En Suisse, la Chancellerie fédérale a avancé sur la procédure de dotations des futurs avions de combat de sa force aérienne. Et selon la presse locale, le ministre de la Défense Guy Parmelin va demander au Conseil fédéral un crédit de 9 milliards de francs pour l'achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat. Et surprise, le F-35 est de la partie.
Photo: un Rafale et un F-35 se connaissent sur la base Langley AFB (Virginie), au cours de l’exercice Atlantic Trident en mai 2017. ©Frédéric Lert/Aerobuzz
Vous le savez peut-être, nous en avions déjà parlé sur ce blog, la Suisse va rapidement avoir besoin de remplacer les vieux chasseurs Tiger F-5, ainsi que dans la foulée, ses F/A-18. Le temps presse d'autant plus que la Fédération Helvétique avait opté pour le Gripen du suédois Saab, avant que la population ne se prononce contre ce programme par référendum en 2014 (des soupçons de fraudes pesaient sur ce marché).
Plusieurs options ont été imaginées pour cette refondation des forces aériennes. La plus optimiste implique l'achat d'une soixantaine de chasseurs, une seconde plus mesurée parle d'un quarantaine d'appareils, et les moins ambitieuses 30, ou même 20 avions seulement.
La réponse est tombée cette semaine. Le chef du Département fédéral de la défense (DDPS), Guy Parmelin, a opté par la solution impliquant un programme rassemblant, pour près de huit milliards de francs (suisses), 40 nouveaux avions, ainsi que l'acquisition d'un nouveau système de défense sol-air.
Et comme on le savait déjà depuis des années, les candidats sont quasiment déclarés: le Gripen encore lui, le Rafale français, l'Eurofighter Typhoon, et le F-18 toujours lui, dans sa dernière version.
Mais la surprise, c'est que Guy Parmelin souhaiterait désormais inviter Lockheed Martin à inclure son F-35 dans l'appel d'offres qui sera prochainement lancé.
Jusqu'à maintenant, on s'était en Suisse montré plus que prudent vis à vis du JSF F-35 américain, notamment au vu de ses déboires technico-budgétaires. Il semble que cette méfiance se soit atténuée...
Alors, ce marché européen où le Rafale de Dassault Aviation était parti pour faire très bonne figure (tout comme en Belgique), risque t-il, comme bien d'autres, de succomber au F-35 ? Rien n'est moins sûr à ce stade.
Les USA ne pourront utiliser le levier otanien, et la Suisse cherche un appareil polyvalent, ce qui n'est pas vraiment la force du F-35, au contraire du Rafale. Et comme on le sait enfin, la population ne tolérerait pas une nouvelle décision tachée d’ambiguïtés. Car en effet, il est plus que probable que ce programme soit soumis au vote du peuple, par référendum.
Avant la prochaine étape, notons que « le Conseil fédéral souhaite approfondir quelques-uns des aspects de ce dossier et il reprendra sa discussion sur ce thème lorsque ces compléments d'information lui auront été fournis.»
Le planning tel qu'annoncé l'année dernière évoquait un choix final de l'appareil en 2020, puis la soumission d'un crédit d'acquisition au Parlement en 2022 (c'est à ce stade que le financement du Gripen a été bloqué par référendum), pour des livraisons débutant en 2025.
Demain, nous évoquerons la Belgique, où il se passe des choses importantes ce jeudi...
« La Suisse cherche un appareil polyvalent, ce qui n'est pas vraiment la force du F-35 .Au contraire du Rafale».
RépondreSupprimerInexact, au contraire le F-35 a même été critiqué pour son excès de polyvalence qui nuirait soi-disant ses performances. Le F-35 est au moins aussi polyvalent que le rafale avec en plus la furtivité. Le rafale n’est qu’un appareil de 4eme génération et aura beaucoup de mal à s’imposer face au F-35 5eme génération.
Lockheed est de retour dans le jeu car ses déboires technico militaires sont en grande partie résolus.
bonjour, sur le plan coûts/performances le rafale est beaucoup moins cher. Il est compatible avec tous les systèmes OTAN et c'est un avion polyvalent et qui subi des évolutions techniques toute au long de sa vie. les prochaines seront déterminantes et se rapprocheront du F35 sans le coût exhorbitant
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