lundi 2 juillet 2018

Week-end noir pour le Mali


Un week-end noir pour le Mali. Alors que le QG de la force conjointe "G5 Sahel" avait été la cible d'une attaque impressionnante vendredi à Sévaré, une explosion frappait hier autour de 13h, heure française, une patrouille mixte franco-malienne de la force Barkhane à Gao. Le bilan fait état de 4 blessés graves parmi les soldats français, et de 4 morts et une vingtaine de blessés parmi des civils maliens.

Images: AFP, réseaux sociaux.


Hier à la mi-journée, un VBCI de l'Armée de terre a été partiellement détruit par l'explosion d'un véhicule kamikaze. Les images indiquent la puissance de la déflagration.
C'est une patrouille mixte franco-malienne qui était la cible de cette attaque, encore non-revendiquée. La force Barkhane disposait pour cette patrouille de trois véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), et d'une trentaine de personnels de l'Armée de terre (2e Régiment Étranger d’Infanterie)

Selon l'AFP, une habitante de Gao a déclaré que "c'est une patrouille de l'opérGation Barkhane qui a été visée par une voiture piégée conduite par un kamikaze. (...) Très vigilant, un blindé lui a barré la voie et le véhicule kamikaze s'est fait exploser".

Il faut noter selon ce témoignage que face à cette atGtaque d'une rare violence contre une patrouille, la réaction de l'équipage a été la bonne. Et que le blindage du VBCI a joué son rôle, preuve s'il en fallait que les nouveaux véhicules de l'Armée de terre répondent à un cruel besoin de protection.


Après l'attaque, les forces françaises ont rapidement pu boucler le quartier, avec l'appui d'un hélicoptère Gazelle venu en renfort.

L'attaque a fait 4 victimes côté malien, 4 blessés graves parmi les soldats français, et une vingtaine d'autres blessés, pris en charge à l'hôpital de Gao.

[MISE A JOUR] L'attaque a été revendiquée par le GISM, et présentée comme un message adressée à Emmanuel Macron. Ce dernier a lui annoncé aujourd'hui un redéploiement des forces pour les prochains mois


Détérioration de la situation sécuritaire

Vendredi, et alors que le sommet de l'Union Africaine s'est ouvert ce dimanche à Nouakchott en Mauritanie, une attaque encore plus violente (explosion kamikaze + assaut armé) avait frappé à Sévaré le QG de la force conjointe du G5 Sahel.
Aussi et surtout, pas un hasard du calendrier, Emmanuel Macron se rend lundi après-midi en Mauritanie où il assistera au 31e sommet de l'Union africaine, et rencontrera le G5 Sahel. Il faut donc s'attendre à voir le Président français afficher une détermination particulière.

Ces actions terroristes ne sont clairement pas un bon indicateur de la situation sécuritaire au Mali et dans la zone sahélienne. Plus de cinq ans après l'opération Serval, l'Etat-Major français se félicitait pourtant récemment d'avoir porté plusieurs coups décisifs aux groupes armés terroristes.... qui gardent donc des capacités de nuisance très importantes, en zone urbaine notamment. 

Dans le même temps, et c'est à noter, la question se pose au Canada, qui s'apprête à relayer les allemands en déployant au sein de la MINUSMA près de 250 soldats, deux hélicoptères Chinook et quatre hélicoptères Griffon, de savoir si on ne met pas les pieds dans un "bourbier" (l'expression fait néanmoins dans la démesure, d'autant plus que la presse compare déjà le sahel avec l'Afghanistan).

D'autres nouveaux arrivants, les britanniques, déploieront eux au service de la force Barkhane trois Chinook dès ce mois de juillet. 


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