vendredi 12 avril 2024

Macron chez Eurenco Bergerac - "L'économie de guerre crée de la richesse"


Comme annoncé, le Président de la République était bien présent ce 11 avril sur le site d'Eurenco Bergerac, où il a posé la première pierre des nouvelles installations qui permettront la production de 1 800 tonnes de poudre par an d'ici 2026. Un déplacement à vocation plus large, puisqu'il était aussi question de faire le point sur la fameuse "économie de guerre".

Images: Eurenco/Elysée.


On a déjà tout dit ou presque, sur ce blog, sur le renouveau d'Eurenco Bergerac, soudainement devenu depuis 2022 une pièce essentielle de la production de munitions d'artillerie française et européenne (à lui seul, environ 10% de la production continentale de poudre à terme ?). Cela dit, Eurenco était une nouvelle fois dans la lumière ce 11 avril, faisant partie d'une séquence "économie de guerre" qui se poursuit… et devrait continuer de se poursuivre, les projecteurs se tournant cette fois vers un autre champion de la munition: MBDA. Mais nous en reparlerons.  

Lire sur le blog: Les yeux de l'Europe sur Eurenco Bergerac



Emmanuel Macron était donc ce jeudi à Bergerac pour poser la première pierre des futurs bâtiments de production de poudre, élément essentiel dont la pénurie est mondiale. 60 millions d'euros d'investissements, en partie soutenus par l'UE, et 15 bâtiments qui permettront la production de 1 200 à  1 800 tonnes de poudre (production multipliée par 10). L'entreprise va aussi embaucher, passant d'ici deux ans de 250 à 450 employés. 
Pour l'ensemble des chiffres, notamment ceux concernant les charges modulaires pour obus de 155mm (canon Caesar), voir le lien vers l'article ci-dessus.

Une charge modulaire, c'est ça.


Mais si Bergerac avait été choisi comme lieu "emblématique", érigé en modèle*, de cette journée consacrée à l'économie de guerre, c'était également dans le but de réunir autour du Président de la République plusieurs responsables, dont des capitaines d'industrie. Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des Armées, et le DGA Emmanuel Chiva accompagnaient les ministres Lecornu (Armées) et Lemaire (Economie), à la rencontre des PDG d'un nombre assez impressionnant de grands groupes de la BITD: Aubert et Duval, Dassault Aviation, Eurenco, KNDS France, MBDA, Naval Group, Roxel,  et Thales (absence d'Airbus et de Safran). Logistique d'ailleurs compliquée pour Bergerac et son tout petit aéroport !

Une réunion de travail sur les "pourquoi ? quand ? comment ? qui paye ?" d'où Emmanuel Macron est ressorti afin de s'exprimer durant une quinzaine de minutes devant les médias (vidéo ci-dessous), confirmant que la situation géopolitique globale inscrivait la tendance actuelle en matière de production d'armement dans la durée: « Nous sommes partis durablement pour nous installer dans un changement géopolitique, géostratégique où les industries de défense vont avoir un rôle croissant. » (...) « Le monde dont nous parlons, il ne s'arrêtera pas si demain la guerre se termine, parce qu'il y a un réarmement massif [...] de la Russie et parce que vous voyez partout en Europe les dépenses militaires, les commandes augmenter. »

Sur la question de déficit public, le Président a surtout rappelé qu'aucune remise en cause de la Loi de programmation militaire (413 milliards d'euros sur la période 2024-2030) n'était prévue, et que les engagements seraient tenus, tout comme ils l'ont toujours été en matière de défense depuis son élection en 2017. 
Rappelant que « l'économie de guerre créée de la richesse », ce qui est fondamentalement juste, puisque la BITD française s'avère largement rentable pour l'Etat, Emmanuel Macron s'avoue convaincu que cet effort se traduira, au delà du soutien nécessaire à l'Ukraine, par de nouveaux succès à l'export.


Déclaration du Président Emmanuel Macron depuis l'usine Eurenco à Bergerac (11/10/24):



*qui l'eut cru quand nous évoquions déjà sur ce blog les actualités de ce petit site de Dordogne, il y a plusieurs années !


1 commentaire:

  1. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Le délabrement de nos finances publiques nous obligera à faire des choix. Et puis, on peut garder l'apparence d'un budget constant tout en lui intégrant des dépenses non budgetees (l'assistance à l'Ukraine par exemple) ce qui a pour conséquence de faire baisser la réalité des crédits affectés à nos armées.

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