Le secteur aéronautique français, passé la tempête du COVID, est un secteur de prestige qui connaît rarement la crise. Il doit cependant faire face à un autre type de défi: celui du recrutement. Dassault Aviation vise le chiffre exceptionnel de 1 000 recrutements en 2023, dont 500 pour la seule région Nouvelle Aquitaine.
Ci-dessus: production des Falcon 8X - photo Dassault Aviation.
Une brève sur l'activité économique des filières ASD (aéro/spatial/défense) en Aquitaine, cela faisait longtemps. Dassault Aviation a largement communiqué par voie de presse ces dernières semaines sur ses objectifs de recrutement historiques pour 2023. Mais comme tout le monde, notamment les plus jeunes, n'a pas l'habitude ou les moyens de lire la presse, notamment premium, touchons en un mot ici.
Avec 1 000 postes à pourvoir, sur les 25 000 au plan national dans la filière aéronautique, l'avionneur français double en effet ses statistiques annuelles de recrutement. Cela s'explique notamment par le niveau record de prises de commandes enregistré en 2022 (92 Rafale, 64 Falcon). Le carnet total assure du travail pour une décennie, tandis que les perspectives commerciales sont plutôt encourageantes. On attend par exemple des commandes Rafale françaises, indonésiennes, et probablement indiennes. Tandis que les bureaux d'études planchent sur l'avenir de l'aviation de combat avec le SCAF.
Les recrutements se font à tous les postes, à tout niveau, et à tout âge (l'entreprise insiste d'ailleurs sur le rôle des seniors), avec un "gros" tiers pour la production, et un "petit" tiers en bureau d'études.
50% des recrutements en Nouvelle AquitaineContrairement aux idées reçues, Dassault Aviation n'est pas un "géant", et avec 9 000 salariés, demeure une entreprise à taille humaine. Relativement. Surtout si on la compare à Airbus la toulousaine.
De plus, on se souvient que l'actuel PDG, Eric Trappier, avait lancé une grande politique visant à rapprocher les bureaux d'études (parisiens) des lieux de production, façon de renforcer la culture de l'entreprise. La conséquence avait été la rénovation et même la construction de locaux bordelais, plus exactement à Mérignac.
Même si la tête du groupe reste fondamentalement parisienne (Saint-Cloud), tout ou presque est aujourd'hui présent à Mérignac, de la production (chaînes d'assemblage Rafale et Falcon) au soutien, du bureau d'études aux services achats. C'est donc sans surprise que l'on apprend que la moitié des recrutements effectués par le groupe le seront en Nouvelle Aquitaine, et majoritairement à Mérignac. En 2023, cela représentera donc 500 personnes.
Moins tape à l'œil que les grands programmes d'armement comme le SCAF ou les prises de commandes de Rafale, Falcon, ou même Airbus qui animent l'actualité, le recrutement dans la filière aérospatiale représente aujourd'hui un véritable défi. Le secteur est, comme d'autres dans l'industrie, en véritable tension (c'est vrai également au sein des forces armées). Les ressources humaines sont pourtant tout aussi -si ce n'est plus- stratégiques que l'épaisseur des carnets de commandes. Et face au bashing politique que doivent régulièrement subir, à la fois le monde de l'aviation, et le monde de l'industrie plus généralement, cette problématique du recrutement doit être érigée en priorité. Nous aurons l'occasion d'en reparler cette année.
A 2 semaines du Salon du Bourget quand n'est ' il du carnet de commande du Rafale et de sa production ?
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