mercredi 13 janvier 2021

La relance passe par le spatial


Emmanuel Macron était hier en visite sur le site d'ArianeGroup à Vernon, où seront investis 30 millions d'euros sur les 500 que compte le volet spatial du plan de relance. Dans le même temps, l'Europe lance également ses grandes manoeuvres.

Ci-dessus: vue d'artiste d'un lanceur propulsé par Prometheus - Ariane Group


En France, le plan de relance économique post-Covid de l’Etat prévoit un soutien spécifique au secteur spatial, à hauteur de 515 millions d’euros. Il doit permettre de « redynamiser les entreprises du secteur sinistrées par la crise, d’investir dans l’innovation et d’améliorer leur compétitivité ». Il est constitué de deux volets, le premier devant soutenir la trésorerie des entreprises en difficulté et surtout éviter une fuite des talents, tandis que le second doit lui stimuler la recherche et l'innovation. 

C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron s'est rendu sur le site Ariane de Vernon dans l'Eure, dont on sait depuis l'été qu'il fait partie du projet de production d'hydrogène vert désiré dans la stratégie étatique. 
Le Président a rappelé bien évidemment le caractère stratégique et souverain du secteur spatial, appuyant le fait que tout euro investi dans le secteur a des retombées sur l'économie globale à long terme. La France "doit rester un grand pays du spatial".

Le site recevra donc 30 millions d'euros: 15 pour la recherche sur l'hydrogène, et 15 pour une accélération du projet de moteur de nouvelle génération Prometheus, censé représenté l'avenir sur Ariane. Le démonstrateur Prometheus doit ainsi gagner un an.

Sur le blog: L'Europe démarre son programme de lanceur spatial réutilisable


Prometheus (voir lien ci-dessus) sera un démonstrateur de moteur de fusée à bas coût et potentiellement réutilisable. Son coût  doit être dix fois inférieur à celui du moteur d'une Ariane 6, en partie grâce aux nouvelles techniques de conception et d'industrialisation "4.0".

L'idée sous-jacente bien sûr, est de rattraper à toute vitesse les acteurs américains afin de rendre de nouveau compétitif le catalogue des lanceurs européens pour 2030.


L'Europe veut sa constellation internet souveraine 

Au plan européen, le Commissaire Thierry Breton le martèle depuis un an. L'Europe doit avoir ses micro-lanceurs et surtout sa constellation. 

C'est notamment pourquoi l'UE (la Conférence spatiale européenne se déroulait ces 12 & 13 janvier à Bruxelles) lance un fonds "Cassini" de 1 milliard d'euros afin de stimuler l'innovation dans le spatial. 

En outre, la renouvellement des satellites de positionnement Galileo (qui avec les constellations Copernicus et GovSatCom sont une des forces majeures de l'Union) est avancé à 2024.
Aussi et surtout, les ambitions sont clairement affichées désormais quant au lancement d'un programme de constellation satellitaire pour un internet européen souverain. Une étude de faisabilité est en cours auprès d'industriels, et le Commissaire Breton plaide pour une proposition faite au Parlement Européen en 2021.
Sont évoqués des nano-satellites, la cryptographie quantique, et la technologie 6G (horizon 2030). Une telle entreprise serait chiffrée à 7 milliards d'euros, mais viendrait répondre au déploiement des constellations privées d'Amazon ou SpaceX.

En revanche, le vol habité made in Europe n'est toujours pas au programme, les institutions préférant privilégier la stratégie d'un retour de gains vers le citoyen plutôt que celle de la "conquête" chère aux pays comme les USA, la Chine ou même l'Inde. Ceci dit, des Européens iront sur la Lune c'est une certitude, et cela se fera dans le cadre d'une collaboration au programme américain Artémis.

Lire aussi: Thalès remporte un contrat de 300 millions € pour la station orbitale lunaire


3 commentaires:

  1. Le vol habité est une affirmation de puissance hors de prix:
    https://www.businessinsider.fr/pourquoi-leurope-ne-compte-pas-concevoir-de-vaisseau-propre-pour-le-transport-dastronautes-177131

    Le défi pour l'Europe est bien d'exister ent Chine et États-Unis:
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pour-une-diplomatie-spatiale-europeenne-863260.html

    RépondreSupprimer
  2. Ô Toulouse...
    https://www.lesechos.fr/pme-regions/occitanie/la-guerre-de-lespace-renforce-lactivite-du-centre-spatial-de-toulouse-1292797

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'OTAN ne s'y est pas trompé:
      https://www.air-cosmos.com/article/dfense-spatiale-un-centre-dexcellence-otan-toulouse-24187

      Dans ce domaine aussi, il y a eu une conférence virtuelle au lieu de se dérouler au Portugal:
      https://air-cosmos.com/article/bilan-de-la-confrence-space-propulsion-2020-1-24494

      Supprimer