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vendredi 25 juillet 2025

Futur avion espion français, le Falcon Archange déploie enfin ses ailes


Le premier des trois Falcon Archange, futurs avions espions de l'armée de l'Air et de l'Espace, a pris son envol. Les images nous montrent un appareil très largement modifié pour le programme de Capacité Universelle de Guerre Électronique (CUGE). 

Images : le premier vol de l'Archange - © Dassault Aviation / V. Almansa


La Direction Générale de l’Armement (DGA) et le ministre des Armées Sébastien Lecornu ont communiqué ce vendredi 25 juillet sur le premier vol du très très attendu remplaçant des Transall Gabriel (retirés en 2022 déjà), à savoir l'avion développé dans le cadre du programme Archange (Avions de renseignement à charge utile de nouvelle génération), sur la base du nouveau Falcon 8X de Dassault Aviation

Archange, qui découle de CUGE (Capacité Universelle de Guerre Électronique), est inscrit dans l'actuelle Loi de programmation militaire 2024-2030, qui prévoit que trois appareils seront livrés entre 2028 et 2030.

Ils rejoindront l’armée de l’Air et de l’Espace où ils seront opérés depuis la Base aérienne 105 d'Evreux. Equipés par Thales, ils contribueront à la capacité de la France à collecter et analyser des informations stratégiques grâce "au plus haut standard pour la détection de signaux de communication et d'émissions radar", selon le ministre. 

Ce premier vol, qui arrive un peu en retard (lors de l'annonce en 2019 en effet, on les attendait pour 2025-2027), tombe surtout à point nommé à l'heure où l'Europe n'est plus certaine de pouvoir compter sur le puissant réseau de renseignement américain. Du moins à son bénéfice. 
Cet envol nous montre également que le 8X, avion que l'on connait relativement encore mal, a subi des modifications très importantes de sa cellule… 

Le programme CUGE prévoit une flotte de trois Falcon Archange seulement. Le contexte géostratégique ayant évolué en Europe, et la France se positionnant comme leader dans le domaine aéro(&)spatial, on se dit que finalement, cinq ou six de ces avions de renseignement ITAR FREE ne seraient pas du luxe. 



mercredi 25 juin 2025

L'armée de l'Air et de l'Espace abat plusieurs ballons stratosphériques



Bientôt deux ans et demi après les événements des ballons chinois aux Etats-Unis, la France annonce avoir procédé à des tests d'interception de ce type d'aéronef dans la "très haute altitude" (THA). Ces démonstrations réalisées depuis la base de Cazaux interviennent quelques jours à peine après la présentation de la nouvelle stratégie pour la THA de l'armée de l'Air et de l'Espace.  

Images : ministère des Armées.


Conformément aux annonces des derniers jours, la France a bien procédé en ce mois de juin 2025 à plusieurs tirs de missiles contre des ballons stratosphériques évoluant dans la fameuse THA, soit à une altitude équivalente ou supérieure à 20 km. Plus qu'une démonstration technique, un véritable acte de signalement stratégique. 

C'est le ministre des Armées Sébastien Lecornu qui l'a annoncé mardi 24 juin, sur les réseaux sociaux, vidéo à l'appui :

" Des Rafale et Mirage 2000 ont réalisé avec succès les premiers tirs de missiles MICA vers des ballons stratosphériques opérant à très haute altitude (THA) fournis par le CNES.

Des tirs d’essai repoussant les contraintes technologiques qui s’exercent sur l’avion, son pilote et son armement au-delà de 20 kilomètre d’altitude. Première étape franchie sur le volet interception de la stratégie de nos armées pour la THA, qui devient un espace de conflictualité. Félicitations à nos aviateurs et aux équipes DGA mobilisées pour ce succès."



Comme aux USA avec le F-22, ou en Inde avec le Rafale, ce sont des avions de combat qui ont été mobilisés, en l'occurrence les deux appareils spécialisés dans l'armée de l'Air et de l'Espace, le Rafale et le Mirage 2000. Pas d'information sur les munitions tirées, et notamment si l'expérience a été calibrée (ballons fournis par le CNES, l'agence spatiale française) pour du radar ou de l'infrarouge*. [MISE A JOUR 26 JUIN : utilisation de MICA IR selon de nouvelles images diffusées]

Les tests ont été effectués depuis la base aérienne de Cazaux, au dessus du golfe de Gascogne. 



Rappelons que la semaine dernière au Salon du Bourget, le ministre avait révélé la stratégie nationale pour la THA, cette fameuse tranche de "ciel" entre les 20 et 100 km. Nous ne détaillerons pas aujourd'hui cette doctrine, somme toute assez prévisible dans son déroulé (détecter, identifier, intervenir, opérer), mais avec cette démonstration, la France se positionne très clairement sur le sujet d'un supposé "flou juridique" qui ferait de la THA un espace de liberté. Tout comme les Etats-Unis, elle ne se laissera pas survoler par des puissances rivales.



*à ce titre, plusieurs campagnes ces derniers jours avec tir de Mica NG sur Rafale, et tir de METEOR sur Rafale Marine. 


mercredi 21 mai 2025

Les splendides images de l'exercice Athena 2025 au Pyla

Du 12 au 23 mai se déroule sur la côte aquitaine le grand exercice des forces spéciales Air, Athena. L'occasion de découvrir des images exceptionnelles impliquant A400M, hélicoptères Caracal, et Rafale de l'armée de l'Air et de l'Espace.

Images : armée de l'Air et de l'Espace.


Alors que les premières qualifications de pilotes concernant le ravitaillement en vol des hélicoptères Caracal des forces spéciales (régiment basé à Cazaux) par l'Airbus A400M ne datent que de la fin de cet hiver 2025, l'armée de l'Air et de l'Espace nous offre de splendides images provenant de l'exercice "Athena", dont la dernière édition se déroule du 13 ou 23.

Athena, exercice sur-mesure -et même un "entraînement qualifiant"- pensé par et pour les forces spéciales Air, voit la conduite d'une dizaine de missions aux scénarios variés: contre-terrorisme, action dans la profondeur, renseignement et activité en zone grise militarisée. Ceux-ci impliquent la base aérienne 120 de Cazaux, la base aérienne 126 de Solenzara (Corse), la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan et le champ de tir de Captieux (Landes).

L'armée de l'Air y aligne les hélicoptères Caracal de Cazaux, l’escadron de transport (ET) 3/61 “Poitou” venu d'Orléans, les commandos parachutistes de l’air n° 10 et n° 30, ainsi que les Rafale de l’escadron de chasse (EC) 2/30 “Normandie-Niémen”, depuis Mont-de-Marsan. Sans oublier de mentionner les modules d’appui aux opérations spéciales (sapeurs du génie de l’air, spécialistes du renseignement, des systèmes d’information et communication).

Mais encore, de façon plus générale, le COS, dans son sens large, ainsi que les alliées, étaient aussi présents aux côtés de l'armée de l'Air: 1er RPIMa, 4e régiment d’hélicoptères forces spéciales (RHFS), commandos et équipages d’hélicoptères espagnols de l’Ejercito del aire, et enfin des C-130J américains de l’Air Force.






vendredi 11 avril 2025

L'écosystème bordelais se prépare t-il a accueillir le Global Eye de Saab ?

En regrettant publiquement l'installation d'un concurrent à Bordeaux, le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, a attiré l'attention sur un dossier très stratégique, qui fait dernièrement l'objet d'un flot croissant de rumeurs. Ce dossier, c'est le remplacement des AWACS de l'armée de l'Air et de l'Espace. 

Image ci-dessus: l'avion d'alerte avancée GlobalEye - Saab. 


Résumons notre affaire. Auditionné ce mercredi 9 avril en Commission Défense de l'Assemblée Nationale, au sujet de l’Europe de la défense et des coopérations européennes, le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier, a répondu de la sorte à une question sur le possible choix par l'armée de l'Air et de l'Espace de la solution GlobalEye de Saab sur appareil Bombardier canadien: 

« Ça m’embêterait quand même que mon concurrent canadien, même si j’ai beaucoup de respect pour mes concurrents, rentre dans le domaine de la défense. En plus, si j’ai bien compris, il vient s’installer dans la région bordelaise où je me mobilise dans un contexte difficile, sur les droits de douane avec les Falcon ». 

(…) 

« Cela m’embêterait que Saab, qui n’est pas une société particulièrement française mais que j’apprécie, vienne faire du travail sur un Bombardier. Je pense qu’il serait beaucoup plus intelligent de faire travailler les gens qui travaillent déjà sur les Falcon en région Aquitaine et ailleurs plutôt que de travailler sur un avion canadien ».


Pour être plus précis, il s'agit de mentionner qu'Eric Trappier répondait ici à la question de madame Marie Recalde, Députée (PS) de la 6ème circonscription, de la Gironde, la même qui héberge le très stratégique aéroparc bordelais (Mérignac, Saint-Médard, Martignas…), un des poumons de la BITD nationale (armée de l'Air, ArianeGroup, Thales, Safran, Dassault Aviation, Sabena… sans parler des PME). Madame Recalde faisant allusion a des "rumeurs" selon lesquelles l'armée de l'Air et de l'Espace aurait d'ores et déjà choisi le GlobalEye de Saab , un système d'alerte avancée intégré sur un Global 6000 du canadien Bombardier, pour le remplacement de sa flotte d'AWACS quasiment en fin de vie. 

Et effectivement, c'est plus qu'une rumeur qui circule à Bordeaux. Plusieurs postes de professionnels sur Linkedin nous prouvent que des rencontres ont effectivement eu lieu, dans le cadre notamment d'une tournée nationale des officiels (Etat & industrie) suédois à Bordeaux… mais pas qu'à Bordeaux. Rien de très confidentiel ici, il y avait même foule.



Le contenu de ces publications ne laisse aucun doute sur le fait qu'il a été question du Global Eye, et en particulier de son soutien industriel. Saab, d'avantage que Bombardier donc, malgré les propos d'Eric Trappier, semble bien préparer le développement de ses partenariats avec la France. 

Le remplacement des AWACS pas encore acté

Nous n'allons donc pas faire de mystère, il y a en effet de fortes chance que Saab emporte la mise sur le dossier de futurs avions d'alerte avancée, tant les solutions sont limitées sur le marché. Le Boeing E-7 Wedgetail est américain, cher, et ne fait pas l'unanimité chez ses acquéreurs. Saab, qui a le mérite d'être européen (mais pas ITAR Free) multiplie les gestes de bienséance vis à vis des forces françaises. Et réciproquement…. sur plusieurs dossiers. 

Ajoutons même qu'à haut niveau politique, les relations sont au beau fixe depuis la visite très médiatisée d'Emmanuel Macron à Stockholm en janvier 2024, qui donna lieu à un renforcement des liens stratégiques entre les deux pays. 

Pour les Suédois et leur GlobalEye, doter les principales forces aériennes du continent -qui plus est porteuses de dissuasion nucléaire- serait une victoire de prestige absolument sans précédent. 

Côté français, outre le fait de se procurer une solution moderne, éprouvée, agile, et surtout disponible maintenant, ce serait également montrer un signe encourageant au reste de l'Europe, dans un contexte nouveau de coopération.  

Car la solution française, elle, n'existe pas. Ou du moins, il y avait deux possibilités : équiper un Falcon avec le système de Saab, ce que je suggérais au sortir de l'édition 2023 du salon du Bourget, ou repartir de zéro au sein de la BITD française avec une solution complète (Dassault, Thales, etc.). Dans les deux cas de figure, la note s'avère salée, les temps de développement allongés, et la volonté de mainmise des industriels français visiblement trop ferme du point de vue de l'Etat pour faire avancer le dossier. D'autant plus que l'argument du 100% français reste difficilement tenable dans notre cas, la gamme Falcon étant dépendante de plusieurs fournisseurs étrangers, notamment pour ses moteurs.  

Une chose, enfin, est à ce jour certaine. Rien n'est acté, même si les négociations existent bel et bien entre la France et la Suède. Le dossier, qui aurait normalement dû être traité pour l'après 2030, est aujourd'hui susceptible de se décanter rapidement. Les acteurs directement concernés ne souhaitant pas communiquer sur ce sujet, il faudra néanmoins se contenter des rumeurs… ou de gestes de mécontentement. 


mercredi 12 mars 2025

Premier ravitaillement en vol pour le Caracal et l’A400M des forces spéciales air

L'armée de l'Air annonce ce 12 mars la réussite de la première campagne de ravitaillement en vol pour le Caracal et l’ A400M des forces spéciales air. L'opération a été réalisée le 5 février 2025 au large du bassin d'Arcachon.

Images: Armée de l'Air et de l'Espace. 


Ceux qui ont connu ce blog à ses grandes heures se rappelleront que le ravitaillement en vol des hélicoptères Caracal français est une problématique de longue date. On se souvient en effet qu'il y a une dizaine d'années, l'A400M, pour diverses raisons techniques sur lesquelles nous ne reviendrons pas/plus- était incapable de mener à bien la mission de ravitaillement des hélicoptères. 

Au Sahel comme lors d'exercices en France, les forces spéciales Air, qui opèrent depuis Cazaux avec les hélicoptères Caracal de l’escadron 1/67 « Pyrénées », ont donc longtemps opéré avec les C-130J américains (ou plus rarement, italiens et espagnols), avant que la France ne reçoive finalement ses propres appareils (toujours pour compenser les manques de l'A400M). 

Durant cette période, Airbus a travaillé dur pour adapter la solution à l'A400M, jusqu'à ce que des essais soient entamés à partir de 2020 par l'avionneur.   

Nous voici cinq ans plus tard, et un avion de transport A400M Atlas de l’escadron de transport 3/61 « Poitou » a donc enfin ravitaillé en vol un hélicoptère Caracal à Cazaux.

L'armée de l'Air et de l'Espace nous précise dans un communiqué qu'avant la validation de l'opération, une première semaine d’entraînement a eu lieu pour la formation des Aviatrices et Aviateurs de l’armée de l’Air et de l’Espace à cette nouvelle capacité : deux pilotes d’A400M Atlas ainsi que quatre chefs de soute ont été formés pour le « Poitou ». Du côté du « Pyrénées », ce sont sept pilotes qui sont désormais qualifiés au ravitaillement et ce, de jour comme de nuit.

L'armée de l'Air se permet ainsi aujourd'hui de célébrer la "naissance d’un nouveau tandem 100 % « forces spéciales air » : A400M - Caracal."

Un peu d'autonomie stratégique qui tombe à point nommé. 



vendredi 7 mars 2025

Succès total pour Ariane 6 et CSO-3


Pour son second lancement depuis juillet 2024, et son premier tir dit "commercial", Ariane 6 a placé le satellite militaire français CSO-3 en orbite basse. Un succès aussi déterminant que rassurant, alors que l'Europe n'a jamais été aussi seule. 

Images : Arianespace, Ariane Group, CNES, arrmée de l'Air et de l'Espace.


 
Tout est bien qui finit bien. Mais cela aura presque été interminable ! Avec plusieurs années de retard (pandémie, retards Ariane 6, guerre en Ukraine) d'abord, et deux reports ces derniers jours (pour raison technique, sur le segment sol), le satellite de renseignement français CSO-3 (composante spatiale optique) a enfin été placé sur orbite basse ce jeudi 6 mars lors du premier lancement commercial d'Ariane 6. 

Une superbe réussite pour les équipes en Guyane et en Europe, notamment à Bordeaux, qui met sur de bons rails la carrière de notre lanceur de souveraineté. En théorie, il y aura cinq nouveaux lancements d'Ariane 6 en 2025, tous au second semestre, et le double en 2026. Un calendrier de montée en puissance très (trop ?) ambitieux. 

Ci-dessous, présentation des capacités CSO du programme MUSIS : 



Inutile de préciser que dans le bouleversement géopolitique des dernières semaines, cette nouvelle capacité française, souveraine, arrive à point nommé. Elle contribuera assurément aux objectifs d'indépendance stratégique de l'Europe (tout comme Ariane 6), à commencer, très probablement, par la contribution au soutien à l'Ukraine. 

Passé au sommet des priorités suite au basculement stratégiquement américain, le renseignement spatial européen devrait largement bénéficier des mobilisations financières engagées sur le continent. 

J'ajoute même un avis personnel : la "trahison" américaine pourrait même bénéficier aux Européens sur le marché international. Sur ordre du président Trump, l'Ukraine a en effet été coupée du renseignement spatial des forces américaines, mais aussi des services commerciaux comme ceux de l'entreprise Maxar... 







vendredi 14 février 2025

Etude de l'IFRI sur l'avenir de la supériorité aérienne & blog synthèse


Un mot rapide pour signaler une double parution: d'une part cette étude de l'IFRI particulièrement interessante, datant de la fin du mois de janvier. Et d'autre part la synthèse de cette dernière que j'ai réalisé sur un blog secondaire, pour ceux qui n'auraient pas le temps de digérer les 116 pages du document. Suivre CE LIEN ! 

Bonne lecture ! 


lundi 13 janvier 2025

Toujours plus de Pilatus !

Avec l'attribution du marché MENTOR 2 prend fin le processus de modernisation de la formation des pilotes de l'armée de l'Air et de l'Espace et de la Marine Nationale. C'est Babcock France qui remporte ce contrat. L'entreprise déploiera 22 Pilatus PC-7 à Salon-de-Provence. 


Sans grande surprise (à mon sens), la DGA a notifié le marché “Mentor 2 ce 31 décembre 2024 à Babcock International France Aviation

Dans les faits, cette prestation de formation se matérialisera par le déploiement de 22 aéronefs Pilatus PC-7 MKX et 12 simulateurs de vol au sein de l'École de l’air et de l’espace, sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence. Ces Pilatus, d'origine suisse, viendront remplacer les flottes de Grob 120A de Cognac et de Cirrus SR20 de Salon.

Avec Mentor 2, l'idée était qu'outre la modernisation, l'effort soit porté via un unique aéronef pour la phase élémentaire de formation. Naturellement, le Pilatus PC-7 MKX permet une filiation directe en termes de performances et de caractéristiques avec les très appréciés -et très gracieux, pour le voir voler plusieurs fois par semaine-  PC-21 basés à Cognac depuis 2018, qui eux sont pilotés plus tard durant la formation des pilotes, au sein de l'École de l’aviation de chasse.

Si le PC-7 a pour moi toujours semblé favori, l'institution ne donne aucune indication sur les concurrents. On pense notamment au Grob TPX "Cobra" dévoilé en juin dernier lors d'un curieux exercice de communication centré autour du made in France, et qui ressemble plus à un pari politique qu'à un véritable programme. 

A noter que la Marine Nationale est aussi concernée par Mentor 2.


mercredi 1 janvier 2025

Des nouvelles des drones Reaper de l'armée de l'Air

Alors que la Syrie connait enfin, on l'espère, le dénouement de sa guerre civile, appelée désormais révolution, la France a rappelé le 31 décembre 2024 qu'elle maintenait la pression militaire sur le groupe Etat islamique. Des frappes aériennes ont en effet été réalisées par l'armée de l'Air à l'aide de Rafale et d'un drone Reaper. 


C'est le type d'exercice de communication auquel on s'était largement habitué durant ce premier quart de siècle, mais qui se faisait beaucoup plus rare dernièrement, notamment depuis le retrait partiel (et bientôt total) des forces françaises de leurs bases africaines. Le -toujours- ministre des Armées, Sebastien Lecornu, a annoncé mardi 31 décembre, vidéo à l'appui, que l'armée de l'Air et de l'Espace avait frappé deux positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie dans le cadre de la coalition anti-jihadiste internationale. Il s'agit de la première opération de ce type depuis deux ans.

Ce sont des Rafale et un (des) drone(s) Reaper qui ont participé à l'opération, depuis la Jordanie, où la France dispose d'une base aérienne projetée depuis une décennie. 600 hommes et femmes sont toujours impliqués sur Chammal, essentiellement depuis la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, et plus confidentiellement, l'Irak. Le dispositif est aussi renforcé par la Marine lors des passages dans la région du groupe aéronaval. 

Malgré l'actualité brulante sur la zone (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Iran… Yémen), il est vrai que l'on parle moins de l'activité aérienne française sur zone. Elle demeure importante et parfois intense, puisque même si la France n'avait pas frappé Daesh depuis deux ans, des appareils français avaient participé au printemps 2024 à la défense d'Israël face aux salves de missiles et drones tirées depuis l'Iran.  

Et voilà donc que l'on a enfin des nouvelles officielles de la flotte de drones MQ-9 Reaper en opérations. Après le départ -ou même l'expulsion- du Niger à l'été 2023, il se murmurait que l'activité opérationnelle des Reaper se concentrerait désormais sur le Moyen-Orient, avec comme base la Jordanie. Or, ayant personnellement tenté de me renseigner auprès de l'escadre concernée, ses représentants n'avaient à l'époque pas souhaité commenter l'actualité. La preuve est désormais établie qu'une partie des drones opèrent bien désormais depuis la Jordanie. 

A noter qu'en France, le standard Block 5 vient d'être qualifié pour les vols au dessus du territoire métropolitain. Les Reaper sont basés au sein de la 33ème escadre à Cognac, qui comptabilise 12 de ces appareils. 


Au fait, j'en profite pour vous souhaiter, chères lecteurs et lectrices, une excellente année 2025 ! En espérant que certaines situations très chaudes le soient nettement moins à la fin de l'année qui débute. 


mercredi 9 octobre 2024

Rafale F5, drone de combat furtif, SAMP-T NG... un mardi qui fera date

Plusieurs annonces importantes sont tombées ce mardi 8 octobre, et elles concernent en particulier l'armée de l'Air et de l'Espace, et ses systèmes futurs. Hasard du calendrier, les technologies en question sont toutes au cœur de l'actualité stratégique brulante. 


Sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier pour les 60 ans des Forces aériennes stratégiques (c'est en effet le 8 octobre 1964 qu'un Mirage IV décollait pour la première alerte des forces aériennes stratégiques depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan), le -toujours- ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé une "évolution majeure pour la dissuasion nucléaire aéroportée française".

Cette évolution, c'est le nouveau standard du Rafale, le F5, qui emportera le futur missile nucléaire ASN4G. Et si l'annonce n'arrive que ce 8 octobre, cela fait en réalité "plusieurs mois" que Dassault Aviation s'est vu confier le premier contrat de développement par la DGA. Le Rafale F5 est attendu dans une dizaine d'années. 

Cette annonce ne vient pas seule, puisque le ministre a également confirmé le lancement du programme de drone de combat furtif, "qui sera opéré directement depuis le cockpit du Rafale". Ce drone constituera l'héritage du programme de démonstrateur nEUROn, mais l'appareil qui en résultera devrait être largement différent. Ce drone est attendu pour 2035, si l'on se réfère aux propos tenus lors du salon du Bourget en 2023.  

C'est probablement un pur hasard du calendrier, ce partenariat Rafale-Drone étant imaginé de longue date, mais ce programme 100% français débute officiellement alors que la Russie a perdu en Ukraine le 5 octobre l'un de ses rares drones de combat furtif Soukhoï S-70 Okhotnik-B. Le drone a visiblement été abattu à courte portée -via l'usage d'un missile IR- par l'appareil qui l'accompagnait (un SU-57 ?) car il était devenu hors de contrôle et se dirigeait de l'autre côté de la ligne de front. Trop tard puisque ses restes ont néanmoins été récupérés en zone ukrainienne... 


Premier tir réussi pour l'Aster 30 B1 à Biscarrosse 

Avant de se rendre à Saint-Dizier, le ministre était présent sur une autre implantation mardi matin, le Centre d'essais militaires des Landes (DGA essais de missiles).

Il y assistait en effet au premier tir du système franco-italien de nouvelle génération, le SAMPT-NG avec son missile Aster 30 B1 "Nouvelle technologie" (NT). La grande particularité de l'évolution du "Mamba" sera sa capacité à pouvoir intercepter les missiles hypersoniques. Une question devenue essentielle dans le contexte stratégique actuel, alors qu'Israël vient de subir deux attaques balistiques massives venues d'Iran, et que la défense sol-air ukrainienne est mise à l'épreuve quotidiennement depuis février 2022. 

Et c'est en tout début de soirée que l'on a appris (via le communiqué et la vidéo ci-dessous) que l'essai avait été mené avec succès. A ce stade, aucune information sur la cible qui a été utilisée, mais pour un premier tir, il s'agissait probablement d'un drone-cible standard. Loin de la gamme hypersonique donc… 

 

Un dernier mot sur une autre mission de la DGA, confirmée par le ministre ce mardi. Il s'agit de la modification à Cazaux chez DGA Essais en vol des Mirage 2000-5F que la France va céder à l'Ukraine au premier semestre 2025. Ils y seront équipés d'armements air-sol et d'une suite de guerre électronique renforcée. 


mercredi 25 septembre 2024

Le salon AD2S marque le grand retour du sujet MCO à Mérignac

Du 25 au 27 septembre se déroule sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac la première édition du salon AD2S, dédié aux  "activités technico-opérationnelles" dans l'aéronautique de défense. Ou en d'autres termes, au MCO, le maintien en condition opérationnelle. Une question qui a toujours été centrale, mais dont les fondements sont bousculés par l'évolution du contexte stratégique international. 


Il faut un -tout petit- peu de mémoire pour se rappeler que AD2S (Aerospace & Defence Support and Services), dont c'est officiellement la première édition en 2024, ne naît pas de rien, et se situe dans la filiation quasi directe (même thème, même lieu, certains organisateurs communs) d'un salon qui avait pris une belle ampleur durant la décennie 2010. 

Le salon ADS Show avait en effet culminé en 2018 avant que l'édition 2020 ne soit purement et simplement annulée… pour cause de pandémie. Culminé à une époque où, pour les armées françaises surengagées en opérations extérieures, la question de la disponibilité des matériels aéronautiques était devenue absolument cruciale, et sujette à d'importants travaux au niveau de l'Etat Major ou de l'Assemblée Nationale. La Députée PS de la 6ème circonscription de la Gironde, Marie Récalde -qui vient de retrouver ce poste en juillet- était d'ailleurs co-autrice d'un rapport que nous avions détaillé sur ce blog. Il en avait notamment découlé une grande réforme du MCO aéronautique, dont l'un des  principes était la verticalisation des contrats avec les industriels, réforme qui semble être largement saluée aujourd'hui.

Les chiffres de la disponibilité se sont améliorés en effet, mais il faut aussi dire que la longue parenthèse des "OPEX", africaines en particulier, est pour le moment refermée.

Mais la renaissance, pour ainsi dire, de ce salon aquitain dédié à la maintenance se déroule dans un contexte stratégique bouleversé. En 2024, la haute intensité n'est plus aujourd'hui un concept lointain, elle est réelle, et aux portes de l'Europe. 

Au milieu des centaines d'exposants et du millier de visiteurs attendu (dont le ministre des Armées Sébastien Lecornu, ce jeudi), AD2S s'ouvrait donc ce matin sur le sujet crucial de l'engagement majeur et des réponses apportées par les forces armées et les industriels en matière de support

Comme l'ont reconnu les grands commandants français du soutien aux opérations ce matin, "On ne parlait plus d'attrition dans les forces occidentales depuis des décennies". L'invasion de l'Ukraine a remis les responsables devant des réalités. Désormais, on identifie les points forts, ou faibles. On appuie là où ça fait mal, dans des exercices comme Orion, et sa déclinaison pour le MCO aéronautique Orionis. On joue (simule) en mode dégradé: un avion rentre de mission endommagé ? La force manque de munitions ? Soit. L'avion devra être de nouveau opérationnel en quelques heures. Et tant pis s'il n'est plus vraiment multirôle (au diable également les normes de sécurité aérienne). "Avec Orion nous sommes passés de soutenir l'entraînement des forces à entraîner les forces de soutien". Cette disparition d'un certain confort opérationnel en Occident impose de changer d'état d'esprit à niveau politique, militaire, industriel… mais aussi à l'échelle du citoyen (par exemple, ce dernier supporterait il des réquisitions en cas de crise majeure ?). Cette révolution doit être entretenue au quotidien désormais.



Le cycle de conférence continuera en abordant jeudi et vendredi les sujets de l'innovation et du facteur humain. Longue vie à AD2S ! 

Je note enfin qu'en bon salon néo-aquitain, AD2S est aussi l'occasion de quelques annonces qui dépassent le simple cadre du support. Mais nous en reparlerons dans les prochains jours. 

En parlant de stratégique... on est toujours bien accueilli sur la BA-106 ! - photo Pax Aquitania


lundi 19 août 2024

Hommage aux pilotes de Rafale disparus jeudi 22 août à Mont-de-Marsan


Les honneurs funèbres militaires seront rendus au capitaine Sébastien Mabire et au lieutenant Matthis Laurens ce jeudi 22 août sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Ci-dessus: le capitaine Sébastien Mabire et le lieutenant Matthis Laurens - ©Armée de l'Air


Comme annoncé par l'armée de l'Air de l'Espace il y a trois jours, le ministre des Armées Sébastien Lecornu confirme ce 19 août que la cérémonie d'hommage aux deux jeunes pilotes de Rafale disparus mercredi 14 août dans l'Eure lors de la collision de leur appareil biplace avec un autre Rafale (monoplace, dont le pilote s'est éjecté et est sain et sauf), se tiendra bien sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan jeudi 22 août, en présence de leur famille et de leurs frères d'armes. 

Le capitaine Sébastien Mabire, 36 ans, et le lieutenant Matthis Laurent, 29 ans, ont tous les deux perdu la vie à bord du même appareil, à bord duquel ils étaient équipiers.  
Le premier, après avoir appartenu au régiment de chasse 2/30 "Normandie-Niémen" à Mont-de-Marsan, occupait désormais le poste d'instructeur au sein de l'escadron de transformation Rafale 3/4 "Aquitaine" basé à Saint-Dizier. Il était un pilote chevronné (2000 heures de vol et 47 missions de combat).
Le lieutenant Matthis Laurens suivait les mêmes traces (déjà 800h de vol) puisqu'affecté au "Normandie-Niémen" depuis la fin de l'année dernière. Il était toutefois encore en formation sur Rafale, poursuivant son instruction au sein de l'escadron de transformation Rafale de Saint-Dizier.

Les deux hommes étant tous les deux passés par le prestigieux "neu-neu" (surnom du Normandie-Niemen), escadron au grand prestige dans la chasse française et même mondiale, il était donc naturel que ce soit à Mont-de-Marsan que prenne place ce dernier hommage. 

Une enquête est en cours. Elle devra déterminer les raisons de cet accident tragique. L'armée de l'Air n'avait pas connu de tel incident sur Rafale depuis 2007. La Marine Nationale a de son côté perdu quatre appareils, tous en mer, entre 2009 et 2012, dont deux dans des conditions a priori similaires à la semaine dernière: une collision aérienne au large de Perpignan en 2009, qui causa la mort d'un des deux pilotes. 

Un mot également pour saluer la mémoire de Didier Berger, ancien pilote de Jaguar disparu tragiquement vendredi 16 août au Lavandou lors du crash de son Fouga Magister, dont il assurait la démonstration dynamique lors d'un show aérien. Il avait 65 ans. 


mercredi 10 juillet 2024

Ariane 6 - Et soudain, un ange passe


L'histoire retiendra que mardi 9 juillet 2024 à 21h, l'Europe a retrouvé sa capacité autonome d'accès à l'espace. Dix ans après le lancement politique du programme, le lanceur Ariane 6 s'est en effet enfin envolé sans difficulté depuis le Centre spatial guyanais. Un moment d'intense soulagement.  

Images: ESA & armée de l'Air et de l'Espace


Et soudain, tout est oublié. Ariane 6, si longtemps critiquée pour ses retards ou pour son coût (programme à 4 milliards d'euros, ce n'est finalement pas si cher), si longtemps remise en cause quant à son existence même, s'est enfin envolée. La France (qui y contribue à 50%) et l'Europe retrouvent enfin un lanceur lourd dans un contexte où SpaceX impose doucement mais sûrement son monopole commercial, mais où dans le même temps, toutes les grandes puissances spatiales (Russie, Japon, Inde, Chine) ont fait le choix de ne pas renoncer aux lanceurs de souveraineté. 

Tout s'est déroulé de façon "nominale", du moins durant 1h30 puisque le 3ème et dernier rallumage du moteur Vinci en orbite n'a jamais eu lieu. Il faudra plusieurs semaines pour savoir ce qui a cloché sur premier test grandeur nature en zéro-G, ce deuxième étage devant contribuer à ce fameux service en "arrêts de bus" que permet le Vinci sur Ariane 6. 

Mais cela ne devrait a priori avoir aucun impact sur le premier vol commercial, qui se déroulera normalement en décembre, pour l'envoi si important du satellite d'imagerie militaire français CSO-3
Un peu dommage en revanche pour les deux démonstrateurs de capsules de rentrée atmosphérique perdus avec cet échec au 3ème allumage, qui portaient la marque du territoire néo-Aquitain (ArianeGroup pour l'une, The Exploration Company pour l'autre). 

Il y a une donnée qu'il faut nécessairement rappeler: un nouveau lanceur a entre 50% et 70% de chances d'échouer lors de son premier tir. Et quasiment 100% si l'entreprise qui le conçoit débute, il faut s'en souvenir.
Cette réussite d'Ariane 6, qui ne faisait pas vraiment de doutes en réalité tant les responsables s'étaient montrés confiants (confiants, mais humbles), doit nous rassurer sur le formidable héritage sur lequel est assise l'Europe spatiale. Nos félicitations doivent ainsi aller en premier lieu à toutes les équipes qui ont mené ce programme au succès. Programme à qui nous souhaitons une longue vie. Mais sera t-elle si longue que ça ? Ceci est un autre débat. Il faudra avant tout pouvoir tirer 12 Ariane 6 par an d'ici 3 ans. C'est beaucoup, et si peu. 



Mais ce succès si attendu, on peut le regretter, aura été étouffé médiatiquement entre une crise politique historique et divers événements sportifs d'envergure. Il n'a, de plus, étonnement fait l'objet d'aucune retransmission TV en direct (Ariane 5 y avait droit, régulièrement). Cependant, nous aurons pu noter que durant au moins 48h, l'enthousiasme aura refait surface au sein d'un écosystème du spatial européen proche de la déprime complète. 


Ambiance délétère

Car il faut dire que dans un monde.. que dis-je... dans une économie du spatial qui a fondamentalement évolué, les agences (CNES, l'ESA), l'industriel ArianeGroup ou la société de commercialisation Arianespace encaissent les coups de la part d'un écosystème privé jeune et -en apparence- dynamique à qui l'on a à tort ou à raison attribué le titre de "new space européen". On ne compte plus les tribunes dans la presse, les plateaux télé, ou les invectives sur les réseaux sociaux venant contester la légitimité des acteurs historiques, coupables de ne pas avoir vu venir la révolution SpaceX. 
Tout cela sans compter sur le lâchage politique en règle qui se profile du côté de Berlin (dernier épisode: la "trahison" d'EUMETSAT) et Rome. Je préfère sur ce point exprimer le fond de ma pensée dès aujourd'hui: si Ariane a un avenir au delà de 2030, il ne faudra pas avoir peur de le faire en franco-français. Et donc de le financer, mais le prix à payer n'est pas si exorbitant pour un tel instrument de hard et de soft power. La France qui est d'ailleurs bien seule, via la parole de ses dirigeants politiques, à s'exprimer sur le succès de ce vol inaugural 



Face à ces discours, la réplique existe, mais elle est totalement désordonnée, et surtout hors de son temps. 
D'une part, il y a les quelques représentants d'une génération de space boomers, qui de façon mal avisée, nient en bloc, à la fois l'existence d'une économie de l'orbite basse tant vantée par les études de marché (car représentant en théorie des dizaines de milliards de dollars), et les lubies de la réutilisation ou même du vol habité. Il s'agirait donc selon leur raisonnement, de simplement continuer sur la voie -raisonnable- tracée depuis les 50 dernières années en Europe, sans céder aux sirènes du techno capitalisme et des récits patriotiques américains ou chinois. Il m'importe peu ici que l'analyse soit fondée ou pas, mais le fait est que le message envoyé aux jeunes générations est désastreux, dans un monde qui a besoin de scientifiques, d'ingénieurs, de visionnaires, et surtout d'aventures humaines et technologiques.   
D'autre part, il y a la communication totalement confuse des institutions qui se sont récemment mises à douter de leur propre existence (comprendre de leur éventuelle mort imminente). En témoigne la sortie récente de la part de l'ESA, affirmant que SpaceX n'est pas un concurrent. Elon Musk, lui, ne s'est jamais gêné pour déclarer qu'il mettrait à mort tout le secteur, Européens compris… 

Quoiqu'il en soit, Ariane 6 a volé, nous nous sommes ébahis, et l'Europe a retrouvé son accès souverain à l'espace. Mais mercredi matin, la trêve était déjà terminée, quand plusieurs start-up se joignaient l'une à l'autre pour réclamer publiquement à l'ESA et à l'UE un "nouveau paradigme spatial" visant à offrir une alternative souple et surtout compétitive au programme Ariane: il s'agit de Latitude pour la France, Orbex pour le Royaume-Uni, et de Rocket Factory Augsburg (RFA) pour l'Allemagne. Mais avant de s'autoqualifier de relève, il s'agira de suivre l'exemple d'Ariane, et de s'envoler. 



Allez, petit recap en images grâce à l'ESA. On remerciera également l'armée de l'Air et les pilotes de la 4ème escadre de chasse sur Rafale pour les prises de vue historiques : 














lundi 8 juillet 2024

Exercice d'évacuation de ressortissants à Cognac pour l'armée de l'Air


L'armée française a participé à trois évacuations de ressortissants en trois ans: Afghanistan (2021), Soudan (2023), Haïti (2024). Cette donnée suffit pour comprendre que ces "RESEVAC" sont une capacité précieuse dont il faut entretenir les compétences qui les rendent possible. Une répétition vient justement de se dérouler sur la base 709 de Cognac. 

Images: armée de l'Air et de l'Espace


Les armées françaises se sont faites une spécialité des opérations d'évacuation de ressortissants, que ce soit en milieu terrestre, aérien ou amphibie. Cela a tel point qu'on les retrouve, malheureusement régulièrement tant les crises se renouvellent, en ouverture de théâtre au service des autres puissances, européennes mais pas seulement. 
Citons ici bien sûr l'opération Sagittaire en mai 2023 au Soudan, où l'armée de l'Air et le COS avaient ouvert la voie, dans un contexte très tendu, aux forces européennes, arabes, asiatiques ou africaines…


Et le contexte sécuritaire global n'encourage pas à l'optimisme, tant les différents facteurs de crises, qui comprennent désormais aussi le changement climatique, s'accroissent et nous amènent à penser que les forces françaises continueront d'intervenir régulièrement, et probablement de plus en plus loin. 

Sur ce point d'ailleurs, la perte des points d'appui en Afrique posera assurément des difficultés, car si le nombre de ressortissants expatriés français ne cesse de diminuer sur le continent africain, il en est de même des bases et effectifs militaires tricolores (cela est acté politiquement depuis peu: la seule grande implantation française en Afrique sera Djibouti). 


Exercice de RESEVAC à Cognac

C'est face à ces perspectives -et au sortir d'une crise de sécurité intérieure en Nouvelle Calédonie qui a fortement mobilisé ses appareils- que l'armée de l'Air et de L'Espace répète ses gammes. Un exercice de RESEVAC s'est en effet déroulé la semaine dernière sur la base aérienne 709 de Cognac.

Plusieurs moyens de différents régiments ont été mobilisés: drone Reaper de l’Escadron de drones 1/33 « Belfort »; A400M de l’Escadron de Transport 1/64 « Béarn »; ALSR de l’Escadron de reconnaissance 4/33; Commandos CPA30 de la base aérienne 123 d’Orléans.

"L’opération visait l’évacuation sécurisée de cinquante personnes depuis une plateforme aéronautique contestée. Grâce à la surveillance des drones Reaper et des avions ALSR, et à la coordination précise du CPA30, l’extraction rapide à bord de l’A400M a été un succès", précise l'armée de l'Air dans son compte rendu.