mercredi 27 mai 2020

La relance par la mer


La semaine suivant la date du "déconfinement" du 11 mai a vu le lancement de plusieurs programmes industriels importants pour la Marine Nationale. L'occasion pour la ministre de rappeler que la Défense Nationale est directement ou indirectement pourvoyeuse d'activité industrielle, et ce à grande échelle.

Illustrations: Chantiers de l'Atlantique, Piriou, MINARM


Lundi 18 mai à Saint-Nazaire tout d'abord, la ministre des Armées Florence Parly lançait le chantier des 4 bâtiments ravitailleurs de force (BRF): Jacques Chevallier, Jacques Stofkopff, Émile Bertin et Gustave Zédé (tous ingénieurs du génie maritime).
Un programme confié aux Chantiers de l’Atlantique et Naval Group, et dont la livraison débutera en 2022 pour s'achever en 2029. 

Avec la crise, Saint-Nazaire s'attend à voir s'effondrer son marché des navires de croisière. C'est probablement pourquoi ce jour là, la ministre, se voulant rassurante quant au soutien de l'Etat à la filière, s'est un peu avancée en donnant des informations sur le futur porte-avions français.
En attendant l'arbitrage du Président, on sait donc déjà que oui, il y aura bien au moins un successeur au Charles de Gaulle. On apprend également plusieurs éléments déterminants: le navire sera mis à la mer en 2036, pour une entrée en service en 2038 (2040 au plus tard). Il s'agira d'un bâtiment, probablement à propulsion nucléaire, de 70 000 tonnes. Le coût du programme est lui important, étant à ce jour estimé à une fourchette entre 7 et 9 milliards.

Enfin, il sera construit aux Chantiers de l’Atlantique à Saint Nazaire ! Une information qui attise quelques jalousie plus au nord en Bretagne.


20 remorqueurs pour Piriou

Dans la foulée, Piriou, à Concarneau dans le Finistère, hérite du marché des 20 remorqueurs portuaires de la Marine nationale. Une centaine d'emplois assurés jusqu'en 2027, rien que pour la production.



Vers un ambitieux programme de corvette européenne ?

Le meilleur pour la fin. Ce 27 mai avait lieu (normalement !) une importante réunion technique sur la participation de l'Espagne au programme « European Patrol Corvette ».

Derrière l’Italie et Naviris, la co-entreprise de Fincantieri et de Naval Group., ce programme réunit la France, la Grèce et donc l’Espagne. Il pourrait de surcroît entraîner dans un effet boule de neige d'autre pays européens, comme le Portugal. 

Ce projet inclus dans une Coopération Structurée Permanente pourrait permettre de mener à bien un programme européen pour un navire de 3000 tonnes décliné en trois variantes: lutte anti-navire, missions longues et lutte anti-surface, patrouille de haute-mer.

Chaque pays pourrait via ce programme de Corvette remplacer des éléments vieillissants de sa flotte, ce qui représenterait plusieurs dizaines de navires. En France, l'EPC viendrait notamment succéder aux 6 frégates de surveillance de type Floréal, bientôt 30 ans d'âge, et basées à l'Outre-Mer.

Après le SCAF dans l'aérien, le MGCS dans le terrestre... l'EPC sera t-il le programme futur emblématique pour l'Europe dans le naval ?


Mise à jour 29 mai : sur cette lancée, Florence Parly se voyait présenter vendredi 29 mai à Brest le futur système franco-britannique de guerre des mines.


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