jeudi 14 juillet 2022

Fête Nationale, crise internationale

Cette fête nationale 2022 s'inscrit dans la cadre nouveau d'une Europe où la guerre est brutalement revenue. En ces instants d'incertitudes multiples, parfois d'inquiétudes, ce sont nos forces armées qui cristallisent une partie de la confiance de la Nation.


Offrons nous le luxe aujourd'hui d'illustrer non pas par une image militaire, mais bien par l'une des merveilles -ici la nébuleuse de la Carène- qui nous est offerte par le formidable télescope spatial James Webb. Un peu de rêve donc, et un tout autre genre de perspectives. Le fruit, et le symbole, d'une formidable coopération scientifique internationale.

Mais retour sur Terre.

Tout d'abord, en ce 14 juillet, une pensée et un hommage tout particulier aux autorités (pompiers, sécurité civile, gendarmes…) qui luttent au moment où je publie ces lignes contre de terribles incendie en Gironde et dans les Landes. 

Le nouveau contexte stratégique, pressenti dans une large série d'analyses depuis 10 ans, et auquel nous avions tout de même commencé à nous préparer (la fameuse "haute intensité"), est aujourd'hui prétexte à toute sorte de sorties plus ou moins crédibles sur le rôle que devrait tenir la France et ses armées dans les années qui viennent. 

Les défis sont bien là: gérer au mieux cette remontée en puissance -vraiment le bon terme ?- dans ce que l'on appelle de façon tronquée une "économie de guerre". C'est LA mission qu'incarne aujourd'hui le nouveau ministre des Armées Sebastien Lecornu. Elle se joue à tous les niveaux, et notamment celui de la BITD, alors que l'économie se contracte. Des développements intéressants seront à étudier dans les mois qui viennent.

S'agissant des opérations, le retrait d'Afrique (Mali) fait place à un renforcement de "posture" qui se fera visiblement en Roumanie, pour du long terme.

Au plan européen justement, continent redevenu théâtre de guerre, eh bien c'est l'OTAN qui a retrouvé sa pleine et entière vocation historique. Cela se fera t-il au détriment d'une Europe de la Défense, avec en premier lieu la coopération franco-allemande comme victime ? C'est une crainte légitime.

Il subsiste néanmoins chez moi le sentiment profond que l'Indopacifique n'est en aucun cas oublié, et reprendra rapidement une place prédominante dans les débats stratégiques.

Enfin, un mot spécial : les habitués de ce blog auront remarqué que le rythme des publications a chuté ces dernières semaines. Il s'agit avant tout d'un manque de temps, mais peut-être aussi que cela traduit une lame de fond plus profonde, qui voit la communication des forces armées radicalement changer depuis plusieurs années. En bref, il y a nettement moins de matière à traiter, même si les apparences pourraient laisser penser le contraire.

C'est pourquoi on risque ici de surtout se concentrer sur le fond désormais, quand les occasions se présenteront. Ce sera certes moins fréquent, mais elles se présenteront ! 


Un excellent 14 juillet à toutes et à tous ! 


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