lundi 16 décembre 2019

Le dernier vétéran du Normandie-Niemen s'en est allé


André Peyronie est décédé mardi 10 décembre à l'âge de 99 ans. Il était le dernier vétéran de l'épopée du Normandie Niemen sur le front de l'Est durant la Seconde Guerre Mondiale.

Ci-dessus: les Yak 3 du groupe de chasse Normandie-Niemen sur le Front de l'Est - © Forum universitaire de Boulogne-Billancourt


Bref rappel historique: l'escadron de chasse Normandie Niemen fut créé par le général de Gaulle en 1942, afin de rendre la France Libre présente sur le front de l'Est et combattre auprès de l'Armée Rouge. 
D'abord baptisé Normandie, les pilotes de l'escadron, qui volaient sur Yak-3 participèrent à partir de 1943 aux batailles de Koursk, Smolensk, ou encore du fleuve Niémen (d'où l'unité prendra son nom définitif sur ordre de Staline).

Le Normandie-Niémen comptera 21 Compagnons de la Libération et quatre "Héros de l'Union soviétique", une décoration très rarement accordée aux étrangers par l'URSS. L'unité a obtenu 273 victoires homologuées au cours de 5 240 missions et de 869 combats. Quarante-deux de ses 97 pilotes auront péri durant la guerre.



Avec le décès d'André Peyronie, ce 10 décembre 2019 à Anse, dans le Rhône, c'est le dernier représentant de ce célébrissime escadron (très connu et honoré en Russie) qui s'éteint. La légende elle, demeure.


Né le 8 mai 1920 à Albi, André Peyronie s'engage en février 1939 au 109ème bataillon de l'Air de Tours et devient mécanicien après un brevet à l'école de Rochefort. Après la défaite de 1940, il rejoint rapidement la France Libre en rejoignant le Liban, où il s'engage dans les forces aériennes françaises libres. Il est affecté en 1942 au groupe de chasse III Normandie et participe à la première campagne de l'escadron entre mars et août 1943.

En tant que mécanicien, il est responsable de l’entretien du « Père Magloire », le Yakovlev "Yak" 9 du lieutenant Marcel Lefèvre, un as (11 victoires) qui succombera à de graves blessures, le 5 juin 1944, à l'hôpital Sokolniki de Moscou.

André Peyronie,  à Rayak (Liban) le 2 octobre 1942 - © Mémorial Normandie Niemen

De retour au Levant, il est affecté au Groupe de chasse « Ardennes », et participe à la campagne d’Afrique du Nord, puis à la Libération du territoire français.

André Peyronie reçut la Médaille militaire, la croix du combattant volontaire 1939-1945, la médaille d’Outre-Mer, la médaille commémorative des services militaires dans la France libre et plusieurs décorations soviétiques comme celle de l'ordre d’Alexandre Nevski,  ou de l'Ordre d'Honneur du Bélarus.
Il fut enfin décoré de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur le 8 mai 2015, par le commandant du Régiment de chasse 2/30 « Normandie Niémen ».

Saluons sa mémoire et celle de ses camarades.


Renaissance et postérité

L'escadron de chasse 2/30 "Normandie-Niemen", aussi surnommé "Neu-Neu" (et bien connu des lecteurs de ce blog) est basé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan depuis sa réactivation en 2012, où il fait partie de la 30ème escadre de chasse.

Spécialiste du renseignement et de l'appui aux forces spéciales, l'escadron est aujourd'hui entièrement équipé de Rafale.

Régulièrement impliqué dans les opérations extérieures (encore tout récemment), il ne manque cependant jamais les occasions de rappeler sa glorieuse histoire et d'honorer ses héros.



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