mardi 10 octobre 2017

Le Rafale met la pagaille en Belgique. Mirage F1 et Super Etendard... s'exportent !


Gros débat en Belgique sur le recevabilité de l'offre française s'agissant du chasseur Rafale. D'autre part, certaines légendes de la chasse tricolore sortent de leur retraite ! En effet, des Mirage F1 vont être vendus à des entreprises privées américaines et sud-africaines. Direction l'Argentine pour les Super Étendard de l'aéronavale.

Illustration: Rafale et Mirage F1CR lors de la cérémonie de retrait de ces derniers en juin 2014 à Mont-de-Marsan.


Le Rafale divise la classe politique belge

Comme prévu, l'offre française concernant l'appel d'offres belge pour ses futurs avions de chasse a mis une belle pagaille. Bref résumé: il y a un mois, à la surprise générale, Rafale International décidait de ne pas répondre à l'appel d'offres de la Belgique qui se cherche 34 avions de combat pour 2023. En cause, un cahier des charges clairement orienté en faveur du F-35 américain. Mais la France ne se retire pas totalement, au contraire de Saab ou de Boeing, elle proposera un partenariat de gré à gré. L'Etat Français, et non plus seulement la Rafale Team, tente donc là un vrai coup.


Cette situation met bien entendu la Belgique dans une position politique et juridique délicate. D'une part elle doit se prononcer sur la recevabilité de l'offre française, hors du cadre de l'appel d'offres (le "Request for Government Proposal", RfGP), et ce même appel d'offres est largement décrédibilisé avec le retrait de trois candidats. Il ne reste que le conglomérat Eurofighter et Lokheed Martin

Or, mercredi dernier, à la sortie de la commission de la Défense de la Chambre, le Ministre de la défense Steven Vandeput a clairement sous-entendu que l'offre française serait rejetée, ne s'inscrivant pas dans le cadre juridique de l'appel d'offres.
Toutefois, dans l'opposition, des voix réclament désormais l'abandon de la procédure de RfGP. Pour David Clarinval, chef des libéraux à la Chambre, "sur ce dossier, comme sur bien d’autres, les ministres n’ont pas à donner d’avis personnels. La décision revient au gouvernement et les ministres doivent la défendre"

Trois partis politiques (MR, Open VLD et le CD&V) seraient disposés à analyser en profondeur la proposition française.

Si les chances sont très minces pour le Rafale, ce sont plusieurs enjeux qui apparaissent dans ce dossier. Les divisions belges réémergent, entre flamands et wallons, le F-35 (déjà choisi par les Pays-Bas) pouvant favoriser économiquement la partie flamande du pays, quand la Wallonie profiterait du partenariat industriel proposé par Dassault Aviation notamment. 
De plus, et ce n'est pas anodin, la Belgique joue semble t-il sa place dans le projet de futur avion de combat européen, dont on ne sait pas encore clairement qui en sera leader (Allemagne et France ? Quid des anglais ?). En optant pour l'avion américain, elle conforterait son rôle dans l'OTAN, mais se mettrait probablement en marge de tout programme aéronautique européen.


Pendant ce temps, c'est le grand vide-grenier

Si les français doivent user d'audace pour vendre le Rafale, il est en ce moment bien plus simple d'écouler nos très chers appareils retraités ! Mis sous cocon depuis le retrait du service actif, Jaguar, Mirage F1 et Super Etendard s'envolent vers une nouvelle carrière.

On commence avec les vénérables Jaguar, dont 31 exemplaires gardés sous "cocon" depuis près de 12 ans devraient prendre la route de l'Inde où ils serviront de réserve de pièces détachées pour les Jaguar toujours en service sur place. Ces avions d'attaque au sol avaient quitté l'Armée de l'air française en 2005. Les rumeurs cet été faisaient état d'un don de la France à l'Inde... histoire de soigner les relations et favoriser de futurs achats de Rafale.

Deuxièmement, le gros morceau: la société sud africaine Paramount a annoncé le 5 octobre l'acquisition auprès du gouvernement français de 4 Mirage F1 pour des prestations d'entrainement auprès de forces armées. Une entreprise qui rachète des chasseurs ? Cela n'est pas nouveau et tendrait même à se développer. Pour preuve, en juillet dernier, la société américaine ATAC (Airborne Tactical Advantage Company), filiale de Textron, annonçait l'achat de 63 appareils Mirage F1 à la France, qui serviront de "plastron" aux pilotes de chasse, c'est à dire de cibles en simulation de combat. Les Mirage F1 ont été retirés de l'Armée de l'air en 2014.

Enfin, la grande histoire continue entre l’Aviación Naval Argentina (aéronovale) et le Dassault Super Etendard.  Le gouvernement argentin a confirmé l’achat de 5 Super Étendard Modernisés pour un montant de 14,23 millions d’euros. Comme dans les contrats cités plus hauts, les pièces détachées, et particulièrement les moteurs, sont fortement demandées. Ici ce sont 10 moteurs Atar 8k50 qui feront partie du lot, mais aussi des pièces détachées et un simulateur de vol.
Le Super Etendard Modernisé a lui quitté la Marine Nationale l'an dernier, pour laisser place sur le porte-avions au "tout Rafale".

Souhaitons bon vent à ces appareils de légende des forces françaises ! 


2 commentaires:

  1. Il est intéressant de lire les 1ères lignes de la page 13 de l'appel d'offres. Le RfGP n'engage en aucun cas le gouvernement belge.'The issuance of this RfGP is not to be construed in any way as a commitment by the Belgian Government to conclude an agreement or a contract".

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  2. Je suis très étonné !
    Pour remplacer les Jaguars on a fait le Rafale !
    Pour remplacer les MIRAGE F1 on a fait le Rafale !
    Pour remplacer le Super étendard on a fait le Rafale !
    Et je ne parle que de ceux qui sont mentionné dans l’article.
    Ben mince alors il ne doit pas être si mauvais cet avion non ?

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