vendredi 7 mai 2021

Dassault Aviation dégaine son imposant Falcon 10X


La gamme Falcon de Dassault Aviation s'étoffe, poursuivant sa quête de croissance et de performances. Le nouveau 10X se présente comme un jet d'affaires "très rapide et à très long rayon d'action". Fait remarquable, il bénéficie de technologies développées pour le Rafale.


Photos: © Dassault Aviation


Il nous tarde déjà de le voir décoller pour la première fois de Mérignac !

Teasé depuis quelques semaines, le nouveau né de la gamme Falcon de Dassault Aviation a été révélé le 6 mai 2021, au Bourget. 
Le Falcon 10X - c'est son nom - vient surpasser les déjà très performants 6X et 8X en affichant des statistiques qui le font changer de classe d'appareil. Adieu les "petits" jets, pour une tranche où Dassault joue sur le terrain de Gulfstream ou Bombardier

Le 10X peut sur le papier (le Falcon 10X n'entrera en service que fin 2025) franchir une distance de 13 890 km, de quoi "relier sans escale New York à Shanghai, Los Angeles à Sydney, Hong Kong à New York ou Paris à Santiago". Sa vitesse maximale sera de Mach 0,925.


Selon les mots de son PDG Eric Trappier, Dassault compte en faire la référence des jets d’affaires, avec une expérience passager sans équivalent sur les vols de courte comme de longue durée, ainsi que des systèmes de sécurité innovants issus des technologies utilisées sur les avions de combat.

Concentré de technologie et de luxe "à la française", le Falcon 10X est même vu comme une arme anti-COVID, avec la possibilité offerte de faire des grands déplacements en dehors d'un circuit commercial sinistré.

Depuis la crise financière de 2008, le secteur de l'aviation d'affaires ne s'est jamais vraiment relevé, malgré chaque année diverses prévisions optimistes. Avec le 10X, l'avionneur français semble donc tenter une toute nouvelle approche, privilégiant les performances avant tout.



Un avion tout en superlatifs

Le Rafale est actuellement le meilleur chasseur au monde dans sa catégorie ? Très bien. Eric Trappier compte imposer le même niveau d'excellence sur le marché des jets à long rayon d'action.

Très grande vitesse. Très grand rayon d'action. Le Falcon 10X se présente comme le champion dans sa discipline. Y compris pour le passager puisqu'il disposera de la cabine la plus spacieuse et la plus confortable du marché (et la plus lumineuse grâce à 38 hublots), incluant même si besoin une salle de conférence.

Sur le plan technique, il est question d'une voilure entièrement constituée de composites (fibres de carbone), permettant une solidité maximale, un poids réduit et une traînée minimale, comme sur... le Rafale.

Le cockpit lui, est ultra-spacieux, et s'annonce déjà ultra-moderne (une présentation virtuelle est en ligne) avec "un nouveau standard en matière de conception intuitive", des écrans tactiles, un système de commandes de vol numériques de nouvelle génération, "directement issu des dernières technologies militaires de Dassault Aviation", qui offre pour la première fois sur un business jet un « recovery mode » (rattrapage automatique d’urgence). La puissance est optimisée selon les besoins et conditions de vol grâce à un système numérique de gestion. Les manettes des gaz sont elles remplacées par une commande intelligente unique.

Les pilotes bénéficieront bien sûr d'affichages tête haute, grâce d'une part au système  FalconEye® de Dassault, et d'autre part aux deux visualisations tête haute pouvant servir d’écrans principaux de vol.



De Safran... à Rolls Royce.

L'échec retentissant du moteur Silvercrest de Safran, qui entraina avec lui le programme 5X en 2017, a laissé des traces.

Car le Falcon 10X est un biréacteur qui sera équipé du moteur Rolls Royce Pearl® 10X, soit la version la plus récente, la plus grande et la plus puissante de la série Pearl, avec plus de 18 000 livres (80kN) de poussée.

A noter que Safran perd aussi la charge du train d'atterrissage, qui sera confiée au québécois Héroux-Devtek (dans le cadre d'un axe de coopération industrielle aéronautique Aquitaine-Québec ?) qui a déjà participé au programme 6X. Safran Landing Systems était un partenaire historique du programme Falcon.

Candidat pour le futur PATMAR ?

Enfin, ce qui nous intéresse un peu sur ce blog: le potentiel de militarisation. En effet, le programme européen "MAWS", sur lequel Airbus comptait beaucoup, vient de prendre du plomb dans l'aile avec la décision allemande de renouveler ses avions P3-C Orion de patrouille maritime par des P8 Poséidon américains (la France proposait pourtant quelques Atlantique-2 comme solution temporaire).

MAWS, pour Maritime Airborne Warfare System, pourrait donc bien prendre le chemin d'un programme franco-français visant à remplacer les ATL-2 après 2030. Or, sur quelle plate-forme ? Une hypothèse voudrait que le curieux choix allemand soit à double tranchant pour Airbus (on imaginait alors volontiers un A320néo de PATMAR, surtout depuis la présentation de la maquette "MPA" en 2018), qui perdrait sa légitimité "naturelle" maintenant que MAWS n'a plus son caractère européen...

Et c'est ainsi que Dassault Aviation, qui se sentait exclu de MAWS, pourrait donc revenir dans la course, non plus comme challenger,  mais bien avec ce Falcon 10X comme candidat principal apte à proposer une plateforme de PATMAR.

Rappelons ceci-dit que Dassault est déjà engagé dans le programme de SURMAR avec les Falcon "Albatros".

Mais il y a le temps. En attendant, rendez-vous dans quelques jours pour l'officialisation d'un accord sur le SCAF !




10 commentaires:

  1. Niveau dénomination, ça fait un choc par rapport au... Mystère puis Falcon 10! Il semble que l'on laisse ce qui serait désormais le Falcon 1 à Embraer, souhaitons que cette stratégie de montée en gamme réussisse et qu'on refasse, pourquoi pas, le coup des Guardian.

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  2. j'espere qu'on prendra cette avion pour remplacer nos vénérables avions de surveillance maritime

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  3. Le futur va-t'il sourire à Dassault?
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/aviation-d-affaires-le-10x-et-le-6x-seront-ils-les-moteurs-de-la-reprise-de-dassault-aviation-884156.html

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  4. Les avions n'ont pas dit leur dernier mot en matière de renseignements: les Falcon 8X de Dassault vont remplacer les fameux Transall C-160 Gabriel.
    https://www.revueconflits.com/renseignement-aviation-espace-alexis-deprau/

    https://www.air-cosmos.com/article/arme-de-lair-vers-un-retrait-anticip-des-transall-24979


    Le Falcon 10X est dans un segment très concurrentiel, on lui souhaite tous nos voeux de réussite.

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    1. Le remplacement des Gaby tourne à l'arlésienne...
      https://theatrum-belli.com/retrait-anticipe-des-transall-gabriel-quelles-options-pour-larmee-de-lair-et-de-lespace/

      On va louer un SAAB 340:
      https://www.opex360.com/2022/07/30/guerre-electronique-larmee-de-lair-envisage-de-louer-un-saab-340-pour-remplacer-ses-deux-transall-gabriel/


      Et certainement des petits avions à CAE Aviation malgré le scandale égyptien...
      https://egypt-papers.disclose.ngo/fr/chapter/cae-aviation

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  5. Affaire à suivre en effet...
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/excedee-par-l-allemagne-la-france-descend-du-programme-maws-avions-de-patrouille-maritime-888435.html

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  6. Cela faisait longtemps que l'on parlait plus de Latécoère:
    https://www.aerobuzz.fr/breves-industrie/dassault-confie-la-porte-du-falcon-10x-a-latecoere/

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  7. Effectivement, attention à ne pas confondre SURMAR (à laquelle s’adresse le Falcon Albatros de Dassault) et la PATMAR (qu’assure l’ATL2 et le Poseidon, etc …).

    Vous noterez ici que le Falcon 2000 MRA « Albatros » de Dassault (base Falcon 2000LX/LXS) arrivera en France après déjà 2 ventes Export de ce même appareil au Japon et à la Corée du Sud !!!
    https://www.dassault-aviation.com/fr/defense/falcon-multi-missions/falcon-2000-mra/

    Donc, de l’anti-surface, oui, si le client le souhaite. Mais pas de ASM possible (même si le radar Searchmaster de l’Albatros sera le même AESA que celui des ATL2 – standard 6 … et donc parfaitement apte à chercher les périscopes �� ).
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    Merci en tous les cas pour le rappel du concept Saab SWORFISH.
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    Pour la version sur Bombardier Q400 turboprop, peut-être que Saab pourrait tenter de ferrailler au Maroc contre ses 2 autres concurrentes européens ? : Casa (Persuader) C295 MPA & Leonardo ATR 72 MPA
    https://www.menadefense.net/afnord/le-maroc-veut-acheter-deux-avions-de-patrouilles-maritimes/#utm_source=rss&utm_medium=rss
    .
    Pour ce qui est de la version Bombardier Global 6000, on notera que le concept colle parfaitement à ce que nous pourrions développer à partir du Falcon 10X pour le remplacement futur des ATL2 (vu que MAWS n’est plus).
    https://www.aerosociety.com/news/enter-the-swordfish/

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  8. Airbus n'a pas dit son dernier mot.
    http://www.opex360.com/2022/12/08/futur-avion-de-patrouille-maritime-des-indutriels-ont-remis-des-offres-a-la-direction-generale-de-larmement/

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    1. L'A 320 Néo sert de lièvre...
      https://meta-defense.fr/2023/01/13/a320neo-vs-falcon10x-qui-sera-le-remplacant-de-latlantique-2-pour-la-marine-nationale/

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