Airbus Défense & Space a présenté mercredi 8 novembre à Berlin sa vision du système de combat aérien du futur. Au cœur de ce concept, des appareils existants comme l'A400M, des essaims de drones, mais aussi un premier visuel de l'avion de combat européen, qui pourrait d'ici 2040 succéder au Rafale et à l'Eurofighter Typhoon.
Schéma de présentation ci-dessus - "Future Air Power" - Airbus DS
Le groupe Airbus avance ses pions. Ce 8 novembre, à Berlin, Airbus présentait en grande pompe sa vision du système de combat aérien du futur, vision que vous pouvez découvrir avec la vidéo ci-dessous:
Dans la lignée - enfin - des présentations américaines, et reprenant les grands concepts sur le combat aérien de demain, en premier lieu un haut niveau de partage de données entre plusieurs types d'appareils allant de l'Awaks (ici un A330) au transporteur tactique A400M, en passant par le chasseur, les satellites et les drones, Airbus tente là de s'imposer comme l'acteur principal du marché européen.
Airbus DS présente sa vision à travers, je cite, une famille de systèmes intelligents, modulaires et connectés pour le futur espace de combat, avec une architecture multidomaines - par exemple le cyber ? - plus intelligente et en réseau ("A smart, modular and connected family of systems for the future battlespace with smarter platforms, multi-domain and a networked architecture").
Airbus DS présente sa vision à travers, je cite, une famille de systèmes intelligents, modulaires et connectés pour le futur espace de combat, avec une architecture multidomaines - par exemple le cyber ? - plus intelligente et en réseau ("A smart, modular and connected family of systems for the future battlespace with smarter platforms, multi-domain and a networked architecture").
A400M lanceur de drones et avion de combat européen
Outre un surprenant A400M porteur de drones en essaims (mais rien de révolutionnaire, la chose a déjà été testée par l'US Air Force sur C-130), on notera bien évidemment l'apparition d'un premier concept d'avion de combat de nouvelle génération. 5ème ou 6ème*, cela reste à définir, mais on penche pour la seconde option.
"NEW FIGHTER" est décrit comme furtif, à long rayon d'action (intéressant car donne une indication sur la taille et la masse de l'appareil), et doté d'une survivabilité accrue dans un monde où le facteur A2AD (Anti-access area denial) devient source majeure de préoccupations. Il dispose de plus de capacités de fusion de données de haut niveau (la révolution du C2, déjà en marche avec le F-35) et ISR, c'est à dire de collecte de renseignement.
"NEW FIGHTER" est décrit comme furtif, à long rayon d'action (intéressant car donne une indication sur la taille et la masse de l'appareil), et doté d'une survivabilité accrue dans un monde où le facteur A2AD (Anti-access area denial) devient source majeure de préoccupations. Il dispose de plus de capacités de fusion de données de haut niveau (la révolution du C2, déjà en marche avec le F-35) et ISR, c'est à dire de collecte de renseignement.
On retiendra l'absence remarquée de drones de combat (UCAV) sur la vidéo de présentation. Ces derniers semblent pourtant être un pilier de la puissance aérienne post-2030. De là à penser qu'Airbus laisse volontairement la place au drone FCAS franco-britannique de Dassault & BAE...
Enfin, le Zephir est présent dans la vidéo, drone "satellitaire" d'Airbus capable de voler pendant 14 jours à 20 000m d'altitude. Il attise l'intérêt de nombreux pays, dont la France.
Une présentation pleine de symboles
Enfin, le Zephir est présent dans la vidéo, drone "satellitaire" d'Airbus capable de voler pendant 14 jours à 20 000m d'altitude. Il attise l'intérêt de nombreux pays, dont la France.
Une présentation pleine de symboles
Alors certains, et j'ai pu en faire partie, ne manqueront pas de souligner que la présentation est faite à Berlin, par un groupe fortement critiqué en France pour sa "germanisation"... et que la solution présentée par Airbus laisse sur le carreau LE spécialiste français des avions de combat, Dassault Aviation, qui s'est lui engagé dans le programme FCAS avec le Royaume-Uni justement.
Il n'y a rien d'anodin dans la démonstration d'Airbus. L'offensive avait été lancée dès le mois de juin par le groupe, qui appelait la France à rejoindre un programme européen d'avion de combat. Puis une victoire importante fut remportée le 13 juillet, lorsque Angela Merkel, la chancelière allemande avait proposé à Emmanuel Macron de rejoindre un programme européen pour le système de combat aérien européen du futur. Lire ci-dessous.
Lire sur le blog: L'avion de combat européen unique est-il possible ?
Ce qui nous fait conclure que la présentation effectuée ce 8 novembre est le dernier temps fort d'un triptyque médiatique rondement mené.
Si aucune feuille de route n'a été publiée par la France, l'Allemagne, ou même l'Espagne (également partenaire sur ce projet), Airbus ne le cache pas, il veut le lead du prochain programme d'avion de combat européen. Rôle bien entendu courtisé par Dassault Aviation, qui fort de son expérience, se voit comme un "leader naturel", selon les mots de son PDG Eric Trappier. Le rôle de leader... c'est bien ce qui se joue aujourd'hui.
Des décisions politiques et industrielles devront rapidement être prises, au sommet. Le consensus sera obligatoire ! Signe du temps qui presse, on apprenait le même jour que dans le cadre du remplacement des Tornado allemands dans les années 2020, le F-35 américain serait a priori favori. A ce jour, que l'on parle d'un avion de nouvelle génération ou d'un drone de combat, l'Europe n'a rien d'autre à proposer que des concepts.
*Encore faudrait-il définir ce qu'est la 6ème génération. Les concepts laissent penser que l'empennage des appareils aura disparu, et qu'ils disposeront d'armes à énergie dirigée. Lockheed Martin vient d'ailleurs de se voir confier un programme visant à embarquer sur des avions de 5ème génération (F-22, F-35) des lasers offensifs dès les années 2020.
Encore un très bon article M.Shumacher.
RépondreSupprimerTout comme au temps de l'EFA Airbus n'a aucune légitimité pour réclamer un leadership technique. Airbus ne fait que monter en compétence depuis 30 ans au mépris de l'intérêt commun: Eurofighter, A400M, Galileo, réacteurs EPR (responsabilité de siemens mise en cause) et j'en passe. Ce qu'il risque de se produire aura des conséquences terribles pour notre industrie, notre compétitivité, notre défense, notre économie, ... notre indépendance. Les ambitions affichées sur ce programme ne sont malheureusement qu'une manifestation hostile du mépris allemand pour notre pays.