Surprise ! Le débat parlementaire sur les systèmes d'artillerie, qui a lieu cette semaine en commission à l'Assemblée Nationale, semble avoir poussé Turgis & Gaillard à dévoiler son jeu. Et quel jeu ! L'ETI s'apprête à présenter au salon du Bourget un prototype de lance-roquettes 100% français, avec pour but d'éviter à la France un grave trou capacitaire.
Images : Turgis & Gaillard.
Turgis et Gaillard Groupe avait déjà boulversé le paysage -un peu trop tranquille ?- de l'industrie de défense française en 2023, lorsque le drone Aarok fut dévoilé au Bourget. Même phénomène deux ans plus tard, et toujours au Bourget en juin (où décidemment, l'aérobalistique va faire concurrence à l'aéronautique, sur son propre terrain), avec la présentation annoncée du prototype de lance-roquette national, baptisé "Foudre", dont l'allure semble largement inspirée du célèbre M142 Himars américain.
Selon les médias informés par l'ETI, et ce alors que l'information sur l'existence du programme a publiquement été dévoilée à l'Assemblée Nationale mercredi 30 avril, Foudre est développé en secret depuis deux ans, en parallèle des efforts nationaux sur FLP-T (frappe longue portée terrestre), qui interessent officiellement MBDA (maquette MBDA ci-dessous) et ArianeGroup.
Le prototype de lanceur Foudre a ainsi été présenté à l’armée de Terre et à la Direction générale de l’armement (DGA). Il est annoncé comme compatible avec les munitions du marché, y compris coréennes et indiennes. Si tout va bien en termes de collaboration avec les autorités, des essais de tir pourraient être menés dès 2026. Largement de quoi prendre de court la "concurrence" en France. Hormis la munition, tout, du châssis au système de ciblage, est développé par l'entreprise. Le véhicule, garanti NRBC, est aérotransportable par les C-130 et les A400M en service dans l'armée française.
Sa production se ferait via les installations duales des filiales SEFIAM (Lozère) et Graffeuille (Charente), que le groupe annonce comme capables de passer "en mode haute cadence".
Pour rappel, afin de remplacer ses antiques LRU, la France attend une douzaine de systèmes en 2030, avec quelques 300 roquettes disponibles à cette date Une ambition qui mérite d'être réévaluée. L'appel d'offres est attendu à la fin de cette année.
S'agissant des effecteurs, la tranche de portée pour le ciblage allant de 200 à 2 000 km, j'invite à consulter les données sur ELSA: European Long-Range Strike Approach, le programme dans lequel Foudre a bien l'intention de s'inscrire.

Rendez-vous le 16 juin au salon du Bourget pour découvrir la bête. La seconde édition successive où Turgis & Gaillard risque bien de voler la vedette aux géants de l'armement français.
Le concept semble intéressant. En espérant qu’il ne laisse pas la place à l’amertume comme l’Aarok qui, l’enthousiasme initial passé n’a toujours pas décollé.
RépondreSupprimerLorsqu'on annonce un nouveau produit, cela ne signifie pas qu'il est prêt à être fabriqué. Bien au contraire ! Produire en série un armement complexe, sans même savoir si un pays est potentiellement intéressé, est un non-sens économique.
SupprimerIndustrialiser un lanceur d'effecteurs est à notre portée. Nous avons déjà la chaîne "feu", les systèmes et possiblement les briques pour les armements nécessaires, sans ignorer l'interopérabilité qui en arrange certains.
RépondreSupprimerL'aspect souverain est stratégique pour le futur de nos armements. Cela ne veut pas dire qu'ils seront 100% frââaannçais mais que nous en gardeons l'accessibilité et l'usage...
L'économie est une chose que l'on doit appliquer à soi-même, ne plus rien développer et produire en est une autre (?!). Oui la souveraineté a aussi un sens qui a un coût. Y renoncer ne nous renforcera en rien...
Allez TG, merci à Pax Aquitania et en attendant le premier vol de l'Aarok !