mercredi 20 septembre 2023

Un nouveau projet de micro-lanceur à Bordeaux, avec l'implantation de Dark !


Une nouvelle entreprise dédiée à l'accès à l'espace s'implantera à Bordeaux en 2024. Il s'agit de Dark, que l'on connait déjà depuis sa fondation en 2021. La start-up est la seule en France, et l'une des rares au monde à proposer une solution de micro-lanceur aérolargué, avec pour premier objectif des missions de nettoyage de l'orbite basse. 500 emplois pourraient être créés. 

Ci-dessus: vue d'artiste du lanceur aérolarguée de Dark, lorsqu'il sera opérationnel. 


Nouvelle grosse info sur le spatial (décidemment le thème de la rentrée ici) avec l'annonce -via communiqué de presse & dépêche AFP- de l'implantation à Bordeaux d'une nouvelle start-up du New Space, et non des moindres puisqu'il s'agit de Dark, l'une des rares à se lancer sur le marché des micro-lanceurs. Une arrivée qui s'ajoute à la présence d'HyprSpace, déjà bien implantée, et fait de l'agglomération bordelaise, déjà très marquée "Ariane", un poumon industriel de l'accès à l'espace européen.

L'entreprise s’implantera sur l’aéroport de Bordeaux-Mérignac l'an prochain, en 2024. L'aéroport en effet, car Dark, fondée par des anciens du missilier MBDA, compte s'appuyer sur une solution aérolarguée: son micro-lanceur sera transporté en haute altitude par un avion-porteur, avant d'être lancé vers l'orbite basse.  
Le premier vol d'essai est prévu en 2028. Et attention, ce n'est pas un "sport de masse" comme en témoigne la cessation d'activité récente de Virgin Orbit sur ce segment (au grand dam du gouvernement britannique). Nous verrons notamment si l'expérience d'ex-missiliers fera pencher la balance dans le bon sens. 

Dark compte aujourd'hui 23 employés, et des recrutements, jusqu'à 500, sont envisagés dès 2024 dans la R&D, la production, la maintenance et les opérations spatiales.

Il faut noter que l'arrivée de Dark à Bordeaux (elle a été fondée à Paris) est le fruit d'un bel activisme des acteurs régionaux, qui se concrétise aujourd'hui par la signature d'un partenariat avec l'aéroport de Bordeaux pour préparer l’implantation des activités de l’entreprise.  Nous verrons donc ainsi peut-être un jour à Mérignac l'avion porteur de Dark côtoyer l'Airbus Zero G de Novespace


Jouer la carte de la durabilité des activités en orbite

Dark se positionne sur le segment du lancement réactif (cela pourrait-il intéresser la défense ?), et même plus précisément sur la problématique de la désorbitation des objets incontrôlés. Car on le sait, l'activité sur les orbites basses ne va faire que croître dans les années qui viennent, accroissement qui concernera bien entendu l'économie du spatial, mais aussi les risques ! Disposer de solutions, souveraines si possible, destinées à favoriser la durabilité des activités spatiales revêt donc un intérêt tout particulier. 

L'entreprise propose donc "Interceptor", « un système permettant d'accéder à n'importe quel point de l'orbite basse en moins de 24 heures, pour en retirer les objets dangereux ». Le système s'annonce comme complet, puisque l'on parle du lanceur -et de son porteur, un avion de ligne modifié- comme du module orbital robotisé qui doit permettre de capturer les objets dangereux.
Le micro lanceur pourrait aussi être utilisé pour le lancement de charges utiles allant jusqu'à 300 kg.

La start up a accumulé 7 millions d'euros depuis 2021, et des partenariats avec le CNES ou Ariane Group. Elle se lancera dès les prochains mois dans des phases de développement plus concrètes pour ses systèmes: mise à feu de son moteur cryogénique, repérage et capture des débris, rentrées atmosphériques contrôlées…



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