mercredi 24 janvier 2018

Simulation sous pression pour les pilotes à Mont-de-Marsan


C'est une unité méconnue que présente le ministère des Armées à travers un article. Il s'agit du département de médecine aéronautique opérationnelle de Mont-de-Marsan, qui dispose d’un matériel unique en France : un caisson hypobare. 

Ce département aide les pilotes de chasse à mieux gérer leur stress lors de combats aériens. Depuis l’an 2000, tous les pilotes suivent cette formation validée par le service de santé des armées.

Immersion dans ce lieu sous pression (source Armée de l'air).
Mont-de-Marsan. Niveau 300. Sa vision est trouble. Sa tête vacille. Des fourmillements apparaissent dans ses extrémités. Si l’apport en oxygène n’augmente pas rapidement, l’aviateur va perdre connaissance. Ces symptômes sont ceux d’une hypoxie d’altitude.
Pour se prémunir contre ces risques et apprendre à les reconnaître, le département de médecine aéronautique opérationnelle de Mont-de-Marsan met en œuvre un matériel unique : un caisson hypobare. Des sessions de sensibilisation à ces risques sont organisées deux fois par mois à destination des stagiaires du personnel navigant, des participants aux campagnes de saut opérationnel à très grande hauteur ou des médecins et infirmiers en instruction aéronautique. « Grâce à cette formation, les militaires auront chacun leur carte d’identité de l’hypoxie, détaille le médecin en chef Chrystèle, chef de la section médico-physiologique du DMAO. Ils connaîtront ainsi leurs signes hypoxiques. » Chaque session a pour objectif d’apprendre aux stagiaires à reconnaître les symptômes de l’hypoxie de manière à pouvoir réagir avant de perdre connaissance.

Aujourd’hui, douze militaires participent à la séance. Avant de passer à la pratique, les stagiaires suivent une instruction aéromédicale. « Ils ont l’obligation de venir au moins une fois tous les cinq ans », ajoute le médecin en chef.

Après avoir essayé les casques et les masques à oxygène, les stagiaires sont équipés d’électrodes sur le torse et la tête. Le passage en caisson n’a rien d’anodin et nécessite une haute surveillance. Pendant tout l’exercice, une infirmière est aux côtés des stagiaires. Au poste de contrôle, deux médecins scrutent les données médicales.

La première étape, dite « phase de dénitrogénation », dure 45 minutes. À partir de ce moment-là, il est interdit de quitter le masque à oxygène. « Cette étape a vocation à faire sortir toutes les bulles d’azote du corps des stagiaires, précise le médecin en chef Bruno. Si l’azote restait dans le corps, avec la diminution de la pression à la montée, il y aurait un risque de maladie de décompresssion (aéroembolie). C’est le même phénomène qu’en plongée sous-marine. »

L’altimètre monte à vive allure. En moins de douze minutes, les militaires atteignent les 10 000 mètres d’altitude. Niveaux 200, 250 et 315. « Palier atteint », annonce le médecin en chef. L’exercice peut commencer. Arrivés au niveau 315, les stagiaires sont privés de l’apport en oxygène (placés en état d’hypoxie), avant d’être soumis à des tests de dominos, de collationnement, de calculs, etc. Le passage en caisson est ensuite débriefé par un médecin et le test revu en vidéo. Une expérience instructive pour les stagiaires.


Retrouvez un article complet sur le circuit de l’oxygène, de sa fabrication à son utilisation, dans le prochain numéro d’Air actualités, disponible en kiosque début février.


Sources : Ministère des Armées 
Droits : © Armée de l'air

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