vendredi 14 juin 2024

Eos Technologie: des drones et munitions rodeuses qui vont plus vite, et plus loin


EOS Technologie a profité avec d'autres dronistes français d'un "Démo Day" précédant le salon Eurosatory pour montrer ses fameuses munitions téléopérées. Et grande nouveautés, celles-ci volent en essaim.


Avec EOS Technologie les choses vont vite, très vite. La PME qui était quasi inconnue avant sa présélection pour le programme Larinae de l'Agence pour l'innovation de défense en 2022, fait le buzz cette année depuis la présentation de sa MTO (munition téléopérée) "Veloce 330" en avril dernier. D'autant plus que grâce à sa méthodologie de travail dont la force est l'innovation rapide, elle dispose déjà de plusieurs autres solutions de drones à son catalogue, toutes développées et testées en quelques mois: Stryx 425 et 500, Endurance 1200... puis Veloce 330, Istar 330...  


Et une semaine après être apparue aux côtés de Thales Group qui présentait de son programme d'écosystème Drone warfare, la start-up dont le siège est encore à Mérignac (lire plus bas), participait en Auvergne au "démo day" préparant le salon de l'armement terrestre Eurosatory qui lui se déroule à Paris la semaine prochaine.  

L'écosystème Drone Warfare de Thales (cliquer pour agrandir)


En vidéo (cliquer sur le lecteur si elle ne s'affiche pas), les solution ISTAR/VELOCE 330 :


Outre la démonstration publique -aux journalistes et professionnels- du Veloce 330, drone et/ou munition (autrement appelée "missile low cost") pouvant être doté par KNDS d'une charge explosive allant jusqu'à 6 kg, suffisant pour aller frapper un char à 100 km sans que l'ennemi n'ait le temps de mettre en place de contremesure, tant la… vélocité du drone est impressionnante (4 à 500km/h en vitesse de pointe), le démo day a permis de découvrir une nouveauté: le vol en essaim.  

En à peine quatre mois en effet, EOS et la toulousaine Cloudskeyes ont travaillé sur la présentation d'une solution d'essaim de munitions rodeuses. Pari réussi puisque ce 11 juin, 5 drones volaient ensemble, ce chiffre pouvant monter jusqu'à 10 aujourd'hui, avec rupture de la formation aérienne pour traiter au sol des cibles d'opportunité avec une précision métrique. La technologie est embryonnaire, mais déjà prometteuse. Elle sera affinée et enrichie afin notamment d'intégrer des éléments d'intelligence artificielle. Un partenariat qui en appelle d'autres, peut-être même avec un développeur de drone qui avait fait sensation lors du dernier salon du Bourget...
 


Cette MTO capable de voler en essaim se nomme SR 200, et se base sur l'architecture du Veloce 330 et de l'ISTAR 330, tout en étant bien plus petite, "200" et "330" donnant des indications sur l'envergure en centimètres de ces engins lançables sur catapulte ou à la main. La charge tout comme l'autonomie y seraient donc moins importantes, tout cela classant le drone dans la gamme correspondant au programme COLIBRI et non plus LARINAE. Si aboutissement commercial il y a, le but sera de produire vite, et massivement: des milliers d'exemplaires par an. 

EOS, qui a été fondée par d'anciens opérationnels, semble avoir totalement cerné les impératifs imposés par le contexte stratégique actuel. 


EOS va quitter Bordeaux 

A noter que parmi toutes ces nouvelles encourageantes, il y en a une mauvaise (à relativiser puisque ce blog compte bien continuer de suivre la success story de l'entreprise) : EOS Technologie quittera Mérignac dès le mois de septembre, afin de se renforcer à Grenoble, où elle est historiquement implantée. La PME juge qu'elle y trouvera de meilleures conditions de développement: réseau, infrastructures, et même emploi. 

La greffe bordelaise n'a pas prise. Son principal avantage était de rapprocher l'entreprise alors naissante des régiments de forces spéciales du sud-ouest. Mais l'histoire se poursuivra donc en Isère. 


1 commentaire:

  1. Une filière drone complète voit enfin le jour en France.
    Reste, à l'autre bout du spectre et afin de tenir compte de la réalité des ressources financières, à abandonner le monstrueux Eurodrone au bénéfice de l'Aarok.

    RépondreSupprimer