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vendredi 4 mars 2022

Le Tigre au standard Mk3 pour 2029



La France et l'Espagne lancent avec Airbus Helicopters le programme d'hélicoptère de combat Tigre MkIII, pour 4 milliards d'euros. L'Allemagne devrait suivre  dans le courant de cette année. La France possède 67 Tigre.

Ci-dessus: un Tigre du 4ème Régiment d'hélicoptères des forces spéciales.


Après l'Eurodrone - et avant le SCAF ? - voici qu'une nouvelle signature vient lancer un autre programme très attendu chez Airbus: celui du Tigre "MkIII".

La DGA et la DGAM (Dirección General de Armamento y Material) ont notifié à Airbus Helicopters par l'OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d'Armement) un contrat de 4 milliards d'euros pour le développement, de production et de soutien initial du programme Tigre MkIII. Celui doit permettre une large modernisation de l'hélicoptère de combat européen.

60 appareils sont concernés, 42 pour la France et 18 pour l'Espagne. La France dispose d'une option pour 25 appareils supplémentaires, elle qui dispose d'une flotte de 67 Tigre.
Cela a longtemps été incertain, mais l'Allemagne rejoindra bien le programme dans les prochains mois, elle qui va connaitre une hausse historique de ses investissements de défense, en raison de la guerre en Ukraine. 

Chez nous, Safran, Thales, et MBDA sont bien sûr impliqués. 

Le Tigre MkIII est prévu pour effectuer son premier vol en 2025, mais la France recevra les siens à partir de 2029, l'Espagne 2030.

Même si les évolutions sont différentes selon le pays, le Tigre, formidable machine de combat (on l'a vu en Libye, ou au Sahel), va connaitre des upgrades à plusieurs niveaux, à commencer par sa connectivité. Un peu à la manière du Rafale F4, si l'on devait faire un parallèle. 
L'hélicoptère sera pleinement intégré à la numérisation du champ de bataille, avec partage de données tactiques en temps réel, et prise de commande sur des effecteurs déportés (drones). L'armement va également être revu, avec notamment un nouveau missile Mistral, un nouveau missile Air-Sol "MHT", des roquettes guidées… 


Mais tout ou presque est détaillé dans le schéma ci-dessous communiqué par le constructeur: 

Cliquer pour Agrandir.

lundi 17 janvier 2022

Le 5ème RHC grimpe en C-17 pour de l'aérotransport mixte

Le 5ème Régiment d'hélicoptères de combat a reçu à Pau une équipe du GAMSTAT pour la réalisation de l’étude à l'aérotransport mixte d'un Tigre et d'une Gazelle en avion de transport lourd C-17. Ce sont les Canadiens qui ont généreusement mis à disposition leur appareil. 

Images: 5e RHC & GAMSTAT 


Nous nous étions habitués à voir monter les hélicoptères de l'ALAT à bord de transporteur A400M. Toutefois, tout couteau-suisse qu'il est, l'appareil d'Airbus en service dans notre armée de l'Air est loin de pouvoir offrir le confort de charge des transporteurs lourds comme le C-17. 

Et nous le savons. Il y a une vraie dépendance en France vis à vis de ces moyens étrangers… surtout en ce temps où l'on ne parle plus que de haute intensité, ou de projection sur le théâtre Pacifique. 
Déjà, en 2013 (puis ensuite), les partenaires occidentaux avaient largement contribué au déploiement de la force Serval. 

Nous voici en 2022, et grâce à l'allié canadien, et au GAMSTAT (Groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre), l'Aviation légère de l'armée de Terre peut réaliser une expérimentation visant à préparer au transport aérien à la fois une Gazelle et un Tigre, ce qu'elle appelle "aérotransport mixte". 

Grâce au C-17, on passe donc d'un seul hélicoptère de combat transporté, à deux. Cela permet également aux personnels des escadrilles de maintenance de s'exercer dans des manœuvres plus ambitieuses.

Plus généralement, cette étude peut s'imbriquer dans la globalité des travaux sur la haute intensité, dont le concept même nous amène à penser la projection de forces plus vite, et plus forte. 


BONUS: une autre expérimentation, pour le grand froid. 


Ci-dessous la galerie d'images de cette expérimentation avec les Canadiens: 





mercredi 15 avril 2020

Crash d'un hélicoptère du 5ème RHC dans les Hautes-Pyrénées


Une nouvelle dramatique ce jour avec l'accident d'un hélicoptère de manœuvre du 5ème RHC qui coûte la vie à 2 militaires. 


Un hélicoptère militaire s'est écrasé vers 16h30 au nord de Tarbes (commune de Bouilh-Devant) dans les Hautes-Pyrénées, mercredi 15 avril, durant une mission d'entrainement à l'hélitreuillage du 5ème Régiment d'hélicoptères de Combat. 

Ce régiment de l'Armée de terre est basé à Pau. L'hélicoptère serait un Cougar rénové. La Gendarmerie et deux Caracal sont présents sur place.

L'appareil transportait 7 personnes. La Préfecture fait état de 2 morts, et 5 blessés. L'armée de Terre a donné l'identité des victimes, il s'agit l’adjudant-chef Olivier MICHEL et du brigadier Vincent MONGUILLON du 5e RHC.


Une enquête du BEA a été ouverte.

Le 25 novembre 2019, le régiment basé à Pau avait été lourdement endeuillé lors de la collision nocturne au Mali de deux de ses appareils, un Cougar et un Tigre. Le crash avait couté la vie de 13 militaires français

Ces derniers jours, le 5ème RHC avait mis à disposition de l’opération "Résilience" l'un de ses Cougar afin de transporter des patients atteints du COVID-19.

Nous rendons hommage aux victimes et nous associons à la douleur de la famille et des proches.


mercredi 1 avril 2020

Résilience: le « Pyrénées » entre en jeu


Les opérations de transfert s'intensifient chaque jour pour désengorger les hôpitaux de la région Grand-Est, de la Corse, et désormais de l’île de France. Outre les TGV médicalisés, les porte-hélicoptères de la Marine, les hélicoptères du SAMU, de la Sécurité civile et de l'armée de Terre, c'est l'Armée de l'air qui annonce engager de nouveaux appareils pour le transport de patients. 

Ci-dessus: l'armée de l'Air annonce ce soir l'engagement de ses hélicoptères. Ici deux Caracal.


Déjà fortement mobilisée, de l'A330 "Phénix" et son kit Morphée jusqu'à l'Airbus présidentiel (qui convoie du matériel pour Mayotte), l'armée de l'air annonce ce mercredi qu'elle s'apprête à engager dans l'opération Résilience 5 hélicoptères de manœuvre.
L'escadron 1/67 Pyrénées de la base aérienne 120 de Cazaux est ainsi engagé avec deux Caracal, déjà à Villacoublay depuis ce jour. L'autre appareil est un Puma de l'escadron 1/44 Solenzara de la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara.

Ces appareils sont, comme les 3 Caïman de l'ALAT déjà engagés dans l'est, capables de transporter deux patients à la fois. Ils évolueront visiblement en soutien de la région parisienne, vers la province et les zones moins touchées du grand ouest.


Lire sur le blog: Le marché des H225 de l'armée de l'Air retardé par la crise



Et bientôt les Cougar du 5ème RHC ?

De plus, Sud Ouest signalait aujourd'hui que mardi matin, les équipes médicales du SAMU de Pau et les militaires du 5e RHC ont réalisé un vol d’essai pour préparer les futurs transports de malades du Covid-19.
Il s'agissait d'un hélicoptère Cougar avec à son bord une équipe médicale du SAMU de Pau et un médecin militaire du Service de santé des armées basé au 5e RHC. 


En ce moment critique, les hélicoptères de manœuvre des armées révèlent tout leur intérêt. Le problème, bien connu, est que ces derniers sont relativement peu disponibles, et sont de surcroît dans le même temps vitaux pour les opérations extérieures au Sahel (mais également d'autres missions comme le sauvetage en mer). En bref, il y a surchauffe. 



mercredi 11 mars 2020

Campagne de tir pour la mitrailleuse M3M sur Cougar


Le GAMSTAT a publié sur les réseaux une série de photos illustrant la campagne de tir effectuée en janvier 2020 à l'aide du canon M3M de FN Hersthal sur Cougar de l'armée de Terre. Des images qui confirment le retour de l'armement lourd sur les hélicoptères de manœuvre français. 

Images: Armée de Terre / GAMSTAT


Annoncé en 2016, l'armement des Cougar de l'armée de Terre par une mitrailleuse de 12,7 mm de sabord pourrait bientôt se concrétiser. Le Groupement Aéromobilité de la Section Technique de l’Armée de Terre, en charge des expérimentations sur les hélicoptères de l'ALAT, a en effet publié les images de sa campagne de tir "M3M Cougar", réalisée en janvier 2020.

Le M3M est un canon de calibre 12,7 mm du fabricant belge FN Herstal, d'une masse de 180 kg et destiné à être utilisé comme armement de sabord sur différents types d'hélicoptères. Le système possède une cadence  fixe de 11 000 coups par minute, et est entièrement rétractable dans l'habitacle.

Les photos nous montrent le tir sur cibles blindées, grâce notamment à un organe de visée holographique et des balles traçantes. 

D'ailleurs, tout comme l'intégration des armements de sabord sur Caracal, la tâche n'a semble t-il pas été de tout repos, comme le précise le GAMSTAT évoquant "un long parcours industriel et une préparation semée d'embûches que l'équipe de marque et l'escadrille de maintenance ont su franchir avec une ténacité exemplaire". Toutefois la campagne est qualifiée de "vrai succès."

Après le canon de 20 mm SH20 de Nexter sur Caracal de l'armée de l'Air et Cougar Terre, la M3M (qui n'a vraisemblablement pas trouvé ses marques sur Caracal) semble réussir son intégration sur Cougar. L'annonce de 2016 faisait état de 18 kits commandés. 

Ces hélicoptères (Cougar et Caracal) qui œuvrent en particulier sur les opérations spéciales ont longtemps dû se contenter de leurs MAG-58 de 7,62 mm.
Pour l'anecdote, lors de l'exercice Salamandre à Cazaux en 2017, un haut gradé de l'US Air Force avait déclaré que l'ajout de mitrailleuses lourdes en ferait des appareils redoutables.
Ces "upgrades" ont été rendus possible par les phases de rétrofit subis par ces flottes. Et si certains se posent légitiment la question, l'intégration de M134 Gatling n'est pas prévue, contrairement à ce qui devrait se faire pour les Gazelle (lien ci-dessous). En revanche, la porte n'est pas fermée pour l'ajout de paniers de roquettes guidées.



Le Cougar rénové est opéré par les 4ème RHFS et 5ème RHC, tous deux basés à Pau. Particulièrement engagé, un appareil a été perdu fin 2019 au Sahel dans une terrible collision avec un Tigre, crash qui fit 13 victimes parmi les forces françaises.










lundi 13 janvier 2020

La « Coalition pour le Sahel » tente de se redéfinir à Pau


Emmanuel Macron recevait ce lundi à Pau les présidents des cinq pays du Sahel, un théâtre d'opérations en pleine crise. Il ressort de ce véritable sommet international une refondation symbolique des efforts sécuritaires entrepris dans la sous-région. Barkahne et le G5 Sahel fusionnent pour devenir la "coalition Sahel".

Illustration: Pau, le 13 janvier 2020.© Guillaume Horcajuelo/Pool via REUTERS


Cette "réunion" avait été demandée par le Président français après la tragédie du 25 novembre, et qui avait notamment touché le 5ème RHC. Le lieu du sommet n'était pas anodin, et les chefs d'Etat en ont profité pour rendre hommage aux militaires français avec un dépôt de gerbes dans l'enceinte du 5ème régiment d'hélicoptères de combat.

La France et les pays du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali) se sont donc réunis ce lundi 13 janvier au Château de Pau, afin de donner un élan nouveau à leur coopération militaire, alors que la bande sahélo-saharienne (BBS) connaît une recrudescence dramatique des attaques djihadistes.

Dans une déclaration commune publiée dans la soirée, les présidents africains ont « exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel » (ils ont également remercié l'appui crucial des Etats-Unis, dont la présence à moyen terme dans la région est incertaine). Un message que le Président Macron souhaitait entendre alors que la France fait l'objet désormais de critiques non-dissimulées, et qu'elle semble pourtant bien seule, parmi ses alliés européens pourtant également concernés, à payer le prix du sang. 

Une reconnaissance en quelque sorte, pour les 41 militaires français tombés au Sahel depuis janvier 2013.

Plus concrètement, Emmanuel Macron a annoncé l’envoi de 220 soldats supplémentaires au Sahel pour renforcer l’opération Barkhane, sans préciser leur rôle particulier. La force compte actuellement 4 500 hommes environ.

Des bruits de couloir font également état d'un projet de formation des forces de sécurité maliennes par la Gendarmerie française. Une mission analogue avait été menée en Afghanistan.


Commandement commun pour une « Coalition pour le Sahel »

Surtout, les dirigeants annoncent la création d'une « Coalition pour le Sahel », qui dans les faits s'incarnera dans un commandement centralisé de l'opération Barkhane et ses partenaires (Britanniques, Danois, Estoniens...), des forces africaines du G5 Sahel, et du futur groupement des forces spéciales « Takuba » (Estonie, République Tchèque, Belgique...).
La déclaration commune évoque « un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel ». Dans les faits, nous n'entions déjà pas très loin, mais ce nouveau cadre officiel aura le mérite de responsabiliser tous les acteurs, ce qui probablement son objectif principal.

Une coalition meurt (ses jours sont néanmoins comptés, en Irak), une nouvelle naît au Sahel. Certains éléments de langage ont la vie dure ! 

Sur le terrain, l'effort est logiquement mené sur le front principal, à savoir la zone des trois frontières (Mali, Burkina, Niger),  où se sont concentrées les attaques ces derniers mois. L'ennemi ici directement désigné est le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Un nouveau sommet se déroulera en juin 2020 à Nouakchott en Mauritanie. A noter que l'ONU et l'Europe étaient représentées par leur haut-dirigeant à Pau ce 13 janvier. Deux entités qui semblent n'avoir plus que peu de crédit dans cette problématique.


mercredi 18 décembre 2019

La maintenance des Cougar et Caracal pour Airbus et Heli-Union


A travers un contrat très "vertical", Airbus Helicopters et Héli-Union récupèrent la charge du maintien en condition opérationnelle des Cougar et Caracal des Armées.

Ci-dessus: Cougar et Caracal du 4ème RHFS au Sahel - EMA


Fruit d'une redéfinition des contrats de maintenance dont le but est, outre la réduction du nombre faramineux de ces derniers, bien entendu la hausse des taux de disponibilité catastrophiques pour les hélicoptères, notamment dan l'ALAT où ils sont le plus employés, c'est le binôme Airbus Helicopters et Héli-Union qui hérite du MCO des hélicoptères Cougar, Caracal et EC225 des armées de Terre et de l'Air. 

Annoncé le 25 novembre, ce contrat global CHLEM (Contrat pour les Hélicoptères Lourds Et de Manoeuvre) a pour but « d’atteindre des objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour ces flottes par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 ».
« Le principe retenu pour le soutien de ces hélicoptères est celui d’un contrat global avec Airbus Helicopters et Héli-Union, responsabilisant l’industrie sur des objectifs de performance de haut niveau et incluant la mise en place de guichets logistiques industriels sur les bases aéronautiques ». 

Cette "verticalisation" voulue par la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique) s'inscrit également dans la volonté du constructeur Airbus, qui devra donc assumer plus de responsabilités.
En effet, Airbus Helicopters « s’engage à limiter le nombre d’appareils en grande visite en écourtant la durée des cycles de maintenance de 20% pour chaque type d’hélicoptère. De plus, les engagements pris en matière de logistique et d’assistance technique réduiront les périodes d’immobilisation dues à ces opérations ». 


Un centre de maintenance à Pau

On apprend également avec cette notification de marché qu'Airbus Helicopters proposera via son partenaire Heli Union (qui fournit déjà des heures de vol aux armées sur H225 civil) un centre de maintenance à proximité du site de son client à Pau, et impliquera un grand nombre de PME françaises dans la réparation des équipements. 
Cela fait sens, puisque la base de Pau, avec ses deux régiments (4ème RHFS et 5ème RHC) durement engagés en OPEX, concentre une grosse partie de la flotte d'aéronefs concernés.

L'ALAT exploite 8 H225M Caracal au 4ème RHFS et 25 Cougar (le 26ème ayant été perdu le 25 novembre lors du terrible crash au Mali, qui a coûté la vie à 13 militaires français). L'Armée de l'air elle, à Cazaux, possède 10 Caracal.

Un rapport parlementaire chiffrait la disponibilité de ces appareils à l'été 2019 à 49 % pour les Caracal Air, 31 % pour les Caracal Terre, 29 % pour les Cougar. L'arrivée des objectifs de performance cités plus haut doit permettre de radicalement faire remonter ces taux de disponibilité. 
Ce dont les opérationnels ont vitalement besoin... 


lundi 2 décembre 2019

La Patrie reconnaissante


Les treize militaires français qui ont perdu la vie lundi 25 novembre au Mali dans une terrible collision aérienne ont été honorés lors d'un hommage national ce 2 décembre dans la cour d'honneur des Invalides, à Paris. Treize cercueils couverts du drapeau tricolore, au centre d'une cérémonie remarquable. Ces hommes, nous ne les oublierons pas.

Images: Présidence de la République, Ministère des Armées, AFP.


En présence des familles, des militaires, du gouvernement et des élus de la République, ainsi que de  plusieurs centaines de citoyens anonymes,  Emmanuel Macron a présidé cette cérémonie d’hommage, tenant un discours qui visait deux objectifs: saluer, longuement, la mémoire de chacun des hommes tombé le 25 novembre. Et rappeler à la Nation les enjeux et le prix du sang versé.

« La liberté a souvent, hélas, le goût du sang versé. »





Le Président a ensuite élevé les soldats au rang supérieur, et au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

La cérémonie, d'une grande dignité, s'est achevée par le lent défilement des cercueils, portés par les frères d'armes issus des régiments meurtris.

En fin de matinée, comme c'est désormais la tradition, le convoi funéraire à parcouru les avenues parisiennes et franchi le pont Alexandre III, où le public avait rendez-vous. Une telle foule ne s'y était pas rassemblée depuis la tragique embuscade d'Uzbeen en août 2008 (Afghanistan, 10 victimes parmi les troupes françaises).

Dans cet accident gravissime, quatre régiments payent un lourd tribut au service de la France. Le 5e RHC perd 7 hommes: les capitaines Nicolas MégardBenjamin Gireud et Clément Frisonroche, les lieutenant Alex Morisse et Pierre Bockel, ainsi que l’adjudant-chef Julien Carette et le brigadier-chef Romain Salles de Saint PaulLe 4e Régiment de chasseurs 4 hommes:  capitaine Romain Chomel de Jarnieu, maréchal des logis-chef Alexandre Proton, Antoine Serre et Valentin Duval. Le 93e Régiment d'artillerie de montagne perd un opérateur GCM : maréchal des logis-chef Jérémy Leusie. Le 2e Régiment étranger du génie perd le sergent-chef Andreï Jouk.












mardi 26 novembre 2019

Drame effroyable au Mali avec la collision de deux hélicoptères du 5ème RHC


Un accident dramatique a eu lieu ce lundi 25 novembre 2019 lors d'une opération contre les groupes djihadistes au Mali, lorsque deux hélicoptères de l'opération Barkhane sont entrés en collision. Le bilan est particulièrement lourd pour l'Armée de Terre, puisque 13 militaires français ont été tués. Les hélicoptères appartenaient au 5ème RHC de Pau.


L'information a été rendu publique, exceptionnellement, par un communiqué de l'Elysée, débutant par ces mots: 

Le Président de la République annonce avec une profonde tristesse la mort de treize militaires français survenue au Mali dans la soirée du lundi 25 novembre 2019, dans l’accident de leurs deux hélicoptères, lors d’une opération de combat contre des djihadistes.
Treize militaires français engagés au sein de l'opération Barkhane sont donc morts lundi 25 novembre en début de soirée au Mali lors d'un accident entre deux hélicoptères, un Tigre et un Cougar du 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat (régiment, comme les lecteurs de ce blog le savent bien, basé à Pau).

Une enquête est ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame, mais un communiqué de l'EMA précise que, "selon toute vraisemblance, un abordage entre ces deux aéronefs évoluant à très basse altitude serait à l'origine de l'accident. Ils participaient à une opération d'appui aux commandos de la force Barkhane qui étaient au contact de groupes armés terroristes".

L'opération comprenait des commandos au sol, appuyés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000. 
A bord du Tigre, le pilote et son tireur. A bord du Cougar, l'équipage (5 membres) ainsi que six commandos de montagne et un chef de mission.

Suite à la collision, une opération de secours et de sécurisation de la zone d'accident a été mise en oeuvre, et était toujours en cours ce mardi matin.

Dans cet accident gravissime, quatre régiments payent un lourd tribu au service de la France:
  • Le 5e RHC perd 7 hommes: les capitaines Nicolas Mégard, Benjamin Gireud et Clément Frisonroche, les lieutenant Alex Morisse et Pierre Bockel, ainsi que l’adjudant-chef Julien Carette et le brigadier-chef Romain Salles de Saint Paul.
  • Le 4e Régiment de chasseurs, 4 hommes:  capitaine Romain Chomel de Jarnieu, maréchal des logis-chef Alexandre Proton, Antoine Serre et Valentin Duval. 
  • Le 93e Régiment d'artillerie de montagne perd un opérateur GCM : maréchal des logis-chef Jérémy Leusie.
  • Le 2e Régiment étranger du génie perd le sergent-chef Andreï Jouk.

Les accidents d'hélicoptères et crash aériens sont, bien que rares, une source toujours dramatique de pertes pour les armées françaises. 
On se souvient du crash accidentel d'un Cougar en 2009 au Gabon, causant 9 morts, ou de l''accident terrible d'Albacete en 2015 (11 morts). En février 2018, l'ALAT avait aussi perdu 5 hommes lors de la collision de deux hélicoptères Gazelle.

Qui a déjà vu une manoeuvre aéromobile sait quels sont les risques entrepris, les appareils volant en rang serré à basse altitude. Sur Barkhane, le danger est encore plus grand en raison de la poussière soulevée.

S'il s'agit a priori d'un accident, celui-ci a eu lieu en opération. Il est difficile aujourd'hui de juger l'impact qu'aura ce drame sur l'opinion publique, souvent versatile, alors que les objectifs de l'opération Barkhane doivent être redéfinis par le Président de la République. Et que l'aide européenne tarde à se manifester.

Ce blog exprime ses sincères hommages aux militaires de l'Armée de Terre morts pour la France ce 25 novembre 2019, à leurs proches, à leurs camarades de régiment. Un hommage national aura lieu dans les prochains jours afin d’honorer leur mémoire.



Cliquer pour Agrandir



lundi 3 juin 2019

Le Puma s'en va


Vol d'adieu pour le célèbre hélicoptère Puma au 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat de Pau. Après 50 ans dans les armées, les Puma sont progressivement retirés au profit du NH90 Caïman.

Après cinquante ans de service, l'hélicoptère Puma quitte peu à peu les régiments de l'Aviation légère de l'Armée de terre, remplacé par les plus modernes et plus puissants NH90.
Au 5ème RHC à Pau, le Puma a justement fait ses adieux ce mercredi 29 mai, en volant notamment aux côtés du NH90, et de son cousin le Cougar.

Le journal Sud Ouest y a consacré plusieurs articles, ICI et ICI, et a recueilli les témoignages élogieux et émouvants des équipages qui ont servi sur cette machine au cours de sa longue carrière opérationnelle.



Désormais, c'est le NH90 TTH qui prend la relève dans l'ALAT, avec, modernisation oblige, des performances tout autres (et une disponibilité qui on l'espère, supportera la comparaison). 
Le "Caïman" qui renforce progressivement depuis l'automne 2018 le 5ème RHC à Pau, est également attendu au 4ème RHFS (forces spéciales) dans une version plus spécifique. La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit la commande de dix NH90 en variante « Forces Spéciales », avec la totalité des livraisons espérée avant 2025. Le 5ème RHC lui, attend 17 NH90.


mercredi 26 septembre 2018

Loi de Finances 2019: nouveaux équipements et drones armés arrivent


Comme prévu, la France prévoit dans sa loi de finances 2019 d’augmenter le budget de la défense de 1,7 milliard d’euros à 35,9 milliards (+5%), hors soldes. C'est la seconde augmentation significative après 2018, dans ce vaste plan de remontée en puissance qui doit amener le budget de la défense à 2% du PIB d'ici 2025.

CI-dessus: le NH-90 "Caïman", ici au Mali, arrive à Pau au sein du 5ème RHC - Armée de terre


Avec quasiment 36 milliards d'euros de budget, hors salaires et retraites, le budget de la défense française atteint désormais, selon les critères otaniens, 1,82% du produit intérieur brut.



Dans les faits, le ministère des Armées a publié une liste des principaux matériels qui arriveront dans les forces en 2019. Notre attention se portera notamment sur l'arrivée des Griffon dans l'Armée de terre (enfin un remplaçant pour le VAB), du premier avion ravitailleur MRTT et d'un avion léger de surveillance et de reconnaissance, des PC-21 de formation à Cognac pour l'Armée de l'air... et toujours à Cognac... des drones MQ-9 Reaper armés ! Grande première pour la France.

➡️ 89 blindés GRIFFON
➡️ 8 000 HK416 F dans les forces
➡️ 1 frégate multi-missions
➡️ 1 avion de transport (A400M)
➡️ 6 drones REAPER
➡️ 10 hélicoptères NH90
➡️ 25 000 gilets pare-balles



Voilà pour les livraisons. Du côté des commandes, on trouve un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire Barracuda, trois pétroliers ravitailleurs auxiliaires de la flotte (programme FLOTLOG) et deux avions équipés pour collecter des renseignements électroniques (programme CUGE: Falcon EPICURE ?).
Mais également 125 postes de tir pour le missile anti-char MMP, 60 missiles air-air à longue portée Meteor, et 6 navires patrouilleurs pour l'Outre-Mer.

Outre les matériels, 758 millions d'euros seront consacrés à la R&D. Obectif à terme, 1 milliard. Le MCO des armées est gagnant lui aussi (à lire vendredi sur ce blog) avec  4,2 milliards d'euros.

Le budget OPEX augmente lui de 200 millions d'euros, à 850M€, plus en accord avec la réalité des opérations. 

Enfin, dans ce budget qui met l'accent sur la modernisation et la condition des personnels, comment ne pas citer le « plan famille »,  une série de mesures destinées à améliorer les conditions de vie des militaires et de leurs proches, qui bénéficiera cette année de 57 millions d'euros, ainsi que les 1,8 milliards qui iront à la rénovation des infrastructures.


Le NH90 "Caïman" arrive à Pau !

Et en attendant la commande des 6 NH90 au standard forces spéciales pour le 4ème RHFS, l'ALAT recevra à Pau ses premiers NH au sein du 5ème Régiment d'Hélicoptères de Combat, dont 200 hommes sont actuellement déployés au Mali par ailleurs.

A vrai dire, le 5ème RHC a même reçu sa première machine neuve la semaine dernière ! 


vendredi 7 septembre 2018

Du 20mm dans l'ALAT, et les forces spéciales Terre et Air


Alors qu'à Cazaux, l'escadron 1/67 "Pyrénées" a commencé l'entraînement avec le canon SH-20 de Nexter, qualifié sur hélicoptère Caracal depuis juin dernier, on apprend que ce même canon de 20mm est déployé au Sahel... sur les Cougar du 5ème RHC et du 4ème RHFS.

Retour au début de l'été. L'Armée de l'air annonçait la fin (après 10 ans de tergiversation) de la campagne de qualification du canon de 20mm SH-20 du fabricant Nexter sur les hélicoptères Caracal de l'escadron "Pyrénées" (faisant partie du COS). 
L’appellation Caracal "Pirate", en hommage aux capacités d'appui feu du Puma dans le passé, était même lâché dans le communiqué du MinArm. 



Non seulement donc, cette capacité d'appui feu entrera donc bientôt en action, puisque les équipages  de l'Armée de l'air s’entraînent désormais avec le SH-20,  mais on apprend aujourd'hui via Le Mamouth que l'Armée de terre a également qualifié ce canon de 20mm sur ses hélicoptères Cougar déployés au Sahel. Deux unités - qui utilisent le Cougar - seraient concernées: le 5e RHC et le 4e RHFS.

Le SH20 est un système d’armes constitué d’un canon de 20 mm 20M621 et d’un affût développés par la société française Nexter. De son côté, la société Airbus Helicopters, a réalisé la plaque d’interface permettant l’installation dans l’appareil. L'un des grands avantages du dispositif sur les hélicoptères français est qu'il est rétractable, pouvant être rentré à l'intérieur de l'appareil, y compris portes fermées. 

Outre le SH-20, 18 kits de mitrailleuse de 12,7 mm M3M pour les Cougar sont attendus cette année, en remplacement des MAG-58 de 7,62 mm.


lundi 11 juin 2018

Journée de présentation de l'Armée de Terre aux décideurs aquitains


Alors que s'ouvre cette semaine en région parisienne le salon de l'armement terrestre EuroSatory, revenons sur la journée de présentation de l'Armée de Terre qui se déroulait il y a un mois, vendredi 4 mai, sur le camp de Souge près de Bordeaux.

Images - Défense Sud-Ouest

L'antre du 13ème régiment de dragons parachutistes à Martignas s/ Jalle (33) accueillait le 4 mai une dizaine d’élus de Nouvelle-Aquitaine pour assister à une présentation de l’Armée de Terre. Cette action de rayonnement vise à leur faire davantage connaître les unités stationnées dans leur région (en ce printemps de vote de la LPM. A cette occasion, le général Boubée de Gramont, commandant la zone Terre sud-ouest, dressait devant eux le portrait de ce territoire empreint d’unités d’élite et y précise les apports de Scorpion et de la loi de programmation militaire. Vous pouvez d'ailleurs retrouver un de ses interventions ICI
Les élus étaient accompagnés d'une centaine de personnalités évoluant dans la sphère défense régionale (municipalités, services de sécurité, réserves, associations...).

Liste des unités présentes: 
  • Régiment d'Infanterie Chars de Marine avec un VBL et un AMX10RC;
  • 515e Régiment du train avec un PVP et un PPLOG DP;
  • 126eme régiment d'infanterie avec le système FELIN, un VAB revalorisé et le nouveau 4x4 Masstech;
  • 48e Régiment de transmissions;
  • 13ème Régiment de dragons parachutistes;
  • ALAT avec un Tigre et un Cougar...

Chaque unité était présentée en détails à de petits groupes, y compris les forces spéciales qui montraient de très belles choses (que vous ne verrez pas ici en image, en raison de l'embargo dû à la sécurité opérationnelle).

Après cela, quelques heureux élus ont été embarqués à bord d'un Pilatus pour expérimenter la chute libre avec les chuteurs opérationnels du "13".


Ci-dessous en vidéo, le reportage réalisé par France 3 le 4 mai 2018:



Journée de présentation de l'armée de Terre au profit d'élus et de décideurs de la métropole bordelaise, en présence de membres de lIHEDN et des réservistes citoyens - camp de Souge, Martignas-sur-Jalle le 4 mai 2018. - lien album FLICKR