Pour son second lancement depuis juillet 2024, et son premier tir dit "commercial", Ariane 6 a placé le satellite militaire français CSO-3 en orbite basse. Un succès aussi déterminant que rassurant, alors que l'Europe n'a jamais été aussi seule.
Tout est bien qui finit bien. Mais cela aura presque été interminable ! Avec plusieurs années de retard (pandémie, retards Ariane 6, guerre en Ukraine) d'abord, et deux reports ces derniers jours (pour raison technique, sur le segment sol), le satellite de renseignement français CSO-3 (composante spatiale optique) a enfin été placé sur orbite basse ce jeudi 6 mars lors du premier lancement commercial d'Ariane 6.
Une superbe réussite pour les équipes en Guyane et en Europe, notamment à Bordeaux, qui met sur de bons rails la carrière de notre lanceur de souveraineté. En théorie, il y aura cinq nouveaux lancements d'Ariane 6 en 2025, tous au second semestre, et le double en 2026. Un calendrier de montée en puissance très (trop ?) ambitieux.
Ci-dessous, présentation des capacités CSO du programme MUSIS :
Inutile de préciser que dans le bouleversement géopolitique des dernières semaines, cette nouvelle capacité française, souveraine, arrive à point nommé. Elle contribuera assurément aux objectifs d'indépendance stratégique de l'Europe (tout comme Ariane 6), à commencer, très probablement, par la contribution au soutien à l'Ukraine.
Passé au sommet des priorités suite au basculement stratégiquement américain, le renseignement spatial européen devrait largement bénéficier des mobilisations financières engagées sur le continent.
J'ajoute même un avis personnel : la "trahison" américaine pourrait même bénéficier aux Européens sur le marché international. Sur ordre du président Trump, l'Ukraine a en effet été coupée du renseignement spatial des forces américaines, mais aussi des services commerciaux comme ceux de l'entreprise Maxar...
Jolies photos... ;-)
RépondreSupprimerUn défi de taille est résumé par l’amiral Pierre Vandier:: "Le choc intervenant dans le domaine spatial constitue un bon exemple des enjeux auxquels l’Europe doit être capable de faire face. Le prix du kilo en orbite est passé de 50 000 dollars sur la navette spatiale à moins de 1 000 dollars sur SpaceX. L’accès à l’espace connaît aujourd’hui une véritable révolution. Dès lors, il s’agit d’investir des marchés plutôt que de se plaindre de ne pas y être. Il ne s’agit plus de pondre des pages et des pages de documents stratégiques, le temps est plus que jamais à l’action, compte tenu de la vitesse à laquelle les situations évoluent. Agissons d’abord, nous pourrons toujours nous adapter par la suite. L’actuel président américain presse les Européens d’agir, mais qui peut lui donner tort dans ce domaine ?"
RépondreSupprimerSource: https://theatrum-belli.com/audition-de-lamiral-pierre-vandier-commandant-supreme-allie-pour-la-transformation-de-lotan-assemblee-nationale-12-fevrier-2025/