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mercredi 29 janvier 2025

KNDS en passe de racheter les activités défense de Texelis !


Après le rachat de Arquus par John Cockerill en 2024, une annonce choc pour une nouvelle consolidation majeure dans l'industrie terrestre de l'armement ce 29 janvier 2025. Le Groupe franco-allemand KNDS vient en effet d'annoncer son entrée en négociations exclusives pour l’acquisition des activités défense du français Texelis. On ne connait encore ni les montants, ni les potentiels impacts qu'aura ce rachat sur le fonctionnement des entités. 

Ci-dessus: le véhicule Serval, en service dans l'armée de Terre, est l'une des collaborations emblématiques de KNDS (ex-Nexter) et Texelis.


Communiqué :

Le 29 janvier 2025, KNDS et Texelis ont signé un Memorandum of Understanding (MOU) relatif à un projet d’acquisition par KNDS France des activités Défense de Texelis.

Par cet accord, les deux parties annoncent entrer en négociations exclusives en vue de la réalisation de cette opération, qui nécessitera la séparation de Texelis en deux sociétés – Texelis Défense et Texelis Transport.

L’information et la consultation des instances représentatives du personnel sur ce projet sont prévues dans les prochains jours. La réalisation finale de cette opération, attendue pour la fin de l’année 2025, reste soumise à la finalisation des accords ainsi qu’aux conditions suspensives usuelles pour ce type de transaction.

La société Texelis est une entreprise française, dont l’activité Défense est spécialiste de la mobilité terrestre et concepteur de solutions de pointe pour les véhicules blindés terrestres. Texelis est un acteur important de la BITD française avec la production de nombreuses pièces et organes de mobilité pour l’armée de Terre. Depuis le marché SERVAL, remporté avec KNDS France, Texelis est en mesure de développer, qualifier et produire des solutions de mobilité complètes pour véhicules 4x4, 6x6 et 8x8.

Entreprise innovante, Texelis est en pointe sur l’hybridation des véhicules et engins blindés de combat ainsi que sur la gestion énergétique appliquée à la mobilité.

Par ailleurs, l’activité Transport de Texelis aurait vocation à rester contrôlée par son équipe dirigeante, avec l’appui de ses investisseurs.

Texelis emploie 350 salariés pour un chiffre d’affaires global d’environ 110 millions d’euros en 2024. En complément de son site de production de Limoges, Texelis dispose d’ores et déjà d’une antenne sur le site KNDS France de Roanne.

« Ce projet structurant nous permettrait de renforcer notre croissance et d’accroitre nos compétences dans le domaine de la mobilité, avec une entreprise française performante que nous connaissons bien et qui est déjà notre partenaire au sein du GME Serval » a déclaré Nicolas Chamussy, directeur général de KNDS France.

Charles-Antoine de Barbuat, président de Texelis, a déclaré : « L’intégration à terme de l’activité Défense de Texelis dans le groupe KNDS ouvrirait de nombreuses perspectives de croissance, au-delà d’un premier succès de collaboration. Par ailleurs, l’activité Transport a tous les atouts pour poursuivre son développement de manière autonome ».


mercredi 26 juin 2024

Le blindé Jaguar est arrivé chez les marsouins du 1er RIMa d'Angoulême

 
Le 1er Régiment d'infanterie de marine a reçu jeudi 20 juin à Angoulême le premier de ses nouveaux engins blindés: le Jaguar. Ce 6x6 ultramoderne doté d'un canon de 40mm et de missiles antichars remplacera chez les "marsouins" les vénérables AMX-10RC. 

Images: 1er RIMa / armée de Terre


Des traditions vieilles de plusieurs siècles, sur plusieurs continents… et l'ouverture vers l'avenir. Basé à Angoulême depuis les années 1980, le plus vieux régiment des Troupes de Marine, le 1er RiMa, est une des unités phares de la projection des armées françaises. Il est l'un des deux régiments blindés de la 9ème Brigade d'Infanterie de Marine (Poitiers) et a été de toutes les OPEX. Sa vocation opérationnelle est tournée vers la projection d’urgence et l’engagement outre-mer.

Le 1er RIMA dispose d'un parc de 18 "chars légers" AMX-10RCR, ainsi que 55* blindés dont les nouveaux Griffon (arrivés depuis le 15 mars pour remplacer les VAB) et surtout les 4x4 VBL spécialisés dans la reconnaissance (eux ne seront remplacés qu'à partir de 2030, avec le programme VBAE). 

L'arrivée de l'ERBC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) Jaguar devrait permettre progressivement de retirer les AMX et de probablement les céder à l'Ukraine. Ce puissant 6x6 dispose d'un canon à tir rapide 40 CTC de calibre 40 mm (jusqu'à 200 coups par minute), de quatre missiles MMP Akeron, et d'une mitrailleuse téléopéré de 7.62 mm. Le véhicule est parfaitement intégré dans la bulle numérique Scorpion et son équipage est de trois membres. 

La France a commandé 300 Jaguar à Nexter et Arquus. 60 avait été livrés fin 2023. 120 l'auront été en 2025, dont 33 en 2024. Le Jaguar équipe également le Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers. 


vendredi 21 juin 2024

#Eurosatory2024 - KNDS montre son Centurio armé d'un canon de 30mm

Le groupe franco-allemand KNDS entend s'imposer comme leader incontestable des robots militaires en Europe. Il dévoile pour l'occasion une image d'un 4x4 robotisé doté de l'impressionnant tourelleau ARX30.

Image: KNDS


On termine la semaine comme on l'avait commencé: avec un robot. L'occasion de préciser que nous n'évoquerons pas sur ce blog la grosse activité "chars" de la co-entreprise franco-allemande KNDS car d'autres le feront bien mieux que moi (comme Blablachars ICI et ICI). Peut-être également car je ne suis pas vraiment optimiste pour l'avenir de la composante chenillée française, que je ne vois pas revivre avant l'hypothétique réalisation du programme MGCS (Main Ground Combat System) vers 2045. Avant de rêver Leclerc "Evolution" donc (révélé à Eurosatory 2024), il faudra se contenter du XLR, dont on suppose -déjà- que le nombre sera moins important que prévu…

Mais revenons à nos robots, à qui, même si la doctrine d'emploi reste véritablement à affiner et préciser, outre le sempiternel "éloigner l'homme du risque", j'accorde un avenir un peu plus actif dans les toutes prochaines années. 

Sur le blog: Arquus dévoile son premier robot, le DRAILER


Nous avions en début de semaine présenté le DRAILER d'Arquus, mais les travaux -français- en matière de 4x4 autonome ou téléopéré ne s'arrêtent pas ici, puisque KNDS montre depuis quelques mois les performances en mobilité de son châssis "CENTURIUS", issu du programme de démonstrateur PHOBOS. Il vient s'ajouter à un catalogue de plus en plus fourni chez KNDS (Nerva, OPTIO, ULTRO...). 

Aussi, nous découvrons via un court communiqué diffusé ce 21 juin par le groupe industriel, et sobrement intitulé "KNDS, futur leader européen des robots militaires", le CENTURIUS équipé d'un canon téléopéré ARX-30, de 30mm, ce qui en ferait un bel outil d'appui feu pour les fantassins, y compris contre la menace des drones. On sait aussi que le CENTURIUS peut accueillir des calibres moins importants comme le 20mm (tel qu'exposé à Eurosatory 2024) ou le 12.7mm. Le tout environne une masse de deux tonnes.


Enfin, sachez que le communiqué de KNDS se termine par cette phrase : "Nous travaillons désormais sur un châssis de char de combat téléopéré afin de préparer le MGCS


vendredi 8 décembre 2023

Arquus, Nexter et John Cockerill s'engagent sur le programme VBAE !


Le groupement momentané d’entreprises (GME) entre Arquus, Nexter-KNDS, et l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR) a signé le contrat de préconception du VBAE (Véhicule Blindé d’Aide à l’Engagement). Ce programme de succession au VBL associe la France et la Belgique.

Ci-dessus: le démonstrateur Scarabee d'Arquus, ne sera pas l'heureux élu, mais ses développements contribueront au programme VBAE - crédits Arquus.


Nous l'évoquions sur le blog il y a peine une semaine, le VBAE, successeur du VBL, sera le prochain grand programme terrestre à être lancé. Nous y venons donc.

Emmanuel Levacher, Président d’Arquus, Joachim Sucker, directeur de l’OCCAR, et Alexandre Dupuy, directeur des affaires publiques, de la communication et du commerce France de KNDS, ont signé le 6 décembre à Montrouge le contrat de préconception du futur Véhicule Blindé d'Aide à l'Engagement. 


La mise en place et la conduite du programme ont été confiées à l’OCCAR, agence d’acquisition intergouvernementale européenne chargée de la gestion de contrat de défense en coopération. "Cette signature marque la première étape permettant de converger sur les exigences opérationnelles et l’architecture de ce futur véhicule blindé dont le développement et la production sont attendus par les armées de Terre française et belge à l’horizon 2030", nous apprend le communiqué diffusé par Arquus, qui prend donc la direction de ce programme. 

"Le VBAE sera un système polyvalent adapté à un spectre de missions très varié. Un accent fort sera mis sur les performances essentielles de mobilité, de furtivité, de protection et de la fonction feu. Il alliera compacité et capacité d’emport optimisée".

Image conceptuelle de l'aérolargage d'un Scarabée - Arquus

Le programme, qu'on annonce européen depuis plusieurs années (c'était l'annonce de la ministre Parly en 2021)  réunira la France et la Belgique, qui renforcent ainsi encore leurs liens dans le terrestre, sur les plans opérationnels comme industriels. L’exécution du projet sera assurée par le GME constitué du mandataire Arquus et de son co-traitant Nexter qui sous-traitera certaines de ses activités à l’entreprise belge John Cockerill Défense (JCD).

Coupons court aux spéculations: nous savons, de la bouche des dirigeants de groupe, que le VBAE sera un nouveau véhicule, et non pas quelque chose que nous avons déjà vu, comme le Scarabée chez Arquus, ou l'i-X chez Cokerill. Les innovations touchant à ces véhicules (hybridité, compacité) seront toutefois prises en compte dans le développement du VBAE. 
Rappelons aussi que cette seconde entreprise tenterait actuellement d'acquérir la première. Un léger détail qui pourrait contribuer à revoir -et simplifier ?- toute l'architecture du programme ! 

A noter que le programme VBAE se veut inscrit en cohérence avec le projet FAMOUS soutenu par le fonds européen de défense (FED) financé par la commission européenne. FAMOUS (Future Highly Mobile Augmented ArMOUred Systems) couvre le développement de briques technologiques innovantes communes aux futurs véhicules blindés européens. Arquus, Nexter et JCD sont des partenaires majeurs de FAMOUS.

Cette phase de préconception représente un marché de 15 millions d'euros, et s'étalera sur deux ans. Le VBAE est attendu dans les forces en 2030. 

Concept "i-X" de John Cokerill, dévoilé lors du salon Eurosatory 2022 - crédits JCD.

mercredi 29 juin 2022

Nexter dévoile une impressionnante vidéo de son démonstrateur Ascalon


Dans une vidéo très impressionnante, le champion français de l'armement terrestre, Nexter, a dévoilé les essais de son démonstrateur de canon de 140mm ASCALON. Le calibre de demain ? Le débat reste ouvert.

Ci-dessus: le visuel "Ascalon" dévoilé en avril 2021 par Nexter, équipant une plateforme inconnue.


Présenté en 2021, Ascalon est un nouveau concept d'armement pour chars du futur, allant jusqu'au calibre de 140 mm, et disposant d'une puissance de 13 mégajoules, d'un « large choix d’effets terminaux », de munitions télescopées compactes et intelligentes pour des tirs directs ou indirects, de chargement automatique, d'un recul permettant d'intégrer l'arme sur des blindés de moins de 50 tonnes, d'un effet blast maîtrisé…


Annoncé mature pour 2025, soit bien en amont du programme franco-allemand MGCS (main ground combat system), Ascalon vient donc de réaliser avec succès une campagne de tir au mois de mai 2022, ce que montrent les images du clip ci-dessous.



Ascalon pèse 3 tonnes et ses dimensions, même si tôt dans le développement, lui permettent théoriquement d'être implémenté sur des plateformes déjà en service. La taille des munitions, largement supérieure à ce que l'on connaît aujourd'hui, laisse néanmoins matière à réflexions. 

Tout l'enjeu aujourd'hui est bien de savoir qui des Français ou des Allemands va réussir à imposer son modèle. 140mm chez les premiers, 130 chez les seconds, qui exhibaient d'ailleurs leur propre modèle chez Rheinmetall, sur le KF-51 "Panther" à Eurosatory. La bataille d'influence est lancée.


Et justement, ceux qui ont eu la chance de passer sur le salon Eurosatory en ce mois de juin ont pu apercevoir Ascalon: 

 

vendredi 6 mai 2022

Le blindé Serval arrive dans les forces


« L’armée de Terre a un nouveau véhicule blindé: le Serval »C'est par ces mots que la ministre des Armées Florence Parly a annoncé ce 5 mai 2022 l'arrivée du Véhicule blindé multirôle léger Serval dans les forces françaises. 


Produit par les industriels Nexter, Thalès et, à Limoges, Texelis, le VBMR-L Serval a été commandé en 2018 à 978 exemplaires qui seront livrés d'ici 2030 (en fait la première tranche comporte 364 véhicules). Il vient compléter le VBMR 6x6 Griffon, déjà en service, et même en opérations au Sahel.

Début mai donc, les 4 premiers exemplaires ont été réceptionnés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes de Mourmelon. L'armée de Terre en aura reçu 70 d'ici la fin de l'année. La première tranche

Le Serval, blindé 4x4 de 17 tonnes, s'intègre parfaitement dans le dispositif SCORPION. Il peut emporter une équipe de 8 combattants, en plus de son équipage. 

En ces temps troublés, il est de bon ton que la modernisation des matériels de l'armée de Terre aille bon train. Après le Jaguar, puis le Serval, on attend donc avec grande impatience l'arrivée du drone tactique Patroller d'ici la fin de l'année. Il a déjà 4 années de retard.

Et sur un autre dossier, plus lointain:

vendredi 22 avril 2022

De l'artillerie Caesar pour l'Ukraine !

Evolution dans le dossier du soutien à l'Ukraine. Emmanuel Macron a confié au journal Ouest France que la France livrait (ou livrera) des canons Caesar. Il y a ici une véritable montée en gamme. 

Ci-dessus: une batterie Caesar du 11e RAMa en Irak - ©ECPAD


Ce billet de blog fait suite à celui publié la semaine passée, qui traitait justement du potentiel soutien militaire français à l'Ukraine (lien ci-dessous):


Dans une interview publiée ce 22 avril par Ouest France, le candidat Emmanuel Macron évoque la situation en Ukraine, rappelant que "Nous livrons quand même des équipements conséquents, des Milan aux César en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance."

C'est la première fois que le Président en exercice cite précisément les matériels français. C'est la première fois surtout qu'il est question d'artillerie de 155mm. 

Nous nous demandions récemment quel soutien était réellement en capacité d'apporter la France. Avec le Caesar, elle fournit à l'Ukraine l'un des meilleurs systèmes d'artillerie au monde. Or on le sait, dans la nouvelle phase du conflit qui s'ouvre (la bataille du Donbass), les moyens lourds seront déterminants. 


Un gain déterminant pour l'artillerie ukrainienne 

Le Caesar vient s'ajouter aux moyens très conséquents envoyés par les Etats-Unis concernant l'artillerie de 155mm. Sans rentrer une nouvelle fois dans la technique, un canon Caesar est capable de délivrer une pluie de feu à 50 km, avec une précision métrique. 
Il est mobile (quoique peu protégé dans sa version en service dans l'armée de Terre) et "combat proven", ayant très largement fait la preuve de son efficacité en Irak contre Daesh.


D'autant plus qu'avec des munitions comme BONUS, l'upgrade est conséquent. De là à parler de game changer, il n'y a qu'un pas. 


A noter justement que la filière munitions nationale (en tension) ne semble pas concernée, les USA s'occupant de livrer à l'Ukraine quelques 140 000 obus de 155mm, au standard OTAN, donc compatibles avec les matériels français.

Aussi sur le blog: De nouveaux canons CAESAR pour l'armée de Terre



Avec ces matériels occidentaux, l'Ukraine dépassera donc bientôt la capacité de tir des Russes (l'artillerie étant LE point fort de ces derniers), en terme de distance comme de précision. D'autant plus que les ukrainiens ont démontré une belle efficience en la matière jusqu'ici, et que soutien et logistique (MCO compris) vont être assurés par les pays voisins.  


Précisions à venir

Mais pour terminer, voici le douloureux exercice de désamorçage: est-il possible que le Président ait parlé trop vite ? Ou que la retranscription de l'interview ait laissé passer quelques erreurs ? Correction: l'information est confirmée de mon côté, pour un petit nombre de systèmes.

Après l'affaire des Rafale d'occasion (vers la Grèce et la Croatie), la France peut-elle se permettre de prélever encore une fois dans des stocks relativement minces ? C'est certes courageux, mais limite d'une part le nombre de matériels transférés. D'autre part, cela demandera un engagement de compensation immédiat vis à vis de l'armée de Terre, avec un soutien fort des industriels concernés (Nexter, Arquus ...). Correction : pas de prélèvement sur le parc français, mais "détournement" d'un contrat export, à savoir le Maroc.

Nous devrions en savoir plus dans les heures qui viennent, ou possiblement, au plus tard, la semaine prochaine si jamais un Emmanuel Macron réélu devait enfin se rendre à Kiev.  


Mise à jour : l'Elysée précise que les Caesar sont acheminés actuellement en Ukraine (6 a priori, possiblement 12 à terme). De plus, 40 artilleurs ukrainiens seront en formation en France à partir du week end du 23 avril. Le dispositif complet sera opérationnel "début mai".


mercredi 30 mars 2022

A Limoges, Arquus sélectionné par Nexter pour fournir la mobilité du Caesar Mk2

Un mois après l'annonce par Jean Castex de la notification du contrat Caesar Mk2, Arquus a été sélectionné par Nexter pour fournir la nouvelle base roulante du futur canon d'artillerie de l'armée de Terre.

Images: porteur du Caesar à Limoges - Arquus


Déjà concepteur de la base mobilité du Caesar de génération actuelle de l’armée française, Arquus va  poursuivre ce partenariat visant à fournir les capacités de mobilité de nouvelle génération des unités d’artillerie de l’armée de Terre.

Reconnu comme mobile et "rustique", et facile à entretenir, le Caesar de première génération est en effet basé sur un châssis Sherpa Medium conçu et produit par Arquus. Or, le 19 février dernier à Roanne chez Nexter, Jean Castex et Florence Parly ont annoncé une nouvelle vague de commandes, comprenant notamment33 canons canons Caesar de nouvelle génération. De plus, en 2030, c'est l'ensemble des canons CAESAR qui aura été passé à ce nouveau standard Mark II.

Aussi sur le blog: De nouveaux canons CAESAR pour l'armée de Terre


Sélectionné par Nexter, Arquus va donc concevoir et produire intégralement en France (ici à Limoges, sur les images) le porteur du Caesar Mk2. II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel. Cette évolution apportera une mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire (il faut bien sûr supposer que les retex ukrainiens sur l'artillerie sont et seront très précisément étudiés). 

Le renforcement des capacités du porteur passe aussi par une augmentation de la charge utile, permettant un emport supérieur en munitions et une protection renforcée.


mercredi 23 février 2022

De nouveaux canons CAESAR pour l'armée de Terre


Jean Castex et Florence Parly se déplaçaient samedi 19 février à Roanne chez Nexter, où ils ont annoncé une nouvelle vague de commandes. Plus précisément, il s'agit de tranches de 302 Griffon, 54 Griffon "MEPAC", 88 Jaguar… et donc 33 canons CAESAR de nouvelle génération. En 2030, c'est l'ensemble des canons CAESAR qui aura été passé à ce nouveau standard Mark II. 

Ci-dessus: vue d'artiste du Caesar 6x6 NG chez Nexter.


A Roanne dans la Loire, le Premier ministre et la ministre des Armées ont visité les chaînes d'assemblage de Nexter, notamment celle du Jaguar, et surtout annoncé une nouvelle tranche de commandes pour le programme Scorpion. 

Plus exactement, il s'agit, pour 1,2 milliard d'euros, de la commande de 302 blindés Griffon, 88 Jaguar, et 54 véhicules Griffon en version mortier embarqué pour l’appui au contact (MEPAC). 
C'est également, pour environ 600 millions d'euros,  la notification du contrat de développement et de réalisation d’une version améliorée du camion d’artillerie de 155mm Caesar par la Direction générale de l’Armement à Nexter Systems.

Ce contrat prévoit l’acquisition de 33 canons Caesar nouvelle génération (Caesar NG ou Mark II) et la modernisation ou le remplacement des 76 canons Caesar actuellement en service, ce qui portera le total à 109 Caesar NG en 2030. 
Il n'est pas exclu que la prochaine LPM augmente le format de l'artillerie française avant 2030, mais nous n'en sommes pas là. 

En service dans l’armée de Terre depuis 2008, le Caesar s'est notamment illustré en Irak dernièrement lors des reconquêtes de l'armée irakienne (soutien assuré par les Français) face au groupe Daesh.

On attendait de savoir si le MINARM ferait le choix du standard 8X8 du Caesar, autrement plus blindé, mais l'on reste finalement sur du 6x6, qui est lui aérotransportable (par C-130 ou A400M).

Toutefois, le Caesar 6X6 présente bien sûr des évolutions avec cette version "NG": une meilleure motricité grâce à un nouveau châssis, une boite automatique et un moteur de 460 CV; une meilleure protection balistique, étant équipé d’une cabine blindée améliorée; ainsi qu'une amélioration de ses instruments de visée. 

La charge de travail est principalement répartie entre Nexter, Arquus, et Safran. 300 emplois seront crées dans plusieurs régions dont l'Aquitaine (Limoges). 


Infographies Jaguar et Griffon (DGA):



lundi 24 janvier 2022

"2022 !" V'là le Jaguar


De façon presque inattendue, la DGA a annoncé la semaine passée la réception officielle des 20 premiers EBRC Jaguar au sein du 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique. Les blindés seront présentés à la presse ce 27 janvier à Canjuers. 

Un tout petit peu de retard pour celui qu'on attendait en 2021 (les exemplaires étaient livrés selon le conglomérat de constructeurs), mais c'est bien en ce début d'année 2022 que la DGA officialise l'arrivée des 22 premiers Engins Blindés de Reconnaissance et de Combat (EBRC) Jaguar. 

Dans ce premier temps de leur carrière, c'est le 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique qui, à Canjuers, aura à charge la formation des équipages de l'armée de Terre. Des formations de 6 semaines pour les chefs d'engin, 3 semaines pour les pilotes et tireurs. 

Venant remplacer l'ensemble des blindés légers/médians dans l'armée de Terre, le Jaguar apporte tout le confort et les innovations que les forces sont en droit d'attendre d'un matériel moderne. Le canon de 40mm associé au missile MMP donne au char une puissance de feu assez redoutable. Avec ses 25 tonnes, il est aérotransportable.

Les puristes lui reprocheront possiblement d'être un nouveau blindé à roues… mais pour du matériel plus lourd, et chenillé, il faudra regarder vers les évolutions du programme MGCS, et plus généralement TITAN dans les années qui viennent.  

Sans refaire tout le laïus sur la haute intensité, surtout dans le contexte est-européen actuel, il est évidemment de bon ton que l'armée de Terre commence à percevoir un blindé de nouvelle génération, alors que la décennie s'annonce plutôt… chaude.

300 Jaguar sont attendus d'ici 2030, mais 2022 marquera aussi l'arrivée d'un autre blindé, le Serval. 


mercredi 3 novembre 2021

Des robots pour DGA essais missiles à Biscarrosse


Nexter Robotics s’est vu attribuer un marché de 1,5 M€ pour la fourniture à la Direction générale de l’armement d'un ou plusieurs robots. Les engins serviront à la dépollution des sols du centre d'essais missiles de Biscarrosse. 

Ci-dessus: le Digger D-250. Nexter Robotics s'est associé avec le Suisse Digger DTR sur ce marché.


On peut lire sur Forces Opérations Blog que la DGA a attribué le mois dernier à Nexter Robotics un marché de 1,5 million d'euros pour la fourniture « d’un ou plusieurs engins télécommandés d’intervention en zone pyrotechnique »

Le système retenu n'est pas un pur produit Nexter Robotics, mais comme souvent*, le fruit d'un partenariat avec une entreprise étrangère, en l'occurrence le robot de 12 tonnes DIGGER D-250 des Suisses DIGGER DTR.

Le marché porte sur une durée de sept ans. Nexter et Digger étaient en concurrence avec CEFA & ECA Group (régulièrement associés s'agissant des robots de déminage) sur ce marché.


*On pense ici évidemment aux UGV de combat sur châssis Themis de l'estonien Milrem que présente Nexter, ou par ailleurs, GACI qui s'est allié avec l'Israélien Roboteam pour proposer à la mule Robopex. 


lundi 26 juillet 2021

Le Griffon s'en va en guerre


C'est depuis le port de La Pallice à La Rochelle que le 519e régiment du Train a fait embarquer jeudi 22 juillet les 32 véhicules Griffon du 3e RIMa, direction le Sahel et l'opération Barkhane où ils armeront le premier GTIA Scorpion.

Ci-dessus: les Griffon du 3ème RIMa, tous équipés d'un TTO Hornet et du camo "Terre de France".


On avait eu droit à un très remarqué débarquement américain en juillet 2020 à La Rochelle, ce sera cette année un embarquement de l'Armée de Terre !

Alors que l'opération Barkhane entame sa grande transformation, qui passera par la fermeture des bases du nord du Mali dès cette année, puis la réduction d'au moins la moitié de son format (passage d'environ 5000 à 2500 hommes et femmes),32 véhicules Griffon, dignes remplaçants du légendaire VAB, ont pris la semaine dernière la route de l'Afrique.

Jeudi 22 juillet en effet, le 519e régiment du Train a fait embarquer les 32 blindés du 3e RIMa de Vannes sur roulier direction Dakar au Sénégal, d'où ils rejoindront le Mali.

L'arrivée des Griffon devrait largement contribuer au remodelage de la force Barkane et de ses actions, offrant plus de blindage, de confort, d'info-valorisation (c'est le premier déploiement d'un Groupement tactique interarmées Scorpion), mais aussi plus de mobilité malgré ses 25 tonnes, donc un potentiel de "nomadisation" renforcé. 

A noter également cet été, l'arrivée des 5 premiers Griffon chez les "Bisons" du 126ème Régiment d'infanterie à Brive, en Corrèze.


lundi 12 juillet 2021

Des blindés Serval pour le Luxembourg ?

Le Luxembourg va devoir renouveler sa flotte de véhicules blindés. Cela devrait amener à une confrontation entre le Serval français et le JLTV américain.

Ci-dessus: le Serval de Nexter et Texelis. La France recevra 108 premiers exemplaires en 2022.


On avance dans l'été et voilà enfin l'occasion de rattraper un peu l'actualité. Le Luxembourg, bien que disposant d'une petite force armée, va devoir remplacer ses 48 Hummer et ses 42 Dingo par 80 "véhicules blindés de commandement, de liaison et de reconnaissance".

Le budget prévu pour cette acquisition est de 367 millions d'euros, et le programme est dans les mains de la NSPA (Nato Support and Purchase Agency), avec une échéance finale en 2025. 

Or dans ce cadre, deux schémas pourraient s'opposer. D'une part un axe "benelux" autour du JLTV américain (Joint Light Combat Tactical All-Terrain Vehicle) d'Oshkosh Defense, qui est dénommé en Europe Command & Liaison vehicle (CLV), déjà choisi par le Belgique... ou d'autre part autour d'un axe "Scorpion" qui réunirait le Luxembourg, la France, et là encore la Belgique.

Car en effet, le Luxembourg, comme la Belgique d'ailleurs, recherche avant tout l'interopérabilité. Avec l'OTAN certes, mais aussi avant tout avec ses voisins. C'est pourquoi l'hypothèse Scorpion pourrait être bâtie autour du véhicule français Serval de Nexter et Texelis.  

En partie assemblé à Limoges, le Serval sera le blindé multi-rôle léger de programme Scorpion de l'armée de Terre française, sorte de petit-frère du Griffon. Il s'agit d'un véhicule 4x4 de 15 tonnes, capable d'embarquer jusqu’à 10 soldats. Il se déclinera dans l'armée de Terre en trois versions principales: patrouille, renseignement & reconnaissance, relais de communications. Une version sanitaire devait aussi être développée pour le Service de Santé des Armées, et Nexter évoque aussi aujourd'hui une base déclinable pour la Gendarmerie. Le coût unitaire de ce véhicule devrait être compris entre 500 000 et 700 000 euros.

Lire sur le blog: Lancement de la production des blindés Serval



Nuance toutefois ! La Belgique, bien qu'ayant "rejoint" Scorpion via son programme CAMO et l'acquisition de blindés Griffon et Jaguar, a néanmoins choisi également le JLTV américain (440 exemplaires !) comme remplaçant de ses Lynx. Avec l'assurance de surcroît que l'industriel américain ouvrira son véhicule à l'architecture Scorpion/Camo pour une interopérabilité avec les matériels français. 

Au Luxembourg, le JLTV part donc avec de bonnes cartes en main face au Serval, mais les jeux sont ouverts.


lundi 5 juillet 2021

Robots, drones, essaims… les tendances s'affirment au SOFINS 2021

Comme avant. Une virée dans les allées du salon SOFINS 2021 sur le camp de Souge (33) n'a rien de dépaysant si on la compare à la dernière édition de 2019. Pourtant, en y regardant de plus près…

Photos: Pax Aquitania/privé - Equipementiers - Organisation


"Ça repart. Et ça repart même fort". C'est une phrase que l'on a pu souvent entendre lors du SOFINS (Special Operations Forces Innovation Network Seminar), signe que le retour en Europe d'un grand événement touchant à la défense sonne le retour aux affaires courantes.

SOFINS est plus un salon d'équipementiers qu'un salon de grands maîtres d'œuvre. Aussi y avait-il moins de "surprises" cette année: pas de Hawkei chez Thalès, pas de Scarabee, Areg ou de Sherpa chez Arquus, moins de démo FS... moins de ministres aussi avec l'absence de Florence Parly (mais la présence de Geneviève Darrieussecq).

Il y avait néanmoins une star sur le salon, la maquette chez Airbus Helicopters du NH90 au standard 2: tout y est, de la perche de ravitaillement au bras d'emport avec pods canon & roquettes; la boule optronique; une rampe à l'arrière; en passant par les mitrailleuses de sabord (des deux côtés, à l'arrière grâce à de larges fenêtres, dont une M134); jusqu'aux mécanismes d'aérocordage (ou nacelle d'extraction).
Bien sûr, on doute très très fortement que le NH90 "FS" tel qu'il équipera le 4ème RHFS en 2025 emporte tous ces équipements (on privilégiera par exemple les bidons à la perche à mon sens) et même qu'il en soit capable structurellement, mais Airbus montre ici aux potentiels clients que toutes les options sont sur la table.

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Une idée du NH90fs avec toutes ses options - Pax Aquitania

Au sol ou sur l'eau, malgré les absents on retrouvait quelques classiques comme la gamme Masstech, des fardiers dont le RIDER d'Unac, le superbe EFLyCO de SEAir avec ses 4 hydrofoils faisant de cet ETRACO un bateau "volant".
Les buggys étaient en vogue il y a 2 ans, mais absents cette année, laissant de la place à une gamme étendue de quads (ou motoneige, ou hybride), notamment chez Polaris.

Parmi les nouveauté marquantes, le Venpyr NG de Soframe, qui à ma connaissance se montrait pour la première fois au SOFINS 21.

Le Venpyr NG de Soframe affiche une belle hauteur et une ligne... agressive - Pax Aquitania

Un détour sur le stand Arquus où le constructeur n'exhibait certes pas de véhicules (hors maquettes du Scarabee et du Fortress), mais son TTO Hornet pour la première fois en France, pilotable au joystick de surcroît.
Ce tourelleau téléopéré affiche une masse à nue de 260 kg, suffisamment réduite pour l'imaginer sur des missions spéciales nécessitant autonomie et empreinte réduite. Quant à savoir si un TTO est adapté à des véhicules PATSAS, l'industriel répond que le Hornet est "incomparablement" plus précis qu'une arme montée sur circulaire, en raison du fait qu'il est gyrostabilisé à partir du bloc optronique.

Tirant les enseignements de son expérience sur les tourelleaux du programme Scorpion (sur Griffon, Jaguar et Serval), la Business Unit Hornet travaille même sur un TTO plus léger, le Hornet Lite. L'optronique est la même, mais le calibre change. 

TTO (tourelleau téléopéré) Hornet - Arquus

Concernant le fameux Scarabee, candidat potentiel au programme VBAE, on sait maintenant qu'il faudra passer par la case "Europe". C'est la volonté du ministère. 
Des pistes sont explorées… et mes discussions avec des industriels étrangers sur le SOFINS laissent penser que certains Etats pourraient être tentés par l'option de départ Scarabee.

Quoiqu'il en soit, dans un contexte stratégique tirant vers la haute intensité, une version forces spéciales est toujours prévue en parallèle au catalogue Arquus. 

Le véhicule (exemplaire unique à ce jour), qui va être testé par les forces dans les mois qui viennent, arrive bientôt à maturité, avec des choix, des priorités, qui ont été tranchés. Et au rythme où vont les choses, il pourrait d'abord passer par la case export avant même que le programme VBAE ne soit initié. Plus d'infos à la rentrée en septembre, où un événement lui sera dédié.

Enfin, qu'en est-il des programmes PLFS et VLFS (poids lourds et véhicule léger des forces spéciales) ? On sait que les programmes ont connu des tumultes - et même disons-le un reboot - dus à un défaut de coordination entre les 3 acteurs: COS, DGA, industriel (une leçon pour l'avenir). Les livraisons devaient débuter en 2018... ce sera 2023. Pire encore, la cible des commandes devrait être fortement réduite. C'est une réalité, il est en effet souvent plus facile de couper dans les programmes terrestres que dans l'aéronautique.
Mais les choses avancent de nouveau dans le bon sens, et les deux véhicules (standard 2 pour le PLFS) viennent d'effectuer avec succès des campagnes d'essais. La DGA prend désormais le relais. 
 
Le VLFS, dans sa version export "Areg" était absent du SOFINS - Arquus


Des drones, des robots, encore des drones

Enfin, comment ne pas évoquer les ruptures ? Comme je le disais précédemment, le SOFINS est un salon d'équipementiers, faisant la part belle aux petites structures, PME voire start-up. Et mis à part les équipementiers spécialistes en armes à feu, optique, équipements pour opérateurs (ou opérateurs canins !), on a pu sentir un incroyable engouement pour la robotique, les drones, et par affiliations les domaines associés de l'IA, des capteurs... la cybersécurité.

Drones et anti-drones ont évidemment la part belle, avec toujours plus de solutions, de variété, de miniaturisation aussi.
Mais quelques retex tactiques comme stratégiques étant passés par là, la question des essaims (drones ou munitions rodeuses) a fait l'objet d'une attention toute particulière, et ce notamment lors de passionnantes tables rondes. 
A noter qu'un rapport sénatorial sera présenté ce 7 juillet sur la question de ce qu'on appelle désormais "la nouvelle guerre des drones". 

Le SOFINS fut l'occasion aussi pour la société bordelaise Dronisos, spécialiste des spectacles de drones, de montrer sa maitrise lors d'un show déployé en nocturne avec 400 micro-drones (photo en Une de ce billet). Dronisos collabore d'ailleurs à tester grâce à ses essaims les solutions anti-drones de divers fabricants et centres de recherches sur le terrain du CESA Drones en Gironde. 

On ne peut plus manquer ces quadripodes hyper-mobiles.

Pour terminer, venons-en enfin aux robots, qui étaient véritablement les immanquables de cette édition. Les plus gros modèles ne sont pas toujours adaptés à l'idée que l'on se fait des opérations spéciales (le châssis du Thémis, à vide, affiche déjà plus de 1,5 tonne), mais ils témoignent d'une évolution du champ de bataille, vers le durcissement.

Derrière les exemplaires de Thémis armés, présentés en France par Nexter, on retrouvait un bon nombre de mules, chenillés, à roues, ou possiblement une hybridation des deux comme sur le ROBOPEX.

Il y a enfin ceux qui attirent toute l'attention dans les allées, les robots miniatures, avec les émules quadripodes ultra-agiles du célébrissime SPOT de Boston Dynamics.

En matière de robotique, toute la problématique va désormais être de définir quel degré d'autonomie attribuer à ces machines. Débat éthique tout autant que technique.
Pour certains, nous allons vers une prolifération désinhibée. Pour d'autres, comme chez Shark Robotics, l'homme, et la robustesse des matériels comme des liaisons, doivent rester la priorité des développements à court terme. Le milieu terrestre offre en effet un certain nombre de défis que n'ont pas à surmonter les systèmes aériens (pour le naval c'est encore différent). Les retours désastreux sur la robotique de combat russe en Syrie tendent à valider le scénario selon lequel la marge de progression est encore immense en matière d'autonomisation. 

C'est donc toute une doctrine qu'il s'agira de bâtir durant la décennie 2020. D'ici 10 ans en effet, la plupart de ces systèmes devraient avoir atteint un tout autre niveau de maturité opérationnelle. L'AID lance d'ailleurs un appel à projets ASTRID cet été.

La mule ROBOPEX (Gaci/Roboteam) a été testée au Mali par l'armée française - Pax Aquitania

Le panel Nexter avec en star le robot Optio-X20, monté sur châssis Themis de l'estonien Milrem - Nexter

Le Multiscope Rescue chez Milrem paraît un peu disproportionné par la mission anti-incendie - Pax Aquitania

La mule civière de l'Institut franco-allemand de recherche Saint-Louis - Pax Aquitania

vendredi 16 avril 2021

Nexter dévoile son nouveau concept de canon ASCALON

Nexter a surpris son monde cette semaine en présentant ASCALON, un concept de canon allant jusqu'au 140mm et destiné à traiter les menaces lourdes actuelles et futures. Une annonce surprenante quand on sait que les Allemands, avec lesquels l'industriel français est engagé sur le programme MGCS, ne veulent entre parler que de calibre 130mm. 


Avec le visuel dévoilé cette semaine (et visible ci-dessus), le champion français du terrestre, Nexter, présente le concept ASCALON: Autoloaded and SCALable Outperforming guN

ASCALON se veut, selon les dires de son concepteur, «destiné à traiter les menaces lourdes de dernière génération tout en permettant d’anticiper les menaces du prochain demi-siècle ». Il met « à profit sa longue expérience du canon lisse de 120mm du char Leclerc, sa maîtrise des munitions télescopées ainsi que la maturité atteinte lors des tirs réalisés avec un calibre de 140mm ».

On parle donc ici d'un nouveau concept d'armement pour chars du futur, allant jusqu'au calibre de 140 mm, et disposant d'une puissance de 13 mégajoules, d'un « large choix d’effets terminaux », de munitions télescopées compactes et intelligentes pour des tirs directs ou indirects, de chargement automatique (évidemment), d'un recul permettant d'intégrer l'arme sur des blindés de moins de 50 tonnes, d'un effet blast maîtrisé (consultez la fiche de présentation).

L'industriel l'annonce mature à horizon 2025.

Cette annonce est elle si surprenante ? Nexter évoque une architecture ouverte conçue pour servir de base dans le cadre du programme franco-allemand MGCS, qui - sous direction allemande - doit comprendre rappelons le, un MBT successeur des chars Leopard 2 et Leclerc, ainsi que d'autres plateformes, dont des robots. 
Toutefois, on a pu lire de relativement abondants débats doctrinaux ces derniers mois qui opposaient Français et Allemands sur le choix du calibre principal futur. Pour résumer, Nexter pousse pour un 140 mm (testé avec succès sur Leclerc "Terminator", avec un gain en puissance de feu de 70%), face à des industriels allemands qui prônent eux l'évolution du 120 mm vers le 130 mm. 

Avec ASCALON, Nexter se présente donc, très en amont, avec un concept de rupture qui contredit ce qu'on a pu entendre ou lire jusque là. Alors, coup de force médiatique visant à démontrer la supériorité de l'innovation française face aux solutions prônées outre-Rhin  ? On aurait tendance à le penser. 

ASCALON s'impose quoiqu'il arrive comme un concept très prometteur pour de futures gammes de blindés.


mercredi 7 avril 2021

Nexter et Shark Robotics expérimentent leurs robots à Saint-Cyr

 
Rassemblement inédit de robots dans l'armée de Terre ces 30 et 31 mars, à l'initiative du CREC. Les constructeurs Nexter et Shark Robotics ont eu l'occasion de faire monter au front leurs robots sur le camp de Coëtquidan. Un exercice source de riches enseignements, avant un futur bouleversement doctrinal ?

Images publiées sur les réseaux: Challenges, Ouest France, Nexter et Shark Robotics, et l' EMIA.


Des images qui ont attisé la curiosité des historiques la semaine dernière sur le site de l'EMIA (école militaire inter-armes) de Saint-Cyr. Une petite invasion de robots, et pas n'importe lesquels, puisque parmi les plus modernes du monde. 

Nexter et Shark Robotics ont effet répondu présent pour un exercice piloté par le CREC (centre de recherches des écoles de Coëtquidan), consistant durant deux jours à évaluer le soutien que pouvaient apporter les robots terrestres en environnement urbain. 

Les expérimentations se sont déroulées selon trois scénarios: une action offensive, une action défensive (jour & nuit), et une action de combat urbain. Tous les scénarios ont été joués deux fois, avec et sans robots.

Ci-dessous en vidéo, un reportage de Ouest-France:


Nexter alignait une nouvelle fois le Themis (de l'estonien Milrem) surmonté d'un tourelleau de 20mm maison, le petit Nerva déjà bien connu et commercialisé, ainsi qu'une nouveauté, une mule électrique dénommée ULTRO capable d'emporter 600 kg.

Shark Robotics déployait de son côté sa mule Barakuda (connue elle depuis 2019) qui comporte de plus en plus d'options de matériels embarqués, dont notamment ce bouclier visible sur les photos.
L'autre star emmenée par la société rochelaise, c'est bien sûr le petit quadripède SPOT de l'américain Boston Dynamics, que Shark distribue en Europe depuis la crise sanitaire (voir lien ci-dessous). C'est la première fois qu'on peut le voir évoluer en France avec des forces combattantes.

L'ensemble du panel montre une force relativement homogène pour des débuts, le Thémis offrant l'essentiel de la puissance de feu avec son canon de 20 mm.
Pour les constructeurs français comme étrangers présents, il s'agit a priori d'une chance de pouvoir travailler avec une armée aussi opérationnelle que l'armée de Terre française. 

Si l'idée est bien d'évaluer les apports possibles de ces machines (soutien, couverture, reconnaissance), il s'agit également d'en déterminer les faiblesses. L'autonomie est un exemple.
On notera que contrairement à d'autres domaines (hum les drones hum !), l'armée de Terre progresse vite dans ses expérimentations (aussi en cours à l'AID), semblant vouloir développer une doctrine en matière de robotique de combat terrestre dans un délai relativement court. 
France et Europe possédant quelques pépites émergentes en la matière - qui attisent les convoitises - il s'agirait d'en profiter pleinement et de saisir les opportunités pour cette future branche du combat mécanisé.