mercredi 21 octobre 2020

Missile de croisière, futur porte-avions, nouvelles frégates de surveillance...


Finalement, le salon EuroNaval aura lui aussi été annulé, laissant la filière défense bien orpheline d'événements cette année. Cependant, l'événement, qui se tient en "digital", aura permis quelques annonces importantes pour le futur de la Marine Nationale. Dans le même temps, le Suffren a réalisé une première.

Ci-dessus: le Suffren, SNA de classe Barracuda, continue ses essais à la mer - Marine Nationale


La ministre des Armées a dans son intervention d’ouverture du salon "Euronaval-Online", confirmé que le porte-avions de nouvelle génération (PANG) arriverait en 2038: « Je confirme que ce programme sera lancé pour donner un successeur au Charles de Gaulle en 2038. Ce futur porte-avions fédèrera l’excellence de notre industrie navale dans les prochaines décennies et, par sa dimension stratégique, offrira un cadre d’emploi parfaitement adapté dès sa conception au futur avion de combat de nos armées, connu sous le nom de SCAF ».

Dans le même temps, LA LETTRE A révélait qu'Emmanuel Macron avait tranché: il s'agira - et c'est sans surprise - d'un porte-avions à propulsion nucléaire. Un seul pour le moment, la décision sur un sistership serait prise plus tard, vers 2028...

S'agissant du programme des patrouilleurs océaniques, l'Etat a pris la décision de se passer d'appel d'offres et d'impliquer non pas un, ou deux industriels, mais quatre des principaux chantiers navals. Naval Group bien sûr, mais également CMN, Piriou et Socarenam. L'objectif est de 10 patrouilleurs océaniques (90m, tonnage de 2000t, pouvant opérer hélicoptère et drones) équipés pour la lutte ASM, et de d'un canon de 40mm Rapid Fire de Thalès.


L'Etat soutient donc assez activement une filière stratégique (et nous n'évoquons pas ici les nombreux autres programmes) qui jusqu'ici s'en sort honorablement sur le plan mondial.

Les Patrouilleurs Outre-Mer, autre programme de modernisation, arriveront dès 2022



Le SNA Suffren réalise son premier tir de missile de croisière naval

Sur le plan opérationnel, la semaine est marquée par une première historique. En effet, le Suffren, premier des six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de la classe Barracuda, a tiré avec succès son premier MDCN (missile de croisière naval de MBDA).

L'essai a été réalisé ce 20 octobre au large du centre DGA essais de missiles de Biscarosse.

On se rappelle que le MDCN a déjà été utilisé au combat durant l'opération Hamilton en Syrie, mais par des frégates multimissions. Il s'agit d'une première pour un sous-marin nucléaire d'attaque français. Il s'agit - là encore - d'une capacité dont bien peu sont à même de disposer dans le monde.

Ce tir semble clore les essais du Suffren, qui sera livré à la Marine en fin d'année, avant une entrée en service l'an prochain.

 

2 commentaires:

  1. Ne boudons pas notre plaisir, c'est un exploit technologique et industriel:
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/les-trois-lecons-a-retenir-du-tir-du-missile-de-croisiere-mdcn-a-partir-du-sous-marin-suffren-860342.html

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  2. Le constat du chef d’Etat-major des armées le général Lecointre est d’ailleurs très clair, selon lui, « Les menaces sont permanentes, simultanées et intégrales, mais d’intensité variable. Les notions de lieu et de temps sont devenues relatives. Les actions de temps court visant à produire des effets de sidération, de neutralisation ou de dissuasion se conjuguent avec des dynamiques de long terme dont l’effet est de modifier les termes du contrat social ». Autrement dit, il faut être toujours prêt à l’engagement et « l’enjeu pour les armées est de trouver un nouvel équilibre entre action et réaction, entre instantanéité et patience stratégique, entre planification et opportunisme stratégique. » mais aussi, « la masse des forces et de leurs soutiens demeure à un niveau historiquement bas, tant en termes d’effectifs que de matériels. Les marges de manœuvre et les capacités de redéploiement sont strictement limitées. Si la capacité à répéter les efforts est révélatrice d’une force morale collective indéniable, elle ne permet pas de compenser l’usure prononcée des hommes et des équipements majeurs. L’insuffisance de la masse critique disponible, malgré la montée en puissance de la réserve, limite la capacité de réaction et la liberté d’action militaire en cas de crise cumulative ou d’attaques multiples visant nos intérêts et le territoire national. » On ne peut mieux dire, et cela est à la fois inquiétant et rassurant, le chef d’Etat-major des armées et les différents chef d’Etat-major des trois armées qui sont en prise directe avec l’action ont conscience des insuffisances à combler et des défis à relever. Je n’en citerai que quelques-uns. https://www.athena-vostok.com/armee-de-terre-projection-2030-comparaison-nest-pas-raison

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