lundi 30 septembre 2024

Asman Technology présente sa solution de services ISR sur P.68 Observer


La PME charentaise Asman Technology, spécialisée dans les services de renseignement aérien, a présenté lors du salon AD2S sa solution de mission sur avion italien Vulcanair P.68.

Ci-dessus: le P.68 d'Asman Aero Services à Mérignac, le 25 septembre - photo Pax Aquitania
  

Parce qu'il n'y pas que les drones dans la vie… et qu'opérer un petit avion civil demandera généralement moins de ressources en matériel (sans parler du coût d'un drone tactique) et surtout en hommes, la discrète PME Asman Technology, basée près de Jonzac en Charente-Maritime depuis huit ans, entretient une flotte mixte dont elle loue les services pour des missions de surveillance ou renseignement.   

Présente la semaine dernière sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mériganc pour le salon AD2S, dédié aux "activités technico-opérationnelles" dans l'aéronautique de défense, l'entreprise en a profité pour présenter le tout nouvel appareil qui a rejoint ses opérations en septembre, un bimoteur six places P.68 "Observer" de la marque italienne Vulcanair (autrefois Partenavia). 

Visible sur les photos, un panel d'équipements ISR, dont une boule optronique, a été intégré sur l'avion, qui dispose encore d'emports disponibles sous les ailes. Il permet notamment la retransmission vidéo en direct vers le sol. 


Il complète une flotte constituée de drones et d'un ULM. Ces appareils sont tous consacrés aux capacités fournies par la section services d'Asman, "pour des missions stratégiques comme l'ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), les expérimentations de nouvelles technologies embarquées, et les opérations de travail aérien".

Asman Technology dispose d'une base sur l’Aéropôle Antoine de Saint-Exupéry, une pépinière d'entreprises située sur l'aérodrome Jonzac-Neulles.


vendredi 27 septembre 2024

Hynaero célèbre son premier anniversaire et trouve des partenaires de poids


Hynaero fête le premier anniversaire de sa création et profite du salon AD2S à Mérignac pour annoncer de nouveaux partenariats qui lui serviront dans le développement de son programme d'avion bombardier d'eau européen. 

Ci-dessus: le Frégate F-100, vue d'artiste - Hynaéro. 
 

Alors que la crise climatique rend le besoin en appareils d'intervention toujours plus prégnant (et que les autorités tout autour du monde semblent tarder à vraiment comprendre ce besoin), la start-up Hynaero, fondée à Bordeaux en 2023 par d'ex officiers généraux de l'armée de l'Air et de la Sécurité Civile, ainsi que d'anciens industriels, a pour ambition de développer un avion amphibie bombardier d’eau  moderne (avec donc des capacités plus importantes et optimisés que le Canadair, même dans sa version modernisée), et surtout européen. L'Europe dépend en effet quasi totalement des moyens de production -au ralenti voire carrément à l'arrêt- du canadien DHC, qui produit le Canadair, plateforme aussi emblématique que vieillissante (conception initiale datant des années 1960). 

Pour attaquer à horizon 2030 ce marché que l'entreprise jauge à 300 appareils, Hynaero doit trouver les quelques 900 millions d'euros qui lui permettront de mettre au point son Frégate F-100. Or, les choses avancent, puisque depuis ce printemps, « le Fregate-F100 n’est plus un projet, c’est devenu un programme.», 800 000 euros ayant été apportés pour débuter les études de faisabilité, dont 300 000 par la Région Nouvelle-Aquitaine. 
Il faut noter que le projet gagne chaque jour en popularité, un concept certes flou quand on a besoin de lever autant de fonds, mais qui se traduit par une donnée concrète: les partenariat se multiplient et ce sont une trentaine d'investisseurs privés qui sont déjà engagés.  

De plus, après l'ONERA en juin, la PME annonce lors du salon AD2S qui se tenait cette semaine sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, qu'elle vient de signer un nouveau protocole d'accord avec une structure d'importance: Cs Group , concepteur, intégrateur et opérateur de systèmes critiques (défense, spatial, aéronautique, énergie), filiale du géant français des services du numérique Sopra Steria. La coopération portera notamment sur les systèmes de commandement et de contrôle CRIMSON de CS GROUP, les systèmes de formation immersive INSCAPE de CS GROUP, et "d’autres technologies de communication et de sécurisation des systèmes".

Passé l'étude de faisabilité, les études de conception couvriront toute l'année 2025, pour se terminer au printemps 2026. Il est aujourd'hui prévu que l'avion vole en 2029 et soit commercialisé en 2031. Durant cette période l'entreprise va grandir dans ses nouveaux locaux de l'aéroport de Mérignac. Elle est actuellement hébergée par Bordeaux Technowest. 


mercredi 25 septembre 2024

Le salon AD2S marque le grand retour du sujet MCO à Mérignac

Du 25 au 27 septembre se déroule sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac la première édition du salon AD2S, dédié aux  "activités technico-opérationnelles" dans l'aéronautique de défense. Ou en d'autres termes, au MCO, le maintien en condition opérationnelle. Une question qui a toujours été centrale, mais dont les fondements sont bousculés par l'évolution du contexte stratégique international. 


Il faut un -tout petit- peu de mémoire pour se rappeler que AD2S (Aerospace & Defence Support and Services), dont c'est officiellement la première édition en 2024, ne naît pas de rien, et se situe dans la filiation quasi directe (même thème, même lieu, certains organisateurs communs) d'un salon qui avait pris une belle ampleur durant la décennie 2010. 

Le salon ADS Show avait en effet culminé en 2018 avant que l'édition 2020 ne soit purement et simplement annulée… pour cause de pandémie. Culminé à une époque où, pour les armées françaises surengagées en opérations extérieures, la question de la disponibilité des matériels aéronautiques était devenue absolument cruciale, et sujette à d'importants travaux au niveau de l'Etat Major ou de l'Assemblée Nationale. La Députée PS de la 6ème circonscription de la Gironde, Marie Récalde -qui vient de retrouver ce poste en juillet- était d'ailleurs co-autrice d'un rapport que nous avions détaillé sur ce blog. Il en avait notamment découlé une grande réforme du MCO aéronautique, dont l'un des  principes était la verticalisation des contrats avec les industriels, réforme qui semble être largement saluée aujourd'hui.

Les chiffres de la disponibilité se sont améliorés en effet, mais il faut aussi dire que la longue parenthèse des "OPEX", africaines en particulier, est pour le moment refermée.

Mais la renaissance, pour ainsi dire, de ce salon aquitain dédié à la maintenance se déroule dans un contexte stratégique bouleversé. En 2024, la haute intensité n'est plus aujourd'hui un concept lointain, elle est réelle, et aux portes de l'Europe. 

Au milieu des centaines d'exposants et du millier de visiteurs attendu (dont le ministre des Armées Sébastien Lecornu, ce jeudi), AD2S s'ouvrait donc ce matin sur le sujet crucial de l'engagement majeur et des réponses apportées par les forces armées et les industriels en matière de support

Comme l'ont reconnu les grands commandants français du soutien aux opérations ce matin, "On ne parlait plus d'attrition dans les forces occidentales depuis des décennies". L'invasion de l'Ukraine a remis les responsables devant des réalités. Désormais, on identifie les points forts, ou faibles. On appuie là où ça fait mal, dans des exercices comme Orion, et sa déclinaison pour le MCO aéronautique Orionis. On joue (simule) en mode dégradé: un avion rentre de mission endommagé ? La force manque de munitions ? Soit. L'avion devra être de nouveau opérationnel en quelques heures. Et tant pis s'il n'est plus vraiment multirôle (au diable également les normes de sécurité aérienne). "Avec Orion nous sommes passés de soutenir l'entraînement des forces à entraîner les forces de soutien". Cette disparition d'un certain confort opérationnel en Occident impose de changer d'état d'esprit à niveau politique, militaire, industriel… mais aussi à l'échelle du citoyen (par exemple, ce dernier supporterait il des réquisitions en cas de crise majeure ?). Cette révolution doit être entretenue au quotidien désormais.



Le cycle de conférence continuera en abordant jeudi et vendredi les sujets de l'innovation et du facteur humain. Longue vie à AD2S ! 

Je note enfin qu'en bon salon néo-aquitain, AD2S est aussi l'occasion de quelques annonces qui dépassent le simple cadre du support. Mais nous en reparlerons dans les prochains jours. 

En parlant de stratégique... on est toujours bien accueilli sur la BA-106 ! - photo Pax Aquitania


lundi 9 septembre 2024

MBDA s'apprêterait à acquérir la totalité de Roxel auprès de Safran


Le journal La Tribune révèle ce lundi que l'industriel de l'armement MBDA serait en négociation depuis plus d'un an pour racheter l'autre moitié des parts de la société spécialiste de la propulsion des missiles, Roxel.

Ci-dessus: la gamme d'armement équipé en propulsion solide par Roxel.


Consolidation en vue dans l'armement français. Le missilier européen MBDA (France, Royaume-Uni, Italie) serait en passe de racheter à Safran l'ensemble des parts de Roxel, leader européen de la propulsion tactique pour missiles et roquettes. Les deux groupes possèdent en effet chacun 50% de l'entreprise franco-britannique issue en 2003 de la fusion de Celerg et Royal Ordnance Rocket Motors (BAE Systems).

Selon le média La Tribune en effet, MBDA souhaiterait réaliser cette intégration dite "verticale" dans le but d'optimiser la production, en se facilitant notamment l'accélération des cadences et la réduction des cycles de développement.

Roxel, dont le siège français est à Saint-Médard-en-Jalles près de Bordeaux, emploie 800 salariés (sur ses différents sites) et réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 200 millions d'euros, en nette augmentation dans le contexte de réarmement de l'Europe. 

Un dossier stratégique à suivre dans les semaines qui viennent donc… 


lundi 2 septembre 2024

Couach et Sirehna (Naval Group) vont développer des drones de surface


Le chantier naval girondin Couach annonce un partenariat avec la filiale de Naval Group, Sirehna, dans le domaine des drones de surface de petite taille. Le prototype de son premier USV doit être mis à l'eau prochainement. 

Ci-dessus: vue d'artiste du drone de surface "Magellan" - Couach


L'annonce officielle n'est arrivée que ce 29 août via la communication des entreprises, mais c'est bien depuis le mois d'avril que le partenariat entre Sirehna et Couach (qui travaillent ensemble depuis 2 ans déjà) a été conclu, avec l’ambition de développer pour les marines une offre complète intégrant drones et systèmes autonomes, afin d’accroître la capacité opérationnelle des forces navales par des solutions innovantes, éprouvées et compétitives.

Signalons qu'outre cette filiale Sirehna, Naval Group, qui constate "un accroissement du nombre de conflits de haute intensité", a également crée début 2023 unedirection Drones, Systèmes autonomes et Armes sous-marines (DSA) au sein de l'entreprise.

Le partenariat annoncé, lui, repose sur l'expertise approfondie de Sirehna et Couach dans leurs domaines respectifs: "Sirehna apporte 40 ans d’expérience dans la dynamique des plateformes navales, dont plus d’une décennie sur les technologies de téléopération de navires", tandis que "Couach apporte son expertise historique de la conception et la construction de navires sur mesure et en série, civils comme militaires." 

Ensemble, le duo français veut offrir des produits prêts au combat, rapidement déployables mais aussi ultra-compétitifs.

Sur ce blog, cela fait bien des années que nous n'avions plus traité l'actualité du chantier naval Couach, basé sur le Bassin d'Arcachon, et spécialiste des yatchs, mais aussi des petits navires militaires comme les patrouilleurs. 
Or, il se trouve que la PME développe depuis plusieurs années un drone de surface, le "Magellan", dont elle doit prochainement mettre à l’eau le prototype. L'engin (en photo) mesure 6 mètres de long et est construit en kevlar et carbone.