Le média indien référence en matière de défense, Livefist, a révélé le détails des partenariats entre les industriels français, avec en premier lieu Dassault, et leurs homologues indiens autour du contrat Rafale. Il est ici question des fameux partages de technologies conclus dans le cadre du "Make in India".
Alors que le Président Macron rentre tout juste de sa visite officielle en Inde (cf le Taj Mahal !), Livefist révèle en exclusivité le nom des entreprises qui bénéficieront des partenariats technologiques conclus dans le cadre du contrat Rafale passé avec la France pour 7,87 milliards d'euros, et portant sur 36 appareils (il y en aura, probablement, bien plus).
Tout part de remous politiques en Inde, où l'opposition accuse le gouvernement de Narendra Modi de n'avoir pas respecté la procédure de sélection. L'industriel Reliance est notamment visé, lui qui a conclu avec Dassault Aviation une société commune, Dassault Reliance Aerospace (DRA). Une affaire qui agite le monde politique et économique indien, car on y remet également en doute les bénéfices de ce partenariat stratégique avec la France.
Car en effet, le contrat Rafale, qui a mis tant d'années à se concrétiser, comprend des «offsets», ou compensations industrielles, à hauteur de 50%. Traduction: le contrat Rafale devra apporter, d'ici 2021 soit les 7 ans suivants la signature du marché, près de 4 milliards d'euros à l'économie indienne via des partages de technologies.
Si les forces aériennes indiennes, et peut-être un jour la marine, recevront leurs appareils à partir de 2019, tous issus du "Made in France", il y a en fond une volonté indienne, d'avancer vers l'autonomie stratégique. Alors qu'elle est aujourd'hui le premier client de la France en matière d'armement, l'Inde a bien du mal à se construire une BITD (base industrielle et technologique de défense), et c'est bien tout l'intérêt de la grande politique nationale du "Make in India" qui vise à développer le pays dans tous les domaines.
Il est donc fort probable que l'Inde assemble un jour ses Rafale, après avoir au fil des années qui viendront avancer sur la production de diverses parties de l'appareil.
"Offsets", le mot qui fait peur
Et c'est ainsi que le média Livefist révèle la liste des 72 entreprises indiennes concernées par le contrat Rafale et ses offsets. Sont concernés entre autres la cellule du Rafale, ses moteurs Snecma M88, le radar, les systèmes de guerre électronique et l'avionique, et divers composants...
Chez nous, la conclusion de ces compensations ou offsets, qui se traduisent essentiellement par des transferts de technologies chez ces puissances émergentes (en France, par exemple, ce serait des emplois) fait très peur. Elles sont vues par beaucoup comme une concession, une perte de terrain dans les négociations commerciales, et surtout, un grand péril pour l'avenir dans lequel nous (les occidentaux) aurions perdu notre précieux avantage technologique. La pire des craintes étant bien sûr, inimaginable, la délocalisation...
Les offsets technologiques sont pourtant aujourd'hui la condition sine qua non des grands accords industriels avec les pays émergents, et personne n'y échappe, que ce soit les américains, les européens, ou même les russes.
De plus, les offsets s'apparentent finalement surtout à l'achat de technologies sur étagère, avec principalement la mise en place d'unité de production. En matière de R&D, les puissances industrielles conservent une grande longueur d'avance que seule la Chine, avec des moyens énormes, s'applique à rattraper (et parfois dépasser). Il "suffit" pour nous de demeurer performants dans le domaine de l'intelligence économique.
Enfin, il faut voir dans ces accords non pas des risques, mais des opportunités. Les listes ci-dessous en témoignent. Pour le contrat Rafale en Inde, la Team Rafale constituée de Dassault, Thalès, Safran (comptons également le missilier MBDA) enchaîne les partenariats qui s'avéreront possiblement stratégiques à long terme. C'est même tout l'écosystème de l'avion de combat qui y participe.
Et si nos technologies sont convoitées, notre force se trouve surtout du côté de nos savoir-faire, qui sont eux en revanche particulièrement difficiles à exporter !
Et si nos technologies sont convoitées, notre force se trouve surtout du côté de nos savoir-faire, qui sont eux en revanche particulièrement difficiles à exporter !
Ci-dessous: le détails des entreprises indiennes concernées dans chaque domaine par le contrat Rafale - Source Livefist.com
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