Comme pressenti, la France passe à un stade avancé de confinement afin de lutter contre la progression du coronavirus. Mais contrairement aux diverses rumeurs fantaisistes qui ont circulé ces dernières heures, les forces armées ne seront engagées que dans un cadre limité, voire spécifique.
Illustration: communication présidentielle. Source Twitter
Usant d'une rhétorique guerrière visant volontairement à marquer les esprits de français qui n'avaient pas pris toute la mesure de la gravité de cette pandémie, le Président Emmanuel Macron a signifié parmi les annonces du soir qu'un hôpital de campagne des armées allait être déployé en région Grand Est, dont les services sont saturés.
Le MINARM précise que le Service de santé des armées va en effet mettre en place en Alsace un Elément Militaire de Réanimation du SSA (EMR-SSA), une structure modulaire sous tente de 30 lits.
De plus, l’armée de l’Air va engager ou mettre en état d’alerte un ou plusieurs modules « Morphée », permettant de transporter 6 à 12 patients par avion.
Il faut principalement retenir ici que les armées vont jouer un rôle de régulateur des flux de patients dans les zones surchargées. Une utilisation parcimonieuse, judicieuse des moyens qui pourra évoluer en même temps que la crise elle-même.
Dans "les rues", où les déplacements non-essentiels (sans justificatif) sont désormais proscrits pour 15 jours minimum afin d'endiguer la propagation du virus, et de ce fait donner de l'air aux hôpitaux, 100 000 policiers et gendarmes s'assureront que les règles sont respectées, a précisé le ministre de l'Intérieur.
L'armée ne jouera elle qu'un rôle de support, comparable à celui mis en place pour Sentinelle. Nous sommes loin des fantasmes d'une "loi martiale" entrevus dans les diverses fake news de ce lundi (oui des véhicules militaires circulent tous les jours sur le territoire). Un déploiement "hollywoodien" n'aurait de toute façon que peu de sens, quand bien même les armées pourraient se le permettre, ce qui n'est plus vraiment le cas.
Dans une situation comme celle que nous connaissons aujourd'hui, leur point fort reste la logistique.
Nous essaierons au fil du temps de suivre sur ce blog l'évolution de cette situation exceptionnelle. Pendant ce temps, les opérations continuent et le défi pour le ministère des Armées consiste à assurer la continuité de ses missions dans un contexte rendu très très compliqué. Barkhane ne s'arrête pas par magie, et par exemple ce jour, sur la côte Atlantique (où est arrivé le porte-avions d'ailleurs), un Caracal de Cazaux a encore réalisé une mission de sauvetage auprès d'un navigateur.
Plus que jamais, l'Etat, dernier rempart, demeure sur tous les fronts. On l'avait peut-être un peu oublié.
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