Réglé comme une montre suisse ! Dans le timing prévu, le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a annoncé le 6 juillet avoir transmis une première demande d'offres aux constructeurs en vue d'acquérir 30 à 40 avions de combat. Le Rafale y possède de bonnes chances. De plus, 24 appareils supplémentaires pourraient bien rejoindre l'Egypte.
Ci-dessus: un F/A-18 Hornet suisse
Afin de remplacer les Tiger et les F/A-18 de ses forces aériennes, dont l'état inquiète sérieusement, la Suisse a officiellement demandé aux avionneurs internationaux de lui proposer leur(s) offre(s) pouvant compter 30 à 40 appareils, maintenance et armement compris. Surtout, les compensations économiques sont demandées à hauteur de 100%, soit la valeur de ce contrat estimé à (maximum) 8 milliards de francs suisses, soit 6,8 milliards d'euros. Un budget qui paraît vraiment très (trop) juste, sachant que le marché comprendra aussi un système de défense sol/air.
Sur le plan opérationnel, la Suisse regardera les coopérations militaires proposées. Le Département de la défense évaluera les offres selon quatre critères: efficacité opérationnelle, assistance produit, compensations directes et coopération.
Comme à l'habitude en occident, les candidats sont le Gripen E suédois (Saab), le Rafale (Dassault Aviation), l'Eurofighter allemand (Airbus), le Super Hornet de (Boeing), et le F-35A (Lockheed-Martin).
Les constructeurs contactés par leur organisme gouvernemental pourront soumettre leur offre à armasuisse (la DGA locale) d'ici à fin janvier 2019. Des tests au sol et en vol seront ensuite menés en Suisse entre mai et juillet 2019.
Un deuxième appel d'offres pour les jets sera lancé en novembre 2019 avec des réponses attendues en mai 2020. La décision tombera ensuite d'ici 2022 au plus tard, avant que le Parlement et probablement le peuple ne se prononcent. La livraison des appareils débutera en 2025.
Pour rappel, la Suisse avait précédemment choisi le Gripen de Saab, avant que ce choix ne soit désavoué par référendum en 2014, suite à des suspicions de corruption.
Pour l'équipe de France, la "Rafale Team", c'est l'occasion ou jamais de placer le Rafale en Europe (en parallèle d'un dossier belge... compliqué). La Suisse aurait elle bien des opportunités industrielles et opérationnelles à remporter, en s'associant avec le voisin français.
24 nouveaux Rafale en Egypte ?
En 2015, l'Egypte signait le premier contrat export de l'histoire du Rafale. 24 appareils dont une bonne partie est aujourd'hui en service.
Or, la volonté du pays de se doter de 24 autres appareils français ne ferait aujourd'hui plus face à aucune obstacle sérieux. La visite à Paris du nouveau ministre de la Défense égyptien, Mohamed Ahmed Zaki, aurait aidé tout récemment à éclaircir le sujet.
D'autant plus que les USA, suite notamment à la visite d'Emmanuel Macron à Washington fin mai, ne feraient plus obstacle à certaines ventes françaises, en l’occurrence ici celles du missile de croisière SCALP ou des pods du Rafale, en raison des pièces d'origine américaine qui les composent (la fameuse norme ITAR).
Ainsi, la vente de 24 Rafale supplémentaires reviendrait sérieusement sur la table. Le Caire s’intéresserait même au drone Patroller de Safran (bientôt dans l'Armée de Terre française), 30 exemplaires en version armée.
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