vendredi 8 septembre 2017

Baroud d'honneur pour le Rafale en Belgique


Ce sera sans la France. A la surprise générale, la Rafale Team a décidé de ne pas répondre à l'appel d'offres de la Belgique qui se cherche 34 avions de combat pour 2023. En cause, une demande clairement orientée en faveur du F-35 américain. Mais la France ne se retire pas, elle proposera un partenariat de gré à gré.

Après Boeing et son F-18... après Saab et son Gripen... au tour de Dassault Aviation et de ses partenaires d'exprimer leur manque de confiance dans l'appel d'offres lancé par la Belgique.
Pour rappel, ils étaient cinq sur la ligne de départ de ce marché qui verra le renouvellement de la force aérienne belge:  3,5 milliards d’euros, pour 34 appareils qui viendront remplacer les F-16 entre 2023 et 2028. Des cinq avions occidentaux, il ne restera donc que Lockheed-Martin avec son F-35A et le consortium Eurofighter pour le Typhoon.

L'ensemble des candidats devaient rendre leur candidature ce jeudi 7 septembre (la procédure avait été lancée au début du printemps), ce qui fut donc partiellement le cas. 


Pourquoi avoir abandonné ? Tout simplement car l'appel d'offres de Bruxelles ressemble presque à une déclaration d'amour pour le F-35 américain. Au point que les autres candidats se sentent véritablement floués... 
Ceci dit, depuis 2015 déjà, on sentait bien une tendance montante en faveur du chasseur bombardier furtif de Lockheed. Et si on peut vraiment se poser la question de savoir si la Belgique a vraiment besoin du F-35 pour ses missions (lire sur le blog les articles précédents sur le sujet), il est indéniable que l'influence politique entre là en jeu.

Quoiqu'il en soit désormais, la crédibilité de cet appel d'offres est bien entamée. 


Le Rafale hors de l'appel d'offres... mais au cœur d'un partenariat stratégique avec Bruxelles

D'autant plus que la France ne compte pas abandonner comme ça ! La ministre Florence Parly confirmait bien hier que le Rafale ne serait pas en compétition... mais que la partie française préparait une offre directe de partenariat stratégique et industriel, avec en son coeur, le Rafale.
Une offre dont le gouvernement belge dit avoir accusé réception, mais devra en examiner le statut juridique.

Pour diverses raisons en effet, en premier lieu les règles de concurrence, l'existence désormais de ces offres distinctes risque de provoquer bien des litiges.

Le partenariat proposé par la France a sur le papier tout pour plaire. Dassault possède déjà sur place 9 entreprises filiales et plus de 3000 salariés. De plus, rappelez-vous, au mois de juin dernier, le ministère belge de la Défense a annoncé son intention d’acquérir pour 1,1 milliard d'euros, 417 Véhicule blindé multi-rôles (VBMR) « Griffon » et 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) « Jaguar ». Il s'agit des véhicules phares du programme SCORPION en France, attendus pour la modernisation de l'Armée de Terre.
Si cette annonce fut applaudie comme un grand pas pour la défense européenne dans le terrestre, certains déjà craignaient un jeu de compensation qui tournerait en faveur des américains sur le marché des avions de chasse.

Aussi sur le blog: La Belgique opte pour SCORPION


La situation est en tout cas inédite et si la France tente là un baroud d'honneur avec son partenariat stratégique, l'Europe paraît déjà majoritairement conquise par le F-35, aussi décrié soit-il. L'argument "européen" risque d'être bien inefficace cette fois.


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