lundi 2 décembre 2024

Des moteurs M-88 à 9 tonnes de poussée sur Rafale F5 ? Il faudra le financer


Le motoriste français Safran aurait dans ses cartons un projet "T-Rex" de remotorisation du Rafale, pour son standard F5 prévu pour entrer en service dans les années 2030. Or, il faudra non seulement adapter cette évolution à la structure de l'appareil, mais surtout la financer.


C'est le retour d'un marronnier vieux de 15 ans. Le Rafale aura t-il droit un jour à plus de poussée moteur ? Même si l'appareil, "combat proven/export proven", se défend très honorablement avec ses deux moteurs M88 et leur poussée de 50 kn, ou 7,5 tonnes, dont la maintenance est facilitée et qui ont d'ailleurs passé en 2022 le chiffre symbolique du million d'heures de vol, la question s'est régulièrement posée de savoir s'il fallait lui offrir plus de puissance.  

D'emblée, évacuons la question de l'avion du futur, quel qu'il soit. Le "NGF" -européen ou pas- sera un avion de nouvelle génération, avec un tout nouveau moteur. Aujourd'hui il est question du Rafale et seulement du Rafale… à moins que, peut-être aussi du futur drone de combat ? Peu probable à mon humble avis, puisqu'un drone furtif n'est généralement pas supersonique. Mais nous verrons en temps voulu. 

Safran a toujours défendu l'évolutivité de son moteur, et étudierait donc avec le programme "T-REX" un moteur M88 d'une poussée de 9 tonnes. Le motoriste défend publiquement le projet depuis une décennie (avec de précédentes études très concrètes), mais se présente aujourd'hui devant le politique et militaire avec trois arguments : l'avion de nouvelle génération ne sera pas opérationnel avant 2045 ou 2050 d'une part, et il faut donc s'appuyer sur la capacité Rafale, vouée à équiper à 100% nos forces aériennes à horizon 2035. D'autre part, des clients importants comme l'Inde ou les Emirats Arabes Unis seraient demandeurs. Enfin, Safran doit maintenir ses savoir-faire avec un programme majeur et intermédiaire avant le SCAF.   

Ces trois argument se valent, et surtout sont vrais. D'autant plus que le Rafale F5 s'annonce comme une belle révolution "à mi-vie" pour le fleuron de Dassault Aviation, avec cependant une prise de poids que l'arrivée d'une nouvelle motorisation pourrait compenser. 


Problème: il faudra le financer, ce qui n'est absolument pas prévu à ce jour dans la Loi de programmation militaire 2024-30. Et l'on parle tout de même ici d'environ 600 millions d'euros… [Mise à jour 3 décembre : l'armée de l'Air en ferait une priorité]  

De plus, du peu d'informations dont je dispose, je pense pouvoir confirmer que Rafale F5 ne connaitra pas d'augmentation de cellule (il faudra aussi arrêter avec ce mythe du Super Rafale). Il s'agit d'une ligne rouge. Si nouveaux moteurs il y a, ils devront faire avec la place qu'il reste. Et il en reste. Le challenge apparaît surmontable sur ce point. 

Attention donc, car contrairement à ce qu'annoncent certains médias, il n'y a absolument rien d'acté. Le dossier, et l'opportunité, sont néanmoins sur la table.  


De l'IA sur le pod Talios dès 2026

Un mot supplémentaire pour parler de concret, avec la confirmation que Thales va intégrer des logiciels d'intelligence artificielle (dont deep learning) à son module de ciblage Talios dès 2026. C'est une première pour un avion de combat français.  


Le Rafale sera alors au standard F4.3, et l'arrivée de l'IA permettra de délester la charge de travail de l'équipage en matière de ciblage, le module étant à même de détecter et de classer automatiquement et en temps réel les objets d'intérêt, tels que les véhicules et les bâtiments. Les algorithmes de reconnaissance d'image ont été entrainés pour cela grâce à des banques de données enrichies en matériels miltiaires. Ils devraient même pouvoir distinguer des détails invisibles à l'oeil humain.

Détail importantissime qu'il est nécessaire de toujours rappeler. Il s'agit seulement d'aide à la décision, et c'est l'humain, in fine, qui décidera de délivrer la munition ou non.  


vendredi 29 novembre 2024

Milrem Robotics choisit le français Texelis comme fournisseur stratégique

Le champion de la robotique terrestre militaire, l'estonien Milrem Robotics, a sélectionné le français Texelis comme fournisseur stratégique pour le développement de véhicules de combat robotisés de nouvelle génération.

Ci-dessus: le char de combat robotisé Type X - © Milrem Robotics.


C'est un très joli coup que vient de réaliser Texelis. Milrem Robotics a annoncé dans un communiqué du 21 novembre avoir sélectionné le groupe limougeaud, spécialiste en systèmes de mobilité avancés pour la défense et la sécurité (notamment sur certains véhicules du programme Scorpion), comme fournisseur stratégique pour fabriquer des sous-systèmes de mobilité pour une nouvelle génération de véhicules de combat robotisés (RCV) que Milrem Robotics développe.

Texelis fournira à Milrem un système de transmission électrique pour chars d'assaut afin de contribuer à la création de plateformes robotisées modulaires de plus de 12 tonnes.

Les deux entreprises se réjouissent naturellement de ce partenariat stratégique qui met à l'honneur, non seulement la coopération européenne, mais l'innovation et la réflexion sur le champ de bataille du futur. 

Pour le PDG de Milrem, Kuldar Väärsi, « le choix de Texelis comme fournisseur stratégique de sous-systèmes de mobilité est une étape cruciale dans le développement de nos véhicules de combat robotisés de nouvelle génération. Leur expertise éprouvée dans la fourniture de systèmes de mobilité avancés garantira que nos plateformes sont inégalées dans leur capacité à traverser des terrains complexes et à opérer dans les scénarios de champ de bataille les plus difficiles » (...),« Milrem entretient déjà une excellente coopération avec l'industrie de défense française, et la coopération avec Texelis renforcera encore cette coopération. »

Quand à Jean Vandel, PDG de Texelis, il déclare que « Texelis est ravi d’avoir été sélectionné par une société telle que Milrem Robotics, leader mondial incontesté de la robotique et des solutions autonomes. Travailler sur leur nouvelle génération de systèmes de combat est une fantastique opportunité pour nous de continuer à grandir en tant que partenaire de choix pour la mobilité. Embarquer à bord est une étape stratégique majeure pour nous permettre d’entrer sur le marché des véhicules à chenilles, un nouvel univers à ajouter à notre expertise de base. Aux côtés d’un client comme Milrem, la mobilité n’a pas de limite ! » 

Cette annonce n'aura pas fait grand bruit dans nos médias, mais elle me semble pourtant relever du type de synergie dont l'Europe a cruellement besoin pour son industrie de défense, en particulier sur un axe "est-ouest" où intérêts industriels et préoccupations stratégiques se rejoignent naturellement. 

Un dernier mot pour signaler, justement, que Texelis recevait le Premier Ministre Michel Barnier à Limoges ce 29 novembre. 

 

mercredi 20 novembre 2024

Dark va mener une étude de simulation d'interception en orbite pour les Armées

L'Agence de l'innovation de défense et la start-up Dark ont annoncé lundi 18 novembre avoir passé un contrat d'étude préliminaire pour la simulation d'interception d'objets spatiaux dangereux en orbite basse. Les deux acteurs se positionnent ainsi sur une question absolument préoccupante. 

Ci-dessus : vue d'artiste du concept de lanceur aérolarguée de Dark - source Dark.


Alors même, ce 18 novembre, que le commandant de l'espace, le général Philippe Adam, nous apprenait dans une longue et riche interview à La Tribune que parmi les acteurs provocateurs en orbite, il fallait désormais compter sur l'Iran, l'Agence de l'innovation de défense (AID) annonçait l'étude "Salazar". 

Salazar est une étude qui consiste à simuler via un ensemble de modèles numériques développés par la start-up Dark -à qui l'étude est donc notifiée- des missions de capture d’objets spatiaux dangereux en orbite basse (LEO).
L'AID précise qu'elle évaluera le potentiel des moyens développées par Dark pour répondre aux exigences des opérations en orbite basse (LEO) à l'horizon post-2030. Cette étude permettra aussi de tester la faisabilité du transfert et de la manœuvre de charges utiles en orbite, contribuant ainsi aux missions de caractérisation des situations critiques ainsi qu'aux opérations de surveillance et de réponse face à d'éventuelles tentatives d'ingérence spatiale. Dans le cadre de cette étude préliminaire, l’Agence de l’innovation de défense proposera à DARK une cible fictive dotée de systèmes d’évasion ou d’alerte qui, en retour, présentera plusieurs scénarios possibles.

Ce faisant, les armées françaises se positionnent publiquement sur une problématique que toutes les puissances spatiales jugent extrêmement préoccupante. Avant donc d'être active, la solution technologique n'étant clairement pas encore mature, la France se veut d'ores et déjà dissuasive. Et ce n'est pas un hasard si l'AID fait appel à Dark... 

Sur le blog: Dark achève la campagne de tirs de son moteur-fusée "Sheitan"



En effet, on connait Dark depuis sa fondation en 2021 à Paris, puis l'annonce en 2023 de son installation sur l'aéroport de Bordeaux, prévue pour 2025 (à confirmer). Aux dernières nouvelles, l'entreprise qui s'est dès le départ positionnée avec une solution réactive de micro lanceur aérolargué -via un Airbus commercial- pour des missions de désorbitation ou "nettoyage" de l'orbite basse*, a mené avec succès des essais moteur en Allemagne durant l'été 2024. 

Rappelons également qu'il s'agit d'une solution complète, qui ne se limite pas au lanceur, puisque Dark travaille tous les aspects de la missions, avec le développement de logiciels ou encore d'un bras robotisé. 

Dans le cas de l'étude Salazar, l'AID semble avoir été séduite par la solution de simulation développée par Dark, qui, basée sur les paramètres orbitaux d’une cible, propose "le meilleur scénario d’interception, en prenant en compte la stratégie, les performances et la temporalité de la mission". Dark profite également de son expérience de simulation d'interception d'urgence d'un débris spatial (un étage d'Ariane 5), menée auprès du CNES en 2023. 

On retiendra enfin notre attention sur un des modèles de simulation présenté par Dark le mois dernier, baptisé RAVEN et réalisé avec… des drones ! (source photo LinkedIn de Dark)



* dans ce domaine, deux types de mission évidents se dégagent : l'espace durable (ou dit autrement, "dépolluer" l'orbite), et bien sûr, la défense. 

lundi 18 novembre 2024

The Exploration Compagny lève 150 millions d'euros pour financer sa capsule Nyx


The Exploration Company a annoncé ce 17 novembre une nouvelle levée de fonds d'environ 150 millions d'euros. Une somme qui servira à financer son programme de cargo réutilisable Nyx. Au total, la start-up franco-allemande, basée à Mérignac, Munich, et désormais aussi implantée en Italie, a levé environ 200 millions d'euros, avec un carnet de commande qui dépasserait déjà les 700 millions.

Ci-dessus: la futur capsule réutilisable Nyx. Vue d'artiste The Exploration Company. 


Disposant d'un triple ancrage (puisque désormais installée aussi en Italie) intelligent jouant sur les forces de l'Europe plutôt que les divisions, la start-up -encore jeune- The Exploration Company (ou TEC) continue de réussir à convaincre. Elle accumule ainsi des partenariats solides qui lui permettent en conséquence d'attirer les financeurs. Ce succès dans la construction du projet est bâti sur un discours -largement incarné par sa PDG Hélène Huby- à la fois ambitieux et mesuré, avec un vrai "narratif". 
Cela dans une étonnante discrétion, presque timidité par rapport à d'autres plus… extravagants (et pas loin de disparaître pour certains). Il manque -donc- encore la communication grand public mais il ne fait guère de doute que cela viendra quand il s'agira d'entrer dans les phases opérationnelles (donc commerciales). Mais il est vrai qu'une capsule fait moins tape à l'œil qu'un lanceur ! 
En bref, la trajectoire est pour l'instant nominale, même s'il y a bien eu un échec, non imputable à l'entreprise, lorsque le démonstrateur de rentrée atmosphérique "Bikini" présent à bord du vol inaugural d'Ariane 6 en juillet dernier n'a pas pu être déployé comme prévu par l'étage défaillant du lanceur européen. 

Voici pour le recap', mais venons en donc à la grosse actualité de ce début de semaine, le financement de série B, d'un montant de 160 millions de dollars (151 M€), visant à financer le développement du vaisseau spatial Nyx.

Nyx, une capsule agnostique (de lanceur) de 8 tonnes, a été présentée dès son annonce comme pouvant évoluer, jusqu'à pouvoir mener des missions habitées, ou même lunaires. Elle sera dans un premier temps capable de transporter plus de 3 tonnes de fret sur orbite, et d'en revenir, chose que l'Europe ne propose pas aujourd'hui. 

Pour commencer, il s'agit de viser les stations spatiales, son marché privilégié. Première mission déjà prévue en 2028 pour Nyx "Earth", vers l'ISS.  

Ces 150 millions, absolument nécessaires, doivent contribuer à financer Nyx, ce qui inclut le recrutement de personnels. La grande réussite vient ici de la diversité et du prestige des financeurs impliqués, dont notamment deux fonds souverains européens, French Tech Souveraineté (France) et DeepTech & Climate Fonds (Allemagne). TEC continue d'ailleurs de se vanter qu'elle est la première entreprise spatiale au monde à s'être appuyée, et ce dès le départ, sur un financement majoritairement privé. Et à 98% européen ! 

Cela est imputable bien sûr au réseau (exemple emblématique, l'Elysée croit fort en ce projet), mais aussi nous l'avons dit, à la vision.  


Pour le moment, TEC convainc, et mène la cadence à la bonne mesure. L'ESA, qui devrait être un -bon- client, lui a confié un contrat d'étude, France 2030 la soutient, et surtout, elle a obtenu un pré-contrat majeur avec Axiom Space pour le ravitaillement de sa future station privée en orbite basse (si et seulement si le projet aboutit). Il y a aussi, dans le même domaine, des accords avec Vast et Starlab.  

Sur un plan plus concret, signalons enfin que l'équipe de conception de véhicules de TEC a récemment mené à bien la première campagne d’essais plasmatiques sur le site d'Ariane Group à Saint-Médard-en-Jalles, près de Bordeaux. Ce test visait à soutenir le compromis pour le choix du matériau de protection thermique pour Nyx Earth. En soumettant différents matériaux à des niveaux de flux de chaleur représentatifs d’une rentrée depuis l’orbite terrestre basse, le comportement des matériaux a pu être observé afin de mesurer les niveaux d’ablation.

Rappelons que des essais moteur sont aussi réalisés à Mérignac par TEC, avec un banc d'essai actif depuis cet été, et un autre, plus volumineux, prévu pour être installé en 2025 (voir le précédent article du blog). 

Capture de la vidéo de démonstration - The Exploration Company 



lundi 4 novembre 2024

AndroMach et son projet d'avion spatial s'installeront à Bordeaux en 2025


La start-up AndroMach s’installera à Mérignac au printemps 2025. Dans ses cartons, un projet d'avion spatial inédit en France. Une capacité réutilisable d'emport, et de retour, qui pourrait intéresser le monde de la recherche en microgravité, ainsi que la défense. 

Ci-dessus: vue d'artiste du drone spatial suborbital d'AndroMach. 


C'était un secret de polichinelle, puisque la start-up AndroMach disposait d'un stand bien visible -avec maquette !- sur les événements bordelais de la rentrée aérospatiale, mais c'est dans un article de La Tribune Bordeaux en date du 30 octobre que l'information a finalement été rendue publique: le premier avion spatial français devrait être conçu à Bordeaux, ou plutôt à Mérignac, puisque c'est la technopole Bordeaux Technowest qui accueillera la start-up courant mars 2025 dans les murs de son nouveau QG, le "Cockpit". 

AndroMach, qui réunit aujourd'hui en région parisienne un peu moins d'une dizaine d'employés, a pour ambition de développer un avion suborbital (200 km d'altitude) de 4 mètres de long pour 1,2 mètre d'envergure, capable d'embarquer en soute une charge utile de 10 kilos dès 2026. Pour commencer… car en cas de succès, des évolutions importantes sont d'ores et déjà prévues au sein d'une roadmap comprenant les dates de 2028 (150 kg en orbite, avec l'aide d'un microlanceur "partenaire") et 2031 pour des développements itératifs, avec notamment un aéronef plus imposant (18m) capable d'emporter 600 kg sur orbite héliosynchrone

Pour la start-up qui a mené depuis un an ses études de faisabilité, et qui vient de réaliser sa première levée de fonds, les essais de propulsion et d'aérodynamique auront lieu début 2025. Son installation au Cockpit pourrait ensuite s'accompagner de quelques recrutements. 

L'avion spatial est un sujet qui fascine autant qu'il peut décourager. La technologie intéresse un nombre assez important de start-up, mais n'est réellement maitrisée qu'au sein des armées américaine et chinoise. En France, le ministère des Armée a pu évoquer il y a deux ans la volonté de mener des études sur le sujet, qui auraient pu aboutir à ce que l'armée de l'Air et de l'Espace se dote un jour de son propre "X-37B" (le fameux drone spatial de l'US Space Force). Il semble cependant que le sujet soit au point mort. 
Ajoutons enfin, bien sûr, qu'il est de notoriété publique que Dassault Aviation est activement concerné par la question, pour des usages ambitieux qui iraient jusqu'au vol commercial habité. 

Car l'avion spatial a, sur le papier, des avantages évidents en termes de réutilisabilité, de besoins réduits d'infrastructures (une mission suborbitale pourrait être entièrement menée depuis une base aérienne), ou encore d'emport -et de retour intact- de charges utiles. 
Concernant les missions justement, AndroMach communique sur le fait que le premier véhicule suborbital pourrait trouver des usages dans le domaine des recherches en microgravité, un domaine également visé par la luxembourgeoise Space Cargo Unlimited. Quelques minutes à 200 km d'altitude et l'opportunité de développements pour le secteur pharmaceutique, biologique, ou même informatique. 

A échéance plus lointaine, sur orbite basse, et pour des missions de plusieurs jours ou mois cette fois, s'ouvrent les marchés de l'intervention sur des satellites, vaisseaux spatiaux, ou débris (maintenance, réparation, désorbitation…). Ceci dit, est ce vraiment un marché porteur ? 

Et il y a, bien entendu, la défense qui faute d'un grand programme national de drone spatial, pourrait trouver dans les projets de cette start-up une solution souveraine estampillée "new space". Ce domaine est explicitement évoqué par les fondateurs d'AndroMach.

Mais pour en arriver là, de nombreux défis techniques, qui touchent à la structure de l'aéronef comme à sa propulsion, seront à surmonter, le drone devant évoluer dans des milieux (la haute atmosphère et l'espace) où les contraintes sont intenses. Le design exposé à ce jour présente en tout cas des aspects très intéressants, tout comme la démarche itérative. 

Les centres d'essais, la pièce maîtresse du territoire Bordelais 

A ce stade, il s'agit là d'un nouveau joli coup pour l'agglomération (avec encore le travail remarquable de Bordeaux Technowest et de l'agence Invest in Bordeaux) qui attire un projet que l'on pourrait qualifier "de rupture". Après Hynaéro (projet de "Canadair" français), The Exploration CompanyHyprSpace ou encore Dark… ce ne sont pas les ambitions qui manquent.

Ce qui a convaincu AndroMach ? La proximité des sites disponibles pour mener des essais de propulsion: « Pour les essais opérationnels, propulsion et essais en vol, toutes les infrastructures sont disponibles sur le territoire », peut-on lire dans La Tribune. Outre la proximité, pratique, de l'océan, il faut dire en effet que l'ouest bordelais dispose d'un sacré héritage en matière de structures dédiées à la pyrotechnie.

Cet argument, on le retrouve d'ailleurs partout chez les pépites du spatial ces derniers mois sur le territoire. Récemment, c'est d'ailleurs The Exploration Company qui a montré son nouveau banc d'essai de Mérignac (images ci-dessous), mis en place durant l'été sur un ancien site à Mérignac. Déjà impressionnant de maîtrise, et destiné à grossir dès l'an prochain.