lundi 30 octobre 2023

L'installation de Flying Whales en Gironde suspendue


Le projet d'installation de l'usine/base d'opérations de l'entreprise Flying Whales à Laruscade, en Gironde, est suspendu suite à l'avis (consultatif) donné par l'Autorité environnementale le 19 octobre. Les travaux devaient débuter cet hiver.

Ci-dessus: vue d'artiste de l'usine Flying Whales. 


Sur ce marché (ré)émergent des dirigeables de nouvelle génération, le Français Flying Whales fait figure de pionnier. 
Un projet qui a semble t-il convaincu puisque financeurs et autorités politiques avaient jusqu'à maintenant déroulé le tapis rouge à la PME, qui a accumulé près de 160 millions de fonds propres, des partenaires institutionnels (France, Aquitaine, Monaco, Québec) et industriels de prestige (Thalès, Safran, Air Liquide, et même un partenariat avec ArianeGroup...), ainsi qu'un montage public jugé très avantageux pour l'implantation de son usine de dirigeables à Laruscade, dans le nord de la Gironde.

Et c'est justement là que ça coince, puisque dans son avis du 19 octobre, l’Autorité environnementale recommande à la commune de Laruscade de trouver un autre site plutôt que de détruire 58 hectares d’habitats naturels:
« L’AE considère que le projet aura un impact très fort sur le patrimoine naturel régional et fait plusieurs recommandations notamment au vu des enjeux en présence et des atteintes fortes du projet à la biodiversité et aux zones humides, au nom de l’intérêt public majeur porté par le projet qui reste à démontrer. »

Sans entrer dans le détail (la liste est assez longue: artificialisation des sols, déforestation, impact sur la faune et la flore…), l'Autorité environnementale n'est absolument pas convaincue de l'intérêt du projet, et ne demande ni plus ni moins que sa relocalisation dans cet avis sans concession.

La direction de l'entreprise regrette que l'on bloque un projet de réindustrialisation, tout en faisant son méa culpa, arguant que le dossier aurait été rédigé trop vite. Elle promet de se représenter avec un dossier plus complet, où seront proposés divers aménagements en faveur de l'écosystème. 

Pour rappel, les futurs dirigeables LCA60T de Flying Whales, longs de 200m, seront capables de transporter jusqu’à 60 tonnes de marchandises, avec capacité de chargement et de déchargement en vol stationnaire. L'entreprise vise notamment l'exploitation forestière et le transport de charge en milieu difficile, tout en inscrivant sa démarche dans un engagement écoresponsable.
Toutefois, sur ce marché comme ailleurs (coucou les taxi volants !), tout reste à prouver. On sait par exemple que la capacité opérationnelle des dirigeables est naturellement limitée par la présence ou non de vents. 

Mais le véritable questionnement concerne les gigantesques besoins en infrastructures que demande chaque zone d'opérations (une zone de 75 hectares en l'espèce). Ajoutons à cela l'impact sur le trafic aérien civil. Six sites avaient d'ailleurs été identifiés en Aquitaine, sans pouvoir satisfaire à ces exigences, exception faite de Laruscade.
Flying Whales envisage de telles installations en Europe, au Canada, en Amérique du Sud (Guyane Française ?), et possiblement en Asie (la Chine fut un partenaire du projet au commencement). 

A Laruscade, le projet doit entrainer la création de 300 emplois. Les travaux de défrichage devaient débuter cet hiver, et le premier dirigeable effectuer son vol inaugural en 2025. On peut d'ores et déjà tabler sur 6 mois de retard, minimum, et cela seulement dans l'hypothèse où la situation se débloque à Laruscade. 


6 commentaires:

  1. Et oui, bien joué aux debilos qui pensaient que défoncer 54hectares d'espaces naturels allait se passer sans encombre. Comme s'il n'y avait pas déjà des zones déjà artificialisées ailleurs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore un ou une qui s''achete son cheich sur SHEIN et qui retourne dans son appartement parisien de fils/fille à papa/maman qui leur envoient des virements pour faire la révolution entre leurs vacancesàla neigeet celles àla mer au boutdu monde...
      https://toulouse.latribune.fr/decideurs/2023-10-22/a69-les-forces-de-l-ordre-ont-evacue-la-zad-981176.html

      Supprimer
  2. À un moment donné, il faut savoir ce que l'on veut...
    https://toulouse.latribune.fr/evenements/2023-10-16/industrie-aeronautique-rendez-vous-le-9-novembre-pour-les-dix-ans-de-l-aeroforum-980279.html

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Car l'argent public ne doit pas être dilapidé...
      https://toulouse.latribune.fr/economie/developpement-economique/2023-10-26/l-occitanie-s-attend-a-accueillir-de-nouveaux-territoires-d-industrie-981644.html

      Supprimer
  3. L'écologie politique est une arme contre nos intérêts, avec des appuis haut placés.
    https://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2024/03/12/la-cour-des-comptes-appelle-les-armees-francaises-appelees-a-24476.html

    RépondreSupprimer
  4. Les médias publics ont tendance à encourager nos concurrents et à dénigrer nos efforts.
    Un exemple parmi d'autres:
    https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/enquete-flying-whales-90-millions-d-euros-d-argent-public-investis-et-toujours-aucun-prototype-de-dirigeable_6521282.html

    RépondreSupprimer