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lundi 19 août 2024

Hommage aux pilotes de Rafale disparus jeudi 22 août à Mont-de-Marsan


Les honneurs funèbres militaires seront rendus au capitaine Sébastien Mabire et au lieutenant Matthis Laurens ce jeudi 22 août sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

Ci-dessus: le capitaine Sébastien Mabire et le lieutenant Matthis Laurens - ©Armée de l'Air


Comme annoncé par l'armée de l'Air de l'Espace il y a trois jours, le ministre des Armées Sébastien Lecornu confirme ce 19 août que la cérémonie d'hommage aux deux jeunes pilotes de Rafale disparus mercredi 14 août dans l'Eure lors de la collision de leur appareil biplace avec un autre Rafale (monoplace, dont le pilote s'est éjecté et est sain et sauf), se tiendra bien sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan jeudi 22 août, en présence de leur famille et de leurs frères d'armes. 

Le capitaine Sébastien Mabire, 36 ans, et le lieutenant Matthis Laurent, 29 ans, ont tous les deux perdu la vie à bord du même appareil, à bord duquel ils étaient équipiers.  
Le premier, après avoir appartenu au régiment de chasse 2/30 "Normandie-Niémen" à Mont-de-Marsan, occupait désormais le poste d'instructeur au sein de l'escadron de transformation Rafale 3/4 "Aquitaine" basé à Saint-Dizier. Il était un pilote chevronné (2000 heures de vol et 47 missions de combat).
Le lieutenant Matthis Laurens suivait les mêmes traces (déjà 800h de vol) puisqu'affecté au "Normandie-Niémen" depuis la fin de l'année dernière. Il était toutefois encore en formation sur Rafale, poursuivant son instruction au sein de l'escadron de transformation Rafale de Saint-Dizier.

Les deux hommes étant tous les deux passés par le prestigieux "neu-neu" (surnom du Normandie-Niemen), escadron au grand prestige dans la chasse française et même mondiale, il était donc naturel que ce soit à Mont-de-Marsan que prenne place ce dernier hommage. 

Une enquête est en cours. Elle devra déterminer les raisons de cet accident tragique. L'armée de l'Air n'avait pas connu de tel incident sur Rafale depuis 2007. La Marine Nationale a de son côté perdu quatre appareils, tous en mer, entre 2009 et 2012, dont deux dans des conditions a priori similaires à la semaine dernière: une collision aérienne au large de Perpignan en 2009, qui causa la mort d'un des deux pilotes. 

Un mot également pour saluer la mémoire de Didier Berger, ancien pilote de Jaguar disparu tragiquement vendredi 16 août au Lavandou lors du crash de son Fouga Magister, dont il assurait la démonstration dynamique lors d'un show aérien. Il avait 65 ans. 


lundi 22 juillet 2024

Nouvelle composition de la Commission Défense à l'Assemblée Nationale

Un bref message pour mentionner l'élection d'une nouvelle Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées à l'Assemblée Nationale. C'est un spécialiste du genre, Jean-Michel Jacques (Ensemble), fort de ses 23 ans dans les commandos marine, qui en prend la présidence pour cette législature issue des Législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet 2024. 


Et ce message aussi et surtout, pour répondre à un vieil article du blog datant de… plus de sept ans déjà ! Message pour regretter à l'époque que le 6ème circonscription de la Gironde, l'une, si ce n'est la circonscription la plus "défense" du pays (1 base aérienne à Mérignac, 1 base des forces spéciales, 2 salons de défense, un poumon industriel de la BITD avec Dassault Aviation, Ariane, Thalès, Sabéna.. et la multitude de PME, une activité académique, etc.), ne soit plus représentée en Commission Défense, le vainqueur de l'époque, Eric Pouillat, transfuge du PS vers LREM (nom du parti dominant la majorité présidentielle en 2017), s'étant en effet ouvertement inscrit en rupture de la "tradition" locale, pour des raisons assumées et expliquées dans l'article que je vous place en lien (disponible ici).  

Or, les cartes ont été rebattues avec la dissolution, et Marie Récalde (PS/NFP) a fait son retour sur les bancs de l'Assemblée, avec sa victoire du 7 juillet (élue avec 39,78% des voix, contre 32,58 pour Eric Pouillat, et 27,64 pour le RN Jimmy Bourlieux). La Députée s'était faite remarquée entre 2012 et 2017 pour l'intensité de son activité auprès des forces -avec quelques sauts en parachute avec les unités du "13"- et en particulier, avec un rapport parlementaire sur le MCO aéronautique qui allait précéder une grande réforme en la matière dans les armées
Au soir de sa victoire, Marie Récalde avait glissé aux journalistes de Sud Ouest qu'elle ferait, si possible, son retour en Commission Défense. C'est désormais chose faite. 

Pour revenir au général, et concernant les travaux de ladite commission, il s'agira avant tout de tenir la ligne budgétaire de la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 votée l'année dernière… Et pour le reste, le blocage politique en France laisse penser que peu de décisions stratégiques seront actées d'ici 2027 et la nouvelle Election Présidentielle.   

Ci-dessous la composition de la nouvelle Commission Défense à l'Assemblée. Il y a quand même quelques "noms"... mais ce ne sont généralement pas eux que l'on voit le plus lors des auditions. A voir désormais combien de temps survit cette législature. Ce sera au pire un an. Au mieux 3 ans. 


vendredi 10 novembre 2023

La Nouvelle Aquitaine attribue 3 millions d'euros à Flying Whales

Malgré les remous administratifs, Flying Whales va recevoir pour son installation à Laruscade (33) une subvention de trois millions d'euros de la part de la Région Nouvelle Aquitaine. Les décideurs politiques veulent croire dans ce projet de dirigeable de nouvelle génération. 


Suite directe et nécessaire du dernier billet sur Flying Whales, qui avait fait l'objet le 19 octobre d'un avis négatif -mais seulement consultatif- de l'Autorité environnementale concernant son installation sur le site de Laruscade, en Gironde.

Lire sur le blog: L'installation de Flying Whales en Gironde suspendue



Malgré cet avis négatif et plutôt virulent, qui allait jusqu'à remettre en cause l'intérêt public majeur du projet, les élus se sont mobilisés sur la commune de Laruscade, mais aussi et surtout à Bordeaux, à l'Hôtel de Région. Ce lundi 6 novembre a été votée par le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine l'attribution d'une subvention qui permettra d'accélérer l'obtention du permis de construire. Et ce sont bien trois millions d'euros aujourd'hui, mais potentiellement 10 millions dans l'enveloppe à l'arrivée.

Du côté des réactions, Alain Rousset, qui semble tenir coûte que coûte à ce projet emblématique, sur le papier très "éco-friendly", persiste à rappeler les enjeux environnementaux (l'emploi de dirigeables à la place de poids lourds sur les petites routes, ou d'hélicoptères en montagne), tout autant que les enjeux industriels (une véritable usine de dernière génération, 300 emplois, des investissements).
Face à lui justement, les groupes écologistes, qui fulminent face à ce qu'ils appellent un passage en force. Ces derniers, tout comme l'AE, s'en prennent également au business model du projet, dont la compétitivité reste en effet à démontrer. 

En somme, deux visions politiques de l'écologie qui s'opposent: un pari sur l'innovation face à la priorité donnée à la protection des sites naturels. 

Il n'y a pas encore eu, à ma connaissance, de réaction de l'entreprise à l'octroi de cette subvention. Le dirigeant rappelait toutefois il y a deux semaines, après l'avis de l'Autorité environnementale, qu'il n'y avait pas de plan B, cette commune étant la seule à pouvoir les accueillir dans la région. La direction prépare donc un nouveau dossier comprenant une meilleure prise en compte de la protection du site de Laruscade (Flying Whales compte aussi construire au Québec, ainsi qu'en Australie).

Preuve que le débat s'est soudainement animé, la nouvelle de l'attribution de cette subvention fait l'objet d'une large couverture médiatique, de niveau national. Attention donc au cadeau empoisonné… 


mercredi 4 octobre 2023

Le Canopée, symbole d'un spatial décarboné, en démonstration à Bordeaux


Après le HMS Iron Duke il y a dix jours, c'est maintenant le « Canopée » qui est à Bordeaux pour la semaine ! Ce roulier innovant servira prochainement de cargo dans le convoyage du lanceur Ariane 6 entre l'Europe et le Centre spatial guyanais. 


Pour la seconde fois cette année, le (ou la) Canopée a remonté l'estuaire de la Gironde, cette fois-ci jusqu'à s'amarrer port de la Lune, où il séjourne du 3 au 7 octobre pour son baptême officiel (photo maison. De très belles images du navire passant sous le tablier du pont Chaban Delmas sont disponibles dans les médias, notamment chez Sud Ouest, mais je n'en possède pas les droits de diffusion). 
Durant l'hiver dernier, alors qu'il ne disposait pas encore de son système de "voiles", le Canopée n'avait pas dépassé le port de Blanquefort-Parempuyre, au nord de l'agglomération. Mais c'est bien de là, et non des quais populaires et touristiques de Bordeaux, qu'il emportera les composantes du lanceur Ariane 6 vers la Guyane française. 


Le Canopée est un roulier de 121 mètres de long pour 22 mètres de large, la particularité du navire étant sa propulsion hybride gazole/gaz naturel liquéfié, et surtout quatre voiles, ou ailes, articulées de 37 mètres (moins que les 51m annoncés en 2019 ?). Ces ailes doivent permettre d’économiser jusqu’à 7200 tonnes de CO2 par an, selon le constructeur (chiffres de 2019 également).

Les essais du navire semblent terminés. Il a même déjà réalisé une traversée de l'Atlantique. Pour le lanceur Ariane 6 en revanche, il faudra attendre encore (un peu). Cette belle épopée devrait débuter courant 2024.


"Ariane 6 on board" peut-on lire sur la coque du Canopée. Une inscription qui rappelle forcément la barge Airbus A380 que les bordelais ont vu remonter le fleuve durant des années. Le Canopée s'inscrit donc en quelques sortes dans cette tradition, véritable symbole de nos industries d'excellence. 

Un symbole à double vertu. En effet, le choix stratégique qu'a fait ArianeGroup avec ce cargo "à voiles" emporte avec lui un bel engouement. 
Pour Bordeaux, ville écologiste, c'est évidemment l'opportunité d'un affichage politique, d'autant plus que les curieux sur les quais font rapidement la distinction avec les habituels et plutôt mal-aimés paquebots de croisière que l'on voit défiler durant la belle saison devant les façades du XVIIIème siècle.
Pour Ariane, il y a l'image bien sûr, mais c'est aussi bien plus que cela, alors que l'industriel fait feu de tout bois pour améliorer la durabilité de ses activités. Il s'agit justement de rappeler que dans le secteur spatial -comme dans le secteur aéronautique d'ailleurs- la très grande majorité du carbone émis l'est du fait, non des lancements de fusée, mais bien de celui des segments production et logistique. 


vendredi 7 juillet 2023

La saison 3 de la Red Team Défense déclare la première guerre spatiale

Un mot pour signaler la sortie -ou du moins la révélation- de la 3ème saison de la Read Team défense de l'AID, Agence pour l'innovation de défense. Pour cette troisième et dernière mouture, les auteurs nous emmènent notamment dans l'espace. Une première. 

Illustrations: © Red Team Défense.


En moins de quatre ans, la Read Team défense, collectif d'auteurs (écriture et dessin) d'anticipation mandaté par l'AID pour réfléchir au futur de la guerre dans une logique "out of the box", est devenue dans le petit monde de la défense ce que la série Black Mirror est à la pop culture. Imaginatif, possible plutôt que probable… mais systématiquement dérangeant !

Les saisons 1 et 2 ont abordé tout un florilège de futurs où des ruptures technologiques avaient une influence directe sur le déroulement des conflits, allant ainsi de sujets très prégnants (piraterie et révoltes de population de l'hémisphère sud, dérive des fake news, crise climatique ou énergétique qui dégénère en vastes conflits, démocratisation des armes hypersoniques…), à d'autres plus inattendues dans nos sociétés en paix (tout ce qui touche aux neurosciences ou à la génétique). 

La plupart des scénarios se déroulent entre 2040 et 2070.

Pour cette troisième saison, ce sont deux scénarios qui sont révélés. « Face à l'hydre » évoque un monde où les connaissances sont transmises d'humain à humain par voie numérique. De là se répand un flot continu de connaissances à travers toutes les strates des populations. Des connaissances qui comportent naturellement les savoirs militaires.
L'autre scénario, « La ruée vers l'espace », est celui qui nous intéressa le plus aujourd'hui, puisqu'il concerne l'avènement de la première guerre spatiale. Une guerre pour les ressources dont l'exploitation robotisée et massive par des entreprises privées à partir des années 2040 va entrainer les premiers affrontements entre humains dans l'espace… et donc les premiers homicides.


Ce scénario est particulièrement intéressant dans le sens où il adopte une feuille de route tout à fait crédible, qui voit le coût de l'accès à l'espace s'effondrer durant les années 2030, permettant le lancement d'une véritable ruée vers les ressources du système solaire. 
Deux éléments "plausibles" viennent encore s'ajouter à la tangibilité du récit: l'exploitation est très largement automatisée d'une part, et d'autre part, les acteurs, après toute une série de crises, commencent à déclarer des ZEE (zones économiques exclusives) autour de corps célestes comme la Lune. Une pratique aujourd'hui interdite par le traité sur l'Espace de 1967, mais autour de laquelle les évolutions juridiques concernant les ambitions lunaires américaines et chinoises devraient nous alerter. Je pense ici par exemple aux fameuses "safety zones" mentionnées par les Accords Artemis, que la France a signés avec Washington en 2022. 

En bref, avec ce scénario, nous ne sommes finalement pas si loin de la prospective. 


Tout est disponible sous forme de teasers multimédias sur le site de la Red Team, ou sur différents canaux de diffusion dont Instagram, Youtube … ou même la presse écrite. 

Comme d'habitude on attendra l'automne afin de pouvoir trouver en librairie la publication de cette nouvelle saison.

A noter qu'il s'agit de la dernière saison de la Red Team, puisque le contrat -comme le budget, assez conséquent- arrive à son terme. Néanmoins, la formule a conquis en France, est même scrutée à l'étranger, et devrait donc être prolongée à travers un nouveau mandat, dont on nous signale que la forme aura encore évolué. 


lundi 22 mai 2023

Deux événements au profit des blessés de guerre les 25 mai et 7 juin

Un mot pour signaler deux événements importants qui se dérouleront à Mérignac et Pessac, respectivement ces 25 mai et 7 juin. Ils concernent tous deux le support aux blessés de guerre et à leur famille. Les organisateurs ont besoin de votre soutien ! 

Concert de solidarité au profit des soldats blessés :

Le 25 mai 2023 à 20 h 00, un concert de solidarité sur invitation uniquement, aura lieu à l’Espace culturel du Pin Galant à Mérignac, au profit des soldats blessés. Ce concert caritatif est organisé conjointement par la zone de Défense et de sécurité Sud-Ouest et les Forces aériennes et en partenariat avec la ville de Mérignac.

Pour l’occasion la Musique des Forces aériennes et la Musique des parachutistes de Toulouse se produiront l’une après l’autre puis ensemble.

Cet événement s’inscrit dans la politique durable et résolue de soutien des blessés et de leur famille développée par le ministère des armées.

Les spectateurs pourront, s’ils le souhaitent, effectuer des dons qui seront reversés aux œuvres sociales.

Les dons récoltés permettent de progresser dans la prise en charge et l’accompagnement des soldats blessés en opération (notamment l’achat de prothèses extrêmement coûteuses afin qu’ils puissent reprendre un semblant de vie et se reconstruire tant physiquement que moralement, notamment par une pratique adaptée du sport) et de mieux assister les veuves et orphelins avec un accompagnement personnalisé ainsi que des aides financières.

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Mercredi 7 juin 2023 de 19h00 à 23h00:

Le groupe Implic'Action de la Gironde organise le mercredi 7 juin 2023 à partir de 19h une rencontre sur le thème des blessés des Armées. Cet événement se déroulera à la salle polyvalente SORTIE 13 à Pessac (33).

Au cours de cette soirée, Aziz Taouzari présentera son projet de raid en Mongolie qu'il organise au profit de blessés des Armées afin de les aider à se reconstruire, un projet magnifique pour lequel il recherche encore des soutiens.

D'autres interventions seront programmées autour de ce même thème de soutien aux blessés.

Cette soirée, placée sous le signe de l'entraide et de la camaraderie, se clôturera autour d'un verre afin de permettre de poursuivre les échanges.

Réservation ICI 


mercredi 12 avril 2023

6ème Congrès de l'AEGES du 7 au 9 juin 2023 à Bordeaux


L’Association pour les études sur la guerre et la stratégie (AEGES) organisera la 6ème édition de son congrès bisannuel les 7, 8 et 9 juin 2023 à Bordeaux. Cet événement se veut un espace de socialisation et de discussion scientifiques permettant de rassembler très largement la communauté des chercheur.e.s travaillant sur la guerre et la stratégie, quel que soit leur encrage disciplinaire.

Tous les détails disponibles sur le site de l'événement. 

 




mercredi 25 janvier 2023

[Replay] NextSpace, le symposium annuel de Way4Space à Bordeaux


Alors que la date du prochain symposium européen NextSpace de Way4Space a été révélée (ce sera donc les 5&6 octobre 2023), retour en vidéo sur une édition 2022 particulièrement réussie. Pour rappel, une partie du monde spatial s'était réunie à Bordeaux pour débattre d'une utilisation éthique et responsable de l'espace. Une vraie vision européenne. 


Vous êtes encore très très nombreux à venir consulter le programme (ICI) du symposium NextSpace consacré à une activité spatiale éthique et responsable, qui s'est déroulé à Bordeaux en octobre dernier. Sachez donc que l'intégralité des débats (discours, keynotes, tables rondes) est désormais disponible en vidéo sur la chaîne Youtube du think tank aquitain.


Visionner ci-dessous l'intégralité des débats de NextSpace 2022 :

 


mercredi 23 novembre 2022

17 milliards d'euros pour l'ESA, et une nouvelle promotion d'astronautes !

Evénement particulièrement attendu, la réunion de niveau ministériel de l'Agence spatiale européenne (ESA) a permis de valider un budget triennal de 16,9 milliards d'euros. En hausse. Mais encore, la nouvelle promotion d'astronautes européen a été révélée, avec en son sein, des Français !

Ci-dessus: la nouvelle promotion d'astronautes de l'ESA ! 


L’ESA se réunissait pour sa grand messe à Paris ces 22 et 23 octobre. A l'issue de cette ministérielle, l'agence a annoncé un budget de quasiment 17 milliards d’euros, soit une hausse de 17 % par rapport au dernier exercice.

A la fin, des congratulations, mais paradoxalement, l'Agence attentait bien d'avantage: 18,5 milliards. Son directeur Josef Aschbacher se félicite néanmoins de l'octroi de ce budget une nouvelle fois en hausse (après le net bon de 40% effectué en 2019), dans un contexte économique compliqué. 

Et comme souvent, ce sont les graphiques qui nous en disent le plus :


D'Ariane 6 à "Iris²", la constellation de connectivité souveraine voulue par l'UE, les principaux programmes sont financés comme prévu ou presque (Exomars, sanctionné par la guerre en Ukraine, passe de 2022 à 2028). 

L'un des prochains grands événements pour l'ESA sera par exemple la mise en orbite en 2024 du SpaceRider de Thales Alenia Space, le drone spatial européen (tout de même moins ambitieux et surtout moins secret que le X-37B américain). 

Nous aurons très vite l'occasion d'en reparler. 


S'agissant des financements par pays, l'Allemagne consolide sa "première place" chipée par surprise à la France en 2019 à Séville. Cela conforte un leadership qui se traduit directement au travers du principe de retour géographique (plus un Etat s'engage financièrement, plus il reçoit d'activité industrielle).
La France suit directement avec 3,2 milliards, devant l'Italie. Soulignons d'ailleurs l'effort assez phénoménal de cette dernière pour coller aux deux leaders, qui possèdent des économies autrement plus puissantes sur le papier.

Ce trio, avec plus de 3 milliards d'euros engagés pour chacun (3,5 pour l'Allemagne), en nette hausse, impose clairement le tempo. Alors, émulation… ou rivalité ? 

Dans l'ensemble, tous les Etats font donc un effort, preuve que les gouvernements ont bien saisi les enjeux du spatial. Il faut l'espérer.


Une pilote du "Pyrénées" nouvelle astronaute française !

Pas -encore- de programme de vol habité dans le budget de l'ESA… mais l'autre nouvelle, celle qui fera la Une des médias, c'est bien sûr la révélation de la promotion 2022 d'astronautes de l'agence européenne… 17 femmes et hommes avec, pour succéder à Thomas Pesquet, une française ! Deux en réalité puisque la "réserve" comporte également un Français. C'est bien la moindre des choses, puisque les français ont trusté environ le tiers des 22 000 candidatures reçus par l'ESA !

Il s'agit, enfin, d'une reconnaissance pour l'armée de l'Air et de l'Espace.

Notre nouvelle astronaute se nomme donc Sophie Adenot, 40 ans. Elle est diplômée d'Isae Supaero et du MIT, et a évolué au sein d'Airbus Helicopters. Mais Sophie Adenot est surtout lieutenant-colonel et une pilote d'hélicoptère chevronnée sur Caracal (3 000 heures de vol) au sein de l'escadron 1/67 "Pyrénées", basé à Cazaux. Elle a notamment servi deux fois en Afghanistan. 

Figure médiatique de nos armées, elle intègre la DGA en 2018 et devient la première femme pilote d'essai expérimental sur hélicoptères, toujours à Cazaux.

Une riche carrière donc, qui la verra atteindre le firmament: l'espace. Et la ligne de mire n'est plus seulement l'orbite, mais bien aussi la Lune. Elle comme Thomas Pesquet peuvent légitimement espérer faire partie de l'aventure Artemis. Sophie Adenot devra néanmoins passer par la longue phase d'apprentissage du métier. Rappelons que Thomas Pesquet, issu de la promotion 2009, avait dû attendre 2016 pour sa première mission à bord de l'ISS. 



Si le lieutenant-colonel Adenot fait bien partie de l'équipe titulaire de cette promotion de l'ESA (ils sont seulement 5), le corps de réserve comporte également un Français, et encore une fois de la DGA : il s'agit Arnaud Prost, ingénieur militaire et pilote au sein de DGA Essais en vol à Istres. Il est membre de l’équipe intégrée d’essais en vol du Rafale. Il est breveté pilote de chasse.



lundi 14 novembre 2022

Les Tribunes de la presse 2022 du 23 au 26 novembre à Bordeaux

 

Un message (oui ils se font un peu plus rares cet automne) pour signaler le retour d'un grand événement annuel bordelais, les Tribunes de la presse. Cette édition 2022 se déroule du 23 au 26 novembre, et sera consacrée à la "guerre des identités".

Comme chaque année, l'événement, qui en est déjà à sa 12ème édition, questionnera du mercredi 23 au samedi 26 novembre 2022 « La guerre des identités », lors de débats, d’ateliers, et de rencontres dans quatre lieux de la ville.

Comme d'habitude également, des personnalités de renoms, qui viendront partager leur analyse sur des sujets comme la guerre en Ukraine. Le programme est en ligne.  

Inscription gratuite mais obligatoire sur le site de l'événement (attention, les plénières sont rapidement complètes !) : www.tribunesdelapresse.org


lundi 26 septembre 2022

Nextspace 2022 - Une utilisation éthique et responsable de l'Espace est possible


Pour la seconde année consécutive, Way4Space organise un grand rendez-vous consacré aux problématiques qui animent un secteur spatial en plein bouleversement. 
Le Symposium européen NextSpace 2022 se déroulera ainsi à Bordeaux dans le cadre du prestigieux Institut culturel Bernard Magrez les 6 & 7 octobre. Il s'agit d'un événement gratuit, sur inscription.


Dans sa fonction « Think Tank », le Centre d’innovation spatial Way4Space organise annuellement un événement inspirant qui rassemble des responsables et experts français, européens et internationaux autour d’un thème d’intérêt pour son activité de recherche. En 2022, celui-ci cherchera à répondre à l’enjeu suivant :

« Vers une approche éthique et responsable des activités spatiales ».



Pour garantir la durabilité des activités spatiales, il est en effet indispensable de réfléchir à un développement « responsable et éthique » des fonctions à vocation spatiale. 

Pour cela, le symposium, qui se déroulera les 6 et 7 octobre prochains à l’Institut Magrez à Bordeaux, s’organisera en 4 séquences principales qui se donnent pour but de :
  1. Comprendre le milieu spatial pour en tirer parti de façon éthique et responsable;
  2. Définir la durabilité des activités spatiales, sur Terre et dans l’espace voisin;
  3. Imaginer un projet spatial global responsable et éthique;
  4. Présenter des démarches spatiales responsables et éthiques.
Les travaux démarreront le jeudi 6 octobre à 14h et se poursuivront dans la journée du 7 (9h-17h).


Pour venir écouter les débats (j'aurai moi-même le plaisir de vous y retrouver), et participer aux travaux, les inscriptions sont ouvertes et disponibles en suivant le lien ci-dessous: 



Programme et intervenants (cliquer pour agrandir) :









lundi 3 janvier 2022

Voeux stratégiques 2022 !

Commençons cette nouvelle année par les traditionnels vœux de réussite, que l'on souhaitera bien entendu à vous tous lectrices et lecteurs, mais aussi et surtout aux forces armées sur tous les terrains. 2022 s'annonce riche et sera, pour ce qui nous concerne en France, dans un premier temps rythmée par l'élection présidentielle.


La Présidentielle donc. A ce stade, en janvier 2022, les programmes défense des candidats déclarés s'alignent sur l'ambition d'un retour de la France en tant que grande puissance, tout en dénonçant le fameux "déclassement". Il est donc question de second porte-avions de nouvelle génération (une question aujourd'hui pas forcément tranchée), et bien sûr d'augmentation drastique des matériels comme des effectifs. Problème: tout cela fait fi du contexte non pas économique, mais bien sociétal, qui fait que les ressources humaines ne sont pas une variable si facilement ajustable. Au format actuel, même minimum, les armées peinent en effet toujours à maintenir le seuil de recrutement. Pour les candidats, garantir les objectifs budgétaires engagés en 2017 seraient déjà un bon début. 

Un recrutement qui justement nous amène à parler des OPEX, dont le volume va considérablement s'alléger (sauf nouvelle crise évidemment). Au Sahel, Barkhane, dont les heures sont comptées, a déjà commencé sa grande transformation, et ses effectifs auront fondu durant le premier semestre 2022. L'armée de Terre est la principale concernée dans cette "relâche" prévue pour durer encore l'année suivante, et pourra se concentrer sur son grand programme d'entraînement à la haute intensité.

Qui dit haute-intensité dit matériels modernes, et en nombre. La modernisation se poursuit donc, les blindés Griffon continuent d'affluer, et le très attendu Jaguar rejoindra ses premières unités opérationnelles au printemps. En revanche, on ne verra pas le drone Patroller avant, au mieux, la fin de l'année. 

Mais la "haute intensité" concerne tout le monde, sur tous les terrains (même immatériels, ou en orbite) s'inscrivant dans un contexte international incertain où les agissements russes et chinois sont particulièrement scrutés à la loupe, heure par heure, dès aujourd'hui (hier en fait). Après la baffe AUKUS, il faudra aussi réévaluer notre stratégie indopacifique, d'autant plus que la question calédonienne est désormais réglée. 
Cela tombe bien, la France vient de prendre la présidence du Conseil de l'UE et aura à charge de dicter quelques grandes idées censées contribuer à l'indépendance stratégique du continent.   

Après une année 2021 exceptionnelle, le Rafale aura encore de beaux défis à relever sur les marchés export. Nous regarderons surtout vers l'Indonésie et l'Inde (encore cet axe indopacifique). Tout récemment, la Serbie a évoqué un curieux intérêt pour le chasseur de Dassault. Une réponse probable à l'acquisition de l'appareil par les Croates. 

Dans le spatial enfin, Ariane 5 venant de célébrer sa "presque-fin" de carrière par l'un de ses plus beaux lancements, celui du télescope James Webb, 2022 marquera l'avènement d'Ariane 6. Le nouveau lanceur lourd européen sera tiré dans sa première première version… première version car il s'agit d'une fusée qui sera largement amenée à évoluer durant sa vie opérationnelle, intégrant diverses innovations comme les moteurs ou étages réutilisables. Objectif réduction des coûts !

Et dans le quasi-spatial, on attend avec hâte en ce début d'année le premier test d'un démonstrateur de planeur hypersonique français, le V-MAX. 


Tout cela est bien entendu non-exhaustif et nous prendrons plaisir à suivre l'actualité stratégique tout au long de cette nouvelle année. La priorité comme dans tous vœux de nouvelle année, est toutefois la santé, avec on l'espère la sortie de cette crise sanitaire débutée il y a 2 ans maintenant.


lundi 29 novembre 2021

Forum IA & Robotique à Bordeaux du 9 au 11 décembre

Nous arrivons bientôt au terme de ce véritable tunnel événementiel de l'automne 2021, avec la tenue à Bordeaux du 9 au 11 décembre du forum aquitain de l'IA et de la robotique. Un rendez-vous très riche et ouvert à tous !

NAIA.R se tiendra sur les quais de Bordeaux au H14. Il proposera sur plus de 5 000 m² des espaces de démonstrations, stands, rencontres professionnelles, ateliers, tables rondes et conférences autour de l'intelligence artificielle et la robotique. 

Plus de 3 000 personnes sont attendues pour découvrir les 60 exposants, assister aux démonstrations, ou aux 60 conférences dispensées par une centaine d'intervenants, sur des thèmes multiples comme l'éducation, l'agriculture, l'environnement, l'éthique, l'industrie, la recherche, la sécurité, la santé ou encore les services. 

>>> programme disponible ICI.

L'entrée est gratuite, sur inscription. Les deux premières journées sont réservées aux professionnels et étudiants. La troisième journée est ouverte à tous.

L’événement rassemblera les professionnels de ces filières, notamment représentés par le cluster Aquitaine Robotics ainsi que les partenaires de la RoboCup. A noter la présence d'un espace de "Job Dating". 

Initialement programmés pour la RoboCup 2021, de nombreux événements associés tels que les démonstrations de robotique agricole, les “RoboCup Experience” pour le grand public et les visites éducatives pour la jeunesse, prendront également une place majeure dans le programme de l’évènement.


vendredi 19 novembre 2021

[VIDEO] Qu'est ce que l'arms control ?


Nous saluons aujourd'hui le travail du groupe de recherche de l'Université de Bordeaux sur l'Arms Control. Après la tenue du dernier colloque ce 10 novembre, une vidéo à caractère pédagogique a été rendue publique. Ce petit documentaire d'une dizaine de minutes est à découvrir directement ci-dessous !


Un projet de l'université de Bordeaux.

L'arms control est de retour au cœur de l'actualité internationale, dans un contexte de tensions croissantes entre grandes puissances militaires et de déploiement de nouveaux systèmes d'armes (missiles hypersoniques, armes spatiales, etc.). Mais qu'est-ce que l'arms control ? Quelle est son histoire ? Quelles sont les raisons qui poussent les États à consentir à limiter la taille ou la nature de leur arsenal militaire ? Et quels sont les défis auxquels il est aujourd'hui confronté ?



mercredi 10 novembre 2021

Commémorations du 11 Novembre à Bordeaux


La célébration de l’Armistice de 1918 et l’hommage rendu à tous les morts pour la France, auront lieu le jeudi 11 novembre 2021 à 11h15, place du XI Novembre à Bordeaux.

Présidée par le général de corps aérien Laurent Lherbette, officier général de la zone de Défense et de sécurité sud-ouest (OGZDS-SO), délégué militaire départemental de la Gironde et commandant d’armes de la place de Bordeaux, cette célébration se déroulera en présence de madame Fabienne Buccio, préfète de la région Nouvelle Aquitaine, de la zone de Défense et de sécurité Sud-Ouest et de la Gironde. Ces hautes autorités seront accompagnées des autorités civiles et militaires locales et des délégations d’anciens combattants.

A l’issue de la remise de décorations, des lycéens, des étudiants de l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM) et une délégation de l’établissement pour l’insertion dans l’emploi (EPIDE) procéderont à la lecture d’ordres du jour.

Après la lecture du message des associations de combattants et victimes de guerre et du message de madame la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, les noms des militaires « morts pour la France » au cours de l’année écoulée seront énoncés.

Enfin, les autorités effectueront un dépôt de gerbes et procèderont au ravivage de la flamme.

La Musique des forces aériennes de Bordeaux contribuera à la solennité de cette commémoration nationale.


vendredi 4 juin 2021

Robotics Valley, Naval Campus... quels projets stratégiques pour la Région ?


Les élections Régionales approchent et seront l'occasion de lancer quelques nouvelles politiques d'envergure sur le territoire aquitain. Dans cette idée, deux filières en particulier attirent notre attention: la maintenance navale… et la robotique. 

Ci-dessus: une application du célèbre Colossus de Shark Robotics - photo Pompiers de Marseille


Sur les questions économiques et industrielles, les six principaux candidats aux Elections Régionales ont participé cette semaine à deux débats (liens vidéos ci-dessous). L'occasion d'évoquer leur plan pour la relance post-covid, la mobilité et son débat sur la LGV Bordeaux-Toulouse, l'écologie, la formation professionnelle ou encore, pour l'aide aux entreprises, les mécanismes de financement régionaux.

Comme on ne peut pas tout résumer ici, et que la politique n'est pas le sujet de ce blog, je vous invite donc à visionner ces deux débats qui concentrent une bonne partie des problématiques économiques.

Débat du 1er juin chez 20 Minutes:



Débat du 3 juin chez La Tribune:

Au global, il est assez naturellement question des filières fortes classiques en Nouvelle Aquitaine: le tourisme, l'agriculture… la santé reviennent souvent, l'environnement aussi bien sûr avec notamment du côté des écologistes l'implantation d'éoliennes offshore flottantes au large de la côte Atlantique. Chaque camp, évidemment, joue sur ses idéaux.

Mais sur le plan de la "tech" et de l'industrie, les discours sont finalement assez peu développés, et à ce stade ne concernent pas la question des industries souveraines de défense, aéronautique (dommage car l'aéro-bashing touche la Région et est ici source d'un vrai débat) ou spatiale. C'est pourquoi sur ce blog, et pour ce qui nous intéresse, nous allons nous concentrer sur deux projets qui sont apparus plus clairement.  


Faire de la Nouvelle Aquitaine l'étendard de la robotique

Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée en poste au ministère des Armées, et donc également candidate (MODEM) de la majorité présidentielle aux Régionales, place la robotique comme une absolue priorité de rang stratégique, car sociétale. L'idée est de créer en Nouvelle-Aquitaine la filière de référence en robotique. Au sens large: mécanique, matériaux, impression additive, électronique, mécatronique, photonique, capteur, cybersécurité, IA… 

Comme l'aéronautique ou le spatial, la robotique est de ces filières qui permettent une infinité d'applications duales, avec des retombées financières et sur l'emploi. Elle intéresse autant les militaires que les chirurgiens, les agriculteurs que les pompiers… même les entreprises du New Space. 
Elle pourra à l'avenir combler les manques dans les services à la personne, notamment chez les super seniors. Dans l'agriculture, les robots sont déjà capables de mener des tâches complexes et précises comme le désherbage, bientôt de lutter contre le gel la nuit. Ils y réduiront aussi la pénibilité. Pénibilité qui est à l'origine même aujourd'hui d'un déficit sans précédent des recrutements chez les producteurs, y compris en saison.

On parle en réalité ici d'une grande entreprise de structuration qui s'appuierait tout d'abord sur les forces existantes. La ministre cite d'ailleurs ouvertement Shark Robotics à La Rochelle, mais d'autres champions sont déjà prêts à embarquer, y compris dans le monde du drone… qui lui d'ailleurs a souffert d'un large défaut de structuration de sa filière dans les années 2010.

Robotics Valley serait dans la filiation directe d'Aerospace Valley (qui a le statut de pôle de compétitivité), qui est elle fortement implantée en Nouvelle-Aquitaine, mais reste une création toulousaine. Robotics Valley aurait sa propre identité territoriale.  

Expérimentation dans l'armée de Terre avec la mule Barakuda de Shark Robotics

De plus, qui dit robotique dit avancées et mêmes ruptures dans la recherche, et en particulier l'Intelligence Artificielle. Robotics Valley associerait outre la R&D des entreprises, des labos de recherche, les Universités.



La principale critique contre ce projet vient de la candidate LFI Clémence Guetté (du moins, lors des débats), pour qui la mécanisation/robotisation est une menace pour les emplois. Geneviève Darrieussecq répond à cette inquiétude par l'argument - tout à fait classique - de la création d'emplois hautement qualifiés. Mais également par sa volonté de créer un lycée de la robotique, d'instaurer son enseignement dans tous les établissements, avec des filières de formation entre les BTS, les IUT, les écoles d’ingénieurs et la formation continue.

A  ce stade, logique électorale oblige, nul ne sait dans quelle mesure ce projet pourra aboutir, mais sur ce blog, nous sommes convaincus qu'il y a là, dans ce domaine précis, effectivement une fenêtre de tir stratégique pour la Région. La robotique est un secteur qui file droit vers le point de rupture technologique, dans la défense comme dans la société civile. La révolution est en cours et alors que d'autres pays européens ont lancé les grandes manœuvres de structuration (le géant allemand KMW vient de prendre 25% de l'estonien Milrem), la Nouvelle Aquitaine doit saisir sa chance et jouer les bonnes cartes dont elle a la chance de disposer aujourd'hui. 


Naval Campus, un projet dans les cartons depuis plusieurs années

La formation demeure problématique en NA, et ce malgré les efforts engagés depuis plusieurs mandats. En effet, même des filières très porteuses comme l'aérospatial sont confrontées à une tension sur le recrutement. Une situation que la crise du COVID va probablement faire empirer tant les parcours de formation ont été perturbés depuis un an. 

Toutefois, le Président de Région sortant, Alain Rousset (PS), compte surfer sur l'immense réussite que constitue Aerocampus Aquitaine pour réitérer dans un autre domaine que la maintenance aéronautique*: le naval. En l'occurrence, la maintenance navale. Acteurs publics et privés de l’industrie navale (c'est peu connu, mais la région concentre de superbes entreprises, y compris Naval Group dans le militaire) seront réunis autour d’un campus largement dédié à la formation professionnelle et à l'innovation, au service d'une filière d'excellence pour la nation. 

Ce campus naval n'est pas une idée nouvelle, le projet a même été validé l'hiver dernier. Alain Rousset en parle depuis longtemps, mais ce prochain mandat devrait marquer l'accélération du projet, au grand profit de la Charente Maritime, sur un axe Rochefort - La Rochelle. 


*citons également le projet de Ferrocampus à Saintes (horizon 2025), dédié aux métiers du ferroviaire, avec de belles perspectives en termes de nouvelles technologies.