mercredi 4 octobre 2023

Le Canopée, symbole d'un spatial décarboné, en démonstration à Bordeaux


Après le HMS Iron Duke il y a dix jours, c'est maintenant le « Canopée » qui est à Bordeaux pour la semaine ! Ce roulier innovant servira prochainement de cargo dans le convoyage du lanceur Ariane 6 entre l'Europe et le Centre spatial guyanais. 


Pour la seconde fois cette année, le (ou la) Canopée a remonté l'estuaire de la Gironde, cette fois-ci jusqu'à s'amarrer port de la Lune, où il séjourne du 3 au 7 octobre pour son baptême officiel (photo maison. De très belles images du navire passant sous le tablier du pont Chaban Delmas sont disponibles dans les médias, notamment chez Sud Ouest, mais je n'en possède pas les droits de diffusion). 
Durant l'hiver dernier, alors qu'il ne disposait pas encore de son système de "voiles", le Canopée n'avait pas dépassé le port de Blanquefort-Parempuyre, au nord de l'agglomération. Mais c'est bien de là, et non des quais populaires et touristiques de Bordeaux, qu'il emportera les composantes du lanceur Ariane 6 vers la Guyane française. 


Le Canopée est un roulier de 121 mètres de long pour 22 mètres de large, la particularité du navire étant sa propulsion hybride gazole/gaz naturel liquéfié, et surtout quatre voiles, ou ailes, articulées de 37 mètres (moins que les 51m annoncés en 2019 ?). Ces ailes doivent permettre d’économiser jusqu’à 7200 tonnes de CO2 par an, selon le constructeur (chiffres de 2019 également).

Les essais du navire semblent terminés. Il a même déjà réalisé une traversée de l'Atlantique. Pour le lanceur Ariane 6 en revanche, il faudra attendre encore (un peu). Cette belle épopée devrait débuter courant 2024.


"Ariane 6 on board" peut-on lire sur la coque du Canopée. Une inscription qui rappelle forcément la barge Airbus A380 que les bordelais ont vu remonter le fleuve durant des années. Le Canopée s'inscrit donc en quelques sortes dans cette tradition, véritable symbole de nos industries d'excellence. 

Un symbole à double vertu. En effet, le choix stratégique qu'a fait ArianeGroup avec ce cargo "à voiles" emporte avec lui un bel engouement. 
Pour Bordeaux, ville écologiste, c'est évidemment l'opportunité d'un affichage politique, d'autant plus que les curieux sur les quais font rapidement la distinction avec les habituels et plutôt mal-aimés paquebots de croisière que l'on voit défiler durant la belle saison devant les façades du XVIIIème siècle.
Pour Ariane, il y a l'image bien sûr, mais c'est aussi bien plus que cela, alors que l'industriel fait feu de tout bois pour améliorer la durabilité de ses activités. Il s'agit justement de rappeler que dans le secteur spatial -comme dans le secteur aéronautique d'ailleurs- la très grande majorité du carbone émis l'est du fait, non des lancements de fusée, mais bien de celui des segments production et logistique. 


1 commentaire:

  1. On essaie de terminer l'année 2023 sur une note positive pour le spatial européen :
    https://www.sudouest.fr/sciences-et-technologie/espace/mission-reussie-pour-vega-troisieme-et-derniere-fusee-europeenne-lancee-en-2023-16995395.php

    L'avenir proche promet d'être encore rock'n'roll...
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-bataille-des-bases-spatiales-est-engagee-20230810

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