Plusieurs annonces importantes sont tombées ce mardi 8 octobre, et elles concernent en particulier l'armée de l'Air et de l'Espace, et ses systèmes futurs. Hasard du calendrier, les technologies en question sont toutes au cœur de l'actualité stratégique brulante.
Sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier pour les 60 ans des Forces aériennes stratégiques (c'est en effet le 8 octobre 1964 qu'un Mirage IV décollait pour la première alerte des forces aériennes stratégiques depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan), le -toujours- ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé une "évolution majeure pour la dissuasion nucléaire aéroportée française".
Cette évolution, c'est le nouveau standard du Rafale, le F5, qui emportera le futur missile nucléaire ASN4G. Et si l'annonce n'arrive que ce 8 octobre, cela fait en réalité "plusieurs mois" que Dassault Aviation s'est vu confier le premier contrat de développement par la DGA. Le Rafale F5 est attendu dans une dizaine d'années.
Cette annonce ne vient pas seule, puisque le ministre a également confirmé le lancement du programme de drone de combat furtif, "qui sera opéré directement depuis le cockpit du Rafale". Ce drone constituera l'héritage du programme de démonstrateur nEUROn, mais l'appareil qui en résultera devrait être largement différent. Ce drone est attendu pour 2035, si l'on se réfère aux propos tenus lors du salon du Bourget en 2023.
C'est probablement un pur hasard du calendrier, ce partenariat Rafale-Drone étant imaginé de longue date, mais ce programme 100% français débute officiellement alors que la Russie a perdu en Ukraine le 5 octobre l'un de ses rares drones de combat furtif Soukhoï S-70 Okhotnik-B. Le drone a visiblement été abattu à courte portée -via l'usage d'un missile IR- par l'appareil qui l'accompagnait (un SU-57 ?) car il était devenu hors de contrôle et se dirigeait de l'autre côté de la ligne de front. Trop tard puisque ses restes ont néanmoins été récupérés en zone ukrainienne...
Premier tir réussi pour l'Aster 30 B1 à Biscarrosse
Avant de se rendre à Saint-Dizier, le ministre était présent sur une autre implantation mardi matin, le Centre d'essais militaires des Landes (DGA essais de missiles).
Il y assistait en effet au premier tir du système franco-italien de nouvelle génération, le SAMPT-NG avec son missile Aster 30 B1 "Nouvelle technologie" (NT). La grande particularité de l'évolution du "Mamba" sera sa capacité à pouvoir intercepter les missiles hypersoniques. Une question devenue essentielle dans le contexte stratégique actuel, alors qu'Israël vient de subir deux attaques balistiques massives venues d'Iran, et que la défense sol-air ukrainienne est mise à l'épreuve quotidiennement depuis février 2022.
Et c'est en tout début de soirée que l'on a appris (via le communiqué et la vidéo ci-dessous) que l'essai avait été mené avec succès. A ce stade, aucune information sur la cible qui a été utilisée, mais pour un premier tir, il s'agissait probablement d'un drone-cible standard. Loin de la gamme hypersonique donc…
La maîtrise du ciel est vitale et se joue dans les airs comme au sol.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 8, 2024
Étape importante franchie ce matin sur le site de Biascarosse de la @DGA : succès du premier tir d’essai du missile Aster 30 B1 Nouvelle technologie.
L’Aster 30 B1 NT équipera les systèmes de défense sol-air… pic.twitter.com/c9nIGamOHw
Un dernier mot sur une autre mission de la DGA, confirmée par le ministre ce mardi. Il s'agit de la modification à Cazaux chez DGA Essais en vol des Mirage 2000-5F que la France va céder à l'Ukraine au premier semestre 2025. Ils y seront équipés d'armements air-sol et d'une suite de guerre électronique renforcée.