jeudi 21 septembre 2017

Cité de l'aéronautique en Aquitaine, ça se précise...


Après la cité du vin, et bientôt une cité du numérique, et même un musée de la mer et de la marine prévu l'an prochain... l'agglomération bordelaise, forte de son histoire industrielle, se devait de projeter la construction d'une cité de l'aéronautique. Le projet se concrétise désormais, et devrait voir le jour en 2020.

Illustration: le CAEA sur la BA 106 - ville de Mérignac


Le journal Sud-Ouest précise dans son édition du 15 septembre que le grand projet de cité de l'Aéronautique est désormais sur les rails. Si l'on sait à peu près à quoi cette dernière va ressembler, l'incertitude demeure encore sur sa localisation. 

Peut-être le savez-vous déjà, mais la superbe collection d'aéronefs (une cinquantaine d'appareils tout de même, dont notamment la plupart des chasseurs Dassault Aviation) du Conservatoire de l’air et de l’espace d’Aquitaine n'est plus accessible au public depuis 2011. Situé dans un hangar de la base aérienne 106 à Mérignac, l'installation est devenue trop dangereuse en terme de normes de sécurité pour accueillir les amateurs. Ou en de très rares occasions comme lors de ces journées européennes du patrimoine.

Il était donc, vraiment, temps de reprendre en main cette collection afin que ce formidable patrimoine ne risque pas de finir sous une couche de poussière.

C'est pourquoi une étude de faisabilité a été confiée à Aérocampus Aquitaine, que son Directeur Jérôme Verschave devrait remettre avant la fin de l'année. Mérignac, avec son projet d'optimisation de l'aéroparc, apparaît à ce jour comme grande favorite pour accueillir la cité.
En effet, l'aéroparc, qui a vu l'inauguration fin 2016 du nouveau campus de Thalès, accueillera en 2019 le cluster Bordeaux Technowest dans un nouveau building de 10 000 m². En 2020, c'est une extension de l'Aérocampus de Latresne qui devrait s'installer sur la commune sur près de 40 000 m². Centre de formation, espace consacré à la culture aéronautique avec des expositions des collections du conservatoire de l'air et de l'espace, services d'hôtellerie et restauration, de séminaires professionnels.

C'est dans ce cadre que devrait naître la cité de l'aéronautique, dont le modèle s'inspirerait de la cité du vin. Plus précisément, on parle donc non seulement d'un musée, mais aussi de réalité virtuelle et autres expositions interactives. Pour Jérôme Verschave, il faut penser la cité comme une attraction, et non comme un musée, peut-on lire dans Sud-Ouest.
Il est vrai que l'exemple de la cité du vin (ou même de cap Sciences), avec sa formule ultra moderne, rencontre un succès certain auprès du grand public, avec 450 000 visiteurs/an.

Attention, cette cité de l'aéronautique demandera un investissement de 70 millions d'euros. Selon les porteurs du projet dans Sud-Ouest, les grands industriels du privé pourraient largement aider à réunir ce capital. C'est une somme qui permet de nourrir des ambitions certaines. En comparaison, la cité du vin a demandé un investissement de 81 millions d'euros.



Une bataille entre Mérignac et Saint-Jean d'Illac

Mérignac veut donc posséder cet écrin sur son aéroparc. Une vitrine de l'aéro à deux pas du Campus Thalès, des usines d'assemblage du Rafale... rien de plus logique me direz-vous.
Sauf que l'incertitude demeure encore sur la future localisation de la cité. La raison, c'est que la commune de Saint-Jean d'Illac (sur la même circonscription c'est à noter), par le biais de son maire Hervé Seyve, s'était dès le départ positionnée pour accueillir l'installation, il y a deux ans. Un terrain de 14 hectares est même déjà réservé.

Mais depuis, Mérignac et son statut de "capitale aéronautique" sont entrés dans la danse.

De plus, dans le journal Sud-Ouest, Jérôme Huret, président du CAEA, semble mettre en avant l'ampleur de l'étude réalisée par Aérocampus, dont le coût est "considérable": 180 000 euros, dont 70 000 financés par Mérignac.
En lisant entre les lignes, on comprend vite que le train est lancé à grande vitesse, destination l'aéroparc de Mérignac.

Le Conservatoire de l'aéronautique et de l'espace d'Aquitaine se prononcera après les conclusions de l'étude de faisabilité.

Nous en reparlerons ici très vite. 


1 commentaire:

  1. En effet, le Conservatoire se prononcera en Assemblée Générale de ses adhérents (environ 400 à ce jour) et l'affaire n'est pas encore entendue. Le CAEA n'est pas une proie or il semble à la lecture des différents articles qui commencent à éclore, que l'étude commandée à Aérocampus et financée à hauteur de 180000 euros (pendant que le CAEA crève de faim) porte exclusivement sur la manière dont Aérocampus va absorber le Conservatoire dans la structure tentaculaire que sera le projet d'Aéroparc. Or si on lit entre les lignes là aussi, on remarque qu'il est question d'un "espace consacré à la culture aéronautique avec des expositions des collections du conservatoire de l'air et de l'espace" mais alors quid du Conservatoire? ce dernier est-il appelé à être dépossédé de ses collections au profit d'Aérocampus et de se retrouver relégué dans un local qu'Aérocampus aura la générosité d'accorder aux adhérents afin qu'ils puissent devenir des auxiliaires bénévoles d'Aérocampus dont la seule tâche sera de restaurer les avions qui intéresseront le Grand manitou, travailleurs dissimulé dans tous les sens du terme. Le problème, c'est que les adhérents du CAEA ont la passion de leur Asso, crée il y a 30 ans cette année (anniversaire passé étrangement sous silence soit dit en passant) par Monsieur René Lemaire, ingénieur Dassault, qui a consacré une grande partie de sa vie à son asso et qui continue, à près de 90 ans, à s'y dévouer. Si certains semblent découvrir le CAEA, celui-ci existait avant l'entrée en scène d'Aérocampus, et la majorité de ses adhérents ne semble pas être prête à se laisser phagocyter. Pendant toutes ces années le CAEA a survécu dans l'indifférence générale grâce à le passion, au dévouement et l'énergie de ses adhérents jusqu'à ce que certains découvrent brutalement la richesse de ses collections et entrevoient le bénéfice qu'ils pourraient en tirer. En tout cas c'est le ressenti des "gens de terrain", des grouillots qui passent leur temps les mains dans le cambouis pour sauver des avions qui appartiennent à notre patrimoine... Mais qui réfléchissent quand même de temps en temps! Donc, non, ce n'est pas encore fait, surtout quand certains autres semblent vouloir pérenniser de Conservatoire POUR le Conservatoire.

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