eurenco Bergerac

Après la visite annulée du 8 mars dernier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est finalement rendu sur les installations d'Eurenco Bergerac ce mardi 26 mars, où il a décoré des employés de l'entreprise. Pas ou peu connu il y encore quelques mois, Eurenco est aujourd'hui devenu l'un des fers de lance de la production française de munitions d'artillerie. 

Images publiées par le compte X/Twitter du ministre des Armées, le 26 mars 2024.


Au cœur des attentions nationales, mais aussi européennes (et fatalement, ukrainiennes), la poudrerie d'Eurenco à Bergerac a enfin reçu la visite du ministre des Armées, dont l'agenda et la journée du mardi 26 mars étaient entièrement consacrés au sujet de la production de munitions. Durant cette venue, Sebastien Lecornu a décoré une vingtaine d'employés d'Eurenco pour leur participation à "l'économie de guerre", et confirmé qu'Emmanuel Macron se déplacerait bientôt pour la pose de la première pierre des bâtiments qui seront consacrés à la génération de poudre. 


Ce qui nous permet de formaliser ici un résumé des efforts menés par la France sur ce sujet. 

La filière munitions est en train de reprendre la place prépondérante qu'elle occupait par le passé dans le sud-ouest. A Bergerac, toute l'attention est portée sur Eurenco qui rapatrie de Suède une partie de ses capacités de production. L'entreprise, qui fournit, avec le soutien de l'Etat & de l'Union Européenne, des charges modulaires propulsant les obus, avait déjà quintuplé sa production depuis 2019. Soit 500 000 charges modulaires par an, de quoi alimenter au maximum (dans le cas de notre canon Caesar) 90 000 obus.

Mais avec la guerre, il est désormais question de sortir plus du double (1 million donc) d'ici 2026, grâce à l'ouverture d'une troisième ligne de prod automatisée. Avec un million de charges modulaires, c'est  un potentiel de 150 000 obus de 155mm (c'est Nexter/KNDS qui, in fine, produit les obus). 
Dans ce but, Eurenco Bergerac construit, pour 60 millions d'euros, 15 bâtiments qui permettront la production de 1 800 tonnes de poudre, sachant que tout est bon pour faire de la poudre à canon, dont la pénurie en composants est mondiale (même recycler nos invendus d'alcool).  

Notons également que la sécurité du site a été durcie, contre les menaces immatérielles ou physiques. Rappel en effet qu'à la veille du déclenchement de l'invasion russe en Ukraine, des dépôts de munitions avaient été incendiés (sabotage), en République Tchèque notamment. 

Comme vous le savez, ces bouleversements géopolitiques ont un effet forcément positif sur la balance commerciale de la France, déjà largement bénéficiaire dans le secteur de la défense. Chez Eurenco, où l'on était pas habitué à tant de lumière, le chiffre d'affaires explose, à 350 millions d'euros. Il devrait selon les prévisions actuelles (le carnet de commandes, qui ne concerne pas seulement l'Ukraine), atteindre le milliard d'euros en 2030. Cela se traduira directement par le recrutement de 100 personnes par an à Bergerac, intérimaires ou CDI. Un bureau concernant les cadres est ouvert sur Bordeaux dans le QG de Bordeaux Technowest à Mérignac (le "Cockpit"), juste devant les pistes de l'aéroport international.

Enfin, Eurenco a semble t-il impressionné l'US Army, qui a visité le site de Bergerac, puisque l'entreprise ouvrira une usine au Texas. A l'américaine, puisque trois fois plus grande que les installations françaises.


Et pas seulement Bergerac

Voilà pour les charges modulaires. Du côté des corps d'obus, cela se passe à Tarbes, où "les Forges"  bénéficient de 12M€ qui permettront de passer de la production de 35 000 corps d'obus aujourd'hui à 200 000 par an d'ici deux ans. Son principal client, KNDS, fournit aussi un effort, ne pouvant en assumer que 30 000 /an, ce qui explique une partie des problèmes rencontrés récemment. 

Dès 2024, la France prévoit de produire 100 000 obus de 155mm, dont 80% ira à l'Ukraine, le reste venant recompléter les stocks nationaux. 

Enfin, un dernier mot pour signaler qu'à  Bordeaux, dans le secteur des missiles et roquettes cette fois, l'expert des systèmes de propulsion Roxel va recevoir 10 millions d'euros du mécanisme communautaire ASAP (Act in Support of Ammunition Supply) pour accélérer lui aussi.

Concernant l'entièreté du sujet munition, une conférence (diffusée) était donnée au Ministère des Armées mardi matin. Ajoutons que sur le volet munitions légères, un accord de production pourrait être conclu avec l'industriel belge FN Herstal dès ce printemps.





mercredi 22 février 2023

Nouvelle montée en puissance du site d'Eurenco à Bergerac



Le ministre des Armées Sebastien Lecornu a révélé mercredi 22 février que la France allait "relocaliser" la production de poudre pour obus. Dans les faits, il s'agit d'un investissement de 60 millions d'euros sur le site d'Eurenco Bergerac. L'objectif est de produire 1 200 tonnes de poudre par an, à l'horizon 2025, soit l'équivalent de 95 000 obus.

Ci-dessus: un artilleur français transportant un obus de canon Caesar - © Etat-Major des Armées.


Choyé depuis quelques années, notamment par la Région Nouvelle Aquitaine, le site d'Eurenco à Bergerac (24) se retrouve aujourd'hui au centre des attentions… et ce en raison bien sûr du "retour" de la guerre en Europe.

On ne l'a que trop dit, la fonte continue des budgets de la défense depuis 1990, fruit des dividendes de la paix, a eu des effets catastrophiques sur l'état des stocks. Dans tous les domaines, mais en premier lieu celui des munitions. 

Dans le cadre de la malnommée "économie de guerre", le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, tout comme le Président de la République d'ailleurs, ont érigé en priorité l'augmentation et l'accélération des productions d'armements. 

C'est ainsi que ce 22 février, le ministre a annoncé lors d'un point presse un investissement de 60 millions d'euros dans le site du spécialiste Eurenco, à Bergerac. Une "relocalisation" -depuis la Suède- dont l’objectif est d’atteindre 1 200 tonnes de poudre par an, soit 500 000 charges modulaires… soit 95 000 "coups complets". 

Eurenco produit notamment, en partenariat avec Nexter, les munitions du canon Caesar. 


Signalons que l'Etat n'apporte ici "que" 10 millions d'euros, le reste étant assumé par l'entreprise, qui peut s'enorgueillir d'avoir un carnet de commandes rempli jusqu'en 2027. A quoi devraient s'ajouter de nouvelles commandes export, et des commandes pour l'armée française dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire 2024-2030 (15 000 obus et leurs 6 charges modulaires chacun, par an).

Cet investissement devrait livrer ses effets sur la production dès 2025 à Bergerac. 


vendredi 10 septembre 2021

A Bergerac, la poudrerie Eurenco s'empare de Manuco


EURENCO annonce l’acquisition de la société MANUCO, spécialiste de la fabrication de nitrocellulose énergétique à haute performance.


Le Groupe EURENCO fait partie de ces acteurs discrets mais tout à fait stratégiques de la BITD nationale. Vous m'en donnez d'ailleurs régulièrement des nouvelles et je vous en remercie ! 

Mais Eurenco, c'est avant tout le leader européen dans le domaine des poudres et explosifs et leader mondial des additifs pour carburant.
Et en cette rentrée, le groupe annonce l’acquisition de la totalité de la société MANUCO (un de ses sous-traitants), dont il possédait déjà 50%. Manuco est située comme Eurenco à Bergerac.

Le communiqué dévoile également la signature d’un contrat d’approvisionnement de 5 ans avec le groupe espagnol Maxam (qui était justement le possesseur des autres 50% de Manuco).


Manuco développe, fabrique et fournit de la nitrocellulose énergétique pour les industries de la défense et civiles (poudres de chasse essentiellement). Avec plus de 50 références dans toutes les qualités de produits et une capacité de production élevée, l'entreprise fournit un service global et un support technique à des clients dans plus de 20 pays à travers le monde. Elle emploie à Bergerac 76 personnes pour un chiffre d’affaires de 17 M€.

lundi 30 novembre 2020

800 000 euros pour la diversification d'Eurenco Bergerac

Le Conseil régional de Nouvelle Aquitaine a voté le 23 novembre l'octroi d'une subvention de de 817 000 euros pour le site d'Enrenco à Bergerac. Celle-ci doit permettre à cette poudrerie historique de diversifier sa production.


La société Eurenco fabrique à Bergerac (160 salariés) des charges propulsives destinées à l'armement. Elle a notamment remporté en 2020 un contrat important avec Nexter pour la fourniture de 70 000 munitions pour l'artillerie de l'armée de Terre. 
Problème, comme souvent dans la défense, Eurenco n'a qu'un seul client, dont elle dépend donc entièrement. 



C'est pourquoi, avec l'aide de la Région, le site entreprend une transformation en vue de sa diversification. La commission permanente du Conseil régional vient de lui octroyer plus de 800 000 euros au titre du soutien aux projets innovants. 
Diversification qui comprend également modernisation des process industriels (impression additive) et recrutements (3 CDI annoncés).

Un article de France Bleu énonce que l'entreprise souhaite trouver des applications militaires et civiles à ses nouveaux produits.


L'occasion de rappeler que la crise sanitaire et son effet dévastateur sur le marché de l'aviation civile ont rappelé une problématique connue et dénoncée depuis des années. La dépendance de nombreuses entreprises françaises des secteurs aéronautique/ défense/spatial envers un seul client ou donneur d'ordre. L'heure est donc à la diversification et à l'innovation duale.


lundi 20 juillet 2020

Eurenco Bergerac va fournir 70 000 munitions à l'artillerie française


L'industriel Nexter a commandé à Eurenco 70 000 charges modulaires destinés aux canons Caesar de l'armée de Terre. C'est la poudrerie de Bergerac qui en assurera la production, pour des livraisons en 2021 et 2022. Un soulagement pour le site.

Images: le Caesar en action, ci-dessus en Irak contre Daesh - EMA


On apprend via un communiqué de l'entreprise daté du 15 juillet 2020 qu'Eurenco, leader européen des matériaux énergétiques pour la fourniture de charges modulaires d'artillerie, s'est vu notifier un contrat par la DGA le 11 mai dernier (en précisant d'ailleurs que les négociations entamées en janvier n'ont pas été perturbées par la crise sanitaire, preuve que l'activité est une priorité stratégique), au sein duquel le champion français de l'armement terrestre, Nexter, a passé commande de 70 000 modules destinés aux canons Caesar. 

Ces modules seront fabriqués sur le site d'Eurenco Bergerac et livrés entre 2021 et 2022 à l'armée française pour une utilisation sur le système Caesar.

Dans le détail, et selon le communiqué, ces charges modulaires du système CAESAR® répondent aux exigences de la norme OTAN «JBMoU», ce qui les rend compatibles avec tous les systèmes d'artillerie de 155 mm conformes à cette norme. Ces charges d'artillerie modernes - utilisant de 1 à 6 modules en fonction de la portée de tir souhaitée - remplacent les charges conventionnelles «cartouches». Avec seulement deux types de modules, charges actives et lentes, ce système propulseur permet une mise en œuvre plus sûre et une utilisation opérationnelle plus simple, tout en garantissant la sécurité d'utilisation pour les utilisateurs malgré une cadence de tir accrue. Enfin, sa modularité permet de réduire l'empreinte logistique et de diminuer les besoins d'approvisionnement en munitions de la pièce d'artillerie.

Ce contrat permet de soutenir et de renforcer la capacité de production de l'industrie française de la munition au profit des armées, mais aussi d'améliorer la flexibilité du site d'Eurenco de Bergerac.

Nous avions en effet pu noter il y a quelques mois que l'inquiétude était de mise du côté du site d'Eurenco Bergerac, les syndicats s'inquiétant d'une chute d'activité résultant des difficultés françaises à l'export (en raison d'embargos par exemple). Ces derniers appelaient donc notamment l' "armée française" à garantir le carnet de commandes de la poudrerie...