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lundi 23 octobre 2023

Potentiel marché de 54 Dassault Rafale en Arabie Saoudite


Retour de la rumeur saoudienne concernant l'achat possible de l'avion de combat français. 54 appareils seraient en jeu, avec en prime un monumental pied de nez à la concurrence. Mais le dossier semble avant tout politique.

Ci-dessus: un Rafale français en Jordanie - Armée de l'Air et de l'Espace.


Pour la seconde fois en moins d'un an (décembre 2022), le média La Tribune révèle que l'Arabie Saoudite a bien exprimé un intérêt pour le chasseur Rafale de Dassault Aviation. Et cette fois-ci, les choses seraient de plus en plus concrètes -et détaillées- puisque Ryad aurait demandé à l'avionneur français une offre commerciale pour l'acquisition de 54 Rafale. Date limite fixée au 10 novembre. 

Il y a officiellement aujourd'hui au sein du carnet de commandes de Dassault Aviation 125 Rafale destinés à l'export (résultats publiés en mars 2023), auxquels s'ajoutent la tranche de 18 appareils validée par l'Indonésie en août, ainsi que 39 encore à livrer aux forces armées françaises… la France devant elle-même finaliser une nouvelle commande de 42 Rafale au standard F4 d'ici la fin de cette année. Nous pourrions même ajouter les 26 Rafale Marine actuellement négociés avec l'Inde. 
En résumé, les temps sont exceptionnels et même à 3 Rafale produits par mois, il y a de l'activité assurée sur la ligne d'assemblage de Mérignac pour une grosse décennie… tout comme au sein des 400 entreprises qui participent au programme. 


Oui… mais. 

L'intérêt saoudien pour le Rafale n'est pas nouveau, mais il est vrai que des évolutions politiques régionales et plus globales semblent faire avancer le dossier. 

Sur un plan purement opérationnel, l'Arabie saoudite, la puissance majeure du Golfe Persique, est désormais entourée d'utilisateurs du Rafale (Egypte, Qatar, bientôt les EAU, peut-être un jour l'Irak). Cet argument à lui seul pourrait suffire à convaincre Ryad de se doter d'une flotte de Rafale.
Mais il y a également le fait que sur son segment de marché, le chasseur de Dassault Aviation règne désormais en maître, avec des perspectives d'évolution planifiées sur 20 ans. Peut-être atteignons nous l'instant où il est possible de chasser sur le terrain des anglo-saxons… en particulier d'un Eurofighter à bout de souffle.

Et si l'on parle aujourd'hui de 54 appareils, le potentiel total se situerait en réalité non loin des 200 appareils, livrables vers 2030.  

Mais venons en donc au plan plus politique. L'Arabie Saoudite devait se doter d'une cinquantaine d'Eurofighter Typhoon (elle en est déjà la principale cliente en dehors du consortium européen producteur), mais le dossier, géré par Londres, est bloqué depuis des années à... Berlin, suite à la guerre au Yémen et à l'affaire Kashoggi. Les joies des programmes en coopération et l'un des grands écueils à éviter/contourner sur le SCAF (en théorie un accord franco-allemand a réglé cette question du contrôle des exports). 
L'affaire embarrasse Londres bien entendu, mais aussi Airbus qui ne parvient plus à vendre son appareil, sachant que chaque "défaite" face au Rafale fragilise d'avantage Airbus au sein du partenariat qu'est le SCAF.  

Cela nous amène donc à la véritable question: l'intérêt saoudien pour le Rafale est-il réel ? Ou sert il simplement de moyen de pression sur Berlin dans le but de débloquer le dossier des Typhoon ? Ou même auprès des Américains, les Saoudiens lorgnant sur le F-15EX. Il faut par exemple noter que la rumeur Rafale a souvent été reprise par la presse anglo-saxonne pour pousser le déblocage des dossiers Typhoon ou F-15.
Le risque est bien réel pour la partie française de ne servir que de lièvre dans cette histoire. Mais dans le même temps, n'aurions nous pas grand tort de nous priver d'une telle opportunité ? 


mercredi 9 février 2022

Des Falcon pour la Royal Air Force


La Royal Air force va se doter d'appareils français ! La mythique force aérienne britannique vient en effet de passer un marché avec un opérateur pour le remplacement de sa flotte d'avions VIP. Il s'agira de deux Falcon 900XL. 

Faisons l'impasse pour le moment sur l'annonce imminente (à l'heure de l'écriture de ces lignes) de l'achat par l'Indonésie de ses premiers Rafale… et penchons nous plutôt sur un autre succès, plus inattendu ! 

La Royal Air Force vient en effet d'annoncer qu'elle allait remplacer 4 vieux BAe146 par 2 Falcon 900LX de Dassault Aviation. Ces appareils triréacteurs sont destinés à la mission de transport de personnalités.

Le marché se situe autour des 80 millions de livres (environ 95 millions d'euros), et est passé avec l'opérateur Centreline, basé à Bristol. Il comprend le soutien des appareils. 
Les Falcon seront par la suite équipés au Royaume-Uni de systèmes d'autoprotection et de communication militaire. Plusieurs spécialistes ont confirmé qu'il ne s'agirait pas d'appareils de seconde main. 

A noter que la RAF a salué les performances de l'appareil -pourtant pas le plus récent au catalogue du constructeur- sur le plan de l'autonomie (+8000 km) comme du coût d'utilisation. 

Une remarque un peu taquine pour la fin: la nouvelle a naturellement mis en émoi une partie de la "milisphère" britannique sur les réseaux sociaux, qui ne pardonne pas qu'on achète aux Français !


vendredi 17 septembre 2021

Fin des illusions dans l'IndoPacifique ?


Nous sommes vendredi soir, 17 septembre, et la semaine se clôture par un fait historique: la France rappelle pour consultations ses ambassadeurs aux Etats-Unis & en Australie à cause de la "gravité exceptionnelle" de l'annonce du partenariat Washington-Londres-Canberra débouchant sur l'annulation d'un gros contrat d'achat de sous-marins à la France.

Ci-dessus: signature du 11 février 2019 > 15 septembre 2021, le "contrat du siècle" n'est plus.


Ce mercredi 15 septembre 2021, les rumeurs se répandent selon lesquelles l'Australie annulerait son partenariat stratégique (le fameux "contrat du siècle" pour Naval Group, remporté en 2016, et confirmé depuis) avec la France.
Nous sommes alors peu à y croire, habitués à ce que les médias australiens médisent sur la technologie des sous-marins français. Pourtant cette fois… c'est officiel. Canberra renonce aux sous-marins français de Naval Group (le système de combat allait lui à Lockheed Martin) pour se lancer dans un nouveau contrat pour - et c'est LA grande surprise - des SNA américains. Avec une participation encore indéterminée du Royaume-Uni. 

Depuis, tout a été dit ou presque.

Le coup de grâce vient évidemment de Washington où l'administration Biden prend décidemment peu soin de certains de ses plus fidèles alliés, Paris n'ayant même pas été prévenu. Mais finalement, Bush, Obama, Trump... Biden, le comportement américain n'est que continuité. 
Et en matière d'armement, on n'oublie pas non plus comment la France fut doublée en juin sur le contrat des avions de chasse suisses.

Quant aux Britanniques, impliqués dans ce nouveau partenariat stratégique dans le Pacifique, "AUKUS", cela touche à la schizophrénie. A Londres, on hurlait à la trahison américaine il n'y a même pas un mois lors de la chute de Kaboul. On s'y gargarise aujourd'hui, se félicitant de la consécration de la stratégie naissante (et post-Brexit) du "Global Britain"... en se moquant bien des naïfs Français, désormais accusés d'être mauvais joueurs. 

La conférence tenue par Joe Biden fut également surréaliste, et d'un point de vue français, humiliante. Etats-Unis en leader, Royaume-Uni et  Australie au second rang… cela rappelle un peu l'aventure irakienne de 2003. 


La France l'Europe hors jeu dans l'Indo-Pacifique ?

La crise diplomatique est là. Et maintenant ? 

La France, tout comme l'Europe vient tout simplement d'être mise hors-jeu par Washington dans le Pacifique, ce qui demeure une décision absolument incompréhensible… incompréhensible oui, car elle était évitable. 
Au prix d'un renforcement politico-militaire certes sans précédent avec l'Australie, l'Amérique se positionne ouvertement face à la Chine en ostracisant un partenaire, la France, qui quoiqu'on en dise compte dans la région. 
Bien plus par exemple que le Royaume-Uni, si fier d'abattre sa carte "Commonwealth", mais dont la jadis glorieuse Royal Navy est aujourd'hui menacée de déclassement radical.  

L'Europe aussi ambitionne d'être un acteur aux antipodes, comme en témoigne la parution cette semaine de sa stratégie en la matière (l'affaire AUKUS est tout autant un camouflet pour elle). Mais à la pointe de la lance, il y avait bien sûr la France qui y a fait un retour très remarqué depuis une décennie. Le dénouement australien y met-il un coup d'arrêt ? Assurément oui… mais pas définitif. 

Il lui faudra en premier lieu bien sûr se tourner vers l'Inde, l'autre acteur majeur de la zone. Et en second, lieu, refonder sa stratégie autour, soit de nouveaux partenaires, soit de ses territoires, comme la Nouvelle Calédonie (le prochain référendum devient un enjeu vital), avec des moyens nettement plus conséquents qu'initialement prévu. 

Attention cependant à ne pas tomber dans une posture "gaullienne" peu probante au 21ème siècle. 

Sur le grand tableau de la stratégie, l'épisode français est cependant secondaire, car l'information principale est bien la formation de cette coalition AUKUS, ou autrement dit le lancement officiel d'un grand plan face aux ambitions chinoises. Une Chine qui réagira.
Si cette semaine marque la fin des illusions pour certains, elle semble bien poser les jalons d'un nouvel ordre international dans l'IndoPacifique. On peut donc bien parler d'un événement historique. 


mercredi 15 septembre 2021

Airbus propose aux Britanniques un nouvel hélicoptère militaire


Airbus a profité du salon londonien de l'armement pour présenter un nouvel hélicoptère militaire: le H175M. L'appareil semble surtout conçu pour le marché britannique, la Royal Air Force devant renouveler son actuelle flotte de Puma.


Alors qu'on évoque en France des commandes possibles pour venir combler quelques trous capacitaires dans la flotte d'hélicoptères de manœuvre, les Britanniques doivent eux se pencher sur le remplacement de leurs 23 Puma dans le cadre du programme New Medium Helicopter (NMH).

C'est donc lors du DSEI qui se tient à Londres cette semaine qu'Airbus Helicopters a dévoilé maquette et clip de présentation (vidéo ci-dessous) concernant son dernier né: le H175M. Il s'agit bien d'une variante militarisée du H175 civil. 

Tout cela reste bien préliminaire puisque ni Airbus, ni la Royal Air Force n'ont communiqué sur les spécifications du futur programme. Airbus Helicopters se positionne d'ailleurs officiellement comme "dans l'attente" de la publication par le ministère de la Défense des spécifications formelles.
Le prototype à l'image ne semble d'ailleurs pas avoir fait l'objet de grandes modifications par rapport à sa version civile. Il s'agit surtout là d'une annonce. 

En cas de succès, le constructeur européen avance comme argument fort le fait que l'appareil serait assemblé chez Airbus Broughton (y compris pour le marché export), site industriel durement touché par la fin du programme A380. 


Alors quid de l'avenir de ce nouveau venu de la gamme militaire d'Airbus ? Pour l'instant la cible britannique reste bien mince et il devra affronter le AW149 de Leonardo (possiblement aussi le Blackhawk de Sikorsky), mais l'on devine déjà un grand frère conceptuel au H160M "Guépard" qui fera office d'hélicoptère léger en France.

Chez les historiques européens, sur le continent, cela semble en revanche bouché avec des flottes de NH90 et de H225 bien fournies, et quelques commandes encore à venir même si à l'horizon commence à poindre une fin de carrière industrielle pour ces appareils (surtout le NH). D'autant plus que tous les pays n'ont pas la même approche doctrinale, notamment sur la dichotomie léger/moyen/lourd.

Il faudra aussi surveiller le projet de l'OTAN "Next Generation Rotorcraft Capabilities" auquel participent tant la France que le Royaume-Uni, Airbus, Leonardo, et d'où pourraient émerger des programmes de rupture. 


lundi 17 mai 2021

Le gotha de la chasse occidentale réuni à Mont-de-Marsan pour Atlantic Trident


Durant l'exercice Atlantic Trident 2021, ce sont plus de 50 chasseurs américains, britanniques et français qui vont s'entraîner à la guerre de haute intensité dans le ciel français du 17 au 28 mai. Probablement l'exercice le plus exigeant au monde, réservé aux "day one players".

Images: l'arrivée de l'US Air Force sur la BA 118 - Armée de l'Air et de l'Espace


Les F-35 débarquent en force à Mont-de-Marsan, royaume des Rafale de la 30ème escadre de chasse de l'armée de l'Air et de l'Espace. L'US Air Force a en effet ouvert le bal la semaine passée sur la BA 118 avec l'arrivée des 12 premiers Lightning. Suivront quelques Typhoon de la Royal Air Force, et surtout le groupe aéronaval britannique constitué de 18 F-35B (dont 10 appartenant aux Marines américains).

PAS DE F-22 DONC ! Je vous laisse digérer cette déception…

En face de cette impressionnante force de frappe, Mirage 2000, Alpha Jet et même PC-21 joueront les menaces. 

Mais comme il n'y pas que la chasse dans la vie, et puisqu'on parle bien ici d'un exercice de grande ampleur impliquant toute la chaîne constituant la puissance aérienne, l'ensemble des moyens mis en œuvre est encore plus important (hélicoptères Caracal compris).
Grâce à la belle planche ci-dessous, vous découvrez l'ensemble des forces participantes. La surprise vient bien entendu de la participation du HMS Queen Elisabeth qui opérera des F-35B de la Royal Air Force et de l'USMC. 


Ce n'est pas peu dire qu'affirmer que cet exercice (3ème édition après 2015 et 2017) était attendu par les spécialistes. Atlantic Trident est la concrétisation de l'accord sur la "Trilateral Strategic Initiative" qui lie les puissances aériennes américaine, britannique et française, dans la préparation d'un conflit de très haute intensité.

L'exercice comporte des missions aériennes complexes, "à l'image de la réalité du combat aérien moderne" (digitalisation de l'espace aérien, évolution du contexte stratégique et des défenses adverses), et renforce l'interopérabilité des alliés face à des enjeux communs autour de la haute intensité, avec des avions de dernière génération.
Cet exercice de haut niveau vise en effet également à fédérer les forces de chaque appareil et à tirer le meilleur parti de leurs capacités (Fighter Integration).

C'est la première fois que l'exercice se déroule en dehors des Etats-Unis. Forte activité à prévoir dans le ciel national, donc ouvrez bien les yeux ! On en reparle donc très vite sur le blog avec de très belles images. 







mercredi 29 mai 2019

Meeting de l'air de Cazaux 2019 : le programme complet


Nous connaissons désormais le programme complet du Meeting de l'Air de Cazaux, qui se déroulera les 29 et 30 juin sur la base aérienne 120. Des plateaux statiques et dynamiques d'une grande variété. Il y en aura véritablement pour tous les goûts ! 

Ci-dessus: un Su-30 indien à côté d'un Rafale français lors d'un exercice en Inde. Les deux appareils seront visibles en vol lors du meeting de Cazaux - photo Livefist India


La liste est impressionnante, avec une grande partie des aéronefs récents en service dans les forces françaises. Comme d'habitude, le Rafale Solo Display et la Patrouille de France émerveilleront le public avec leur démonstration phare, tout comme l'escadron "Pyrénées" avec ses Caracal (sur sa propre base). Même si mon coup de cœur se porterait plutôt vers l'A400M Tactical Display.

Les étrangers sont là également, avec notamment les patrouilles suisses, italiennes et jordaniennes. Mais c'est surtout la présence "exclusive" d'un Sukhoï SU-30 des forces aériennes indiennes qui devrait faire sensation.

Côté historique, c'est aussi du grand plaisir en perspective, avec certains modèles, parfois centenaires, qui sont entrés dans la légende.

Vous pouvez retrouver ci-dessous la liste des démonstrations, ainsi que quelques illustrations. Outre la partie "aéro", de nombreuses animations sont prévues.

Pour rappel, le meeting de l'air de Cazaux se tiendra les 29 et 30 juin 2019. L'entrée est de 20 euros pour un adulte, à prix réduit si places prises en pré-ventes internet. Le programme est le même pour les deux journées.




Présentations dynamiques:


Les programmes du samedi 29 juin et du dimanche 30 juin sont identiques. ILS SONT DONNÉS SOUS TOUTES RÉSERVES EN FONCTION DES CONTRAINTES MÉTÉO, TECHNIQUES OU OPÉRATIONNELLES.
  • Patrouille de France
  • Rafale solo display
  • Alphajet solo display
  • Caracal Tactical Display
  • École de Voltige de l'Armée de l'Air
  • F16 solo display de la Belgian AirForce
  • Frecce Tricolori Patrol
  • Patrouille Suisse
  • Fouga Magister
  • A400M Tactical Display
  • Royal Jordanian Falcons
  • Nieuport XVII
  • Royal aircraft factory s.e.5a
  • Stampe
  • AD4 Skyraider
  • Yako Team
  • MD312 - Flamant
  • TMK1 Bulldog
  • YAK 3
  • EC135 Gendarmerie
  • Equipe de Présentation Hélicoptère Terre Airbus H120 Calliopé
  • KANGAROO TEAM
  • L17
  • ZLIN256
  • CAP21
  • Patrouille BUSARDS
  • F86 SABRE
  • LC126
  • SE5A
  • PITT - EXTRA 260
  • YAK 50
  • Équipe parachutiste de l’Armée de l’Air
  • Dauphin service public
  • YAK 11
  • MS317
  • NORTH AMERICAN T-6
  • AIRBUS 0G
  • SAAB 105
  • SU 30MKI INDIEN

Et en statique:
  • H225
  • TB 30
  • YAK 52
  • SEABEE
  • PEGASE
  • ZLIN 326
  • PIPER J-3
  • TORNADO
  • XINGU E-121
  • NH90 CAIMAN
  • RAFALE MARINE
  • MIRAGE 2000D et 2000-5
  • CESSNA F337G
  • GROB120
  • NC 858S
  • PZL TS-8
  • D 140R
  • HAWK
  • HK36
  • FK12
  • PILATUS PC21
  • NORALPHA 1101
  • WA 22 SUPER JAVELOT
  • FUJI FA-200 AERO SUBARU

Le Rafale Solo Display, une démonstration époustouffralnte ! 

La PAF, un rendez-vous à ne pas manquer !

L'impressionnant Tactical Display de l'Airbus A400M

Le SU-30 indien, présent en exclusivité, sera l'une des stars du meeting !

F-16 Solo Display Belge

Sur sa base, l'escadron "Pyrénées" de l'Armée de l'air montrera ses savoirs-faire

Pour les amoureux d'histoire (et du Normandie Niemen), plusieurs Yak soviétiques seront présents à Cazaux

Le Sabre, premier chasseur à réaction de l'US Air Force

En statique, l'ALAT montrera son magnifique NH90 Caïman. En revanche, le Tigre semble absent.

Dauphin de la Marine, qui envoie également un Rafale M.

L'Airbus Zero-G de Novespace permet des expérimentations sans gravité grâce au vol parabolique.

Le PC-21 vient d'entrer en service dans l'Armée de l'air pour la formation des pilotes à Cognac

Tornado allemand.

Hawk britanniques.

mercredi 22 mai 2019

40 hélicoptères lourds dans la prochaine Loi de programmation militaire ?


Le dossier de l'hélicoptère lourd, une capacité qui manque grandement à l'armée française, pourrait arriver sur la table lors de la prochaine loi de programmation militaire, en 2025. Le besoin pourrait être estimé à 40 appareils, à parts égales entre l'Armée de terre et les forces spéciales.

Ci-dessus: un hélicoptère Chinook dans sa version MH-47G pour l'US SOCOM / DoD


En "digérant" mes lectures du mois dernier, notamment accumulées lors du salon des forces spéciales SOFINS, j'ai pu remarquer que la question de l’hélicoptère lourd revenait de plus en plus régulièrement dans les débats.

Si l'on tente de se resituer chronologiquement, des voix se font entendre dans le petit monde de la défense depuis le déclenchement de l'opération Serval en 2013 (transformée en Barkhane l'année suivante). La France intervenant (quasiment) seule sur un espace grand comme l'Europe, avec selon les périodes, entre 4 et 5000 "seulement", la voilà grandement dépendante de ses moyens aéromobiles. 

Sortant de surcroît d'une décennie d’engagement en Afghanistan, où elle bénéficiait grâce à ses alliés de l'OTAN, USA en tête, de moyens de support considérables, comme les hélicoptères lourds, l'armée française se retrouve face à ses carences (comme les drones, qu'on évoquait dans la publication précédente sur ce blog), et ce dès le début de Serval lorsqu'elle doit faire appel aux avions de transport lourds britanniques, américains ou canadiens.
S'agissant des hélicoptères lourds, l'ALAT (aviation légère de l'Armée de terre) ou l'EMAT (Etat-Major Terre), ne cache plus son besoin lors des diverses auditions parlementaires. Et au Commandement des Opérations Spéciales, le sujet devient carrément un leitmotiv.

En effet, dans le cadre des diverses interviews données autour du salon SOFINS, qui se tenait début avril chez les dragons du 13, près de Bordeaux (d'ailleurs, la zone sud-ouest concentre entre Cazaux et Pau l'essentiel des hélicoptères des forces spéciales), on découvre que la problématique de l'achat d'hélicoptères lourds est clairement devenue centrale.


Trop tard pour cette LPM

Afin d'étayer le propos, basons nous sur les informations publiées par le magasine RAIDS (un peu de publicité bien méritée !) dans les tout derniers numéros de ce printemps/été 2019.

De gauche à droite: RAIDS hors-série n°70 / RAIDS Aviation n°42 / RAIDS n°394 -  Printemps 2019

Premièrement, dans le hors-série publié en parallèle du salon SOFINS, le vice-amiral Isnard, général commandant des forces spéciales (GCOS) rappelle au cours d'une interview que des réflexions sont actuellement en cours, notamment sur le rôle des drones, l'impact prochain de l'A400M sur les opérations spéciales (mettant à portée directe de la métropole nos principales "zones d'intérêt"), et donc, l'hélicoptère de transport lourd, ou "programme HTL". Le besoin est réel et le COS réfléchit avec l'EMA et l'EMAA sur la façon d'acquérir de l'expérience en la matière. Mais l'amiral Isnard le rappelle, il est trop tôt pour un achat, ou plutôt trop tard pour cette Loi de programmation militaire. Ici, c'est une flotte avoisinant la vingtaine d'appareils qui est évoquée.

Deuxièmement, dans le RAIDS n°394, qui fait le bilan du SOFINS, la ministre Florence Parly déclare, toujours en interview, que si l'apport de ces hélicoptères lourds britanniques, et prochainement danois (en mettant vraiment l'accent sur l'importance de ces coopérations), est grandement apprécié, la LPM n'a rien prévu en la matière. Point.
Et d'ajouter en revanche que la LPM a acté l'arrivée du NH90 dans les forces spéciales, ce constituera déjà une plus-value certaine. Ce qui n'est pas faux: le GCOS l'admet volontiers, le "Caïman", c'est plus d'emport et plus d'allonge.

Troisièmement et enfin, j'invite à consulter le dossier publié par Marc Chassilian dans RAIDS Aviation de cet été 2019, intitulé: "Il manque 250 aéronefs à la France"
Ce sujet devient malheureusement récurrent, les armées manquent de moyens dans tous les domaines pour non seulement tenir leur contrat opérationnel, mais aussi faire face à l'environnement stratégique qui se présente droit devant nous. Une problématique qui concerne en premier lieu les aéronefs, dont 1/3 des flottes est déjà clouée au sol de façon systémique pour maintenance programmée ou rétrofit.
Dans ce dossier, le parc "objectif" en HTL est estimé à 40 machines : 15 à 20 dans les forces spéciales, et l'autre moitié pour les forces conventionnelles.

BILAN: s'il n'existe pas de programme "HTL" officiel, les décideurs politiques s'en tenant au strict programme d'une LPM 2018-2025 déjà très ambitieuse en matière de montée des crédits, du côté des états-major militaires, les réflexions semblent bien entamées.
D'un presque-fantasme il y a peu, on passe ici à un projet ambitieux, où dans la tranche haute, la France choisirait en 2025 de se doter de 40 appareils, l'idée de fond étant que pour une remontée en puissance capacitaire cohérente, cette carence presque endémique doit être comblée, d'autant plus qu'une grande partie de nos partenaires européens est dotée d'hélicoptères lourds, alors qu'ils sont remarquablement moins engagés en OPEX...

Des soldats français le 24 mars à Gossi, au Mali, devant un Chinook britannique - Daphné Benoit / AFP

Alors quel appareil ? Et combien ?

Évacuons tout de suite la question des hybrides comme le V-22 Osprey, trop cher et peut-être pas tout à fait mature (avouons pourtant que sur nos portes-hélicoptères Mistral, l'image serait belle !). 

Reste le Merlin (AgustaWestland), le CH-53 (Sikorski) dont il a pu être un temps imaginé une location auprès des Allemands... et bien entendu, le CH-47 "chinook" (Boeing), assurément la solution la plus logique, et probablement la seule véritablement envisagée après les différents et fructueux retours d'expérience.

On parle ici d'une version forces spéciales, à la façon du MH-47G (appareil interdit à l'export par le Congrès), ravitaillable en vol et doté de capteurs supplémentaires, et de la version "standard". Mais par standard, il faut comprendre la dernière version d'un appareil qui vole depuis la Guerre du Vietnam, et que Boeing voit déjà devenir centenaire.
Avec le CH-47F Block II, Boeing a lancé en mars 2019 (vol inaugural) le Chinook qui devait lancer la modernisation de la flotte de l'US Army. Cependant, le programme semble aujourd'hui menacé par "Future Vertical Lift", le grand programme de remplacement des hélicoptères de manœuvre et de reconnaissance (Blackhawk et Kiowa) qui pourrait se traduire par de véritables ruptures technologiques.

En tout état de cause, ces choix de modèles paraissent crédibles pour une puissance comme la France, tant les gains capacitaires sont spectaculaires: transport logistique de matériels, véhicules compris, emport de personnels sans commune mesure, et même opérations amphibies... le Chinook est le genre de couteau suisse que les opérationnels savent apprécier.


Se doter de 40 appareils donc: pourquoi "doubler" la flotte ? Tout simplement par soucis de cohérence, en ne créant pas de micro-flotte (le cauchemar de tout bon gestionnaire MCO), tout en évitant au passage l'écueil d'un phénomène de "force-spécialisation" des armées, une logique bien souvent primée aujourd'hui par de nombreux pays aux faibles moyens, qui préfèrent doter quelques unités d'élites de matériels dernier cri (et donc onéreux), au détriment de leurs forces conventionnelles qui auront alors tendance à manquer... de tout.

Dans ce format, que nous jugerons crédible ici, la facture monterait très vite à 2 milliards de dollars, rien que pour la flotte "forces spéciales" (le COS qui, rappelons le ne dispose pas de budget acquisitions propre). Probablement 4 milliards de $ au total des deux flottes combinées.

Conséquent, très conséquent même. Mais cela semble bien être ici le prix à payer pour une véritable révolution.
D'autant plus que la barrière fondamentale ne serait pas tant le prix, mais bien qu'un tel programme majeur soit tourné vers l'industrie américaine. Pour bien des analystes, opérationnels ou industriels, la seule raison qui a fait que la France ne s'est jamais dotée de tels appareils, est que sa BITD n'en proposait aucun. Autrement dit, la doctrine française a comme souvent subi les choix industriels capacitaires.
Si Airbus a un temps envisagé un programme dérivé du Chinook, le projet fut abandonné, faute de marché. Quant au successeur du Super Puma/Cougar, le X6 (présenté en 2015 comme un hélicoptère lourd), le projet est reporté sine die, pour des raisons économiques là encore.

Le CH-47F Block II, lors de son vol inaugural en mars 2019 - Boeing

L'ALAT de 2030 est lourde !

Pour terminer, un peu de prospective, car l'addition totale d'un tel scénario s'annonce salée. Avant le programme HTL, il faudra d'abord évaluer le programme HIL (hélicoptère interarmée léger), qui sera ua coeur de la prochaine LPM. Si aucune décision politique ne devrait être prise sous ce mandat présidentiel (mais plutôt au départ du suivant ?) le développement industriel du H160M, appareil choisi pour incarner le HIL dans ses versions Terre, Air et Marine, continue. Les premières livraisons des "160 à 190" appareils ne sont pas attendues avant 2028.

La flotte de H225M/Caracal devrait aussi grossir, car l'armée de l'air devra remplacer ses Puma. Quand on vous dit que le note pourrait vite grimper !

Entre temps, les NH90 Caïman continueront de remplacer les Puma dans les RHC de l'ALAT.

Allant d'un hélicoptère léger H160 de déjà 6 tonnes (!!), à un hélicoptère de manœuvre d'environ 10 tonnes (capacité d'emport du Caïman et du Cougar), jusqu'à cet hypothétique hélicoptère lourd qui va chercher jusqu'à 18 tonnes... nous avons donc là une aviation légère qui se sera largement alourdie.
En passant, rien ne dit que les hélico lourds iraient de façon systématique dans l'ALAT, et que l'Armée de l'air ne réclamerait pas un escadron propre.

Est ce problématique ? La France y perdrait-elle sa fameuse agilité tactique en disposant de moyens aéromobiles considérablement plus lourds ? Dans le contexte stratégique actuel, non, en aucun cas.
Les opérations militaires contemporaines nous ont montré le besoin de disposer d'appareils à la fois dotés d'une allonge/endurance remarquable, et d'une capacité d'emport (très) conséquente, tout en bénéficiant de blindage et d'armements défensifs comme offensifs.
Aussi un H160M de 2028 sera bien plus véloce, endurant et "agressif" qu'une Gazelle aujourd’hui, à tel point qu'il devrait remplacer le Tigre dans des missions où l'emploi d'un hélicoptère de combat "natif" est disproportionné.

En réalité, selon ce scénario, nous entrerions dans une nouvelle dimension, grâce au HIL d'une part, mais surtout grâce à cet hélicoptère lourd. Oserons nous seulement nous le permettre ? Rien n'est moins sûr. 40 appareils, d'origine américaine qui plus est, cela semble encore largement au dessus de nos moyens, et surtout de notre volonté politique... 


vendredi 21 décembre 2018

Ouvrage collectif : Conflictualités modernes et postures de défense


Pour ce dernier post de l'année, c'est presque une idée cadeau que je suggère aujourd'hui. Sorti le 28 novembre dernier, l'ouvrage collectif "Conflictualités modernes et postures de défense" se présente comme l'outil idéal pour qui veut parfaire sa culture stratégique.


17  étudiants, jeunes chercheurs ou professionnels y contribuent sur des domaines variés couvrant la transversalité des enjeux contemporains: fiches pays, problématiques industrielles, question des alliances, émergence du Cyber ou des armes autonomes, risque nucléaire ou encore terroriste...

Le projet est porté par Vincent Satgé, et la Chaire "Défense & Aérospatial". La chaire hébergée à Sciences Po Bordeaux a en effet soutenu et accompagné le projet dans le cadre de ses activités de diffusion de la pensée stratégique.

Votre serviteur a l'honneur d'y apporter sa contribution sur plusieurs sujets.

Complet et proposé à prix abordable, l'ouvrage apparaît notamment idéal pour les étudiants qui se destinent à un avenir dans le domaine stratégique au sens large.

Présentation:
Cet ouvrage dresse un constat global et actualisé de la conflictualité et étudie l'évolution des politiques de sécurité et de défense. Il analyse la symbiose entre diplomatie et défense où la puissance armée apparaît comme un des déterminants de la diplomatie. 
Quelles sont les nouvelles formes de conflictualité et quelles approches la Défense peut–elle adopter pour y faire face ?


Conflictualités modernes et postures de défense; La Documentation Française; 269 pages. 14 euros.


Le blog est en pause durant les fêtes, et sera de retour pour une année 2019 qui s'annonce déjà tumultueuse... Agréables fêtes de fin d'année à toutes et à tous ! 


vendredi 30 novembre 2018

Français, Britanniques et Américains répètent leurs gammes avec « Point Blank »


L'Armée de l'air déployait du 26 au 28 novembre 4 Rafale et 23 aviateurs au Royaume-Uni dans le cadre de l'exercice « Point Blank 18-3 », aux côtés des Britanniques et Américains. Une nouvelle itération de la coopération entre les trois nations leader de la puissance aérienne occidentale.

Images - RAF & USAF


L'Armée de l'air a été conviée pour la première fois à l'exercice anglo-américain « Point blank » qui se déroulait cette semaine sur la base de Lakenheath, en Angleterre. 

Cet exercice, qui se déroule à plusieurs reprises dans l'année, a pour objectif d’éprouver l’interopérabilité des trois forces aériennes dans un environnement hostile et sur des missions complexes (ravitaillement en vol, reconnaissance, sauvetage au combat…).

Si "Point Blank" implique d'habitude seulement britanniques et américains, l'absence d'exercice "Atlantic Trident" cette année (précédent en 2017, prochain en 2019), et la volonté de multiplier les exercices de haut niveau entre les trois alliés, expliquent probablement que la France ait été invitée sur cette édition.
Comme souvent dans ces exercices "trilatéraux", ce sont les équipages et les Rafale de la 30ème escadre basée à Mont-de-Marsan qui étaient de la partie.

A noter que du trio F-22/Rafale/Typhoon, on passe au F-15 pour l'USAF, et, c'est une première dans les exercices avec les britanniques, au F-35 pour la Royal Air Force. D'autres appareils, une quarantaine en tout, étaient également impliqués. 

Aussi, l'exercice intègre pleinement la technologie et les capacités de cinquième génération, à l'appui des opérations militaires de demain. Les détracteurs du Rafale (cf récemment en Belgique), y constateront la pleine capacité de l'appareil à opérer avec le F-35.

Plus que jamais, et malgré un contexte géopolitique assez inédit (Trump, Brexit... retour des puissances), US Air Force, Royal Air Force et Armée de l'air, sont liées par une interopérabilité de très haut niveau, dans le but de pouvoir faire face à toute menace dans "le haut du spectre".













lundi 24 septembre 2018

Scalp EG / Storm Shadow : les leçons d’une coopération à succès [Publication]


Dans un contexte post-Brexit et pré-SCAF européen, j'attire votre attention sur une publication sortie en fin de semaine dernière chez la FRS. Jean-Pierre DEVAUX et Richard FORD y reviennent en une vingtaine de pages sur le formidable exemple de la coopération franco-britannique autour du missile de croisière Scalp EG/Storm Shadow, un des projets qui consacrera la réussite du modèle industriel MBDA. 

A noter d'ailleurs que se tenait jeudi 20 septembre à Londres la 7ème conférence Défense du conseil Franco-Britannique, durant laquelle la ministre Florence Parly a plaidé contre un "décrochage", prévisible mais toutefois évitable, de la coopération militaire entre le continent et le Royaume-Uni.


Extrait:

Le missile Scalp EG et son homologue britannique le Storm Shadow ont permis au Royaume Uni et à la France de se doter au début des années 2000 d’armes autonomes de frappe dans la profondeur modernes et très efficaces. Ces armes font de leurs armées de l’Air respectives des forces de premier rang aptes à entrer en premier sur un théâtre d’opération avec une solution capacitaire équivalente à celle proposée par les États-Unis.

  • Coopération européenne multilatérale très particulière, le programme Scalp EG / Storm Shadow a atteint les objectifs ambitieux de chacun des deux pays :
  • Acquérir un avantage opérationnel dans un domaine traditionnellement dominé par les Américains, grâce à un programme missile tenu dans ses coûts et dans ses délais, sans remise en cause des quantités ;
  • Conserver une forte autonomie opérationnelle et industrielle dans un domaine stratégique des armements complexes, valorisant les capacités opérationnelles françaises et britanniques dans les opérations menées depuis 2003 et les offres européennes d’avions d’armes à l’exportation ;
  • Soutenir une rationalisation industrielle et technologique, permettant un maintien de compétences et la naissance d’un champion européen de taille mondiale dans le domaine des missiles.
  • Dans le contexte de la préparation du renouvellement de ces capacités, il est important de savoir si un tel modèle serait ou non reconductible pour des programmes futurs ou bien s’il n’est que le fruit de circonstances très particulières ne pouvant se généraliser.

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lundi 23 juillet 2018

Les Chinook britanniques sont arrivés en renfort de Barkhane


Du concret, enfin ! Alors que les rares Européens (de l'Union) à participer militairement à la stabilisation du Sahel agissent dans le cadre de la MINUSMA, la mission de l'ONU au Mali, voici que les britanniques arrivent eux en renfort de l'opération française Barkhane. Et quels renforts ! Trois hélicoptères lourds CH-47D Chinook, qui viennent combler l'un des véritables trous capacitaires des forces françaises.

Images: EMA, RAF.


Promis à Emmanuel Macron par Theresa May lors du sommet franco-britannique de Sandhurst cet hiver, les trois hélicoptères CH-47D Chinook de la Royal Air Force sont arrivés à Gao au Mali la semaine dernière, afin de renforcer la force Barkhane.

Durant les semaines précédant l'annonce du 19 juillet, les militaires britanniques étaient venus préparer le terrain pour ces bêtes de somme. D’importants travaux ont été réalisés sur la base française de Gao, soit 17 000 m² de terrassement et l'installation d'abris modulaires pour la protection et la maintenance des hélicoptères.

Si ces appareils ne sont pas censés participer à des opérations de combats, mais plutôt faciliter la logistique de l'opération, ce n'en est pas moins une véritable aubaine pour les forces françaises, le Chinook pouvant déplacer de lourdes charges et surtout l'équivalent en hommes d'une section d'infanterie.
Le fait que les appareils britanniques soient intégrés à Barkhane est de plus une preuve de la volonté britannique d'intervenir sur les éléments offensifs des différents dispositifs présents dans la région. En parallèle, les canadiens vont déployer 3 autres Chinook, mais au sein de la force onusienne.

Ce sera l'occasion pour la force française de travailler l'interopérabilité (puis le retex) avec ces machines dont elle aura le commandement, elle qui revendique migrer vers toujours plus de mobilité.
L'occasion aussi pour les partisans français de la solution Chinook de montrer l'apport essentiel d'une telle capacité de manœuvre. En effet, on sent naître et croître en France un véritable courant de pensée prônant l'achat sur étagères de 8/10/12 Chinook, en premier lieu destinés aux opérations spéciales. Pour rappel, il s'agit d'un matériel américain, produit par Boeing*, et dont la toute dernière évolution (conçue justement avec un standard tactique maximal), le MH-47G Block II , sort des usines.

Attention cependant ! Comme toutes les voilures tournantes, le CH-47 va être confronté aux sables corrosifs du Sahara. Ses cousins néerlandais en ont précédemment fait les frais.

Environ 4500 français composent le force Barkhane, à cheval sur 5 pays. A cela s'ajoutent environ 500 hommes des forces spéciales, au sein de la Task Force Sabre.



*Boeing qui discute notamment avec Airbus en Europe (la firme européenne ayant laché les hélicoptères lourds) dans le but d'imposer le Chinook sur le marché allemand.