lundi 20 septembre 2021

Les armées avancent sur la maintenance des aéronefs par drones


Dans le cadre des développements du standard du Rafale F, un appel à projets pour l’automatisation de l’inspection d’aéronefs avait été lancé par l'AID, la DMAé, et la DGA. On en connait déjà quelques résultats.

Sources & Images: ministère des Armées.


Rafale "F4" doit projeter le MCO dans une nouvelle ère, celui de la maintenance prédictive, qui devra contribuer, grâce au Big Data et à l'IA, à régler une partie des soucis de disponibilités des flottes d'aéronefs militaires (problème qui épargne assez largement le Rafale d'ailleurs). 

C'est dans le cadre de cette évolution qu'en juillet 2019, l’Agence de l’innovation de défense (AID) a lancé via l’Innovation Défense Lab en partenariat avec la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé), la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Armée de l’Air et de l’Espace, un appel à projets « automatisation des contrôles non destructifs (CND) sur aéronefs ». 

En effet, comme le justifie l'administration, la maintenance des aéronefs nécessite l’inspection régulière de ses revêtements ainsi que de réguliers contrôles de l’intégrité de la structure interne de certains points critiques par des moyens dits « contrôles non destructifs ». Ce sont des tâches chronophages et potentiellement dangereuses pour les opérateurs dans le cas des aéronefs de grande hauteur. 

Dans les faits, la proposition de solutions innovantes se traduit par l'emploi de drones:


Sur une vingtaine de candidatures, l'agence a retenu deux entreprises qui ont pu développer, en un peu plus d’un an, un démonstrateur, en lien étroit avec les équipes techniques compétentes des armées:

  • DONECLE, en partenariat avec 8tree et Dassault, propose une inspection 3D automatique des revêtements aéronefs grâce à un drone 100% automatisé. Cette technique permet de détecter et mesurer les défauts de surface tels que des enfoncements, impacts ou perforations. Testée sur des surfaces métalliques et composites, la solution permet en outre des comparaisons avec la maquette numérique de l’avion et le suivi digital de l’évolution des défauts.
  • ROBOPLANET, propose un robot semi-autonome pour les mesures de contrôle non destructif par ultra-sons, qui scanne automatiquement des zones prédéfinies, avec l’assistance d'un logiciel de mise en œuvre et de suivi des acquisitions. Ce robot semi-autonome permet la détection automatique de défauts au cœur de la pièce et le format des données générées assure une continuité numérique avec le logiciel en place de génération de rapports d’inspection.


Au bout du processus, des démonstrations ont eu lieu cet été, le 9 juin, sur la BA 118 de Mont-de-Marsan. 
Des essais qui selon le MINARM "ont permis de mettre en évidence les conditions d’utilisation qui pourraient être envisagées par les forces", devant un quorum d’expert de spécialistes et de potentiels utilisateurs en provenances des armées, de la DGA, de la DMAé, du Service Industriel de l'Aéronautique (SIAé), de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) mais aussi de l’industrie aéronautique.

La restitution finale de cet appel à projet s’est déroulée le 7 juillet à l’Innovation Défense Lab permettant de faire le bilan tant sur le fond que sur la forme de ce projet.

Tout comme l'impression additive, il ne fait pas de doute que les drones & robots ont toute leur place dans ce MCO "4.0" qui pourrait considérablement révolutionner les missions des forces armées.


Ci-dessous: des essais avaient déjà été menés avec la Marine en 2020.



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