vendredi 24 mars 2023

A Cognac, première Croix de la valeur militaire pour les pilotes de drones Reaper


Pour la première fois, une Croix de la valeur militaire a été remise au sein d'un escadron de drones de l'armée de l'Air et de l'Espace. La cérémonie s'est tenue ce 21 mars sur la base aérienne 709 de Cognac, qui abrite la 33ème Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque et ses drones Reaper.

Image ci-dessus: un drone Reaper des forces françaises - Armée de l'Air et de l'Espace.


Comme un symbole, près de 10 ans après que le pas ait enfin été franchi (la décision politique de commander sur étagère, le plus célèbre des drones MALE américains) par l'armée française, le régiment qui opère les Reaper dans l'armée de l'Air et de l'Espace est décoré de la Croix de la valeur militaire pour son action au Sahel durant l'opération Barkhane. 

La flotte de Reaper française est active depuis seulement deux bases: Cognac pour la formation et les expérimentations essentiellement, ainsi que quelques missions (surveillance d'événements, surveillance en Méditerranée). Et Niamey au Niger, pour les opérations. 
Théoriquement, les équipages peuvent opérer les drones au Niger depuis la France, grâce à la liaison satellite permise par ces appareils, mais l'armée française a toujours voulu privilégier la mise en condition des pilotes en les déployant sur le théâtre. Un parti pris que nous défendions sur ce blog en 2015, déjà. 

Donnée supplémentaire, et importante, ce n'est qu'en 2017 que le politique décide de faire du Reaper un drone armé, et non plus seulement un vecteur de renseignement. La flotte recevra ses premières munitions (d'abord des bombes guidées, avant bien plus tard, des missiles) en 2019... pour des résultats très vite obtenus sur le terrain.

Devenu indispensables, les Reaper français ont ainsi volé près de 55 000 heures au Sahel, pour des gains opérationnels considérables, d'autant plus que les systèmes n'ont jamais cessé d'être upgradés depuis. Ils continuent d'y œuvrer malgré la fin des opérations au Mali. 

Ils sont opérés par la 33ème Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque, unité de l'armée de l'Air qui est également référente auprès du Commandement des opérations spéciales. Chaque équipage contient quatre membre: pilote, opérateur capteur, coordinateur tactique, et opérateur images.

Ce 21 mars 2023 donc, sur la base aérienne 709 de Cognac, trois membres d’équipages de Reaper se sont enfin vus remettre la Croix de la valeur militaire par le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’AAE, au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

Une belle reconnaissance pour un métier qui a assurément de l'avenir, et dont la France aura mis un certain temps à admettre le besoin.  


La France dispose actuellement de 10 MQ-9 Reaper opérationnels. Sur les 12 reçus, elle en a effectivement perdu 2 dans les opérations au Sahel. Ils seront en service au moins jusqu'à 2030.

1 commentaire:

  1. Pour le Sahel, les drones Reaper de l’AAE feront le job et même le renseignement, vu la future baisse des moyens militaires français en Afrique:
    https://air-cosmos.com/article/defense-deux-pods-comint-receptionnes-pour-les-reaper-de-l-armee-de-l-air-et-de-l-espace-63634

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