En plein drame de Notre-Dame de Paris, les connaisseurs auront très vite remarqué, dès la parution des premières images de l'intervention de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP), qu'un drone terrestre avait été employé pour l' "entrée en premier" dans la cathédrale. Il s'agit du Colossus de Shark Robotics.
Colossus ce "petit robot héros" (!!) peut-on voir partout dans la presse. Jamais en mal de personnification outrancière, les médias ont découvert avec stupeur - et un certain émerveillement - que les Pompiers de Paris avaient eu recours au robot Colossus de Shark Robotics lors du terrible incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale Notre-Dame à Paris.
Le petit robot chenillé donc (500 kg tout de même), a effectivement tracté sa lance à eau au cœur de la nef alors que l'incendie en cours menaçait de faire s'effondrer une partie, voire la totalité de la voûte.
La décision d'employer le robot fut prise très rapidement, a annoncé hier le porte parole de la BSPP: "Nous avons concentré notre effort sur l’extérieur et retiré les personnes qui étaient engagées à l’intérieur en les remplaçant par un robot qui permettait d’éteindre le feu et de faire baisser la température à l’intérieur de la nef".
Cette première image de l'intérieur de Notre-Dame fera le tour du monde. Au centre, le robot Colossus - BSPP |
Colossus est déjà bien connu dans le monde de la sécurité. Sur ce blog, on avait même pu le croiser sur l'édition du SOFINS 2017 (séminaire des forces spéciales près de Bordeaux), à Eurosatory 2018, puis de nouveau lors du salon SOFINS 2019 il y a peine deux semaines, sur le stand de la Région Nouvelle Aquitaine.
Lire sur le blog: Du deux roues à la chenille, des véhicules variés sur le SOFINS
En 2017 déjà, le robot commençait son expérimentation auprès des Pompiers de Paris. De même désormais chez les pompiers de Bordeaux. Et bientôt à Marseille.
"Eloigner l'homme du risque", la devise de Shark Robotics
Colossus a pour lui un avantage énorme. Il n'est pas humain. Il va là où l'homme ne peut aller. C'est probablement en partie grâce à l'existence de ce type de technologie que les pompiers ont pu s'en tirer sans trop de blessures (un blessé grave rappelons le) malgré un incendie de cette ampleur.
"Made in France", puisqu'il est le fruit de Shark Robotics, PME d'une vingtaine d'employés basée à La Rochelle (et dont la gamme de robot se diversifie avec notamment les mules militaires, voir lien plus haut), le Colossus est capable de se déplacer en terrains très accidentés, y compris les escaliers, et bien sûr d'intervenir sur les incendies grâce à une lance à eau capable de déverser 3 000 litres/minute.
Outre l'intervention, l'outil est idéal pour la reconnaissance grâce à ses nombreux capteurs (caméra thermique, vision jour-nuit, capteurs de gaz) en détectant par exemple la toxicité des fumées ou le niveau de stabilité d'une structure en proie aux flammes, comme ce fut le cas à Paris.
Colossus de surcroît peut intervenir 10h durant.
Colossus peut même avoir des emplois plus inattendus. Par exemple, lors d'une lors d’une prise d’otages à Paris en juin 2018, le robot de la BSPP était intervenu en plein milieu d'une opération de la BRI afin d'éteindre un véhicule en flammes. Il était alors hors de question pour les pompiers de se risquer sur des lignes de tirs.
Lors du SOFINS récemment, on a d'ailleurs pu voir le Colossus équipé pour... des opérations militaires.
Indéniablement, le grand incendie de Notre-Dame de Paris marque l'Histoire de France. Le rôle déterminant de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris s’inscrit lui dans la longue tradition des interventions héroïques de ces hommes. La grande Histoire fera également une petite place pour le robot Colossus, sans doute précurseur d'une nouvelle génération de moyens d'intervention. Mais attention, comme dans les conflits armés, c'est encore et toujours l'Homme qui doit prendre les bonnes décisions au bon moment. C'est aussi celui qui risque sa vie !
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