vendredi 11 avril 2025

L'écosystème bordelais se prépare t-il a accueillir le Global Eye de Saab ?

En regrettant publiquement l'installation d'un concurrent à Bordeaux, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a attiré l'attention sur un dossier très stratégique, qui fait dernièrement l'objet d'un flot croissant de rumeurs. Ce dossier, c'est le remplacement des AWACS de l'armée de l'Air et de l'Espace. 

Image ci-dessus: l'avion d'alerte avancée GlobalEye - Saab. 


Résumons notre affaire. Auditionné ce mercredi 9 avril en Commission Défense de l'Assemblée Nationale, au sujet de l’Europe de la défense et des coopérations européennes, le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, a répondu de la sorte à une question sur le possible choix par l'armée de l'Air et de l'Espace de la solution GlobalEye de Saab sur appareil Bombardier canadien: 

« Ça m’embêterait quand même que mon concurrent canadien, même si j’ai beaucoup de respect pour mes concurrents, rentre dans le domaine de la défense. En plus, si j’ai bien compris, il vient s’installer dans la région bordelaise où je me mobilise dans un contexte difficile, sur les droits de douane avec les Falcon ». 

(…) 

« Cela m’embêterait que Saab, qui n’est pas une société particulièrement française mais que j’apprécie, vienne faire du travail sur un Bombardier. Je pense qu’il serait beaucoup plus intelligent de faire travailler les gens qui travaillent déjà sur les Falcon en région Aquitaine et ailleurs plutôt que de travailler sur un avion canadien ».


Pour être plus précis, il s'agit de mentionner qu'Eric Trappier répondait ici à la question de madame Marie Recalde, Députée (PS) de la 6ème circonscription, de la Gironde, la même qui héberge le très stratégique aéroparc bordelais (Mérignac, Saint-Médard, Martignas…), un des poumons de la BITD nationale (armée de l'Air, ArianeGroup, Thales, Safran, Dassault Aviation, Sabena… sans parler des PME). Madame Recalde faisant allusion a des "rumeurs" selon lesquelles l'armée de l'Air et de l'Espace aurait d'ores et déjà choisi le GlobalEye de Saab , un système d'alerte avancée intégré sur un Global 6000 du canadien Bombardier, pour le remplacement de sa flotte d'AWACS quasiment en fin de vie. 

Et effectivement, c'est plus qu'une rumeur qui circule à Bordeaux. Plusieurs postes de professionnels sur Linkedin nous prouvent que des rencontres ont effectivement eu lieu, dans le cadre notamment d'une tournée nationale des officiels (Etat & industrie) suédois à Bordeaux… mais pas qu'à Bordeaux. Rien de très confidentiel ici, il y avait même foule.



Le contenu de ces publications ne laisse aucun doute sur le fait qu'il a été question du Global Eye, et en particulier de son soutien industriel. Saab, d'avantage que Bombardier donc, malgré les propos d'Eric Trappier, semble bien préparer le développement de ses partenariats avec la France. 

Le remplacement des AWACS pas encore acté

Nous n'allons donc pas faire de mystère, il y a en effet de fortes chance que Saab emporte la mise sur le dossier de futurs avions d'alerte avancée, tant les solutions sont limitées sur le marché. Le Boeing E-7 Wedgetail est américain, cher, et ne fait pas l'unanimité chez ses acquéreurs. Saab, qui a le mérite d'être européen (mais pas ITAR Free) multiplie les gestes de bienséance vis à vis des forces françaises. Et réciproquement…. sur plusieurs dossiers. 

Ajoutons même qu'à haut niveau politique, les relations sont au beau fixe depuis la visite très médiatisée d'Emmanuel Macron à Stockholm en janvier 2024, qui donna lieu à un renforcement des liens stratégiques entre les deux pays. 

Pour les Suédois et leur GlobalEye, doter les principales forces aériennes du continent -qui plus est porteuses de dissuasion nucléaire- serait une victoire de prestige absolument sans précédent. 

Côté français, outre le fait de se procurer une solution moderne, éprouvée, agile, et surtout disponible maintenant, ce serait également montrer un signe encourageant au reste de l'Europe, dans un contexte nouveau de coopération.  

Car la solution française, elle, n'existe pas. Ou du moins, il y avait deux possibilités : équiper un Falcon avec le système de Saab, ce que je suggérais au sortir de l'édition 2023 du salon du Bourget, ou repartir de zéro au sein de la BITD française avec une solution complète (Dassault, Thales, etc.). Dans les deux cas de figure, la note s'avère salée, les temps de développement allongés, et la volonté de mainmise des industriels français visiblement trop ferme du point de vue de l'Etat pour faire avancer le dossier. D'autant plus que l'argument du 100% français reste difficilement tenable dans notre cas, la gamme Falcon étant dépendante de plusieurs fournisseurs étrangers, notamment pour ses moteurs.  

Une chose, enfin, est à ce jour certaine. Rien n'est acté, même si les négociations existent bel et bien entre la France et la Suède. Le dossier, qui aurait normalement dû être traité pour l'après 2030, est aujourd'hui susceptible de se décanter rapidement. Les acteurs directement concernés ne souhaitant pas communiquer sur ce sujet, il faudra néanmoins se contenter des rumeurs… ou de gestes de mécontentement. 


lundi 7 avril 2025

SOFINS 2025 - Milton dévoile son drone tactique Sky Watcher


Le droniste bordelais MILTON, racheté et intégré au groupe Etienne Lacroix depuis l'automne 2023, présentait au salon SOFINS la dernier né de sa gamme de drones tactiques, le Sky Watcher. Voulu aussi polyvalent que modulaire, le système prouve que la filière française est enfin en mesure de répondre aux besoins d'un marché bouleversé depuis la guerre en Ukraine.


Projet dévoilé, mais pas vraiment montré (phase de prototypage) à Eurosatory en juin 2024, le mini-drone Sky Watcher de Milton a été présenté au salon des forces spéciales SOFINS 2025, début avril. Il s'agit du troisième drone tactique pour la PME bordelaise d'une trentaine de salariés -dont 15 ingénieurs- qui a été rachetée en 2023 par le groupe de défense Etienne Lacroix.


Bien que considéré comme un drone tactique, le quadrirotor Sky Watcher se veut avant tout compact (ses rotors sont pliables, ses patins démontables), et capable d'être opéré par un seul homme muni d'un sac à dos, en quelques minutes. 

Pour développer son nouveau produit, Milton a bien évidemment pris en compte le retour d'expérience du conflit ukrainien, avec un appareil qui se veut à la fois robuste (électroniquement parlant) et ultra fiable, tout en étant extrêmement modulaire et facile à produire. Son autonomie est d'une heure jusqu'à 10 kilomètres, avec une capacité d'emport de "plusieurs kilos" (autour de 3 a priori, en plus de la boule optronique). 

Niveau emport justement, c'est sa modularité qui doit faire sa force en termes de charges utiles tactiques : boule optronique (le catalogue est varié), charge ROEM (renseignement d'origine électromagnétique), et le fameux DLC, un dispositif de libération de cartouches capable de délivrer différents types de grenades de 40 ou 56mm, fumigènes, incapacitantes, ou même si besoin, potentiellement létales.

A noter que Milton travaille d'arrache bien sur la robustesse de ses liaisons de données. Il n'est à ce stade pas envisagé de doter le drone d'un système filaire à fibre optique comme on peut le voir sur le front ukrainien, un des seuls moyens infaillibles face au brouillage.  

Des efforts de R&D, au niveau de la miniaturisation notamment, ont spécifiquement été fournis par l'entreprise afin d'intégrer des capteurs & antennes GNSS. Les équipes ont également développé un nouveau système de “batterie intelligente” avec un partenaire français (tout le système est naturellement ITAR FREE).

Comme tous les drones de Milton (LRO, SkyKeeper) le Sky Watcher sera opéré à partir de l’une des trois stations sol de la gamme GCS Milton. Les logiciels (opérations, simulation, formation) sont aussi développés par l'entreprise. Ils intègrent d'ores et déjà les cas de figure de pilotage en essaims.

Le Sky Watcher sera commercialisable dès la fin de cette année 2025. 


Une filière drones française enfin structurée ? 

Dans les allées du SOFINS, il y avait un certain nombre de drones, mais pas autant qu'on pourrait le penser, d'autant plus que finalement, ils sont peu parmi les Français à avoir atteint la maturité nécessaire en termes de R&D comme d'offre commerciale sur ce segment. Surprenant, quand on sait que la filière drones a eu plus d'une décennie pour se développer après les terrifiants constats d'échec du début des années 2010. Au tournant de 2020, elle [la filière] semblait pourtant encore se chercher, et c'est le grand bouleversement apporté par l'invasion de l'Ukraine en 2022 qui a changé la donne. 

Désormais, les objectifs, ou plutôt devrais je dire les exigences, ont changé, alors que l'Etat entend expérimenter à tout va. Les produits (et cela concerne en particulier les drones, soudainement devenus la nouvelle AK-47 du combat futur) doivent non seulement répondre à des besoins, des missions prioritaires sur le terrain des opérations, mais aussi offrir des capacités de modularités, d'évolution rapides (une technologie peut aujourd'hui être obsolète en un mois sur le front ukrainien), et bien entendu de production de masse sans précédent. S'agissant de cette dernière question, le prix devient de facto un argument clé à l'heure du low cost et du "consommable". Chez Milton, on assure ne pas être très éloigné des prix pratiqués par les Chinois. 

Et tandis que les grands de l'aéronautique, comme Thales, Safran ou Airbus ont dû s'adapter, voire se réinventer (certains d'entre eux n'ont d'ailleurs pas du tout terminé ce cheminement), des acteurs comme Milton avec Eugène Lacroix, ou tout dernièrement Hexadrone avec Rivolier, ont eu la chance d'intégrer de solides projets au sein d'ETI qui cherchaient à mettre un pied dans ce domaine forcément porteur, car stratégique, ce qui leur apporte enfin la colonne vertébrale nécessaire à un développement plus serein, centré sur l'innovation permanente.   

On pensera également à d'autres entreprises, comme EOS ou Delair, qui ont su convaincre et embarquer dans des programmes structurants de l'Agence de l'Innovation de Défense, sous la tutelle de grands comme MBDA et KNDS. La preuve avec ce dernier point que ce segment du ciel est désormais mieux appréhendé par les spécialistes du combat (aéro)terrestre que par ceux de l'aéronautique ? Nous aurons l'occasion de nous reposer la question au prochain salon du Bourget. 

Pour ce qui nous concerne sur le blog, les drones continueront de rester un sujet tout au long de cette année, puisque se déroule à la rentrée prochaine à Bordeaux une nouvelle édition du salon UAV Show, où le militaire prendra une place certaine, et même inédite pour cet événement. Nous y retrouverons quelques locaux, dont la prometteuse start-up Aeryx Systems


Ci dessous en image sur le salon, le Sky Watcher de Milton, ici replié et équipé  : 



Autre exemple de système prometteur, chez Hexadrone (source Mars Attaque blog): 



Mais aussi, la munition rodeuse Toutatis de Thales, qui se tire depuis un mortier :


mercredi 2 avril 2025

SOFINS 2025 - Le NH90 Standard 2 "FS" en star du salon

Airbus Helicopters exposait pour cette 7ème édition du salon des forces spéciales SOFINS le prototype du futur hélicoptère de manœuvre des forces spéciales françaises, le NH90 Standard 2. Ce modèle, ici en livrée noire, augure d'un appareil suréquipé qui arrivera au sein du COS dans un peu plus d'un an, venant remplacer Cougar et Caracal.  

Images: Pax Aquitania.


Parlons peu mais parlons bien, avec l'exclusivité du salon SOFINS 2025, à savoir le prototype de l'Airbus NH90 Standard 2 (ou autrement appelé standard FS). Malheureusement en statique, bien que l'appareil ait passé une bonne partie de l'année 2024 à Pau, au sein du Régiment (4ème RHFS) qui accueillera la flotte de 18 appareils à partir de l'été 2026 (un an de retard sur le dernier calendrier connu, si mes comptes sont bons). 
Son arrivée permettra, non pas de retirer, mais bien de transférer les anciens appareils vers d'autres régiments. C'est ainsi que -vieux dossier- les H225M Caracal des forces spéciales Terre, basés à Pau, rejoindront leurs semblables à Cazaux, dans l'armée de l'Air.  


Le NH90 FS, 10,5 tonnes maximum au décollage, présente des modifications structurelles de la cellule évidentes (son nez !), qui lui permettent d'emporter un nombre impressionnant de capteurs (en premier lieu la boule optronique Euroflir 410 de Safran), ainsi que du carburant supplémentaire, améliorant ses capacité d'élongation. 
Il sera doté d'une liaison satellite, et son équipage pourra opérer des drones déportés. 

Côté armement, on devrait se limiter pour le moment à deux mitrailleuses de sabord MAG 58 (pas de M134 ?) aux fenêtres arrières (qui sont là encore une nouveauté), et un potentiel plus gros calibre en position centrale (mais toujours de sabord), tel le canon SH 20.

Notez à sa droite, la maquette initiale du standard 2, "Cléo", qui conserve sa perche de ravitaillement, alors que l'on voit que le modèle final pour la France sera lui équipé de bidons, ce qui semble davantage coller avec l'esprit "nomade" des forces spéciales Terre.  










Bonus : le nouveau véhicule ravitailleur d'hélicoptères du 4ème RHFS, par Scania.


lundi 31 mars 2025

SOFINS 2025 - Thales dévoile sa JVN quadritube PANORAMIC

Thalès dévoile au SOFINS 2025 la JVN PANORAMIC, une jumelle de vision nocturne à quatre tubes qui permet aux soldats d’obtenir une perception rapide de l’intégralité de leur environnement, sans le mouvement de tête nécessaire lors de l’utilisation de JVN à deux tubes. Un bijou technologique ITAR FREE. ​


Cette semaine se déroule près de Bordeaux, sur le camp de Souge (l'antre du 13ème RDP), la 7ème édition du SOFINS, salon professionnel de la défense dédié aux forces spéciales. Un événement souvent passionnant, que nous suivrons sur place, comme à l'accoutumée. 

Et ce soir, veille d'ouverture, c'est Thales Group qui ouvre le bal, en communiquant sur sa jumelle de vision de nuit PANORAMIC, qui sera donc présentée au monde pour la première fois sur le salon. 

Avec ce produit, que l'industriel annonce "révolutionnaire" car compact, robuste, évolutif, offrant un FOV de 120°; et accompagné d’une solution de maintenance "appropriée", Thales semble avoir gommé les quelques défauts généralement reprochés à cette technologique quadritube (rendue célèbre par les Navy Seals), en particulier le poids et l'encombrement. 
PANORAMIC ne pèse en effet que  740 grammes et ne dépasse pas la largeur du casque du combattant. En plus d’un relevage classique sur casque, elle permet de relever indépendamment chacun de ses deux corps latéraux. Les différents relevages sont accompagnés d’une coupure automatique des tubes, afin de ne pas compromettre la discrétion. Frugale en matière de consommation d’énergie, cette jumelle révolutionnaire est alimentée grâce à des piles ; un boîtier piles extérieur peut être ajouté pour une utilisation de longue durée.

Enfin, contexte géopolitique oblige, Thales précise dans son annonce que ses JVN sont destinées aux forces spéciales et spécialisées françaises -qui l'évaluent d'ores et déjà- et internationales, et que, surtout, l'ensemble du système est 100% français, et donc sans aucune contrainte d’exportation ITAR (relative aux composants américains).


lundi 24 mars 2025

La production de poudre sur le point de reprendre à Eurenco Bergerac


Les ministres des Armées Sébastien Lecornu et de l'Économie Eric Lombard étaient jeudi dernier à Bergerac pour l'inauguration de la première ligne de production de poudre gros calibre pour système d'artillerie de l'usine Eurenco de Bergerac. Un dossier emblématique du réarmement européen initié depuis 2022. 

Source photo : ministre des Armées.


Je ne reviendrai pas ici sur le dossier Eurenco, société passée en trois ans du statut de petite entreprise de province inconnue à l'un des fers de lance du réarmement du continent européen. Car oui, c'est toute l'Europe qui semblait avoir oublié que, bien malheureusement, faire parler la poudre est l'apanage des puissances, ce que l'on a tous fait mine de (re)découvrir quand la pléthorique artillerie russe s'est mise à tonner sur le front ukrainien.  

Et si ce blog était l'un des rares médias à parler d'Eurenco avant la guerre, la situation a, comme le savez tous, bien évolué depuis. C'est même le Président de la République, il y a quasiment un an, qui posait la première pierre des nouvelles installations (15 bâtiments) inaugurées ce 20 mars 2025 par les ministres des Armées et de l'Economie. Il s'agit plus précisément de la première des quatre lignes de production à sortir de terre. Elle entrera en service d'ici l'été.  

Le contexte étant ce qu'il est, Eurenco peut voir venir, avec une décennie de commandes au carnet. L'entreprise prévoit de produire jusqu'à 1 800 tonnes de poudre par an, afin d'alimenter jusqu'à 1,2 million de charges modulaires (il faut généralement 5 charges pour tirer un obus avec un canon Caesar). L'export constitue déjà la majorité des commandes (70%), même si les clients prioritaires sont bien évidemment l'Ukraine, et la France. 

Associé à d'autres capacités françaises (comme les corps d'obus des Forges de Tarbes où la production va quadrupler, mais aussi européennes (les investissement absolument faramineux de Rheinmetall), on peut réellement dire que les choses sérieuses commencent maintenant. 
D'autres chiffres concernant les munitions et l'artillerie ?  Safran a produit 600 bombes AASM en 2024, et vise le triplement.  KNDS France sortait 2 canons Caesar par mois en 2022, c'est - désormais, et ce sera 8 courant 2024, l'objectif étant 12 finalement. MBDA a augmenté sa production de missiles Aster de 50% depuis 2022 (France, Royaume-Uni et Italie viennent de commander plus de 200 nouveaux missiles). Quant à Thales, qui a par ailleurs augmenté la production de radars, ce sont 80 000 roquettes qui sortiront des chaînes en 2026, contre 20 000 en 2023. Et l'on commence désormais aussi à évoquer les munitions de petits calibres…

Mais il y avait, jeudi 20 mars, un élément tout aussi important et structurant à signaler, que nos deux ministres ont d'ailleurs largement commenté. Ces derniers arrivaient en effet tout droit de Paris, où s'était tenue une grande et inédite conférence sur le financement de la défense (et on le précise au cas où: le financement des entreprises, pas du budget des Armées). 
Une initiative, semble-t-il, couronnée de succès et qui ne devrait pas accoucher d'une souris, au moins si l'on en croit les différences annonces (l'arrivée à la BPI et dans les banques des fameux plans d'épargne fléchés), et surtout les retours de plusieurs personnalités du monde économique, qu'ils soient entrepreneurs ou financiers. D'un coup d'un seul, la crainte mutuelle entre ces deux mondes, voire le ressentiment parfois, a disparu. Pour un temps du moins.
Le fait est que si les grands groupes n'ont pas de problème pour investir ou emprunter, ce n'est pas le cas des start-up, ou surtout des PME & ETI, notamment quand celles-ci sont sous-traitantes et ne peuvent suivre la montée en cadence demandée par les géants sans dangereusement mettre leur trésorerie en danger. L'arrivée des financeurs, soudain dévergondés (ne nous cachons pas que cela se fera probablement au détriment du "verdissement" de l'économie, le secteur des RSE risquant de tomber en décrépitude), constitue en soit bien plus qu'une bulle d'air. Une vraie rupture.