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mercredi 12 avril 2023

6ème Congrès de l'AEGES du 7 au 9 juin 2023 à Bordeaux


L’Association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES) organisera la 6ème édition de son congrès bisannuel les 7, 8 et 9 juin 2023 à Bordeaux. Cet événement se veut un espace de socialisation et de discussion scientifiques permettant de rassembler très largement la communauté des chercheur.e.s travaillant sur la guerre et la stratégie, quel que soit leur encrage disciplinaire.

Tous les détails disponibles sur le site de l'événement. 

 




vendredi 22 septembre 2017

"Laws of War", le jeu vidéo qui sensibilise au droit des conflits armés


Si l'on parle de guerre et de jeu vidéo, ce n'est pas mentir qu'affirmer que ce dernier est souvent cantonné à son rôle de défouloir en haute définition. Pourtant, les exceptions se multiplient ces dernières années, et la dernière en date, Arma III "Laws of War" vous propose une expérience de la guerre radicalement différente.

Illustrations: captures et images promotionnelles du jeu Arma III Laws of War - Bohémia Interactive.


Nous avons déjà traité sur ce blog de l'importance du média vidéo-ludique  en terme de soft power, notamment avec une série traitant des rapports à la guerre (Histoire, Stratégie, Morale). La puissance de ce marché dont le chiffre d'affaires a largement dépassé celui du cinéma amène à conclure qu'il ne peut plus être marginalisé. Plus qu'un loisir d'adolescent, il s'agit bien là - attention, utilisation d'un néologisme - d'un "influenceur", tout comme l'ensemble des métiers du numérique.

Sur le blog: Quand un jeu vidéo expérimente le désarmement nucléaire total


Le jeu vidéo est déjà depuis de nombreuses années un bel instrument de communication, une chose que l'armée américaine, entre autres, a bien compris. Mais on a pu constater plus récemment la prise en compte de valeurs humanistes, non seulement en terme scénaristique, mais directement dans le game-design des jeux. On pensera ici à Ubisoft Montpellier avec "Soldats Inconnus" qui vous plaçait au centre des horreurs de la Grande Guerre, ou encore au superbe "This War of Mine", où vous incarnez un groupe de civils tentant tant bien que mal (surtout mal) de survivre au milieu d'une ville assiégée, inspirée de Sarajevo.

L'IDAP, l'ONG présente dans le jeu, est fortement inspirée du CICR

L'exercice est aujourd’hui réitéré grâce au partenariat entre le studio tchèque Bohémia Interactive et le Comité International de la Croix Rouge.
Sorti en 2013, "Arma III" s'impose comme la principale simulation militaire sur le marché du jeu vidéo. Mais si le fonds de commerce du jeu de Bohemia Interactive est le conflit armé de haute intensité, son dernier contenu additionnel (ou dans le jargon, "DLC"), "Arma III Laws of War" (les lois de la guerre), en prend le contre-pied total.
En effet, vous voici dans la peau d'un démineur, ancien marines américain, appartenant maintenant à l'International Development & Aid Project (IDAP), une ONG spécialisée dans l'urgence humanitaire en temps de guerre, ou ici en l’occurrence, dans le post-conflit.


Direction la Méditerranée Orientale

Le théâtre très bucolique de la campagne 

Nous sommes en 2035, un an après le traité de paix de Jérusalem, qui a mis fin à la guerre sur l'île d'Altis, un république de Méditerranéen orientale. C'est parti donc pour quelques heures sous le soleil de la garrigue, dans la peau de Nathan MacDade, démineur de l'IDAP.
Sous le soleil, c'est vite dit, car tout est fait pour vous mettre dans une ambiance assez froide, afin de mieux conter les horreurs de la guerre.

Et des personnages, vous allez en réalité en incarner plusieurs, le scénario étant construit autour d'une discussion avec une journaliste, et de flashbacks qui vont tenter de reconstituer toute une séries d'événements meurtriers ayant touché un petit village, qui fut un an plus tôt le dernier bastion des insurgés.

Ce même village va connaître l'horreur de la guerre civile.

Le cadre même de la campagne solo est celui d'un CANI, ou conflit armé non-international, afin de coller au mieux à notre cadre géopolitique actuel. Le jeu original mettait en scène un coup d'Etat militaire dans une île fortement divisée de Méditerranée Orientale, tiraillée entre l'influence de l'OTAN, et de la puissance dominante du Moyen-Orient (dans ce monde, en 2030, la Turquie s'est effondrée et l'Iran domine le Proche et Moyen-Orient).

Une guerre civile éclate, avec diverses ingérences américaines et iraniennes, qui rendent la situation particulièrement tendue. A ma connaissance, aucun jeu vidéo n'avait su avant Arma 3 faire écho à la complexité des interventions modernes.

L'initiative de Bohémia Interactive est rendue possible par les innombrables subtilités permises par le moteur du jeu et l'éditeur de scénarios.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la société réalise un grosse partie de son chiffre d'affaires grâce à la version professionnelle de son simulateur, utilisée par de nombreuses forces militaires, notamment par l'Armée de Terre française.

La possibilité d'inclure dans un exercice de simulation, par exemple des ROE (règles opérationnelles d'engagement), qui ne peuvent à notre époque se concevoir sans prendre en compte le droit international, représente une belle plus-value au sein d'un outil de formation... ou même pour des joueurs qui désireraient respecter le réalisme d'une opération militaire contemporaine dans une expérience "role play".

Un tuto est même proposé, résumant les grandes règles du droit des conflits armés.

Bien évidemment, tout cette complexité et le message que veulent faire passer les développeurs se ressentent dans le gameplay. Vous allez en désamorcer des mines ! Ici, peu de fusillades hollywoodiennes à la Call of Duty, hormis dans des cas très précis que nous allons détailler.

Vous êtes ici pour détecter, et déminer le village d'Oreakastro qui fut le cœur d'une bataille intense entre loyalistes et insurgés. L'endroit est en effet truffé de mines et sous-munitions non-explosées, qu'il vous faudra désamorcer.
Si bien des aspects sont présentés, celui des mines et sous-munitions est le plus mis en avant. Le jeu se charge de vous rappeler à plusieurs reprises qu'il subsiste 110 millions d'unités actives dans le monde, qui font chaque année près de 5000 blessés ou tués.

Le village d'Oreokastro fut le théâtre d'affrontements sanglants.

Un an après la fin du conflit, les forces américaines sont présentes sur l'île d'Altis.

A la guerre, rien n'est pas blanc ou noir

Comme on ne pouvait décemment vous mettre au milieu d'un simulateur de déminage, les ressorts du scénario vont vous faire revivre chaque étape qui a mené à la tragédie du village, aujourd'hui en ruine et abandonné par ses habitants.

Sans révéler l'intrigue, vous aurez l'occasion d'expérimenter le largage d'aide humanitaire, la vie d'un mouvement insurgé, des opérations spéciales (JTAC), ou encore une retraite désespérée face à l'intervention finale (et tardive) de la communauté internationale.

Et tout est fait pour que chaque camp ne soit ni tout blanc, ni tout noir. Qui des forces spéciales américaines ou iraniennes a commandé cette frappe aérienne dévastatrice ?
L'utilisation par les loyalistes d'armes interdites contre les forces d'intervention de l'OTAN est-elle justifiée par la légitime défense ?
Les insurgés ont-ils eu raison de recourir à des procédés non-conventionnels, de se cacher au milieu de la population, d'utiliser les moyens matériels d'une ONG ?

Les insurgés emploient des drones piégés. Tout comme Daesh aujourd'hui.

De surcroît, certaines mécaniques de gameplay vont vous mettre devant des situations quasi-impossibles à trancher. Un exemple: une mission vous met dans la peau d'un civil au milieu des combats entre insurgés et loyalistes. Votre réflexe de joueur va naturellement vous pousser à vous saisir d'un arme. PAUSE: le jeu vous indique alors qu'au regard du droit, vous êtes désormais susceptible d'être considéré comme un insurgé. Vous êtes désormais une cible pour les loyalistes, mais rien ne vous obligeait à prendre part au combat.

Ce type de subtilités donne à l'aventure une certaine saveur. On ne se contente pas de courir vers le combat. On s'interroge.

Si le DLC ne brille pas par sa durée de vie, les 10 euros investis en valent tout de même largement la peine.
D'une part, parce que la moitié des bénéfices effectués par Bohemia Interactive sur les ventes du DLC sera reversée au Comité International de la Croix-Rouge (CICR). D'autre part, car on peut imaginer que cet effort de sensibilisation, ainsi que l'expérience émotionnelle ressentie dans la campagne, motiveront la très dynamique communauté de moddeurs qui fait la force d'Arma III, à poursuivre l'expérience à travers des scénarios encore plus poussés. En ce sens, l'extension rajoute à l'éditeur de mission du jeu original de nombreux contenus tels que des services de secours, des journalistes, divers drones d'assistance, de déminage...

On notera cependant qu'un gros aspect de ce que pourrait être un conflit armé en 2030 est occulté, celui des SALA (systèmes d'armes létaux autonomes), les fameux robots tueurs. Un comble quand on sait que le jeu de base contient déjà une bonne douzaines de drones de combats aériens ou terrestres ! A creuser donc.


Arma III Laws of War se présente donc comme une initiative extrêmement intéressante de promotion intelligente du droit international humanitaire. Le jeu ouvre la porte à des perspectives étonnantes. Les retours critiques des joueurs depuis la sortie du DLC début septembre démontrent de plus un réel succès d'estime, qui semble susciter leur intérêt pour ces questions. La mission est donc accomplie !

Le jeu vous demande régulièrement de faire des choix. Ici, qui jugerez vous responsable des exactions ? L'OTAN, l'Iran, les loyalistes, les insurgés... ou tout le monde.

De vos choix dépendra le contenu de l'article délivré à la fin de la campagne.


jeudi 14 septembre 2017

Après Irma, un gros porteur C-17 canadien en transit à Bordeaux


Dans le cadre des opérations de soutien humanitaire après l'ouragan Irma aux Antilles, un C-17 canadien est passé par l'aéroport de Bordeaux/Mérignac lundi 11 septembre. Chargé de matériel de secours, il a pu ensuite rejoindre les Antilles françaises. Avec leurs C-17, britanniques et canadiens apportent à la France un soutien plus que nécessaire.

Images: Canadian Air Forces


Je vous parlais hier de la coopération européenne et des A400M sur le pont aérien avec les Antilles. J'y évoquais l'appui en France d'un C-17 Globemaster des forces aériennes canadiennes.
Les premières informations fournies par les canadiens ne précisaient pas le lieu du transit, mais l'Etat Major (français) des armées a depuis indiqué que ce chargement de fret à destination de Saint-Martin et Saint-Barthélemy (via la Guadeloupe) avait été effectué à Bordeaux, lundi 11 septembre au soir.

Vous pouvez admirer ci-dessous en vidéo la grosse capacité d'emport du C-17. Quatrième plus gros transporteur militaire au monde, il peut en théorie emporter jusqu'à 77 tonnes de matériel (selon la fiche technique).

L'appareil a chargé sur la zone de l'aéroport, et non de la Base aérienne 106. Rappelons d'ailleurs que l'aéroport de Bordeaux/Mérignac héberge les très importantes installations de MSF Logistique.



mercredi 13 septembre 2017

Le "pont aérien" des Antilles, ou l'heure de vérité pour l'A400M


L'Europe est en émoi après l'ouragan Irma. Constatant les terribles dégâts subis par les Antilles françaises, britanniques et néerlandaises, les secours ont dû s'organiser dans l'urgence, faute d'avoir pu anticiper la puissance de cet ouragan de catégorie 5.  Au cœur du dispositif, l'Airbus A400M.

 Photos: EMA, Royal Air Force, Luftwaffe.


Éludons d'abord l'affaire du "pont aérien" entre la métropole et les Antilles françaises, que le Président Macron a qualifié hier de "plus important depuis la seconde Guerre Mondiale". Oui cela est incomparable, et donc faux (dans le cadre franco-français on retiendra Diên Biên Phu en 1954, mais aussi l'opération Serval en 2013 !). Ceci dit, on gagnerait à perdre moins de temps dans le commentaire de communication politique.

Remettons les choses en place: l'Armée de l'air française assure des rotations depuis samedi grâce à deux A400M Atlas d'une capacité de 37 tonnes chacun, et deux petits CASA pouvant emporter 9 tonnes. On est bien loin de Berlin en 1948 (750 tonnes/jour).

Mais ce n'est pas notre sujet !

"Heure de vérité": mon titre est bien mal choisi, car le transporteur militaire d'Airbus réalise tout simplement ces jours-ci ce pourquoi les armées d'Europe de l'ouest l'ont choisi. L'avion se révèle comme prévu indispensable, à la fois dans les dimensions tactiques, et stratégiques.
Mon titre est mal choisi oui, mais il rappelle que la mission humanitaire est aussi importante en terme de gestion de crise que la mission purement militaire.

Bien sûr, avec 4 ou 5 appareils engagés par la France, le Royaume-Uni, et maintenant l'Allemagne, ces A400M n'assurent qu'une partie de l'aide d'urgence. Il faut y ajouter des navires (d'autres, spécialisés, sont en route), des avions civils réquisitionnés, ou même des transporteurs militaires plus importants comme des C-17 Globemaster britanniques et canadiens (passé par la France pour le canadien) ou des Antonov affrétés. Même l'Airbus présidentiel a servi au transport de médicaments.

Samedi 9 septembre, alors que les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy étaient en plein chaos, et que déjà des critiques fusaient, un premier Atlas de l'Armée de l'air partait d'Orléans avec à son bord un Puma, qui fut aussitôt déployé depuis la Guadeloupe samedi soir.


Ce lundi, un second appareil partait de Toulouse, avec hommes et véhicules. Sur place, ces deux appareils (sur 11, loin d'être disponibles) font la navette entre Guadeloupe, Martinique, et les zones sinistrées.



Comme je le disais, la France n'est pas seule à avoir recours à l'A400M puisque britanniques et allemands, deux forces aériennes européennes qui en sont dotées, et l'ont aussi critiqué, ont jeté l'appareil dans cette bataille contre le temps.

Boris Johnson avec la RAF à La Barbade, où s'organise l'aide britannique pour les Iles Vierges et Anguilla.

Les hollandais ont obtenu l'aide de la Luftwaffe allemande. 16 tonnes de frêt sont partis pour Curaçao via A400M.

Après des années de tumultes, le fruit de l'un des plus grands programmes militaires européens semble remonter la pente de semaines en semaines. L'A400M a connu et connaît encore bien des ennuis (lire ci-dessous), mais le fait est, qu'au final, lorsqu'il est opérationnel, cet avion représente un bon en avant phénoménal sur le plan capacitaire, surtout pour la France et sa doctrine opérationnelle. 
Ayant le potentiel tactique d'un C-130 (largage, atterrissage sur piste sommaire, ou même une plage), tout en étant largement  plus capable, avec un emport presque 2x plus important, il peut aller là où des gros porteurs comme le C-17 ne pourront pas se risquer. Idéal donc, pour de l'entrée en premier sur un théâtre, ou de la projection humanitaire.



On avait vu jusqu'à maintenant l'A400M réaliser de belles choses pour les armées. Par exemple transporter des hélicoptères de combat au Sahel, ravitailler en munitions les bases aériennes du Moyen-Orient pour la lutte contre l'Etat Islamique, ou encore accompagner la Patrouille de France pour une tournée de prestige aux USA début 2017.... puis aussi, au jour le jour, loin des caméras, assurer des missions au profit de toutes les forces françaises en opérations extérieures.

Le voilà maintenant, au centre de l'attention médiatique, pour un déploiement à but humanitaire, venant en aide à des français. Il est en fait, là où on a besoin de lui, et en pleine lumière. Il représente avec les BPC de la Marine, tant pour l'Etat français qu'aux yeux du monde, le cœur de la puissance de projection des forces françaises.

Qu'on se le dise, les difficultés industrielles du programme A400M sont loin d'être réglées, mais la flotte en service montre déjà à quel point elle est précieuse. Le bémol, c'est que les avions sont aujourd'hui livrés au compte-goutte.

Des militaires français au départ de Point-à-Pitre, direction Saint-Martin via A400M - EMA

Un mot enfin sur les critiques ciblant la mauvaise gestion de la crise. Oui, la France a accumulé un retard certain, sans compter que le calendrier a fait qu'un BATRAL (bâtiment de transport léger) de la Marine Nationale basé aux Antilles avait pris sa retraite deux mois plus tôt.
Chez nos voisins de mauvaise fortune, les critiques sont d'ailleurs exactement les mêmes, britanniques ou hollandais reprochent les délais d'action des secours. L'ironie étant que dans chaque pays, on montre en exemple la soit-disant efficacité des voisins...


Cependant, il faut bien se rendre compte de l'ampleur des dégâts, en l’occurrence, du jamais vu. Se rendre compte également que malgré ces délais, les appareils de l'Armée de l'air (et voilures tournantes de l'ALAT) et navires de la Marine sont comme à l'habitude, déployés dans un temps record et grand professionnalisme. 
Vu des yeux d'un sinistré, c'est bien évidemment insuffisant, et les pouvoirs publics vont devoir optimiser le process.

Rien qu'en terme de trou capacitaire, s'agissant des hélicos notamment, on peut prédire que le monde civil sera bien plus intéressé et sévère cette fois (car directement concerné) que lorsque cela se passe loin des yeux, sur les théâtres comme au Sahel.

L'important désormais, c'est le RETEX. Et quand on sait que les statistiques évoquent une multiplication des catastrophes naturelles par 4 en dix ans, on ne peut absolument plus nier que le réchauffement climatique, ou peu importe comment vous nommerez ce phénomène désormais tangible pour nos sociétés, fait partie des menaces auxquelles les Etats devront apprendre à faire face, et ce régulièrement.
Pourquoi donc, ne pas s'entendre au niveau européen (au moins avec les Etats concernés par des possessions ultramarines) sur des exercices communs, et des moyens militaires lourds de gestion de crise pré-positionnés sur différents HUB lors de la saison des ouragans ? Je ne suis pas spécialiste des caraïbes, mais la question a désormais besoin d'être posée.

Avec l'arrivée la semaine prochaine des grands navires BPC Tonnerre (Marine Nationale, parti de Toulon) et HMS Ocean (Royal Navy, depuis Gibraltar), avec leurs hélicoptères, dizaines de véhicules du génie, et centaines de tonnes de frêt, l'aide humanitaire prendra une toute autre mesure aux Antilles. En attendant, il faudra compter sur le fameux pont aérien, et nos A400M.

Débarquement à Saint-Martin -EMA