EOS Technologie a profité avec d'autres dronistes français d'un "Démo
Day" précédant le salon Eurosatory pour montrer ses fameuses munitions
téléopérées. Et grande nouveautés, celles-ci volent en essaim.
Avec EOS Technologie les choses vont vite, très vite. La PME qui était quasi inconnue
avant sa présélection pour le programme Larinae de l'Agence pour l'innovation
de défense en 2022, fait le buzz cette année depuis la présentation de sa MTO
(munition téléopérée) "Veloce 330" en avril dernier. D'autant plus que grâce à
sa méthodologie de travail dont la force est l'innovation rapide, elle
dispose déjà de plusieurs autres solutions de drones à son catalogue, toutes
développées et testées en quelques mois: Stryx 425 et 500, Endurance 1200...
puis Veloce 330, Istar 330...
Et une semaine après être apparue aux côtés de Thales Group qui
présentait de son programme d'écosystème Drone warfare, la start-up
dont le siège est encore à Mérignac (lire plus bas), participait en Auvergne
au "démo day" préparant le salon de l'armement terrestre Eurosatory qui
lui se déroule à Paris la semaine prochaine.
En vidéo (cliquer sur le lecteur si elle ne s'affiche pas),
les solution ISTAR/VELOCE 330 :
Outre la démonstration publique -aux journalistes et professionnels- du
Veloce 330, drone et/ou munition (autrement appelée "missile low cost") pouvant être doté par KNDS d'une charge explosive
allant jusqu'à 6 kg, suffisant pour aller frapper un char à 100 km sans que
l'ennemi n'ait le temps de mettre en place de contremesure, tant la…
vélocité du drone est impressionnante (4 à 500km/h en vitesse de pointe),
le démo day a permis de découvrir une nouveauté: le vol en essaim.
En à peine quatre mois en effet, EOS et la
toulousaine Cloudskeyes ont travaillé sur la présentation
d'une solution d'essaim de munitions rodeuses. Pari réussi puisque ce 11
juin, 5 drones volaient ensemble, ce chiffre pouvant monter jusqu'à 10
aujourd'hui, avec rupture de la formation aérienne pour traiter au sol des
cibles d'opportunité avec une précision métrique. La technologie est
embryonnaire, mais déjà prometteuse. Elle sera affinée et enrichie afin
notamment d'intégrer des éléments d'intelligence artificielle. Un
partenariat qui en appelle d'autres, peut-être même avec un développeur
de drone qui avait fait sensation lors du dernier salon du Bourget...
Études en cours entre Turgis & Gaillard et EOS Technologie pour l'emport de 2 à 4 munitions télèoperées Veloce sous le drone Aarok : drone mère qui apporte de l'allonge aux drones filles, station relais coms, diversification des charges emportées...
— FdeStV (@Marsattaqueblog) June 11, 2024
A suivre sur Mars Attaque pic.twitter.com/Nt6jNM3cvY
Cette MTO capable de voler en essaim se nomme SR 200, et se base sur l'architecture du Veloce 330 et de
l'ISTAR 330, tout en étant bien plus petite, "200" et "330" donnant des
indications sur l'envergure en centimètres de ces engins lançables sur
catapulte ou à la main. La charge tout comme l'autonomie y seraient donc
moins importantes, tout cela classant le drone dans la gamme correspondant
au programme COLIBRI et non plus LARINAE. Si aboutissement commercial il y a, le but sera
de produire vite, et massivement: des milliers d'exemplaires par an.
EOS, qui a été fondée par d'anciens opérationnels, semble avoir totalement cerné les impératifs imposés par le contexte stratégique actuel.
EOS va quitter Bordeaux
A noter que parmi toutes ces nouvelles encourageantes, il y en a une mauvaise
(à relativiser puisque ce blog compte bien continuer de suivre la
success story de l'entreprise) :
EOS Technologie quittera Mérignac dès le mois de septembre, afin de se
renforcer à Grenoble, où elle est historiquement implantée. La PME juge
qu'elle y trouvera de meilleures conditions de développement: réseau,
infrastructures, et même emploi.
La greffe bordelaise n'a pas prise. Son principal avantage était de rapprocher
l'entreprise alors naissante des régiments de forces spéciales du
sud-ouest. Mais l'histoire se poursuivra donc en
Isère.
Une filière drone complète voit enfin le jour en France.
RépondreSupprimerReste, à l'autre bout du spectre et afin de tenir compte de la réalité des ressources financières, à abandonner le monstrueux Eurodrone au bénéfice de l'Aarok.