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mercredi 25 septembre 2024

Le salon AD2S marque le grand retour du sujet MCO à Mérignac

Du 25 au 27 septembre se déroule sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac la première édition du salon AD2S, dédié aux  "activités technico-opérationnelles" dans l'aéronautique de défense. Ou en d'autres termes, au MCO, le maintien en condition opérationnelle. Une question qui a toujours été centrale, mais dont les fondements sont bousculés par l'évolution du contexte stratégique international. 


Il faut un -tout petit- peu de mémoire pour se rappeler que AD2S (Aerospace & Defence Support and Services), dont c'est officiellement la première édition en 2024, ne naît pas de rien, et se situe dans la filiation quasi directe (même thème, même lieu, certains organisateurs communs) d'un salon qui avait pris une belle ampleur durant la décennie 2010. 

Le salon ADS Show avait en effet culminé en 2018 avant que l'édition 2020 ne soit purement et simplement annulée… pour cause de pandémie. Culminé à une époque où, pour les armées françaises surengagées en opérations extérieures, la question de la disponibilité des matériels aéronautiques était devenue absolument cruciale, et sujette à d'importants travaux au niveau de l'Etat Major ou de l'Assemblée Nationale. La Députée PS de la 6ème circonscription de la Gironde, Marie Récalde -qui vient de retrouver ce poste en juillet- était d'ailleurs co-autrice d'un rapport que nous avions détaillé sur ce blog. Il en avait notamment découlé une grande réforme du MCO aéronautique, dont l'un des  principes était la verticalisation des contrats avec les industriels, réforme qui semble être largement saluée aujourd'hui.

Les chiffres de la disponibilité se sont améliorés en effet, mais il faut aussi dire que la longue parenthèse des "OPEX", africaines en particulier, est pour le moment refermée.

Mais la renaissance, pour ainsi dire, de ce salon aquitain dédié à la maintenance se déroule dans un contexte stratégique bouleversé. En 2024, la haute intensité n'est plus aujourd'hui un concept lointain, elle est réelle, et aux portes de l'Europe. 

Au milieu des centaines d'exposants et du millier de visiteurs attendu (dont le ministre des Armées Sébastien Lecornu, ce jeudi), AD2S s'ouvrait donc ce matin sur le sujet crucial de l'engagement majeur et des réponses apportées par les forces armées et les industriels en matière de support

Comme l'ont reconnu les grands commandants français du soutien aux opérations ce matin, "On ne parlait plus d'attrition dans les forces occidentales depuis des décennies". L'invasion de l'Ukraine a remis les responsables devant des réalités. Désormais, on identifie les points forts, ou faibles. On appuie là où ça fait mal, dans des exercices comme Orion, et sa déclinaison pour le MCO aéronautique Orionis. On joue (simule) en mode dégradé: un avion rentre de mission endommagé ? La force manque de munitions ? Soit. L'avion devra être de nouveau opérationnel en quelques heures. Et tant pis s'il n'est plus vraiment multirôle (au diable également les normes de sécurité aérienne). "Avec Orion nous sommes passés de soutenir l'entraînement des forces à entraîner les forces de soutien". Cette disparition d'un certain confort opérationnel en Occident impose de changer d'état d'esprit à niveau politique, militaire, industriel… mais aussi à l'échelle du citoyen (par exemple, ce dernier supporterait il des réquisitions en cas de crise majeure ?). Cette révolution doit être entretenue au quotidien désormais.



Le cycle de conférence continuera en abordant jeudi et vendredi les sujets de l'innovation et du facteur humain. Longue vie à AD2S ! 

Je note enfin qu'en bon salon néo-aquitain, AD2S est aussi l'occasion de quelques annonces qui dépassent le simple cadre du support. Mais nous en reparlerons dans les prochains jours. 

En parlant de stratégique... on est toujours bien accueilli sur la BA-106 ! - photo Pax Aquitania


lundi 20 septembre 2021

Les armées avancent sur la maintenance des aéronefs par drones


Dans le cadre des développements du standard du Rafale F, un appel à projets pour l’automatisation de l’inspection d’aéronefs avait été lancé par l'AID, la DMAé, et la DGA. On en connait déjà quelques résultats.

Sources & Images: ministère des Armées.


Rafale "F4" doit projeter le MCO dans une nouvelle ère, celui de la maintenance prédictive, qui devra contribuer, grâce au Big Data et à l'IA, à régler une partie des soucis de disponibilités des flottes d'aéronefs militaires (problème qui épargne assez largement le Rafale d'ailleurs). 

C'est dans le cadre de cette évolution qu'en juillet 2019, l’Agence de l’innovation de défense (AID) a lancé via l’Innovation Défense Lab en partenariat avec la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé), la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Armée de l’Air et de l’Espace, un appel à projets « automatisation des contrôles non destructifs (CND) sur aéronefs ». 

En effet, comme le justifie l'administration, la maintenance des aéronefs nécessite l’inspection régulière de ses revêtements ainsi que de réguliers contrôles de l’intégrité de la structure interne de certains points critiques par des moyens dits « contrôles non destructifs ». Ce sont des tâches chronophages et potentiellement dangereuses pour les opérateurs dans le cas des aéronefs de grande hauteur. 

Dans les faits, la proposition de solutions innovantes se traduit par l'emploi de drones:


Sur une vingtaine de candidatures, l'agence a retenu deux entreprises qui ont pu développer, en un peu plus d’un an, un démonstrateur, en lien étroit avec les équipes techniques compétentes des armées:

  • DONECLE, en partenariat avec 8tree et Dassault, propose une inspection 3D automatique des revêtements aéronefs grâce à un drone 100% automatisé. Cette technique permet de détecter et mesurer les défauts de surface tels que des enfoncements, impacts ou perforations. Testée sur des surfaces métalliques et composites, la solution permet en outre des comparaisons avec la maquette numérique de l’avion et le suivi digital de l’évolution des défauts.
  • ROBOPLANET, propose un robot semi-autonome pour les mesures de contrôle non destructif par ultra-sons, qui scanne automatiquement des zones prédéfinies, avec l’assistance d'un logiciel de mise en œuvre et de suivi des acquisitions. Ce robot semi-autonome permet la détection automatique de défauts au cœur de la pièce et le format des données générées assure une continuité numérique avec le logiciel en place de génération de rapports d’inspection.


Au bout du processus, des démonstrations ont eu lieu cet été, le 9 juin, sur la BA 118 de Mont-de-Marsan. 
Des essais qui selon le MINARM "ont permis de mettre en évidence les conditions d’utilisation qui pourraient être envisagées par les forces", devant un quorum d’expert de spécialistes et de potentiels utilisateurs en provenances des armées, de la DGA, de la DMAé, du Service Industriel de l'Aéronautique (SIAé), de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) mais aussi de l’industrie aéronautique.

La restitution finale de cet appel à projet s’est déroulée le 7 juillet à l’Innovation Défense Lab permettant de faire le bilan tant sur le fond que sur la forme de ce projet.

Tout comme l'impression additive, il ne fait pas de doute que les drones & robots ont toute leur place dans ce MCO "4.0" qui pourrait considérablement révolutionner les missions des forces armées.


Ci-dessous: des essais avaient déjà été menés avec la Marine en 2020.



vendredi 7 février 2020

Le H-160 entame sa militarisation


La Direction générale de l’armement (DGA) a notifié le 30 décembre 2019 à Airbus Helicopters et Safran Helicopter Engines, le marché de pré-développement de la militarisation de l’hélicoptère H160.
Pour assurer la continuité des missions de la Marine nationale entre le retrait de service des Alouette III et l’arrivée des Guépard, le ministère des Armées vient de commander une flotte intérimaire d’hélicoptères composée de 12 Dauphin et de 4 H160.

Sources: MINARM


Avec un mois de décalage, le ministère des Armées communique sur le lancement des premiers développements militaires de l'hélicoptère H-160 d'Airbus. Le H-160 est en effet destiné à devenir dans les armées le "Guépard". Le programme "HIL", pour hélicoptère interarmées léger, doit voir arriver les premiers appareils dans les forces en 2026.

Ce marché notifié à Airbus Helicopters et Safran Helicopter Engines (ex-Turbomeca qui produit à Pau les moteurs Arrano du H-160) concerne notamment l’adaptation des instruments de bord, des capteurs et de la cabine pour permettre la réalisation de missions militaires, y compris à partir de bateaux de la Marine Nationale (soit donc militarisation de l’avionique, intégration de capteurs, aménagement de la cabine et navalisation).


Le ministère annonce également qu'en liaison avec l’état-major des armées, la DGA poursuit la définition des performances et des caractéristiques attendues du Guépard et de son système de soutien. Le lancement en réalisation du programme est prévu en 2021. 
En parallèle, les acteurs du programme travaillent ensemble sur les perspectives de maintenance en condition opérationnelle de l'appareil. L’existence d’une flotte d’hélicoptères unique pour les trois armées doit effectivement permettre une organisation du soutien plus performante et optimisée.

Le Guépard équipera les trois armées et remplacera les Gazelle de l’Armée de Terre, les Alouette III, Dauphin et Panther de la Marine Nationale, et les Fennec de l’Armée de l’Air. Il lui reviendra donc d'assurer l'ensemble des missions aujourd'hui confiées à ces flottes.


De plus, afin de faire la transition entre sa très ancienne flotte (Alouette III !) et la future, la Marine Nationale va acquérir une flotte intérimaire d’hélicoptères.

La Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) a ainsi commandé le 31 décembre 2019, la location et le soutien de 12 Dauphin au groupement formé par Heli-Union et DCI; après modification des hélicoptères pour leur permettre d’opérer à partir de navires de la Marine nationale, ils entreront en service dès la fin de l’année pour une durée de dix ans.

La DGA a elle notifié le 31 janvier 2020 un marché pour quatre H-160 neufs en location-vente auprès du groupement formé par Airbus Helicopters, Babcock et Safran Helicopters Engines. Utilisés pour des missions de recherche et sauvetage en Atlantique et en Manche, ils seront opérationnels dès 2022 pour une période de 10 ans. Le soutien sera assuré par les industriels avec un engagement de disponibilité élevé. Cette flotte de H160 permettra ainsi d’acquérir, au profit du Guépard, un retour d’expérience en utilisation des hélicoptères et de leur soutien.


mercredi 18 décembre 2019

La maintenance des Cougar et Caracal pour Airbus et Heli-Union


A travers un contrat très "vertical", Airbus Helicopters et Héli-Union récupèrent la charge du maintien en condition opérationnelle des Cougar et Caracal des Armées.

Ci-dessus: Cougar et Caracal du 4ème RHFS au Sahel - EMA


Fruit d'une redéfinition des contrats de maintenance dont le but est, outre la réduction du nombre faramineux de ces derniers, bien entendu la hausse des taux de disponibilité catastrophiques pour les hélicoptères, notamment dan l'ALAT où ils sont le plus employés, c'est le binôme Airbus Helicopters et Héli-Union qui hérite du MCO des hélicoptères Cougar, Caracal et EC225 des armées de Terre et de l'Air. 

Annoncé le 25 novembre, ce contrat global CHLEM (Contrat pour les Hélicoptères Lourds Et de Manoeuvre) a pour but « d’atteindre des objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour ces flottes par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 ».
« Le principe retenu pour le soutien de ces hélicoptères est celui d’un contrat global avec Airbus Helicopters et Héli-Union, responsabilisant l’industrie sur des objectifs de performance de haut niveau et incluant la mise en place de guichets logistiques industriels sur les bases aéronautiques ». 

Cette "verticalisation" voulue par la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique) s'inscrit également dans la volonté du constructeur Airbus, qui devra donc assumer plus de responsabilités.
En effet, Airbus Helicopters « s’engage à limiter le nombre d’appareils en grande visite en écourtant la durée des cycles de maintenance de 20% pour chaque type d’hélicoptère. De plus, les engagements pris en matière de logistique et d’assistance technique réduiront les périodes d’immobilisation dues à ces opérations ». 


Un centre de maintenance à Pau

On apprend également avec cette notification de marché qu'Airbus Helicopters proposera via son partenaire Heli Union (qui fournit déjà des heures de vol aux armées sur H225 civil) un centre de maintenance à proximité du site de son client à Pau, et impliquera un grand nombre de PME françaises dans la réparation des équipements. 
Cela fait sens, puisque la base de Pau, avec ses deux régiments (4ème RHFS et 5ème RHC) durement engagés en OPEX, concentre une grosse partie de la flotte d'aéronefs concernés.

L'ALAT exploite 8 H225M Caracal au 4ème RHFS et 25 Cougar (le 26ème ayant été perdu le 25 novembre lors du terrible crash au Mali, qui a coûté la vie à 13 militaires français). L'Armée de l'air elle, à Cazaux, possède 10 Caracal.

Un rapport parlementaire chiffrait la disponibilité de ces appareils à l'été 2019 à 49 % pour les Caracal Air, 31 % pour les Caracal Terre, 29 % pour les Cougar. L'arrivée des objectifs de performance cités plus haut doit permettre de radicalement faire remonter ces taux de disponibilité. 
Ce dont les opérationnels ont vitalement besoin... 


mercredi 30 janvier 2019

Hélidax récupère la maintenance des Fennec de l'Armée de terre


La DMAé confie pour 10 ans à Helidax la maintenance des 18 Fennec de l'Armée de terre. Ce marché faisant partie de la nouvelle stratégie du ministère en matière de MCO doit permettre une réduction du coût de l'heure de vol de 50%.

Images: Ministère des Armées


La société Helidax, appartenant pour moitié à l'anglais Backcok et au français DCI s'est vue confier le contrat de maintenance des 18 Airbus Fennec de l'ALAT. Elle avait déjà la charge de la fourniture et le MCO des 36 Airbus H120 employés pour la formation des pilotes militaires.

La ministre des Armées Florence Parly a annoncé lors de ses vœux 2019 que le contrat avait été passé par la nouvelle Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) pour une durée de 10 ans. 
Si on ne connaît pas le montant du marché, on sait cependant qu'il permet d’abaisser le coût à l’heure de vol, de près de 3.500€ à 1.800€.
Selon le MinArm, les intenses négociations menées par la DMAé attestent du bien fondé de la nouvelle stratégie du MCO aéronautique voulue par la ministre des Armées. Ce contrat ouvre la voie à la notification d’autres contrats globaux et de longues durées avec un seul et unique maître d’œuvre industriel, responsabilisé sur un périmètre élargi.

Helidax annonce par la même la création de 26 emplois: 8  au siège de la société à Dax, 3 dans un régiment de l'ALAT dans le nord-est de la France et 15 au Cannet des Maures, au sein de l'Ecole de l'ALAT. 


vendredi 28 septembre 2018

Retour en images sur ADS Show 2018


Le salon ADS Show se tenait sur la BA 106 de Mérignac ces 26 et 27 septembre. Le salon de la maintenance a comme prévu, attiré 5000 visiteurs autour des enjeux de la maintenance aéronautique militaire. En pleine réforme du MCO, la ministre des Armées Florence Parly, de passage à Bordeaux jeudi, a demandé aux armées et aux industriels "des résultats rapides et visibles".

Ci-dessus: un NH90 TTH de l'Armée de terre, faisait l'objet d'une démonstration dynamique de maintenance sur théâtre d'opération sahélien - photo Pax Aquitania


Fidèle à elle-même (sa méthode est désormais bien connue des acteurs de la Défense Nationale), la ministre des Armées Florence Parly s'est montrée particulièrement ferme jeudi à Mérignac, toujours dans l'objectif de mener la grande réforme du MCO, qui devra dès le court terme, enfin réhausser le niveau de disponibilité des aéronefs français: "Sur le Rafale, l’objectif est de passer de 25 contrats aujourd’hui à 2 contrats principaux dès 2019. Sur l’Atlantique 2, (..), nous passerons de 24 à 3 contrats. (…) Le Cougar, très employé par nos forces spéciales et en opérations extérieures, passera de 21 à 4 contrats, tout comme le Caracal". 


Cette grande refonte de l'organisation du MCO, qui passe notamment par la création de la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique responsable du management général), et un renforcement du rôle du SIAé (acheteur public), bénéficiera également d'un budget renforcé d'environ 3 milliards d'euros, entériné par la dernière LPM. 


Sur le salon, plein feux sur la transformation digitale chez les exposants ! Pas moyen d'échapper aux instruments de réalité virtuelle, surtout chez les mastodontes du secteur comme Airbus, Dassault et Thales.

Et la cible est toute trouvée: la jeunesse, particulièrement captivée par ces technologies numériques. En effet, si réalité virtuelle et augmentée, impression 3D et robotique sont censés révolutionner l'industrie, ils n'en sont pas moins également un formidable outil de recrutement dans ce secteur - pourtant prestigieux - qui peine tant à recruter chez les jeunes...

A noter que Florence Parly a eu droit à la démonstration d'une spécialité locale, le déploiement d'une véritable base aérienne projetée par le GAAO (le Groupement Aérien d’Appui aux Opérations), grâce aux matériels mis à disposition par le groupement aérien des installations aéronautiques. Unique dans l’Armée de l’air, cette unité basée à Bordeaux est spécialisée dans le maintien en condition opérationnelle du matériel ; elle a la compétence unique de développer «les capacités d’entrée en premier sur les missions, malgré le contexte parfois hostile» en témoigne un aviateur du GAAO. Elle assure le soutien des forces aériennes par l’édification des bases aériennes projetées sur les théâtres d’opérations extérieures.

La ministre des Armées Florence Parly, le 27 septembre à Mérignac - photo MINARM

Démonstration avec le GAAO - photo MINARM

Un NH90 était présent cette année, avec démo technique "MCO en opération Barkhane" - Pax Aquitania

Photo MINARM

Photo MINARM

Photo MINARM

Rafale de l'Armée de l'air - photo Pax Aquitania

Cette année, la présence d'un Rafale Marine - photo Pax Aquitania

Mirage 2000 - photo Pax Aquitania

Ce SEM (Super Etendard Modernisé) est un jeune retraité de l'aéronavale - photo Pax Aquitania
Des retraités de longue date ici. Mirage III et Jaguar - Pax Aquitania


Pod d'armement sur Jaguar - photo Pax Aquitania

Le Airbus H160M, futur Hélicoptère Interarmées Léger (HIL) - photo Pax Aquitania

Faute du vrai, une maquette de l'A400M chez Airbus, survolant le Matmut Atlantique - Pax Aquitania 

Dassault Aviation et le retour de la maquette Neuron. En lieu et place de la maquette drone FCAS... - Pax Aquitania

Aerocampus en force !

Démo technique sur le stand Aérocampus Aquitaine - photo Pax Aquitania

Partout, la réalité virtuelle, et son succès auprès des jeunes. Le public ciblé justement ici chez Airbus - photo Pax Aquitania

VR toujours, ici chez Dassault Aviation - Pax Aquitania

mercredi 23 mai 2018

ADS Show fait son lancement en pleine réforme de la maintenance aéronautique


Les organisateurs du salon ADS Show étaient réunis le mardi 22 mai à la Maison de la Nouvelle Aquitaine à Paris, pour présenter les enjeux qui marqueront la tenue du 4ème salon international du MCO aéronautique de défense, les 26 & 27 septembre sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac. 

Commodité oblige, c'est à Paris (mais tout de même au sein de la Maison de la Nouvelle Aquitaine) que se déroulait ce 22 mai la conférence de lancement du salon ADS Show, consacré au MCO aéronautique de Défense, secteur d'intérêt majeur pour les forces armées françaises. Secteur en pleine réforme.

Sur le blog: Création de la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé)


Autour de la table étaient réunis les 3 grandes familles en charge de la question, à savoir les armées, les collectivités territoriales, et les industriels: l’Ingénieure Générale des Armées Monique Legrand-Larroche, Directrice de la DMAé (direction de la maintenance aéronautique) ; Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle Aquitaine ; et Bruno Chevalier, directeur général du soutien militaire chez Dassault Aviation et président du service client au GIFAS.
La table ronde était animée par le général (2S) Jean-Marc Laurent, Directeur exécutif de la Chaire « Défense & Aérospatial » à Sciences Po Bordeaux, et notamment ex-Directeur adjoint de la SIMMAD. Il est en charge du « ADS Seminar », la partie séminaire du salon qui ciblera plusieurs grandes problématiques du MCO comme la réforme en France, la transformation technologique et numérique, ou encore le MCO comme instrument d'une défense européenne ou levier à l'export.

A noter également la présence de Jérôme Verschave, le directeur d’Aérocampus, venu lui vanter les mérites de la formation dans un secteur où la demande dépasse très largement l'offre, et de madame Marie Récalde, élue à Mérignac, de passage pour insister sur l'importance de la tenue du salon sur cette commune phare de la maintenance aéronautique de défense.


Centre d'attention principal des journalistes présents dans la salle, l’IGA Monique Legrand-larroche reposait les bases de la réforme du MCO, saluant l’effort financier apporté par la LPM (effort porté à 4 milliards d’euros par an pour la maintenance). Elle annonce une DMAé à la gouvernance renforcée, dont les objectifs seront une meilleure planification de la maintenance, et qui devra prendre en compte la révolution technologique et numérique, tout en s’appuyant sur les innovations militaires et civiles.

Si la disponibilité des flottes d’ATL2 et d'A400M est jugée prioritaire, la DMAé compte surtout passer d'une politique de réaction, à une politique d'anticipation. C'est le fameux problème de la gestion des pièces de rechange.

Lire aussi: Quatrième salon ADS Show les 26 et 27 septembre à Mérignac



Il faudra dans ce but responsabiliser les industriels, grâce des contrats de plus longue durée, espérés entre 5 et 10 ans, et basés sur la performance selon la nouvelle directrice de la maintenance aéronautique des armées.

Des industriels qui sont bien conscients de l'importance de cette réforme du MCO, réalisant un partie non négligeable de leur chiffre d'affaires sur la maintenance. D'autant plus qu'ils sont le fer de lance de la transformation digitale. 


Le Président de la Région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset se félicitait lui bien sûr du rôle de premier plan du territoire au niveau européen. Celui-ci plaide en revanche pour une horizontalité de l’économie. L’écosystème du MCO ne pourra se développer que si ses acteurs ont des relations d’égal à égal, rompant avec certaines pratiques verticales qui favoriseraient seulement, au final, quelques grands groupes. 
Pour la Région, qui compte déjà beaucoup sur ses start-ups, le but principal est le développement d’ETI (sur le modèle de Sabena) spécialisées dans le MCO.

Rendez-vous donc à la rentrée à Mérignac. 5000 visiteurs professionnels sont attendus.


mercredi 2 mai 2018

Création de la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé)


Par décret du 18 avril 2018, la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé) a officiellement été créée. La structure, sous l'égide du Chef d'Etat-Major des Armées, aura à charge le maintien en condition opérationnelle des aéronefs des armées.  

Source: Ministère des armées


Les actes officiels s’enchaînent concernant la création de la DMAé, qui reprendra au cours de l'été le travail de la SIMMAD, la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la défense, depuis la base aérienne 106 de Bordeaux Mérignac.
Après la nomination de l'Ingénieure générale hors classe de l'armement Monique Legrand-Larroche comme Directrice de la maintenance aéronautique (issue de la promotion 1982 de l'Ecole Polytechnique, elle occupait auparavant le poste de Directrice des opérations à la DGA), c'est cette fois-ci la structure elle-même qui est créée par décret (et arrêté).

Le décret (intéressant à lire) place le service sous la direction du Chef d’état-major des armées (CEMA), ce qui en soit constitue une petite révolution, l'Armée de l'air perdant sa primauté "naturelle" sur le MCO aéro, au profit de la DGA diront certains... 

Dans le cadre de la réforme du MCO, engagée depuis décembre 2017 en raison de taux de disponibilités des appareils parfois catastrophiques, la DMAé doit en prenant la succession de la SIMMAD "améliorer la performance du maintien en en condition opérationnelle (MCO) des matériels aéronautiques et d’accroître la disponibilité des aéronefs du ministère des armées".



La DMAé va donc concevoir et proposer une stratégie et une politique industrielle plus adaptées, s’adressant tant aux organismes publics qu’à ceux privés et prenant mieux en compte les évolutions des usages et bonnes pratiques du MCO.

Si l'on cite le décret:

  • Elle conçoit et propose au chef d’état-major des armée, en lien avec le délégué général pour l’armement et les chefs d’état-major d’armée, la stratégie en matière de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la défense. 
  • Elle met en œuvre cette stratégie. 
  • Elle contribue à l’élaboration de la politique de maintien en condition opérationnelle. 
  • Elle conduit et évalue les études relatives à l’évolution des opérations de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la défense. 
  • Elle contribue à la conception de la politique industrielle pour les organismes publics et privés.
  • Elle est responsable de la prise en compte du maintien en condition opérationnelle dans les opérations d’armement aéronautiques...


mardi 27 mars 2018

A Bordeaux, Florence Parly dévoile le projet DOMINNO


La ministre des Armées, Florence Parly, était lundi 26 mars sur la base aérienne 106 à Bordeaux pour visiter la future DMAé, entité en cœur de la réforme de la maintenance aéronautique des armées. Elle y a annoncé le lancement du plan DOMINNO, qui confie à Safran Helicopter Engines une étude portant sur l'utilisation du big data pour la maintenance prédictive. 

Illustration: la ministre des armées Florence Parly, hier à Mérignac - MinArm


Alors que la très attendue DMAé (Direction de la Maintenance Aéronautique), projet organique phare de la réforme du MCO (maintien en condition opérationnelle) annoncée en décembre dernier tarde à se concrétiser - puisque on attendait le lancement officiel en mars* - la ministre des armées Florence Parly rendait visite hier aux personnels de la SIMMAD à Bordeaux, l'actuelle Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense.

Preuve toutefois de l'importance de ce déplacement, Florence Parly était accompagnée du CEMA, le général François Lecointre, et de la nouvelle responsable exécutive du MCO, la future directrice de la DMAé, l'Ingénieure générale de l'armement Monique Legrand-Larroche.

Lire aussi: Trois mesures pour réformer le MCO aéronautique dans les armées



La ministre a pu faire un point d'étape sur la création de la DMAé, mais a surtout annoncé à Mérignac le lancement du projet DOMINNO, pour « Données de maintenance moteur innovante ».
Il s'agit d'un étude confiée à Safran Helicopter Engines (mieux connu sous son ancien nom: Turbomeca) qui devra travailler sur l’utilisation du big data pour faciliter la maintien en condition opérationnelle des hélicoptères militaires. Autrement dit, utiliser la masse de données générées par les moteurs de dernière génération pour faire de la maintenance prédictive. 
DOMINNO, doit, et je cite le communiqué du Ministère, permettre de développer une première capacité de moteur dit « connecté » dans le but de faciliter les opérations de maintenance. Cette étude innovante confiée à Safran Helicopter Engines durera 25 mois, pour un budget de 2 millions d’euros.
Selon le communiqué toujours: « DOMINNO consiste à mettre au point une "maintenance prédictive" des turbomoteurs d’hélicoptères militaires, grâce à une technologie de surveillance innovante. L’enjeu est de disposer d’outils permettant, à partir de capteurs existants ou nouveaux, de collecter des données relatives à l’usage du moteur et sa santé, puis de les exploiter via des technologies ‘big data’ et, enfin, d’adapter la maintenance selon l’état du moteur ».
L'industriel français (très aquitain même) spécialiste des turbines est évidemment le mieux placé pour travailler dans ce domaine. D'autant plus qu'il propose déjà des solutions de maintenance prédictive...
« Ce projet permettra d’identifier les données à collecter et leurs modes de transmission, de définir l’architecture de surveillance et de développer des premiers algorithmes à forte valeur ajoutée. C’est une première étape de développement technologique devant permettre à terme de réduire le nombre de déposes programmées pour effectuer des vérifications et des inspections. Il s’agit aussi d’exploiter au maximum le potentiel de vie réel des pièces critiques ».
Alors que la disponibilité des hélicoptères préoccupe fortement les opérationnels, DOMINNO vient s’insérer dans une multitude de plans visant, à moindre coût et dans un temps relativement court, à faire entrer les technologies de la transformation digitale dans le fonctionnement des armées. 


*ce n'est qu'une question de jours, les nominations étant en cours. La nouvelle entité aura une très forte empreinte DGA. L'armée de l'air devrait en sortir grande perdante en matière de gouvernance, puisque la DMAé passe sous l'égide directe de l'Etat Major des Armées.