mercredi 22 novembre 2023

HyprSpace testera bientôt son moteur "Terminator" à Bordeaux



HyprSpace testera au tournant de l'année 2024 son démonstrateur de moteur pour micro-lanceur à échelle réelle. La start-up bénéficie pour cela du soutien de la DGA à Bordeaux.  

Ci-dessus: rendu 3D de 'Terminator' sur son banc d’essai - HyprSpace.


Alors que le Sommet de l'Espace de l'ESA qui se tenait à Séville début novembre, bien que considéré comme une réussite (puisqu'il y a eu accord entre Etats membres, et que la "coopération", c'est justement l'ADN de l'ESA), a sonné le début des hostilités entre Européens sur la question des lanceurs.
Avec un marché libéralisé, sur le modèle NASA post-2000, les principaux acteurs que sont la France, l'Italie et l'Allemagne n'ont plus à se cacher. Les manœuvres étaient, de toute manière, déjà bien engagées…  

En France, outre le géant ArianeGroup, nous avons plusieurs acteurs qui lorgnent sur le(s) marché(s) du lancement à bas coût. Nous citerons ici seulement le trio de tête: Latitude, qui ne cesse de croître (encore de nouvelles annonces cette semaine), Maïa Space, spin-off d'Ariane, qui grâce à la R&D de sa maison mère devrait pouvoir contester relativement rapidement le marché sur le segment de la tonne de charge utile, et donc à Bordeaux, HyprSpace, qui mise elle sur une technologie révolutionnaire (propulsion hybride solide/liquide) pour gagner en fiabilité, performances, et bien entendu réduction des coûts (par deux comparativement aux technologies "classiques"). 

Lire aussi sur le blog: Un nouveau projet de micro-lanceur à Bordeaux, avec l'implantation de Dark


Sur ce blog, on suit l'entreprise née en 2019 depuis plus de trois ans déjà. Et justement, HyprSpace annonce ce 22 novembre que le banc d'essai de la DGA à Saint-Médard en Jalles, près de Bordeaux accueillera prochainement le démonstrateur grandeur nature du moteur "Terminator".
Elle testera son moteur en configuration étage de 6m de haut et délivrant jusqu’à 100kN de poussée, grâce au tout premier système d’avitaillement développé par SpaceDreamS, entreprise basée en Île-de-France avec qui elle a conclu un partenariat stratégique cet automne. 


Les essais se poursuivront en 2024, tandis qu'un premier vol du lanceur OB-1 est attendu pour 2026 (charge utile 250 kg). C'était l'objectif annoncé par le Président de la République lors de la présentation du plan France 2030.

Pour rappel, HyprSpace, qui a également réalisé plusieurs levées de fonds dans le privé, est lauréate du plan France 2030 dans la catégorie micro-lanceur. L'Etat doit normalement injecter 200 millions d'euros dans cette filière. Un marche pied qui aura été déterminant dans le développement de l'entreprise. 
J'insiste d'ailleurs sur le fait que malgré les idées reçues, le soutien institutionnel (développement, mais aussi marché) reste le principal moteur des programmes spatiaux. Dans ce contexte, la défense est notamment une cible de choix pour la pérennisation des activités.

HyprSpace reçoit le support technique de la DGA et de l'AID (ce qui n'est pas donné à tout le monde, et permet de réaliser plus facilement les tests en France), sans que l'on sache à ce jour précisément si l'armée -de l'Air en l'occurrence- est intéressée par l'emploi de micro-lanceurs, pour des capacités de lancement réactif par exemple.

Aparté: moteur toujours, Ariane réalisera un test primordial ce jeudi 23 novembre à Kourou, avec l'essai du moteur Vulcain de la future Ariane 6. L'ESA le diffusera en direct à 21h30.  


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