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mercredi 1 janvier 2025

Des nouvelles des drones Reaper de l'armée de l'Air

Alors que la Syrie connait enfin, on l'espère, le dénouement de sa guerre civile, appelée désormais révolution, la France a rappelé le 31 décembre 2024 qu'elle maintenait la pression militaire sur le groupe Etat islamique. Des frappes aériennes ont en effet été réalisées par l'armée de l'Air à l'aide de Rafale et d'un drone Reaper. 


C'est le type d'exercice de communication auquel on s'était largement habitué durant ce premier quart de siècle, mais qui se faisait beaucoup plus rare dernièrement, notamment depuis le retrait partiel (et bientôt total) des forces françaises de leurs bases africaines. Le -toujours- ministre des Armées, Sebastien Lecornu, a annoncé mardi 31 décembre, vidéo à l'appui, que l'armée de l'Air et de l'Espace avait frappé deux positions du groupe Etat islamique (EI) en Syrie dans le cadre de la coalition anti-jihadiste internationale. Il s'agit de la première opération de ce type depuis deux ans.

Ce sont des Rafale et un (des) drone(s) Reaper qui ont participé à l'opération, depuis la Jordanie, où la France dispose d'une base aérienne projetée depuis une décennie. 600 hommes et femmes sont toujours impliqués sur Chammal, essentiellement depuis la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, et plus confidentiellement, l'Irak. Le dispositif est aussi renforcé par la Marine lors des passages dans la région du groupe aéronaval. 

Malgré l'actualité brulante sur la zone (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Iran… Yémen), il est vrai que l'on parle moins de l'activité aérienne française sur zone. Elle demeure importante et parfois intense, puisque même si la France n'avait pas frappé Daesh depuis deux ans, des appareils français avaient participé au printemps 2024 à la défense d'Israël face aux salves de missiles et drones tirées depuis l'Iran.  

Et voilà donc que l'on a enfin des nouvelles officielles de la flotte de drones MQ-9 Reaper en opérations. Après le départ -ou même l'expulsion- du Niger à l'été 2023, il se murmurait que l'activité opérationnelle des Reaper se concentrerait désormais sur le Moyen-Orient, avec comme base la Jordanie. Or, ayant personnellement tenté de me renseigner auprès de l'escadre concernée, ses représentants n'avaient à l'époque pas souhaité commenter l'actualité. La preuve est désormais établie qu'une partie des drones opèrent bien désormais depuis la Jordanie. 

A noter qu'en France, le standard Block 5 vient d'être qualifié pour les vols au dessus du territoire métropolitain. Les Reaper sont basés au sein de la 33ème escadre à Cognac, qui comptabilise 12 de ces appareils. 


Au fait, j'en profite pour vous souhaiter, chères lecteurs et lectrices, une excellente année 2025 ! En espérant que certaines situations très chaudes le soient nettement moins à la fin de l'année qui débute. 


vendredi 3 septembre 2021

Une rentrée tête basse


L'été stratégique rime rarement avec vacances. C'est même souvent la saison des tensions, des grandes campagnes militaires. L'an passé par exemple, nous faisions le bilan d'un été très agité en Méditerranée Orientale, nouvelle preuve du "retour des Etats-puissance". Tout ceci est lié sans tout à fait l'être.. mais la rentrée 2021 marque bien une nouvelle étape dans le processus: la fin de cette "Guerre de 20 ans" entamée par l'Occident en 2001.

Ci-dessus: la France a contribué lors de l'opération Apagan à l'évacuation de 3000 personnes.


Nous aurions presque pu - ou dû - attendre la date du 11 septembre et son triste anniversaire pour publier ce billet. C'était en réalité le projet, mais cela a t-il encore du sens maintenant que Kaboul est tombée… depuis le 15 août déjà ?

Le retrait américain d'Afghanistan, prévu de longue date, s'est finalement - et comme on pouvait le redouter - déroulé dans une atmosphère de panique absolument historique, le pouvoir mis en place depuis 20 ans s'étant complétement désagrégé en plein cœur de l'été (en suivant de son armée), ouvrant aux Talibans, d'abord les principales provinces du pays, ensuite sa capitale et donc, le pouvoir.
La cohue qui s'en est suivie, les images de l'aéroport de Kaboul, s'inscrivent bien malheureusement dans l'Histoire. D'une RESEVAC, nous sommes passés à l'une des plus vastes entreprises d'évacuation humanitaire jamais vues.


Certes la France avait officiellement quitté l'Afghanistan depuis 2014, les combats depuis 2012. Certes nos services de renseignement et notre diplomatie alertaient depuis des mois sur le fait qu'il était préférable de quitter le pays avant la fin du retrait US (dès le printemps en vérité, ce qui attira à Paris les critiques des alliés et surtout des ONG). Certes… enfin… le travail d'évacuation mené par la communauté internationale, pays de l'OTAN en tête, a été exemplaire de professionnalisme comme de courage. 
Mais au final, le bilan est dramatique. Il n'y a qu'à lire les témoignages des vétérans, qu'ils soient Français, Américains, Australiens… tous sont aujourd'hui touchés au cœur, car c'est quelque part leur héritage qui s'évapore. Tous consentent aussi à reconnaître que l'issue était dramatiquement prévisible.

Pour ceux qui comme moi ont littéralement été forgés intellectuellement par la Global War on Terror* décrétée par l'administration Bush Jr (dont le SecDef Donald Rumsfeld est décédé cette année, comme un symbole), ayant vécu le 11 septembre et ses conséquences à l'adolescence, ce qui impactera directement sur le contenu des programmes universitaires dans les années 2000, le retour des Talibans au pouvoir marque bien la fin d'un ère.

Pour le Président Biden, c'est une humiliation choisie et assumée. Pas besoin d'être cynique pour deviner que dans quelques semaines, son opinion publique lui aura pardonné cet affront, et cela même si le pire était à craindre, et que le pire est arrivé: dans le chaos, un double attentat qui causa la mort de 85 personnes dont 13 Marines. Le moment est dur pour l'Amérique, mais Kaboul n'est pas Saïgon.  



La fin des grandes OPEX ?

Kaboul est le cimetière du "Nation Building" peut-on lire ici et là. Très franchement, qui peut le contredire ? L'épisode libyen marquait déjà un ultime avertissement.
La chute du pouvoir afghan rappelle une autre débandade, évitée de justesse, qui est celle de l'Irak face à l'EEI. L'Irak, justement l'autre grand symbole des années Bush.

Mais d'un point de vue militaire, cet échec doit être relativisé. Comme souvent sur ces théâtres de COIN (contre-insurrection), il n'y a pas eu de défaite militaire pour les nations occidentales, mais une guerre longue et coûteuse, dont le crédit politique s'est naturellement épuisé au cours de deux décennies. En réalité, le trait était tiré sur ces déploiements dès 2008 et l'élection de Barack Obama. 

Et comme tous les ans depuis 2016 (et l'élection de Donald Trump), l'Europe se pose la question de son indépendance stratégique. Pour quels résultats ? Réussir Takuba au Sahel - dans un cadre nettement moins "intensif" que l'Afghanistan - serait déjà un accomplissement. Ayons l'honnêteté de viser des objectifs à notre portée.
Il semble aussi que le sentiment d'abandon, de trahison même, soit le plus fort à Londres, où les commentaires sur la faillite afghane sont les plus véhéments. Le Royaume-Uni, démontrant un comportement exemplaire sur le terrain jusqu'aux dernières heures, a été pris de court par le retrait US, et réalise que sans confiance dans sa special relationship avec Washington, l'ambitieuse stratégie post-Brexit du "Global Britain" sera bien complexe à mettre en œuvre.

Les Britanniques ont été exemplaires jusqu'au bout à Kaboul. Une valeur sûre.

Et l'on reparle donc de déclin américain, ou occidental. A tort. La Maison Blanche a choisi un autre chemin. Elle lègue la question afghane aux acteurs régionaux (Turquie, Qatar, Iran, Pakistan… Inde, Chine).
En réalité, rien ne déraille véritablement du cadre prédéfini, car la fin de ces aventures militaires au Moyen-Orient vient clore un chapitre stratégique, tandis qu'un autre a déjà débuté. Ce dernier est présent dans tous les discours, et concerne bien sûr le renouveau du jeu des puissances, avec en fond la préparation à un hypothétique conflit de haute intensité. 

C'est pourquoi, et c'est un avis personnel pas forcément partagé dans le milieu, il me semble que l'on voit aujourd'hui la fin de l'ère des OPEX. Pas par manque de moyens, mais parce qu'il faudra peut-être une génération pour que le pouvoir politique d'une démocratie occidentale se risque à déployer des troupes sur le long terme loin de son territoire. 
Pour la France, la fin de l'opération Barkane - en vérité transformation - anticipée par le Président Macron en est un signal supplémentaire. L'avenir des interventions fait place nette à l'empreinte légère, aux drones, aux forces spéciales… à la formation et au soutien de forces locales quand cela est possible (oui sur ce point, le Mali est malheureusement le plus grand des défis). Il n'est pas impossible non plus que les "proxies" se multiplient, comme durant... la Guerre Froide. 

Un mal pour un bien ? C'est envisageable. D'une part car nos armées doivent entamer un nouveau cycle consacré à la haute intensité, tout en gardant une importante capacité de projection, surtout dans le cas français (Afrique où résident nombre de nos ressortissants, zone Indo-Pacifique).

D'autre part car contrairement aux idées reçues, les mécanismes de sécurité collective de la communauté internationale montrent des signes de réussite. Oui, depuis 1991, c'est d'abord l'ONU avec ses OMP, puis ici l'OTAN (bien loin de son ancre européenne), dont l'action tombe en disgrâce. Pendant que d'autres jubilent devant ces échecs. 
Pourtant au global, malgré les blocages, la corruption, les attentats… cela fonctionne. Un continent comme l'Afrique est plus que jamais en mesure de gérer une crise via l'intervention d'acteurs régionaux, à condition cependant que la communauté internationale assure un soutien logistique et financier adéquat.

Avec la chute de Kaboul, l'Amérique, l'OTAN et la communauté internationale tournent une page difficile, payant le prix de mauvaises décisions prises il y a maintenant 20 ans. Le terrorisme lui n'a pas disparu, mais ses sanctuaires subissent une pression appuyée et continue. Passé la honte, il convient désormais de se remettre en ordre de marche, car la boussole stratégique indique un nouvel horizon. 


*Le terme est abandonné par l'administration Obama, qui tout en multipliant très largement l'emploi des drones contre les groupes terroristes, préfèrera inscrire comme héritage stratégique son fameux pivot-Pacifique qui doit repositionner les USA face au défi chinois.

mercredi 31 mars 2021

Les Caracal du « Pyrénées » relèvent ceux du 4ème RHFS au Levant


Le théâtre irako-syrien a perdu de sa mise en lumière tant politique que médiatique, mais l'activité opérationnelle y reste déterminante. Avec à la fois l'opération Chammal et la Task Force Hydra, son volet forces spéciales, la France y demeure active, avec désormais un plot permanent de Caracal.


On peut lire dans le numéro 417 du magazine Raids (avril 2021), que les Caracal des forces spéciales ont été relevés au Levant, où la France lutte encore discrètement contre la résurgence du groupe terroriste Daesh.

C'est ainsi que cet hiver, en février, l'armée de l'Air, via son escadron d'hélicoptères 1/67 "Pyrénées", a relevé les deux Caracal du 4ème RHFS. Ces deux régiments font évidemment partie d'une même structure, le COS. Deux Caracal "Terre" pour deux Caracal "Air" donc (avec la précision que les appareils de l'armée de l'Air sont potentiellement ravitaillables en vol).

Le Pyrénées délaisse donc le Sahel, où le 4e RHFS gère actuellement toute la flotte du COS, pour se consacrer un temps à la zone irako-syrienne, théâtre éminemment différent. 

Nous rappellerons que si les forces spéciales françaises sont présentes officiellement sur place depuis plusieurs années, la présence d'hélicoptères français a elle été révélée en 2020 lors d'une audition parlementaire (on ne trahit aucun secret ici). 

Lire sur le blog: Le 4ème RHFS serait présent depuis 2 ans au Levant



Cela ferait en effet bientôt 3 ans que les Français ont fait le choix de disposer d'un plot d'hélicoptères sur ce théâtre, conséquence probable d'un besoin de s'émanciper des moyens américains... avec qui la coopération reste néanmoins structurante.

Des Caracal que l'on a pu apercevoir régulièrement sur des vidéos amateurs provenant du théâtre, il y a quelques semaines encore. 

Un mot enfin pour signaler que dans le même numéro du magazine Raids, on trouve un dossier sur la 3D du COS, avec notamment des développements sur le futur du Caracal (tous à Cazaux, mais quand ? 2025 au mieux) et l'arrivée du NH90 Standard 2 au 4ème RHFS à Pau.


mercredi 24 mars 2021

En images, démonstration de force française en Méditerranée


Avec l'exercice Rhéa mené par la Marine Nationale, le COS et l'armée de l'Air au large de la Crête le 13 mars dernier, la France entend rappeler qu'elle n'entend faire aucune concession sur la liberté de naviguer en Méditerranée Orientale. 

Images: EMA - Armée de l'Air, Marine Nationale


Avec un groupe aéronaval engagé sur Chammal, des manœuvres anti-navires à Chypre, ou encore un exercice de tir de missiles de croisière mené avec l'US Navy, la Méditerranée prend en ce mois de mars un ton très "Bleu de France". D'autant plus que Paris vient d'y mener une véritable démonstration de force. 

Le 13 mars, les forces françaises ont mené au large de la Crète un exercice anti-terroriste dénommé "Rhéa". Il s'agissait d'un exercice d'arraisonnement de navire, "à très court préavis" (néanmoins planifié depuis des mois évidemment).

Mais si Rhéa impressionne particulièrement, c'est par son ampleur:
  • deux Rafale du 2/30;
  • plusieurs ravitailleurs C-135FR;
  • un E3F Awacs;
  • un KC-130J (pour notamment le ravitaillement en vol des Caracal) et un C-130H-30;
  • deux hélicoptères Caracal du Pyrénées;
  • un Atlantique 2;
  • la frégate Languedoc; 
  • le porte-hélicoptère amphibie Mistral;
  • le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain Loire;
  • le 1er Régiment du Train parachutiste;
  • et bien sûr des commandos marine.

Si les bâtiments de la Marine étaient présents sur zone, la plupart des éléments français ont été déployés depuis la métropole, grâce à la 3D et de multiples ravitaillements en vol, notamment pour les Rafale venant de Mont-de-Marsan, ou les Caracal du Pyrénées (les hélicoptères qui se sont ensuite posés sur le Mistral), jusqu'au largage d'une embarcation rapide d'intervention ECUME.

L'Etat Major des armées a largement - et plutôt rapidement - communiqué sur l'exercice, avec des images qui ont fait le tour du monde, du moins dans les milieux spécialisés.

Naturellement, la conduite d'un tel exercice interarmées d'arraisonnement de navire, que seul un club très fermé de nations est en capacité de mener, a pour objectif de rappeler que la France ne concèdera rien sur la liberté de navigation en haute mer. Un message régulièrement adressé en ce qui concerne la mer de Chine... mais surtout bien sûr la Méditerranée orientale où on se rappelle des incidents de l'été dernier.
Le premier desdits incidents avaient d'ailleurs impliqué le 10 juin 2020 un cargo, protégé par la marine turque, et soupçonné de violer l'embargo sur les armes en Lybie. 

Comment imaginer en effet qu'un tel déploiement de forces n'a pas pour objet de rassurer les partenaires, grecs et chypriotes notamment, tout en mettant en garde certains autres acteurs sur un théâtre en passe de devenir la priorité des pays d'Europe du sud ?


Ci-dessous, les superbes images du déroulé de l'exercice Rhéa: 

 












mercredi 17 février 2021

Barkhane maintient sa posture... pour l'instant


Ce début de semaine était marqué par un nouveau très attendu sommet du G5 Sahel. Emmanuel Macron y a finalement conforté la posture "renforcée" de Barkhane. Mais 2021 devrait tout de même marquer un tournant qui mènera à, si ce n'est un désengagement, une réorganisation massive. 

Illustration: la force Barkhane au Mali, accompagnant les forces locales - EMA


Alors que les résultats et la légitimité de l'opération Barkhane sont grandement discutés en France, après 8 ans d'intervention, ce sommet du G5 Sahel des 15 et 16 février était très attendu. 
Paris, sans réelle surprise, y conforte cependant ses objectifs, et maintient la posture de la force Barkhane.

En effet, l'annonce d'un début de désengagement, de plus en plus réclamé en France, aurait été un signal fort mal compris par des alliés sahéliens que l'on accuse désormais de ne pas assumer leur rôle dans la région. Mais non, Emmanuel Macron le confirme, il n'y aura pas « d’ajustement du dispositif dans l’immédiat », tranchant même sur la question du retrait, la qualifiant d'erreur. Il évoque cependant des évolutions significatives à moyen terme. 

Barkhane (et son volet FS) présente en 2020 un bilan tactique honorable, bilan qui reste mal compris - à moins qu'il ne soit mal présenté - par l'opinion publique et les médias en France.

Toutefois, 8 ans c'est trop, bientôt la plus longue OPEX depuis soixante ans.

Désormais, la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger) va faire l'objet de toutes les attentions. Le Tchad va y déployer 1 200 hommes, et les renforts européens de la TF Takuba (Estonie, Rep.Tchèque, Suède...) arrivent progressivement, avec des hélicoptères. Des indiscrétions font état de la participation prochaine des forces spéciales italiennes, ce qui sera pour sûr une annonce très importante.

Les forces françaises, elles, ne le cachent pas, elles visent maintenant la neutralisation des chefs terroristes afin de désorganiser les mouvements. 

Le schéma qui se présente est donc, assez clairement, le suivant: Barkhane demeure en l'état, avec ses bataillons, mais va glisser au fur et à mesure de l'internationalisation des opérations ("sahélisation" + européanisation"), d'une OPEX classique vers un format anti-terroriste plus agile.
Mais cela veut dire que les moyens devront suivre afin de permettre cette transformation qui donnera le beau rôle à la mobilité. L'accroissement de la flotte de drones Reaper, qui a pris du retard, sera un pilier (tant pour le renseignement que pour les frappes) de ce modèle "light footprint".

Tout ça bien sûr, concerne le volet sécuritaire. Concernant les volets politiques et économiques en BSS, dont les problématiques sont tout aussi profondes qu'endémiques, tout reste à faire.


vendredi 17 juillet 2020

Le 4ème RHFS serait présent depuis 2 ans au Levant


En audition parlementaire, deux députés ont révélé que les forces spéciales françaises déployaient deux hélicoptères au Levant depuis deux ans. Un dispositif qui a probablement dû être mis en place après les différentes phases de retrait américain ?

Image: un  Caracal du 4e RHFS à l'entraînement - Gilles Gesquière/armée de Terre


Ce 15 juillet, la commission défense et forces armées de l'Assemblée Nationale se voyait présenter les conclusions de la « mission flash » des députés Jean-Pierre Cubertafon et Jean-Jacques Ferrara. Ce rapport doit faire l'état de la flotte d'hélicoptères des armées. Il met par exemple l'accent sur les - toujours tenaces - problèmes de MCO (le coût à l'heure de vol du NH90 estimé à 23 000 euros !), ou le fait d'imaginer d'autres solutions que celle des hélicoptères lourds, solution qui passera par les coopérations opérationnelles européennes (Espagne, Italie, Royaume-Uni...), plutôt que par l'achat d'une micro-flotte onéreuse.

Le Rapport ICI.

C'est donc via ces conclusions que l'on apprend que le 4ème Régiment d’hélicoptères des forces spéciales a engagé des appareils au Levant (Irak ?), dans le cadre de l’opération Hydra. 
Sans plus de précisions, on pourra établir comme conclusion que ce déploiement a été rendu nécessaire par les divers retraits et menaces de retrait des forces américaines. La question s'était alors posée dès le départ: quid des moyens d'extractions des forces spéciales, que l'on a essentiellement vu évoluer sur routes avec des blindés Aravis, si les américains se retirent ?

Concernant les appareils, Cougar, Caracal ? On ne sait pas. 

A notre époque où les images - y compris celles prouvant la présence d'unités spéciales sur des théâtres de guerre - fuitent sans cesse sur les réseaux, autant dire qu'il est miraculeux que cette information ne soit rendue publique qu'au bout de 2 ans de mission. La SECOPS a encore de beaux restes... 

Chammal et Hydra, bien que moins actives, se poursuivent encore aujourd'hui, avec même un net regain d'activités ces dernières semaines, preuve que Daesh n'est pas anéanti. 


lundi 13 janvier 2020

La « Coalition pour le Sahel » tente de se redéfinir à Pau


Emmanuel Macron recevait ce lundi à Pau les présidents des cinq pays du Sahel, un théâtre d'opérations en pleine crise. Il ressort de ce véritable sommet international une refondation symbolique des efforts sécuritaires entrepris dans la sous-région. Barkahne et le G5 Sahel fusionnent pour devenir la "coalition Sahel".

Illustration: Pau, le 13 janvier 2020.© Guillaume Horcajuelo/Pool via REUTERS


Cette "réunion" avait été demandée par le Président français après la tragédie du 25 novembre, et qui avait notamment touché le 5ème RHC. Le lieu du sommet n'était pas anodin, et les chefs d'Etat en ont profité pour rendre hommage aux militaires français avec un dépôt de gerbes dans l'enceinte du 5ème régiment d'hélicoptères de combat.

La France et les pays du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali) se sont donc réunis ce lundi 13 janvier au Château de Pau, afin de donner un élan nouveau à leur coopération militaire, alors que la bande sahélo-saharienne (BBS) connaît une recrudescence dramatique des attaques djihadistes.

Dans une déclaration commune publiée dans la soirée, les présidents africains ont « exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel » (ils ont également remercié l'appui crucial des Etats-Unis, dont la présence à moyen terme dans la région est incertaine). Un message que le Président Macron souhaitait entendre alors que la France fait l'objet désormais de critiques non-dissimulées, et qu'elle semble pourtant bien seule, parmi ses alliés européens pourtant également concernés, à payer le prix du sang. 

Une reconnaissance en quelque sorte, pour les 41 militaires français tombés au Sahel depuis janvier 2013.

Plus concrètement, Emmanuel Macron a annoncé l’envoi de 220 soldats supplémentaires au Sahel pour renforcer l’opération Barkhane, sans préciser leur rôle particulier. La force compte actuellement 4 500 hommes environ.

Des bruits de couloir font également état d'un projet de formation des forces de sécurité maliennes par la Gendarmerie française. Une mission analogue avait été menée en Afghanistan.


Commandement commun pour une « Coalition pour le Sahel »

Surtout, les dirigeants annoncent la création d'une « Coalition pour le Sahel », qui dans les faits s'incarnera dans un commandement centralisé de l'opération Barkhane et ses partenaires (Britanniques, Danois, Estoniens...), des forces africaines du G5 Sahel, et du futur groupement des forces spéciales « Takuba » (Estonie, République Tchèque, Belgique...).
La déclaration commune évoque « un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel ». Dans les faits, nous n'entions déjà pas très loin, mais ce nouveau cadre officiel aura le mérite de responsabiliser tous les acteurs, ce qui probablement son objectif principal.

Une coalition meurt (ses jours sont néanmoins comptés, en Irak), une nouvelle naît au Sahel. Certains éléments de langage ont la vie dure ! 

Sur le terrain, l'effort est logiquement mené sur le front principal, à savoir la zone des trois frontières (Mali, Burkina, Niger),  où se sont concentrées les attaques ces derniers mois. L'ennemi ici directement désigné est le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

Un nouveau sommet se déroulera en juin 2020 à Nouakchott en Mauritanie. A noter que l'ONU et l'Europe étaient représentées par leur haut-dirigeant à Pau ce 13 janvier. Deux entités qui semblent n'avoir plus que peu de crédit dans cette problématique.


lundi 6 janvier 2020

La France réalise la première frappe de drone de son histoire militaire


Le 21 décembre 2019, l'Armée de l'air a effectué la première frappe aérienne par drone armé de son histoire. La contribution de ce drone Reaper a permis de cibler 7 combattants dans le centre du Mali, dans une opération qui a vu  les militaires de Barkhane neutraliser une quarantaine de djihadistes au total.

Ci-dessus: un MQ-9 Reaper de l'Armée de l'air ici au Niger. Armé de bombes GBU pour la première fois - Armée de l'air


Tentons de rattraper la riche actualité des fêtes de fin d'année (j'en profite pour vous souhaiter à toutes et à tous une très belle année 2020 !).

Alors que les yeux du monde sont de nouveau tournés vers le Golfe Persique, il s'agit de ne pas oublier que le Sahel a connu un mois de décembre catastrophique (dans une année 2019 qui ne l'est pas moins), avec une multiplication des attaques djihadistes très violentes au Mali, Niger et surtout Burkina Faso. L'armée française a elle, comme vous le savez, perdu 13 hommes le 25 novembre dans une dramatique collision nocturne d'hélicoptères, alors en opérations.

Alors que le Président de la République Emmanuel Macron était présent à Abidjan le week-end précédant Noël, annonçant même une opération de Barkhane menée avec succès contre 33 terroristes dans la région de Mopti au Mali, l'Etat-Major des Armées publiait le lundi 23 décembre un communiqué dans lequel était précisé que “dans la journée du 21 décembre, poursuivant l’action d’opportunité lancée dans la nuit précédente contre un important regroupement de combattants terroristes, l’opération Barkhane a neutralisé 7 terroristes supplémentaires” dans la forêt de Ouagadou (150 km au nord-ouest de Mopti).
“Alors que les commandos engagés dans cette opération procédaient à la fouille de la zone de combat, ils ont été pris à partie par un groupe de terroristes infiltrés à moto”.
(...)
“Les tirs ont été délivrés par un drone Reaper et une patrouille de Mirage 2000. Cette frappe est la première réalisée en opération par un drone armé”.

Le drone Reaper a vraisemblablement délivré une bombe GBU-12 de 250 kg, puisqu'il ne recevra les missiles Hellfire qu'en 2020.

Le projet d'armement des Reaper avait été annoncé en septembre 2017, trois ans après son arrivée dans les forces aériennes en 2014. A peine deux ans plus tard, la capacité devient réalité. Cette qualification est même fulgurante quand on sait qu'elle a été effectuée en toute fin d'année.
Les essais ont été réalisés en Afrique (il fut un temps question qu'ils aient lieu en France sur un champ de tir aquitain) et aussitôt validés.

Dans les faits, il n'y a en réalité rien d'exceptionnel à cela, car si les drones fascinent dans l'imaginaire collectif, la procédure de tir est exactement la même que pour une frappe aérienne classique. De surcroît, il s'agit de munitions américaines sur aéronef américain (le MQ-9 Reaper de General Atomics), ce qui facilite encore la qualification. 

Il n'aura donc fallu que quelques jours entre l'annonce de la fin de la campagne de test (le 19 décembre) et le premier tir en opération (le 21). La France entre -enfin- dans le rang des puissances équipées de drones armés.

Consciente des enjeux juridiques ou éthiques qui entourent l'emploi des drones, l’institution militaire française avance avec des pincettes certes, mais avance sûrement.

Nous ne l'avons que trop rappelé sur ce blog, sur le terrain, le gain tactique comme moral est indéniable, ces appareils à l'endurance inégalée étant devenus, outre un formidable outil de renseignement, de véritables anges gardiens pour les troupes au sol.

Les drones sont aujourd'hui présents sur chaque opération majeure des forces françaises au Sahel. En ce qui concerne l'Armée de l'air et le Reaper, ces drones sont opérés par l'escadron 1/33 Belfort, basé à Cognac.


mercredi 4 décembre 2019

L'opération Chammal fait sa transition du Rafale biplace vers le monoplace



Mi novrembre, deux chasseurs Rafale C sont arrivés sur la base aérienne projetée "H5", en Jordanie. Ces deux aéronefs en provenance de la base aérienne de Mont-de-Marsan sont venus relever deux Rafale B et participent à l'opération Chammal de lutte contre le groupe état islamique au Levant.

Infos et images: Ministères des Armées


L'Armée de l'air dispose donc actuellement de 4 chasseurs Rafale en Jordanie. Deux biplaces (Rafale B), et deux monoplaces (C).

L'Etat-Major des Armées précise que "Dorénavant, le volet « appui » est structuré autour de deux avions de chasse de type RAFALE B biplaces et deux avions de chasse de type RAFALE C monoplaces de l'armée de l'Air." 
On sait également que les deux Rafale B encore présent seront relevés dans les prochaines semaines par deux nouveaux Rafale C, ce qui achèvera cette transition vers le chasseur monoplace. 

Si l'attention s'est - pour des raisons malheureusement funestes - retournée vers le Sahel et Barkhane, l'opération Chammal compte encore près de 1 000 militaires au Levant, engagés sur les volet "appui"  (en Jordanie) et "formation" (auprès des Irakiens). S'ajoute à cela plus d’une centaine de militaires projetés à Bagdad pour la formation et le conseil des états-majors et unités irakiennes, ainsi que des forces spéciales.


Une présence encore nécessaire en Jordanie

Avec l’effondrement territorial de l'EEI, la question s'est posée récemment en France de savoir quand mettre fin à l'opération Chammal.

Nous l'avons vu, la situation est loin, très loin d'être stabilisée et des efforts seront donc poursuivis en 2020 par les membres de la coalition. Pour l'Armée de l'air, si les sorties sont peu fréquentes, et les frappes encore moins, l'activité persiste. Avec la relève des Rafale citée plus haut, le dispositif s'adapte.
Quant à la base aérienne projetée, un rapport parlementaire de la commission des affaires étrangères, de la défense, et des forces armées du Sénat, préconise de la maintenir. En effet, la proximité avec le théâtre permet des économies en temps d'action, ainsi qu'en maintenance (sans H5, les Rafale devraient intervenir depuis les Emirats, à 3h de vol).

La présence  française sur H5, dont le loyer serait "peu élevé", bénéficie de surcroît à la coopération bilatérale avec la Jordanie, avec qui des exercices sont très régulièrement organisés.


lundi 2 décembre 2019

La Patrie reconnaissante


Les treize militaires français qui ont perdu la vie lundi 25 novembre au Mali dans une terrible collision aérienne ont été honorés lors d'un hommage national ce 2 décembre dans la cour d'honneur des Invalides, à Paris. Treize cercueils couverts du drapeau tricolore, au centre d'une cérémonie remarquable. Ces hommes, nous ne les oublierons pas.

Images: Présidence de la République, Ministère des Armées, AFP.


En présence des familles, des militaires, du gouvernement et des élus de la République, ainsi que de  plusieurs centaines de citoyens anonymes,  Emmanuel Macron a présidé cette cérémonie d’hommage, tenant un discours qui visait deux objectifs: saluer, longuement, la mémoire de chacun des hommes tombé le 25 novembre. Et rappeler à la Nation les enjeux et le prix du sang versé.

« La liberté a souvent, hélas, le goût du sang versé. »





Le Président a ensuite élevé les soldats au rang supérieur, et au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

La cérémonie, d'une grande dignité, s'est achevée par le lent défilement des cercueils, portés par les frères d'armes issus des régiments meurtris.

En fin de matinée, comme c'est désormais la tradition, le convoi funéraire à parcouru les avenues parisiennes et franchi le pont Alexandre III, où le public avait rendez-vous. Une telle foule ne s'y était pas rassemblée depuis la tragique embuscade d'Uzbeen en août 2008 (Afghanistan, 10 victimes parmi les troupes françaises).

Dans cet accident gravissime, quatre régiments payent un lourd tribut au service de la France. Le 5e RHC perd 7 hommes: les capitaines Nicolas MégardBenjamin Gireud et Clément Frisonroche, les lieutenant Alex Morisse et Pierre Bockel, ainsi que l’adjudant-chef Julien Carette et le brigadier-chef Romain Salles de Saint PaulLe 4e Régiment de chasseurs 4 hommes:  capitaine Romain Chomel de Jarnieu, maréchal des logis-chef Alexandre Proton, Antoine Serre et Valentin Duval. Le 93e Régiment d'artillerie de montagne perd un opérateur GCM : maréchal des logis-chef Jérémy Leusie. Le 2e Régiment étranger du génie perd le sergent-chef Andreï Jouk.












vendredi 10 mai 2019

Deux opérateurs du COS perdent la vie au cours d'une libération d'otages


Quatre otages dont les deux Français enlevés au Bénin la semaine dernière ont été libérés par les forces françaises dans le nord du Burkina Faso. Une opération spéciale exceptionnelle qui a coûté la vie à deux commandos français. Tous les otages sont indemnes.

Ci-dessus: les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, morts pour la France (biographies à retrouver à la fin de cet article).


Ils avaient été enlevés le 1er mai dans le nord du Bénin. Les Français Patrick Picque et Laurent Lassimouillas ont été libérés la nuit dernière par les forces spéciales françaises. Une Américaine et une Sud-Coréenne ont aussi été libérées.
Au cours de l'opération, les forces françaises ont perdu deux soldats. Il s'agit de commandos marine appartenant au commando Hubert de Saint-Mandrier, un des plus prestigieux, si ce n'est le plus prestigieux au sein des forces spéciales françaises. Il s'agit des 6 et 7ème membres du COS à perdre la vie en zone sahélienne depuis que la Task Force "Sabre" y opère. Ces hommes sont souvent les premiers au contact de l'ennemi.

L'intervention a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, sur un campement installé à proximité de la frontière malienne, dans la réserve sylvo-pastorale située autour de Gorom-Gorom, dans l'angle nord-est entre le Mali, le Niger et le Burkina. Les autorités françaises suivaient les déplacements des ravisseurs depuis deux jours.


"Ils sont morts pour la France. Morts en sauvant des Français."
Florence Parly, ministre des Armées


En fin d'après-midi, la ministre Florence Parly et le CEMA, le général Lecointre, ont donné depuis le Ministère des Armées une conférence de presse afin de préciser le déroulé des opérations, et surtout de rendre hommage aux militaires.

C'est ainsi que l'on a pu apprendre que le renseignement militaire français s'était, avec l'appui américain, mis en oeuvre dès l'annonce de la prise d'otages, et que les forces spéciales avaient pu mettre en place une surveillance du groupe de ravisseurs au moins deux jours avant l'intervention. Des drones Reaper de l'escadron 1/33 Belfort de Cognac (Armée de l'air) se sont relayés (sans compter la probable présence de drones américains). 

Très vite, les forces françaises ont soupçonné que les ravisseurs aient pour projet de transférer les otages à la Katiba Massina, groupe armé qui oeuvre au Mali. Si transfert il y avait eu, l'Etat-Major français estime que les chances d'intervenir auraient été probablement perdues.

Une opportunité (en l’occurrence, le bivouac des ravisseurs) était donc attendue par le COS pour mettre en oeuvre la libération des otages. Le Commandant des opérations spéciales, l'amiral Isnard, a donc supervisé la préparation d'une opération, et des moyens ont été prépositionnés, médicaux, logistiques, pour une extraction rapide notamment.

Dans la nuit de jeudi à vendredi 10 mai, sur ordre du Président de la République, l'opération est autorisée.

Le CEMA, livrant quelques détails, a précisé que dans la nuit noire, les hommes du commando Hubert avaient pu s'infiltrer sur 200m, n'étant repérés qu'à une dizaine de mètres des bâtiments dans lesquels les otages et les ravisseurs se trouvaient.

Entendant l'ennemi s'agiter et s'armer, les forces spéciales donnent l'assaut sans ouvrir le feu pour ne pas toucher les civils, qui se trouvaient dans 4 abris distincts. C'est à cet instant que les deux commandos sont tués lors d'une fusillade en milieu confiné. 4 terroristes sont abattus, et 2 parviennent à s'enfuir. L'identité de ce groupe n'a pas été révélée.

L'opération est une réussite, puisque les deux otages français sont libérés, et mieux encore, une otage américaine et une otage coréenne, dont l'Etat-Major français assure ne pas avoir eu connaissance de l'existence avant l'intervention, ont également été sauvées.

Les deux militaires français recevront un hommage national dans les prochains jours. Voici leur biographie:

Maitre Cédric de Pierrepont 
Né en 1986, le maître de Pierrepont est entré dans la Marine nationale en 2004, au sein des équipages de la flotte. Il intègre en 2005 la spécialité de fusilier marin et se distingue en terminant premier sur quarante-sept de son cours de Brevet élémentaire. Un an et demi plus tard, il réussit le stage commando. Il est ensuite affecté au commando de Penfentenyo où il est promu au grade de second-maître et obtient son brevet d’aptitude technique fusilier marin-commando. En août 2012, il réussit le cours de nageur de combat puis rallie le commando Hubert. Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018. Le maître de Pierrepont était pacsé. Il cumulait 15 ans de service au cours desquels il a plusieurs fois été engagé sur des théâtres d’opérations en Méditerranée, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était déployé depuis le 30 mars dernier. Il était titulaire de quatre citations (à l’ordre du régiment, de la brigade et de la division) avec attribution de la Croix de la Valeur Militaire et d’une citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale. Il était en outre décoré entre autres de la Médaille d’or de la défense nationale « Nageur de combat – Missions d’opérations extérieures » et de la médaille d’Outre-mer avec agrafes Sahel et Liban. 
Maître Alain Bertoncello  
Le Maitre Alain Bertoncello, né en 1991, est entré dans la Marine nationale en rejoignant l’école de maistrance le 14 février 2011. Il choisit le 1er mars 2012 la spécialité de fusilier marin et réussit le stage commando la même année. Après 5 ans au commando Jaubert, il obtient le brevet de nageur de combat et rejoint le commando Hubert basé à Saint-Mandrier dans le Var, où il était affecté depuis juillet 2017. Après son entrée au sein des commandos marine, le maître Bertoncello a participé à des missions de défense des intérêts maritimes français aux Seychelles (protection des thoniers) et à plusieurs opérations extérieures au Qatar, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il était engagé depuis le 30 mars dernier. Le MT Bertoncello était pacsé. Il cumulait plus de 7 ans de service au sein de la Marine nationale. Il était titulaire d’une citation à l’ordre du régiment avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale et était décoré de la Médaille d’Outre-mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la Médaille d’argent de la Défense nationale.



vendredi 21 décembre 2018

Ouvrage collectif : Conflictualités modernes et postures de défense


Pour ce dernier post de l'année, c'est presque une idée cadeau que je suggère aujourd'hui. Sorti le 28 novembre dernier, l'ouvrage collectif "Conflictualités modernes et postures de défense" se présente comme l'outil idéal pour qui veut parfaire sa culture stratégique.


17  étudiants, jeunes chercheurs ou professionnels y contribuent sur des domaines variés couvrant la transversalité des enjeux contemporains: fiches pays, problématiques industrielles, question des alliances, émergence du Cyber ou des armes autonomes, risque nucléaire ou encore terroriste...

Le projet est porté par Vincent Satgé, et la Chaire "Défense & Aérospatial". La chaire hébergée à Sciences Po Bordeaux a en effet soutenu et accompagné le projet dans le cadre de ses activités de diffusion de la pensée stratégique.

Votre serviteur a l'honneur d'y apporter sa contribution sur plusieurs sujets.

Complet et proposé à prix abordable, l'ouvrage apparaît notamment idéal pour les étudiants qui se destinent à un avenir dans le domaine stratégique au sens large.

Présentation:
Cet ouvrage dresse un constat global et actualisé de la conflictualité et étudie l'évolution des politiques de sécurité et de défense. Il analyse la symbiose entre diplomatie et défense où la puissance armée apparaît comme un des déterminants de la diplomatie. 
Quelles sont les nouvelles formes de conflictualité et quelles approches la Défense peut–elle adopter pour y faire face ?


Conflictualités modernes et postures de défense; La Documentation Française; 269 pages. 14 euros.


Le blog est en pause durant les fêtes, et sera de retour pour une année 2019 qui s'annonce déjà tumultueuse... Agréables fêtes de fin d'année à toutes et à tous ! 


mercredi 12 décembre 2018

SOFINS, séminaire de l'innovation pour les forces spéciales, revient en 2019


En Nouvelle-Aquitaine, le premier grand rendez-vous de l'année 2019 (car le printemps est chargé !) sera d'envergure stratégique, et nationale. C'est en effet le salon SOFINS qui revient sur le camp de Souge à Martignas-sur-Jalle près de Bordeaux, pour sa 4ème édition. Ce séminaire initié par l'idée de mettre en relations les innovateurs avec les opérationnels est devenu un rendez incontournable dans ce milieu d'élite.


La 4ème édition du salon SOFINS se tiendra du 2 au 4 avril 2019 sur le camp de Souge (33) en Gironde.

Unique en Europe, ce séminaire est le rendez-vous de l’industrie et des Forces Spéciales. La mission du Cercle de l’Arbalète est de promouvoir le rayonnement des Opérations Spéciales grâce à l’esprit d’innovation des TPE, PME et grands groupes industriels. Ce séminaire est l’aboutissement des travaux entrepris tout au long de l’année par les membres du Cercle au travers de rencontres et d’ateliers thématiques R&D.

Sur le camp de Souge, rencontres, ateliers R&D, tests dynamiques de matériels d’équipements en conditions réelles et proches des conditions d’opérations permettent aux Forces Spéciales de tester de nouvelles technologies proposées par le monde de l’industrie afin de répondre aux besoins des Opérations Spéciales.

Le Sofins est le lieu de réflexion sur les défis techniques de demain. L’Arbalete Lab est un espace réservé aux Starts-ups sélectionnés par le Cercle de l’Arbalète, pour présenter leurs innovations aux Forces Spéciales.

« Le succès des 3 dernières éditions du SOFINS montre à quel point l’évolution des menaces nécessite la recherche de nouvelles solutions technologiques pour répondre aux problématiques que rencontrent les forces spéciales sur le terrain. Nous comptons sur vous et sur votre présence pour démontrer à la communauté internationale des forces spéciales la pertinence des solutions de l’industrie française. Soyons à la hauteur de l’audace des forces spéciales !» 
Benoit de Saint Sernin, Président du Cercle de l’Arbalète 
«Il est intéressant de constater que le partenariat civil militaire permet d’atteindre un même objectif : être fort et remporter la victoire militaire. Ce partenariat est important car face à nous il y a un ennemi qui sait s’adapter. Il existe beaucoup de technologies duales qui peuvent se trouver sur le marché public et dont il faut se préserver. Je suis content que le Cercle de l’Arbalète joue le rôle d’éclaireur : aller nous rechercher et nous trouver la bonne réponse à nos besoins ». 
Amiral Laurent Isnard, Commandant du COS 



BONUS: des images du 1er RPIMa en tenues NRBC