vendredi 18 janvier 2019

Des Rafale à la Réunion


Deux Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier ont passé la semaine sur l'île de la Réunion. Les chasseurs de l'Armée de l'air, qui ne s'y étaient pas posés depuis 2014, ont réalisé une tournée médiatique, mais aussi et surtout stratégique.

Photos: © Daniel Fontaine pour France Info le 14 janvier (d'autres images sont disponibles sur le site des FAGERS)


De lundi 14 janvier en début d'après midi, à jeudi 17 tôt le matin, deux avions de chasse Rafale de l'Armée de l'air ont été accueillis sur l'île de la Réunion par les équipes détachement R181.

Le chasseur français n'avait pas été vu sur l'île de l'Océan Indien depuis 2014, et l'Armée de l'air a profité de cette semaine de "déploiement"pour effecteur divers entraînements avec les FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien ), et survols, notamment du volcan Piton de la Fournaise, faisant même s'affoler les sismographes !

Mais cette tournée a aussi été l'occasion de faire des opérations de rayonnements, dans les médias locaux, et auprès du public, divers associations comme l'IHEDN ayant eu accès à la base.

Si pour le voyage aller, les Rafale avaient fait escale à Djibouti, accompagnés d'un ravitailleur C-135FR, le voyage retour s'est lui fait d'une traite, avec le concours du tout nouveau A330 MRTT "Phénix", arrivé lui à la Réunion le 15 janvier.




Le C-135 passe le relais au MRTT Phénix

Car en effet, comme en 2014, le voyage comportait une dimension stratégique. Avec le MRTT pour "nounou", les deux Rafale ont effectué un vol de retour de 9 000 km durant quasiment 12h, avant de se poser à Saint Dizier !
De quoi démontrer, si cela était encore à prouver, les formidables capacités des forces aériennes stratégiques françaises, capables donc de voler une demi journée sans interruption.

Cette première pour le Phénix, constitue aussi un nouveau record de durée de vol pour les Rafale, qui ont du être ravitaillés à cinq reprises durant le vol.
Le chasseur de Dassault et les équipes de l'Armée de l'air avaient déjà impressionné en 2013 lors du lancement de l'opération Serval au Mali avec 9h30 de mission, puis en 2014, à la Réunion justement, avec un vol de 10h35 (jusqu'à Istres)

Autre exemple, durant l'opération Hamilton en avril 2018, cette fois-ci pour une mission réelle donc, l'Armée de l'air française avait mobilisé quatre bases aériennes en métropole (Saint-Dizier pour ses Rafale, Luxeuil pour ses Mirage, Avord pour les avions radars AWACS, et Istres pour les ravitailleurs), et pas moins de 17 aéronefs pour un raid en Méditerranée orientale d'une durée de 10h à plus de 3000 km (presque 7000 aller/retour).

A de tels niveaux de performances, on arrive aujourd'hui aux limites physiques des équipages et mécaniques des appareils.


Autre enseignement (qui me tient à cœur sur ce blog), c'est bien sûr la capacité des forces aériennes françaises à pouvoir renforcer l'Outre-Mer en un temps très limité. Car en effet, si les trois armées maintiennent des capacités non-négligeables aux Antilles, à La Réunion ou dans le Pacifique, elles n'y disposent pas de chasseurs.

Le besoin n'est certes pas évident, mais il peut être ponctuel. Récemment encore, deux Rafale avaient été déployés à Kourou en Guyane pour le lancement du satellite militaire CSO.

Dans les faits, l'Armée de l'air peut intervenir avec ses moyens modernes (Rafale, A400M, MRTT) sur une grande partie des territoires français les plus éloignés - et surtout habités - en quelques heures (dans le cas de la Réunion, il y a même Djibouti, voir Al Dafhra).

Pour la zone Pacifique en revanche, aux centres des attentions, c'est une autre histoire !

Sur le blog: La Nouvelle Calédonie, clé de voûte de notre « pivot Pacifique » ?



2 commentaires:

  1. Bonsoir, une question surement "idiotes" mais juste mathématique ..... 9000 km et 12h00 de vol ?!?

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    1. Bonsoir. Le trajet suit les voies maritimes: Golfe d'Aden > Mer Rouge > Suez > Méditerranée. Le Ravitailleur se pose à Istres, les chasseurs continuent solo jusqu’à Saint-Dizier. Il y avait même une mission d'interception une fois arrivé en métropole je crois.

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