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mercredi 3 juillet 2024

John Cockerill Defense a racheté Arquus

Le rachat d'Arquus à Volvo Group par le Belge John Cockerill a été annoncé ce 2 juillet. Le montant de la transaction serait de 300 millions d'euros. Cette consolidation de l'industrie du terrestre franco-belge est gage de solidité sur un marché où la concurrence des émergents grossit de jour en jour. 

Ci-dessus: Emmanuel Levacher (Arquus) et Thierry Renaudin (John Cockerill Defense) devant le MAV'RX, nouveau véhicule d'Arquus, équipé d'une tourelle Cockerill CPWS - JCD.


Annoncée depuis janvier dernier, la conclusion de l’opération intervient alors que la France et la Belgique ont récemment signé un Memorandum d’Entente visant à soutenir et encadrer cette alliance, les deux Etats entrant chacun à hauteur de 10% au capital de John Cockerill Defense (JCD).

Le communiqué publié par JCD ce mardi 2 juillet 2024 nous indique qu'"Au-delà des véhicules Arquus© et des systèmes d’armes Cockerill© qui font chacun référence sur leurs marchés respectifs, John Cockerill Defense proposera également des offres combinées de véhicules équipés de tourelles de chars légers permettant de mieux servir les forces terrestres dans le monde." 

Le nouvel ensemble vise un chiffre d’affaires annuel de 1 milliard d’euros en 2026 (et le double en 2030), avec une présence mondiale et des bases opérationnelles majeures en Belgique, en France, en Italie, en Inde et en Arabie Saoudite.

A date, rien ne change, pas même au sein des effectifs de cadres. On sait bien cependant que dans les cas similaires, la rationalisation des catalogues ou des ressources humaines n'est annoncée qu'après la première ou seconde année suivant l'acquisition. Il faudra donc surveiller tout cela. 

Sur le marché domestique, une des priorités du groupe devrait être le programme VBAE (véhicule blindé d'aide à l'engagement).  


mercredi 26 juin 2024

Le blindé Jaguar est arrivé chez les marsouins du 1er RIMa d'Angoulême

 
Le 1er Régiment d'infanterie de marine a reçu jeudi 20 juin à Angoulême le premier de ses nouveaux engins blindés: le Jaguar. Ce 6x6 ultramoderne doté d'un canon de 40mm et de missiles antichars remplacera chez les "marsouins" les vénérables AMX-10RC. 

Images: 1er RIMa / armée de Terre


Des traditions vieilles de plusieurs siècles, sur plusieurs continents… et l'ouverture vers l'avenir. Basé à Angoulême depuis les années 1980, le plus vieux régiment des Troupes de Marine, le 1er RiMa, est une des unités phares de la projection des armées françaises. Il est l'un des deux régiments blindés de la 9ème Brigade d'Infanterie de Marine (Poitiers) et a été de toutes les OPEX. Sa vocation opérationnelle est tournée vers la projection d’urgence et l’engagement outre-mer.

Le 1er RIMA dispose d'un parc de 18 "chars légers" AMX-10RCR, ainsi que 55* blindés dont les nouveaux Griffon (arrivés depuis le 15 mars pour remplacer les VAB) et surtout les 4x4 VBL spécialisés dans la reconnaissance (eux ne seront remplacés qu'à partir de 2030, avec le programme VBAE). 

L'arrivée de l'ERBC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) Jaguar devrait permettre progressivement de retirer les AMX et de probablement les céder à l'Ukraine. Ce puissant 6x6 dispose d'un canon à tir rapide 40 CTC de calibre 40 mm (jusqu'à 200 coups par minute), de quatre missiles MMP Akeron, et d'une mitrailleuse téléopéré de 7.62 mm. Le véhicule est parfaitement intégré dans la bulle numérique Scorpion et son équipage est de trois membres. 

La France a commandé 300 Jaguar à Nexter et Arquus. 60 avait été livrés fin 2023. 120 l'auront été en 2025, dont 33 en 2024. Le Jaguar équipe également le Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers. 


lundi 17 juin 2024

#Eurosatory2024 - Arquus dévoile son premier robot, le DRAILER


Eurosatory 2024 ouvrait ses portes ce matin. L'occasion pour l'industrie mondiale de l'armement terrestre et aéroterrestre de montrer sur le plus grand des salons leurs dernières nouveautés. Ici, nous choisissons de commencer avec Arquus et son premier robot armé, le "DRAILER". 

Images: Arquus


Le concept de remorque autonome destinée au véhicule 4x4 Scarabée était visible sur les maquettes depuis plusieurs années, mais alors qu'on sait désormais que le superbe blindé d'Arquus restera très probablement à l'état de démonstrateur, et donc non candidat au programme VBAE de l'armée de Terre (véhiucle blindé d'aide à l'engagement) que l'on attend pour 2030, revoilà au moins… la remorque !

Arquus, dont la fusion avec John Cockerill Defence devrait être effective dans les prochaines semaines (en réalité un rachat par le Belge à Volvo Group, maison mère d'Arquus), performe avant tout dans le secteur des engins de transport ou de logistique -comme le prouve le récent marché des camions citerne de l'armée remporté en France- mais dans le même temps, elle ne cesse de prouver qu'elle sait innover dans le domaine des missions de combat. Et en matière de combat futur, quoi de plus exploratoire que la robotique terrestre ?

Les drones terrestres (ou UGV: unmanned ground vehicules), chenillés ou à roues 4x4, 6x6, 8x8... sont à l'essai depuis plusieurs années, y compris sur le champ de bataille, qu'il soit syrien ou ukrainien, sans pour autant avoir vraiment convaincus jusqu'à maintenant. Comment faut-il les employer ? La doctrine ultra dominante semble bien être celle de l'éloignement de l'homme du risque, ou autrement dit, l'envoi de ces machines en avant des hommes, pour de la reconnaissance et du "dérisquage", comme va nous le montrer la vidéo promotionnelle ci-dessous. C'est également ce que l'on a pu voir sur le front ukrainien, où les UGV se font décimer depuis le ciel par les redoutés drones suicides "FPV".

En France, on avait vu Nexter (aujourd'hui KNDS) s'afficher avec le robot chenillé Themis de l'estonien Milrem, ou encore Shark Robotics proposer sa mule 4x4 Barracuda. Citons aussi Unac ou Safran qui développent des modèles à roues, et collaborent même ensemble.

Et voici donc Arquus :


DRAILER, que l'on découvre dès le début de la vidéo de présentation comme étant remorquée par un blindé 4x4, est avant tout un drone. 

En effet, pouvant effectuer les tâches de mule (emport d'équipements du fantassin visibles sur les images) et de plateforme d'appui feu grâce à son tourelleau téléopéré HORNET de calibre 12.7 (un produit phare de la maison, que l'on retrouve sur d'autre robots et véhicules sur le salon), DRAILER est un véhicule assez massif de 1,6 tonne qui est piloté à distance par un opérateur doté d'une console de commandes. La vidéo insiste bien sur le rôle du robot: prendre le risque à la place de l'homme, avec, fait marquant, c'est à la fin l'homme présent physiquement sur le front, et seulement lui, qui appuie sur le bouton au moment d'ouvrir le feu. 

S'agissant des missions, sur le papier, DRAILER peut tout faire ou presque: soutien à l'infanterie, déminage, guerre électronique, lutte anti-drone Armement et fonction de mule comprises, il peut emporter 700 kilos.

Le véhicule démontre sur les images une assez nette capacité de mobilité, ce qui le rend a priori un peu plus punchy que les nombreux UGV vus depuis une dizaine d'années. Sa motorisation est électrique, et même probablement hybride (je n'ai pas la confirmation à cette heure) comme bien des modèles d'UGV en Occident, ce qui lui permet d'atteindre les 20 km/h avec 200 km d'autonomie. Attaché à un véhicule, en mode remorque, il supporte une vitesse jusqu'à 90 km/h.
 

Il faudra voir attentivement où va ce programme, voir ce que la France ou un autre pays décidera d'en faire, car pour le moment, l'intégration de plateformes armées semble poser des problèmes juridiques ou éthiques. Des faux problèmes en fait... mais l'on sait combien de temps nous a fait perdre l'absence de choix doctrinal, puis politique, de l'usage d'abord, et de l'armement des drones aériens ensuite. 


mercredi 17 janvier 2024

John Cockerril Defence va bien racheter Arquus pour environ 300 millions d'euros


L'industriel belge John Cockerill Defence va procéder au rachat du Français Arquus, spécialiste du terrestre léger. Arquus, ex-Renault Trucks Défense, était jusqu'à maintenant dans le portefeuille du Suédois Volvo. Ce rachat est une preuve supplémentaire du mouvement de consolidation qui attend le domaine industriel européen du terrestre de défense. 

Ci-dessus: ici le VAB MK3 d'Arquus armé d'une tourelle CSE 90 de John Cockerill - Arquus


Largement pressentie depuis plusieurs mois, l'annonce de l'entrée en négociations exclusives du wallon John Cockerril Defence avec Volvo Group pour le rachat d'Arquus est tombée ce lundi 15 janvier. L'affaire devrait se régler assez rapidement, vers le 3ème trimestre 2024, pour un montant d'environ 300 millions d'euros, sous condition de validation par les autorités politiques. Volvo avait la volonté de se séparer du groupe français depuis plusieurs années déjà.  

Pour la très francophile entreprise belge, dont une grande partie de l'activité se situe dans l'hexagone (elle est aussi propriété d'un Français), il s'agit là d'une opération somme toute logique, car en acquérant un partenaire (parfois), mais aussi et surtout un concurrent (souvent), elle ambitionne de fonder un géant du blindé léger capable d'atteindre le milliard d'euros annuel de chiffres d'affaires "dès 2026".  

Concernant un éventuel plan social, JCD se veut très rassurante, elle qui emploie toutefois quatre fois plus de personnes que sa cible (6000, contre 1500). En cas de restructuration toutefois, il est peu probable qu'un site de production d'Arquus comme Limoges soit menacé, mais on pourra admettre des doutes quant à l'avenir d'autres sites français comme celui de Saint-Nazaire.

Sur le plan purement industriel et commercial, cette consolidation, vantée comme telle dans la communication de JCD, va permettre de structurer le cœur d'activité du groupe autour de l'axe franco-belge, qui s'incarne d'ores et déjà dans le programme CAMO et VBAE. Arquus comme John Cockerill viennent d'ailleurs tout juste de s'engager dans ce dernier.
L'autre marché visé par cette stratégie se trouve pour les blindés légers -ou leur(s) tourelle(s)- dans les nombreux pays émergents qui ont une quantité importante de matériels russes à remplacer à relativement court terme. 



Plus généralement, dans le terrestre de défense, les années qui viennent pourraient voir l'Allemagne, bien consciente de la montée en gamme et de l'arrivée sur le marché de challengers issus des pays émergents (Corée, Turquie), réaliser une véritable campagne d'étouffement de la concurrence européenne en matière de blindés lourds, réduisant les Français ou encore Italiens au rôle de partenaire mineur, devenant par exemple les équipementiers d'un programme MGCS/"Leopard 3" sous domination germanique. 
Dans ce contexte, la constitution d'un pôle franco-belge solide dans les systèmes légers constitue une nouvelle rassurante. 



vendredi 8 décembre 2023

Arquus, Nexter et John Cockerill s'engagent sur le programme VBAE !


Le groupement momentané d’entreprises (GME) entre Arquus, Nexter-KNDS, et l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR) a signé le contrat de préconception du VBAE (Véhicule Blindé d’Aide à l’Engagement). Ce programme de succession au VBL associe la France et la Belgique.

Ci-dessus: le démonstrateur Scarabee d'Arquus, ne sera pas l'heureux élu, mais ses développements contribueront au programme VBAE - crédits Arquus.


Nous l'évoquions sur le blog il y a peine une semaine, le VBAE, successeur du VBL, sera le prochain grand programme terrestre à être lancé. Nous y venons donc.

Emmanuel Levacher, Président d’Arquus, Joachim Sucker, directeur de l’OCCAR, et Alexandre Dupuy, directeur des affaires publiques, de la communication et du commerce France de KNDS, ont signé le 6 décembre à Montrouge le contrat de préconception du futur Véhicule Blindé d'Aide à l'Engagement. 


La mise en place et la conduite du programme ont été confiées à l’OCCAR, agence d’acquisition intergouvernementale européenne chargée de la gestion de contrat de défense en coopération. "Cette signature marque la première étape permettant de converger sur les exigences opérationnelles et l’architecture de ce futur véhicule blindé dont le développement et la production sont attendus par les armées de Terre française et belge à l’horizon 2030", nous apprend le communiqué diffusé par Arquus, qui prend donc la direction de ce programme. 

"Le VBAE sera un système polyvalent adapté à un spectre de missions très varié. Un accent fort sera mis sur les performances essentielles de mobilité, de furtivité, de protection et de la fonction feu. Il alliera compacité et capacité d’emport optimisée".

Image conceptuelle de l'aérolargage d'un Scarabée - Arquus

Le programme, qu'on annonce européen depuis plusieurs années (c'était l'annonce de la ministre Parly en 2021)  réunira la France et la Belgique, qui renforcent ainsi encore leurs liens dans le terrestre, sur les plans opérationnels comme industriels. L’exécution du projet sera assurée par le GME constitué du mandataire Arquus et de son co-traitant Nexter qui sous-traitera certaines de ses activités à l’entreprise belge John Cockerill Défense (JCD).

Coupons court aux spéculations: nous savons, de la bouche des dirigeants de groupe, que le VBAE sera un nouveau véhicule, et non pas quelque chose que nous avons déjà vu, comme le Scarabée chez Arquus, ou l'i-X chez Cokerill. Les innovations touchant à ces véhicules (hybridité, compacité) seront toutefois prises en compte dans le développement du VBAE. 
Rappelons aussi que cette seconde entreprise tenterait actuellement d'acquérir la première. Un léger détail qui pourrait contribuer à revoir -et simplifier ?- toute l'architecture du programme ! 

A noter que le programme VBAE se veut inscrit en cohérence avec le projet FAMOUS soutenu par le fonds européen de défense (FED) financé par la commission européenne. FAMOUS (Future Highly Mobile Augmented ArMOUred Systems) couvre le développement de briques technologiques innovantes communes aux futurs véhicules blindés européens. Arquus, Nexter et JCD sont des partenaires majeurs de FAMOUS.

Cette phase de préconception représente un marché de 15 millions d'euros, et s'étalera sur deux ans. Le VBAE est attendu dans les forces en 2030. 

Concept "i-X" de John Cokerill, dévoilé lors du salon Eurosatory 2022 - crédits JCD.

vendredi 21 juillet 2023

Ex-"PLFS", le Grizzly atterrit à Tarbes !


Le Grizzly a fait sa première apparition sur les Champs Elysées lors du défilé du 14 juillet 2023. Ce véhicule que l'on appelait autrefois "Poids Lourd des forces spéciales" a désormais rejoint le 1er Régiment de Hussards Parachutistes à Tarbes. 

Illustrations: photos des répétitions du 14 juillet, fournies par l'industriel.


A la fin du moins de juin, le 1er Régiment de Hussards Parachutistes (RHP) a reçu les premiers exemplaires de son véhicule de reconnaissance et d’avant-garde aéroportée, désormais nommé dans les armées françaises "Grizzly".  Quelques semaines plus tard, trois exemplaires défilaient déjà à Paris pour le 14 juillet.

Cette dotation s'inscrit dans le cadre de la transformation de l’armée de Terre et d’une différenciation équilibrée de ses grandes unités. La 11e Brigade Parachutiste se verra donc dotée d’un nouveau parc de véhicules d'ici à 2030. Au sein du 1er Régiment de Hussards Parachutistes, le Grizzly remplira des missions de reconnaissance et d'avant-garde aéroportée aux côtés des VBL, déjà produits à l'époque par le même fabricant, Arquus.

Le régiment attend une vingtaine d'exemplaires du Grizzly, sur une quarantaine au total pour la brigade para.


Maintenant, petit retour en arrière: en 2016 (pas si petit le retour finalement), la DGA notifiait à Arquus (Renault Trucks Defence à l'époque) des marchés pour doter les régiments de forces spéciales d'un véhicule de patrouille lourd, le "PLFS", et d'un léger, le "VLFS".

Le programme du poids lourd, successeur du vénérable VLRA, va cependant connaître des difficultés, en partie dues à un jeu en triangle DGA-industriel-COS qui n'a pas été des plus efficient. Finalement, les forces spéciales recevront bien une partie de leurs PLFS cette année, mais à un "standard 2". 

Le Grizzly, "VLFS de première génération" dont la production avait commencé à Limoges (il s'agit d'une évolution spéciale du Sabre, lui même une version du Sherpa Light d'Arquus), atterrit donc finalement en 2023 chez les parachutistes, qui profiteront des capacités étendues de cette bête de 11 tonnes pour leurs missions de reconnaissance et d'avant-garde aéroportée. Le véhicule, avec son moteur de 265 chevaux et sa vitesse maximum de 110 km/h, est en effet conçu pour la grande mobilité en terrain accidenté (rivières comprises).
Aérotransportable par C-130 ou A400M, il est naturellement aussi équipé pour l'intervention, avec quatre postes de tir, dont un pour une arme lourde (mitrailleuse de calibre 50 ou lance-grenade de 40mm). 

Il faudra également, prochainement, parler du véhicule blindé multirôle Serval, très présent dans la LPM, et qui sera notamment la colonne vertébrale des forces françaises de souveraineté (= Outre-Mer). 


lundi 20 juin 2022

Arquus multiplie les annonces durant le salon Eurosatory

La semaine du 13 au 17 juin a vu se dérouler l'édition 2022 du plus grand salon de l'armement, Eurosatory. Un salon très riche en nouveautés, qu'il prendra plusieurs semaines pour digérer. Mais en ce qui nous concerne, concentrons nous d'abord ici sur le Français Arquus et ses multiples innovations présentées.

Images: Arquus


On commence bien sûr par le toujours très remarqué 4x4 Scarabée dont la dernière évolution était exposée sur le stand du constructeur. Une version qui a perdu ses portes coulissantes au profit de portières plus classiques (il y a une logique derrière ce choix). Un version qui était surtout présentée comme "anti-tank", car équipée d'un missile MMP de MBDA, récemment renommé "Akeron MP". Le missile est monté sur le tourelleau télé-opéré maison de Arquus, le TTO "Hornet".


A propos du Scarabée, on attend toujours le début de commencement d'un signal positif de la part des autorités françaises, qui ne se sont à ma connaissance jamais exprimées sur ce véhicule prometteur.

Continuons avec la signature le 13 juin, dès l'ouverture du salon, d'un accord entre Arquus et Michelin qui concerne la Recherche & Développement sur plusieurs sujets: la mobilité adaptive (solutions anti crevaison, systèmes de variation de gonflage), la maintenance prédictive, ou bien entendu les rudes conditions dans lesquelles sont mis à l'épreuves les pneus en zone de guerre.

Un accord a également été signé avec l’Institut Saint-Louis concernant la recherche sur des innovations comme l’électromobilité, la protection, la robotisation. 

Mais encore, Arquus, Thales et l’entreprise espagnole NTGS ont lancé à Eurosatory le Sherpa A2M, une solution de mortier rétractable automatiquement intégrée sur une base de Sherpa Light et équipée d’un tube rayé de 120mm de Thales.

L’A2M vise à offrir des capacités de soutien organique de l’infanterie, des solutions de contre-batterie, de forces spéciales ou de harcèlement, à une portée de 8-13km et avec une capacité à déployer très rapidement son système, à tirer avec une précision très élevée et à replier son système avant la détection ou la riposte adverse.


A noter qu'il s’agit d’une solution adaptable aux parcs de Sherpa déjà existants.

Toujours à propos du Sherpa Light, mais dans une coopération avec le Suédois Saab cette fois, Arquus a fait équiper son véhicule blindé de systèmes NRBC. Un standard d'ailleurs toujours recherché par la clientèle, notamment dans le contexte de haute intensité…


On passe sur le VAB MK3 avec la solution ARASTELLE, concept innovant d’alimentation filaire pour microdrones, intégré par Arquus sur son VAB.


Le drone peut ainsi voler aussi longtemps que souhaité jusqu’à une altitude de 100m, renforçant la capacité de surveillance et d’observation de jour comme de nuit. Cette solution offre des performances supérieures à celles d'un mât, pour un encombrement bien moindre tout en offrant des options tactiques supplémentaires pour les drones mis en œuvre.



Mais encore, sur le sujet du MCO, Arquus lance sa nouvelle valise diagnostic, ARQUUS DIAG. Cette nouvelle solution vient répondre à des enjeux de rapidité et de précision lors des entretiens préventifs ou curatifs. Elle permet d’améliorer de plus de 30% la localisation de la défaillance. Entièrement dédiée à une utilisation militaire en atelier ou au plus près des opérations, cette solution intègre une SSI militaire et ne nécessite pas de connexion internet à l’emploi.


Enfin, on en termine avec cette série d'annonces par la présentation conjointe Arquus/Nexter/Thales d'un blindé Griffon EPC équipé de batteries lithium-ion. Il s’agit selon les partenaires d’un grand pas en avant vers le Griffon hybride, pensé pour répondre aux défis d’optimisation énergétique des armées et actuellement en cours de développement. 

Les données publiées laissent entendre une large amélioration des performances grâce à la technologie lithium-ion, comparativement aux batteries acide/plomb.

Cette présentation suit une étude de dérisquage conduite sur l’intégration des batteries. 


mercredi 18 mai 2022

800 000 euros pour la nouvelle plateforme logistique d'Arquus à Limoges

Le site Arquus de Limoges a reçu une subvention d'un montant de 800 000 euros de la part de l'Etat. Cette somme sera consacrée à la nouvelle plateforme logistique du groupe. 

Illustrations: vues d'artiste fournies par Arquus.


Le 11 mai, Madame Fabienne Buccio, préfète de région Nouvelle-Aquitaine, a remis à l'industriel spécialiste du terrestre de défense Arquus, une subvention exceptionnelle de 800 000 euros au titre du soutien à l'investissement industriel dans les territoires.

La subvention viendra contribuer à la construction de la nouvelle plateforme logistique d'Arquus à Limoges, que le groupe annonce comme future pierre d'angle du Centre d'Excellence de la Production de Véhicules Neufs. 


Pour Arquus, le projet s'inscrit dans le cadre de la réorganisation et de la modernisation du site de Limoges, où l'industriel de défense emploie 350 salariés.

Les travaux du nouveau bâtiment ont débuté fin 2021, pour une inauguration prévue en 2023.

Outre la production de véhicules, le site prend en charge au sein du "GME EMBR" la constitution des kits de mobilité des Griffon et Jaguar de l'armée de Terre, derniers nés de l'industrie terrestre tricolore.

Enfin, sur cette question de la mobilité, hybride en particulier, Arquus planche également sur des démonstrateurs: VAB Electer, Scarabee, Griffon hybride (objectif 2025 pour ce dernier)…
En fait, c'est toute la gamme de véhicules militaires qui fait l'objets de travaux sur l'hybridité au sein du groupe, des véhicules de reconnaissance au char de bataille. 


mercredi 30 mars 2022

A Limoges, Arquus sélectionné par Nexter pour fournir la mobilité du Caesar Mk2

Un mois après l'annonce par Jean Castex de la notification du contrat Caesar Mk2, Arquus a été sélectionné par Nexter pour fournir la nouvelle base roulante du futur canon d'artillerie de l'armée de Terre.

Images: porteur du Caesar à Limoges - Arquus


Déjà concepteur de la base mobilité du Caesar de génération actuelle de l’armée française, Arquus va  poursuivre ce partenariat visant à fournir les capacités de mobilité de nouvelle génération des unités d’artillerie de l’armée de Terre.

Reconnu comme mobile et "rustique", et facile à entretenir, le Caesar de première génération est en effet basé sur un châssis Sherpa Medium conçu et produit par Arquus. Or, le 19 février dernier à Roanne chez Nexter, Jean Castex et Florence Parly ont annoncé une nouvelle vague de commandes, comprenant notamment33 canons canons Caesar de nouvelle génération. De plus, en 2030, c'est l'ensemble des canons CAESAR qui aura été passé à ce nouveau standard Mark II.

Aussi sur le blog: De nouveaux canons CAESAR pour l'armée de Terre


Sélectionné par Nexter, Arquus va donc concevoir et produire intégralement en France (ici à Limoges, sur les images) le porteur du Caesar Mk2. II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel. Cette évolution apportera une mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire (il faut bien sûr supposer que les retex ukrainiens sur l'artillerie sont et seront très précisément étudiés). 

Le renforcement des capacités du porteur passe aussi par une augmentation de la charge utile, permettant un emport supérieur en munitions et une protection renforcée.


mercredi 23 février 2022

De nouveaux canons CAESAR pour l'armée de Terre


Jean Castex et Florence Parly se déplaçaient samedi 19 février à Roanne chez Nexter, où ils ont annoncé une nouvelle vague de commandes. Plus précisément, il s'agit de tranches de 302 Griffon, 54 Griffon "MEPAC", 88 Jaguar… et donc 33 canons CAESAR de nouvelle génération. En 2030, c'est l'ensemble des canons CAESAR qui aura été passé à ce nouveau standard Mark II. 

Ci-dessus: vue d'artiste du Caesar 6x6 NG chez Nexter.


A Roanne dans la Loire, le Premier ministre et la ministre des Armées ont visité les chaînes d'assemblage de Nexter, notamment celle du Jaguar, et surtout annoncé une nouvelle tranche de commandes pour le programme Scorpion. 

Plus exactement, il s'agit, pour 1,2 milliard d'euros, de la commande de 302 blindés Griffon, 88 Jaguar, et 54 véhicules Griffon en version mortier embarqué pour l’appui au contact (MEPAC). 
C'est également, pour environ 600 millions d'euros,  la notification du contrat de développement et de réalisation d’une version améliorée du camion d’artillerie de 155mm Caesar par la Direction générale de l’Armement à Nexter Systems.

Ce contrat prévoit l’acquisition de 33 canons Caesar nouvelle génération (Caesar NG ou Mark II) et la modernisation ou le remplacement des 76 canons Caesar actuellement en service, ce qui portera le total à 109 Caesar NG en 2030. 
Il n'est pas exclu que la prochaine LPM augmente le format de l'artillerie française avant 2030, mais nous n'en sommes pas là. 

En service dans l’armée de Terre depuis 2008, le Caesar s'est notamment illustré en Irak dernièrement lors des reconquêtes de l'armée irakienne (soutien assuré par les Français) face au groupe Daesh.

On attendait de savoir si le MINARM ferait le choix du standard 8X8 du Caesar, autrement plus blindé, mais l'on reste finalement sur du 6x6, qui est lui aérotransportable (par C-130 ou A400M).

Toutefois, le Caesar 6X6 présente bien sûr des évolutions avec cette version "NG": une meilleure motricité grâce à un nouveau châssis, une boite automatique et un moteur de 460 CV; une meilleure protection balistique, étant équipé d’une cabine blindée améliorée; ainsi qu'une amélioration de ses instruments de visée. 

La charge de travail est principalement répartie entre Nexter, Arquus, et Safran. 300 emplois seront crées dans plusieurs régions dont l'Aquitaine (Limoges). 


Infographies Jaguar et Griffon (DGA):



vendredi 18 février 2022

Une semaine charnière


Un post un peu inhabituel de rattrapage de l'actualité ce vendredi, à la fin d'une semaine encore une fois éprouvante sur le plan diplomatico-stratégique. C'est notamment la présence française au Mali qui vit son crépuscule.  


Ukraine

Commençons par l'Ukraine où tout à peu près été annoncé pour cette semaine, à commencer par la guerre. Les anglo-saxons parlent d'invasion russe imminente, les Russes de retrait sans néanmoins se retirer. Les Européens jouent la carte de l'apaisement, dans un camp occidental qui a au moins le mérite de faire front commun.

Les experts les plus sérieux préfèrent encore parler d'un bras de fer mais à ce stade, vendredi 18 février, les nouvelles ne sont pas franchement rassurantes, et les acteurs semblent toujours lancés dans une dangereuse surenchère. 

Mali

Car c'est bien sûr, après l'Ukraine, l'autre grand sujet qui nous intéresse: la situation sécuritaire au Sahel.

L'armée française au Mali, c'est donc terminé. Takuba avec (annonce effectuée en plein somme UE-Afrique)La raison pour laquelle nous ne étendrons pas d'avantage sur cette question est que ce retrait est en vérité "prophétisé" depuis deux ans (y compris sur ce blog), la situation politique malienne ne garantissant plus le niveau de confiance et de coopération nécessaire au maintien de Barkhane sur place. La pandémie, ou encore la chute de Kaboul, ont de surcroit fini de convaincre les opinions publiques comme les décideurs politiques, que la page de l'interventionnisme occidental avait été tournée.

De toute manière, 9 ans de présence, c'est déjà trop. Il était déjà planifié que Barkhane évoluerait vers une empreinte plus légère, et les annonces de cette semaine nous ramènent à l'époque pré-Serval. Est bien malin celui qui pourra prédire l'avenir des OPEX. Mais sur ces sujets lisez plutôt le dernier Michel Goya ! 

Lire sur le blog: Une rentrée tête basse


Spatial

Mais changeons de domaine, pour aborder le spatial. J'attendais, comme bien d'autres, beaucoup du discours d'Emmanuel Macron au CNES mercredi. Mais les annonces à Toulouse n'ont finalement fait que reporter à l'automne toute discussion sur l'avenir du vol habité européen. Le Président a tout de même posé quelques bases de réflexions pour les prochaines échéances (robotique spatiale, station orbitale européenne pour l'après ISS...). 

En matière militaire, on reste dans le cadre de la stratégie spatiale de défense 2019, avec d'ailleurs, l'annonce par l'armée de l'Air et de l'Espace de l'exercice AsterX 2022 pour le mois de mars. Il s'agit de la seconde édition de cet exercice du Commandement de l'Espace, qui est donc annuel. 

Au final, l'Europe a avancé cette semaine, concrétisant sa volonté de mettre un place une constellation "souveraine" pour l'internet par satellite. Une offre de connexion qu'elle entend partager avec l'hémisphère sud, et notamment l'Afrique. 


BITD

Un point armement avec la validation par le Parlement grec de la commande des frégates Belharra auprès de Naval Group, mais aussi de 6 Rafale supplémentaires, comme annoncé en septembre dernier (total de Rafale donc porté à 24: 12 neufs, 12 de seconde main). 

De son côté, le constructeur Arquus a présenté des résultats en hausse cette semaine, dans un contexte de reprise post-COVID. Le marché export est néanmoins en berne. Arquus compte aussi faire feu de tout bois sur le futur marché des camions de l'armée (9 4000 véhicules, pour l'armée de Terre principalement), et se positionner dans la robotique avec le futur appel d'offres ROBIN pour des engins  d'ouverture de convoi d'une masse de 3 tonnes. Tout cela passera par des alliances industrielles. 
En revanche, pas de programme VBAE avant plusieurs années selon la firme. Dommage pour le Scarabée…

On termine enfin avec une nouvelle qu'on n'attendait plus ! Elle est pourtant importantissime: il s'agit de la remise en marche des accords franco-britanniques de Lancaster House, ce qui se traduit concrètement par une avancée dans les travaux communs chez MBDA

 

lundi 24 janvier 2022

"2022 !" V'là le Jaguar


De façon presque inattendue, la DGA a annoncé la semaine passée la réception officielle des 20 premiers EBRC Jaguar au sein du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. Les blindés seront présentés à la presse ce 27 janvier à Canjuers. 

Un tout petit peu de retard pour celui qu'on attendait en 2021 (les exemplaires étaient livrés selon le conglomérat de constructeurs), mais c'est bien en ce début d'année 2022 que la DGA officialise l'arrivée des 22 premiers Engins Blindés de Reconnaissance et de Combat (EBRC) Jaguar. 

Dans ce premier temps de leur carrière, c'est le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique qui, à Canjuers, aura à charge la formation des équipages de l'armée de Terre. Des formations de 6 semaines pour les chefs d'engin, 3 semaines pour les pilotes et tireurs. 

Venant remplacer l'ensemble des blindés légers/médians dans l'armée de Terre, le Jaguar apporte tout le confort et les innovations que les forces sont en droit d'attendre d'un matériel moderne. Le canon de 40mm associé au missile MMP donne au char une puissance de feu assez redoutable. Avec ses 25 tonnes, il est aérotransportable.

Les puristes lui reprocheront possiblement d'être un nouveau blindé à roues… mais pour du matériel plus lourd, et chenillé, il faudra regarder vers les évolutions du programme MGCS, et plus généralement TITAN dans les années qui viennent.  

Sans refaire tout le laïus sur la haute intensité, surtout dans le contexte est-européen actuel, il est évidemment de bon ton que l'armée de Terre commence à percevoir un blindé de nouvelle génération, alors que la décennie s'annonce plutôt… chaude.

300 Jaguar sont attendus d'ici 2030, mais 2022 marquera aussi l'arrivée d'un autre blindé, le Serval. 


lundi 5 juillet 2021

Robots, drones, essaims… les tendances s'affirment au SOFINS 2021

Comme avant. Une virée dans les allées du salon SOFINS 2021 sur le camp de Souge (33) n'a rien de dépaysant si on la compare à la dernière édition de 2019. Pourtant, en y regardant de plus près…

Photos: Pax Aquitania/privé - Equipementiers - Organisation


"Ça repart. Et ça repart même fort". C'est une phrase que l'on a pu souvent entendre lors du SOFINS (Special Operations Forces Innovation Network Seminar), signe que le retour en Europe d'un grand événement touchant à la défense sonne le retour aux affaires courantes.

SOFINS est plus un salon d'équipementiers qu'un salon de grands maîtres d'œuvre. Aussi y avait-il moins de "surprises" cette année: pas de Hawkei chez Thalès, pas de Scarabee, Areg ou de Sherpa chez Arquus, moins de démo FS... moins de ministres aussi avec l'absence de Florence Parly (mais la présence de Geneviève Darrieussecq).

Il y avait néanmoins une star sur le salon, la maquette chez Airbus Helicopters du NH90 au standard 2: tout y est, de la perche de ravitaillement au bras d'emport avec pods canon & roquettes; la boule optronique; une rampe à l'arrière; en passant par les mitrailleuses de sabord (des deux côtés, à l'arrière grâce à de larges fenêtres, dont une M134); jusqu'aux mécanismes d'aérocordage (ou nacelle d'extraction).
Bien sûr, on doute très très fortement que le NH90 "FS" tel qu'il équipera le 4ème RHFS en 2025 emporte tous ces équipements (on privilégiera par exemple les bidons à la perche à mon sens) et même qu'il en soit capable structurellement, mais Airbus montre ici aux potentiels clients que toutes les options sont sur la table.

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Une idée du NH90fs avec toutes ses options - Pax Aquitania

Au sol ou sur l'eau, malgré les absents on retrouvait quelques classiques comme la gamme Masstech, des fardiers dont le RIDER d'Unac, le superbe EFLyCO de SEAir avec ses 4 hydrofoils faisant de cet ETRACO un bateau "volant".
Les buggys étaient en vogue il y a 2 ans, mais absents cette année, laissant de la place à une gamme étendue de quads (ou motoneige, ou hybride), notamment chez Polaris.

Parmi les nouveauté marquantes, le Venpyr NG de Soframe, qui à ma connaissance se montrait pour la première fois au SOFINS 21.

Le Venpyr NG de Soframe affiche une belle hauteur et une ligne... agressive - Pax Aquitania

Un détour sur le stand Arquus où le constructeur n'exhibait certes pas de véhicules (hors maquettes du Scarabee et du Fortress), mais son TTO Hornet pour la première fois en France, pilotable au joystick de surcroît.
Ce tourelleau téléopéré affiche une masse à nue de 260 kg, suffisamment réduite pour l'imaginer sur des missions spéciales nécessitant autonomie et empreinte réduite. Quant à savoir si un TTO est adapté à des véhicules PATSAS, l'industriel répond que le Hornet est "incomparablement" plus précis qu'une arme montée sur circulaire, en raison du fait qu'il est gyrostabilisé à partir du bloc optronique.

Tirant les enseignements de son expérience sur les tourelleaux du programme Scorpion (sur Griffon, Jaguar et Serval), la Business Unit Hornet travaille même sur un TTO plus léger, le Hornet Lite. L'optronique est la même, mais le calibre change. 

TTO (tourelleau téléopéré) Hornet - Arquus

Concernant le fameux Scarabee, candidat potentiel au programme VBAE, on sait maintenant qu'il faudra passer par la case "Europe". C'est la volonté du ministère. 
Des pistes sont explorées… et mes discussions avec des industriels étrangers sur le SOFINS laissent penser que certains Etats pourraient être tentés par l'option de départ Scarabee.

Quoiqu'il en soit, dans un contexte stratégique tirant vers la haute intensité, une version forces spéciales est toujours prévue en parallèle au catalogue Arquus. 

Le véhicule (exemplaire unique à ce jour), qui va être testé par les forces dans les mois qui viennent, arrive bientôt à maturité, avec des choix, des priorités, qui ont été tranchés. Et au rythme où vont les choses, il pourrait d'abord passer par la case export avant même que le programme VBAE ne soit initié. Plus d'infos à la rentrée en septembre, où un événement lui sera dédié.

Enfin, qu'en est-il des programmes PLFS et VLFS (poids lourds et véhicule léger des forces spéciales) ? On sait que les programmes ont connu des tumultes - et même disons-le un reboot - dus à un défaut de coordination entre les 3 acteurs: COS, DGA, industriel (une leçon pour l'avenir). Les livraisons devaient débuter en 2018... ce sera 2023. Pire encore, la cible des commandes devrait être fortement réduite. C'est une réalité, il est en effet souvent plus facile de couper dans les programmes terrestres que dans l'aéronautique.
Mais les choses avancent de nouveau dans le bon sens, et les deux véhicules (standard 2 pour le PLFS) viennent d'effectuer avec succès des campagnes d'essais. La DGA prend désormais le relais. 
 
Le VLFS, dans sa version export "Areg" était absent du SOFINS - Arquus


Des drones, des robots, encore des drones

Enfin, comment ne pas évoquer les ruptures ? Comme je le disais précédemment, le SOFINS est un salon d'équipementiers, faisant la part belle aux petites structures, PME voire start-up. Et mis à part les équipementiers spécialistes en armes à feu, optique, équipements pour opérateurs (ou opérateurs canins !), on a pu sentir un incroyable engouement pour la robotique, les drones, et par affiliations les domaines associés de l'IA, des capteurs... la cybersécurité.

Drones et anti-drones ont évidemment la part belle, avec toujours plus de solutions, de variété, de miniaturisation aussi.
Mais quelques retex tactiques comme stratégiques étant passés par là, la question des essaims (drones ou munitions rodeuses) a fait l'objet d'une attention toute particulière, et ce notamment lors de passionnantes tables rondes. 
A noter qu'un rapport sénatorial sera présenté ce 7 juillet sur la question de ce qu'on appelle désormais "la nouvelle guerre des drones". 

Le SOFINS fut l'occasion aussi pour la société bordelaise Dronisos, spécialiste des spectacles de drones, de montrer sa maitrise lors d'un show déployé en nocturne avec 400 micro-drones (photo en Une de ce billet). Dronisos collabore d'ailleurs à tester grâce à ses essaims les solutions anti-drones de divers fabricants et centres de recherches sur le terrain du CESA Drones en Gironde. 

On ne peut plus manquer ces quadripodes hyper-mobiles.

Pour terminer, venons-en enfin aux robots, qui étaient véritablement les immanquables de cette édition. Les plus gros modèles ne sont pas toujours adaptés à l'idée que l'on se fait des opérations spéciales (le châssis du Thémis, à vide, affiche déjà plus de 1,5 tonne), mais ils témoignent d'une évolution du champ de bataille, vers le durcissement.

Derrière les exemplaires de Thémis armés, présentés en France par Nexter, on retrouvait un bon nombre de mules, chenillés, à roues, ou possiblement une hybridation des deux comme sur le ROBOPEX.

Il y a enfin ceux qui attirent toute l'attention dans les allées, les robots miniatures, avec les émules quadripodes ultra-agiles du célébrissime SPOT de Boston Dynamics.

En matière de robotique, toute la problématique va désormais être de définir quel degré d'autonomie attribuer à ces machines. Débat éthique tout autant que technique.
Pour certains, nous allons vers une prolifération désinhibée. Pour d'autres, comme chez Shark Robotics, l'homme, et la robustesse des matériels comme des liaisons, doivent rester la priorité des développements à court terme. Le milieu terrestre offre en effet un certain nombre de défis que n'ont pas à surmonter les systèmes aériens (pour le naval c'est encore différent). Les retours désastreux sur la robotique de combat russe en Syrie tendent à valider le scénario selon lequel la marge de progression est encore immense en matière d'autonomisation. 

C'est donc toute une doctrine qu'il s'agira de bâtir durant la décennie 2020. D'ici 10 ans en effet, la plupart de ces systèmes devraient avoir atteint un tout autre niveau de maturité opérationnelle. L'AID lance d'ailleurs un appel à projets ASTRID cet été.

La mule ROBOPEX (Gaci/Roboteam) a été testée au Mali par l'armée française - Pax Aquitania

Le panel Nexter avec en star le robot Optio-X20, monté sur châssis Themis de l'estonien Milrem - Nexter

Le Multiscope Rescue chez Milrem paraît un peu disproportionné par la mission anti-incendie - Pax Aquitania

La mule civière de l'Institut franco-allemand de recherche Saint-Louis - Pax Aquitania

mercredi 10 mars 2021

Arquus tient bon en 2020, et avance ses pièces pour la décennie


Ce 10 mars, Arquus avait invité la presse (ainsi que les blogueurs) à suivre la présentation de ses résultats 2020, ses prévisions 2021, ainsi que ses ambitions pour la décennie. 

Sources et illustrations : Arquus


C'est devenu malheureusement traditionnel cette année, il convient d'analyser l'impact de la pandémie et surtout des grands confinements du printemps. 
Sur ce point, le virus n'a pas bouleversé l'activité d'Arquus, même si les résultats sont, forcément, en baisse (Arquus, filiale de Volvo, ne communique pas ses chiffres, mais la baisse s'établit à 10%, forte à l'export, mais compensée par la France), principalement en raison des difficultés à aller vers les clients export. 

L'activité a parfois ralenti, mais n'a jamais été stoppée. Le recours au chômage partiel en avril a été minime, et l'entreprise a même eu le luxe de poursuivre l'année en recrutant. 131 recrutements, et 48 nouveaux apprentis et alternants (90 en permanence).

Si Arquus avait les reins et le carnet de commande pour tenir, il a fallu tout de même venir en aide aux sous-traitants moins résilients. Un partage de R&D a également été entrepris avec Renault Trucks à Lyon pour préserver de l'activité pour une centaine de personnes.

S'agissant de la production, il s'agit en fait d'une année record en terme de services pour la France. Arquus a livré 1166 véhicules neufs, dont 1000 VT4 (sur 2000 depuis 2019).
Les rénovations de matériels (30% de la capacité industrielle d'Arquus) au profit de la SIMMT (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres) concernent elles 508 véhicules dont 40 VAB Sanitaires, immédiatement envoyés à Barkhane. 


Sur Scorpion (coopération avec Nexter et Thalès): 2020 était l'année du Griffon, qui a d'ailleurs subi dans l'armée de Terre ses premiers test d'aérotransport, des essais à l'étranger sur divers terrains, ou encore des tests d'opérations amphibies…). Les engagements ont été tenus, avec 128 Griffon livrés conformément au plan. 119 suivront en 2021.
En revanche, léger retard sur les premiers Jaguar: 20 seront livrés cette année, plus les deux de 2020. A noter qu'une vidéo - qui ne sera pas publiquement diffusée - démontrait l'action à grande vitesse du nouveau char léger français. 

L'avenir de ce duo, c'est la production d'une nouvelle commande de la DGA passée en septembre dernier: 42 jaguar et 271 griffons dont des versions sanitaires, commandement, observation d'artillerie. La version dotée d'un mortier de 120mm viendra plus tard.

Pas de précisions sur les timides avancées des programmes très confidentiels de véhicules des forces spéciales (voir Le Mamouth).

Avec un chiffre d'affaires qui se situe autour de 600 millions d'euros, Arquus espère humblement croître de 5% par an, afin d'atteindre le milliard en 2030. Un objectif raisonnable. La répartition espérée concerne à 50% le marché domestique, 25% l'Europe, 25% le reste du monde. 

Pour cela, il compte sur des programmes français (VBMO Gendarmerie pour 45 véhicules, les 7000 poids-lourds des armées, les modules d'appui au contact du génie...), et bien entendu, l'export. 
Arquus a livré des blindés Bastion et Fortress en Afrique (ainsi qu'à la police suédoise !), des Sherpa au Koweït, des châssis pour l'Indonésie, et le Maroc lui a commandé 300 VLRA en décembre dernier. 

L'accent est mis également sur la transformation industrielle qui permet spécialisation des sites, formation professionnelle et flexibilité. Limoges notamment, constitue une base importante.


L'innovation, enfin, est pièce maitresse du devenir de l'entreprise. Arquus ne cache pas que le "Scarabee" constitue son porte-drapeau en la matière. Le 4x4, présenté au salon IDEX il y a quelques jours a récemment été testé en mode tout-électrique, afin de démontrer la pertinence de la motorisation hybride au combat. Il associe selon son constructeur puissance, mobilité, et blindage tout en gardant une masse raisonnable. Sa charge utile est de 2 tonnes, et il peut accueillir de l'armement léger à moyen, jusqu'au canon de 30mm. 
Des réflexions sont en cours sur l'armement anti-drones par exemple, mais aussi sur la conversion du Scarabee aux missions des forces spéciales ou de sécurité intérieure.
 
C'est bien le besoin français qui a guidé la conception du Scarabee, mais le programme VBAE sera lancé l'heure venue. Patience.


L'hybridation des véhicules militaires est d'un intérêt très important pour le groupe, et des avancées sont faites grâce à la puissante R&D de Volvo. S'agissant de l'hydrogène, ce n'est pas au programme, ou du moins pas pour tout de suite. 
L'innovation ne s'arrête pas là puisque des recherches sont menées en interne et en coopération concernant le concept de survivabilité des véhicules (blindages innovants, optimisation des masses, programme anti-blast avec l'Institut Saint Louis).

Enfin, la robotisation est considérée comme une des grandes innovations de rupture dans le combat terrestre, et Arquus rappelle l'avancée de ses travaux avec l'expérience de roulage en convoi menée en janvier à Satory.
Les systèmes devront également être suffisamment intelligents pour laisser à l'humain la haute valeur ajoutée.


Un mot sur les tourelleaux: Arquus en a produit 99 en 2020, et la DGA a qualifié celui destiné au Griffon. Des innovations majeures sont incluses avec une très réactive protection passive par fumigènes, et un système permettant aux opérateurs de nettoyer les optiques (boue, poussière) sans s'exposer en dehors du véhicule.
L'entreprise a enfin inauguré au salon IDEX d'Abu Dhabi sa business unit "Hornet" destinée à promouvoir les tourelleaux de la gamme éponyme.