vendredi 18 décembre 2020

Le contrat des Rafale grecs pour le 23 décembre


Le Parlement grec, en approuvant le budget 2021, a validé l'achat de 18 avions de combat Rafale auprès de la France. Ce marché annoncé depuis septembre, et dont le montant n'était pas connu,  sera de 2,5 milliards d'euros. Florence Parly est maintenant attendue à Athènes ce 23 décembre. 

Illustration: vue d'artiste d'un futur Rafale de la Hellenic Air Force


La concrétisation du marché des Rafale grecs devrait intervenir ce 23 décembre, à Athènes. Le Parlement grec a en effet approuvé cette semaine  le budget 2021, dont la partie défense qui prévoit l'achat de 18 chasseurs Rafale à la France. Pour un coût total de 2,5 milliards d'euros, dont 1,5 milliard d'euros seront versés l'an prochain.

La ministre française des Armées, Florence Parly, est ainsi attendue la semaine prochaine, mercredi 23 décembre, à Athènes pour la signature de marché. 

Pour rappel, on sait depuis la rentrée de septembre que la Grèce et la France se sont accordées sur un marché de 18 Rafale, dont 12 d'occasion issus de la flotte de l'armée de l'Air. Cette transaction est au cœur d'un partenariat stratégique mis en lumière par la "crise" en Méditerranée Orientale. 

La formation des pilotes grecs (déjà familiers du Mirage 2000) doit commencer en France en début d'année 2021, et les livraisons des six premiers appareils, intervenir elle l'été prochain, en juillet. Il s'agira d'abord d'un lot de 6 Rafale prélevés à l'armée de l'Air. 6 autres viendront, ainsi que 6 avions neufs depuis la chaîne d'assemblage Dassault Aviation de Mérignac.

A ce stade, tout devrait se dérouler comme prévu d'ici mercredi. A moins d'un rebondissement COVID ?


mercredi 16 décembre 2020

L'Europe démarre son programme de lanceur spatial réutilisable


L’Agence spatiale européenne a attribué à ArianeGroup un contrat d'une valeur de 33 millions d'euros pour la phase initiale du développement du démonstrateur Themis d’étage réutilisable. Objectif 2030.

Illustration ci-dessus par Ariane Goup.


Disons le clairement, le lanceur réutilisable est le grand pêché de l'Europe du spatial. Elle n'y a pas cru lorsque les Américains en ont fait le pari, et cette rupture menace de bouleverser le marché de l'accès à l'espace.
Ayant raté le coche avec Ariane 6, programme qui se concentre sur l'adaptabilité et un industrialisation optimisée (= réduction par 2 du coût de lancement par rapport à Ariane 5), l'Europe a lancé les projets  de lanceurs réutilisables Thémis et Callisto.

S'agissant de Thémis, qui nous intéresse aujourd'hui, l’objectif à ce stade selon Ariane Group est de démontrer les capacités technologiques de l’Europe en matière de réutilisation afin de donner aux Etats membres de l’ESA dès 2022, les éléments permettant de déterminer quelle sera la gamme de lanceurs la mieux adaptée aux besoins de l’Europe au-delà de 2030.


Avec des acteurs internationaux, du New Space mais pas seulement, qui prennent une avance considérable en la matière, l’Europe spatiale doit se presser, et surtout, faire les bons choix pour tenter d'effacer les erreurs stratégiques du début des années 2010. 

Plusieurs ambitions ont été énoncées au niveau de la Commission Européenne (constellation de satellites à communication quantique par exemple, ou politique de micro-lanceurs), mais l'UE comme l'ESA doivent pour cela accorder leur politique. 
Thémis concerne directement Ariane à échéance 2030 - ce qui est tard - puisque les avancées du programme constitueront les briques technologiques qui détermineront son ou ses évolutions, avec le principal objectif de la réutilisation - si pertinent commercialement ! - de l'étage principal. 

Ce blog en profite pour rappeler que la Région Nouvelle-Aquitaine et Ariane Group ont annoncé début octobre que plusieurs PME "stars" de la région rejoignaient Ariane Works et son programme Thémis d'étage de lanceur réutilisable.

Reste la problématique de la place des micro-lanceurs dans l'écosystème européen qui reste très institutionnel et formaté: quel(s) marché(s) ? Quel(s) opérateur(s) ?


Lancement également du développement pour le premier drone spatial européen


De plus, le Space Rider, cette navette issue des travaux sur le démonstrateur IXV (Intermediate eXperimental Vehicle), qu'on avait pu voir exposé à Bordeaux après sa rentrée atmosphérique réussie en 2015, a vu son contrat de maitrise d'œuvre signé ce 9 décembre.
Ce programme très italien sera mené par Thales Alenia Space et Avio pour 167 millions d'euros, pour un premier vol en 2023, tiré depuis Vega C. 

Space Rider est un drone spatial, automatique et réutilisable, conçu officiellement pour des missions scientifiques de deux mois en orbite basse. Ses capacités pourraient néanmoins être largement supérieures.
L'Europe rattrape sur ce point les USA et la Chine, et même si l'appareil n'a aucune mission militaire au programme, l'important dans le spatial stratégique - ou tout ou presque est d'intérêt dual - reste aujourd'hui de montrer que l'on maîtrise les points technologiques clés. 

Ce qu'on appelle l'avion spatial  (habité ou non) a tout autant d'importance pour la France que les lanceurs dans l'avenir. 


Enfin, on notera l'aboutissement des négociations au sein de la Commission Européenne sur le fonds européen de Défense (FED), qui sera doté de 7,953 milliards d'euros. C'est moins que le 13 milliards espérés il fut un temps, mais le chiffre demeure tout de même historique.


lundi 14 décembre 2020

L'US Air Force à Cazaux pour Dark Dune 2020

L’exercice franco-américain « Dark Dune » vient de se dérouler début décembre sur la base aérienne 120 de Cazaux. Cet exercice biannuel vise à préparer et à qualifier les équipages de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/67 « Pyrénées » des forces spéciales Air, sur Caracal, au ravitaillement en vol, de jour et de nuit.

Ci-dessus: le  MC-130J américain ravitaille deux Caracal français - Armée de l'air et de l'espace


Faute de Dune 2020 (comprenne qui pourra !), il nous reste Dark Dune. Malgré la pandémie, les gros exercices annuels des armées continuent de se tenir. C'est ainsi que Cazaux a accueilli début décembre un avion de transport ravitailleur MC-130J du 67th Special Operations Squadron (les "Night Owls", basés au Royaume-Uni) de l'USAF pour une manœuvre interalliée bien connue des lecteurs de ce blog. 

Si la capacité autonome de ravitaillement en vol des hélicoptères progresse enfin en France, grâce aux nouveaux KC-130J Hercules, et bientôt aux A400M Atlas, la coopération avec les forces américaines, d'où est née cette compétence pour nos équipages, continue sur le même rythme.

En effet, l'appareil des forces spéciales américaines a rejoint deux Caracal de l’EH « Pyrénées » pour le désormais traditionnel exercice Dark Dune. Ce dernier rappelons-le "a pour vocation de rassembler les rotors des forces spéciales air (FSA) et les tankers de l’USAF, pour des missions d’entraînement dites « d’action dans la profondeur » sur un territoire ennemi. De la préparation au combat aux missions de guerre, il n’y a qu’un pas. D’où la nécessité de « Train as you fight » (s’entraîner comme l’on combat). Ensemble, les deux Nations ont excellé dans le haut niveau de leur coopération et dans la continuité des engagements opérationnels".

Le site du MINARM nous donne quelques détails sur le déroulement de cette édition: « Cette remise en condition est primordiale pour les équipages. Elle n’a pas été facilitée par des conditions météorologiques mouvementées, qui ont cependant permis à notre personnel en vol de relever un beau défi », explique le lieutenant-colonel Nicolas, commandant d’escadron de l’EH 1/67.

L'Armée de l'air rappelle que l'US Air force est sa première partenaire pour le ravitaillement en vol de nuit, en exercice comme en opérations extérieures.


vendredi 11 décembre 2020

Lancement du Fonds Innovation Défense


La ministre des Armées a lancé le 4 décembre la création du Fonds Innovation Défense. Ce programme aura pour but durant les six prochaines années de financer les entreprises innovantes dans le milieu de la défense. 

Ci-dessus: vue d'artiste pour l'un des scénarios de la "Read Team" de l'AID


Violemment - trop violemment- chargée dans la presse spécialisée pour ses méthodes et résultats, l'Agence pour l'innovation de défense tenait la semaine dernière son forum. Elle en a profité pour organiser plusieurs débats, présenter sa Red Team, et aussi faire quelques annonces concrètes.

Parmi elles, le FID. Opéré par BPI France, le Fonds Innovation Défense (FID) prendra des participations dans des entreprises innovantes en phase de croissance, start-ups, petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) développant des technologies duales et transverses intéressant le monde de la défense. Le ministère des Armées va participer à hauteur de 200 millions d’euros. Le FID pourra par ailleurs atteindre 400 millions d’euros en comptant sur la contribution d’autres investisseurs (industriels). Il s’étend sur une période de six ans.

Selon le ministère, le fonds s’inscrit dans une stratégie globale de développement de l’innovation et s’articule avec les dispositifs de soutien à l’innovation, reposant sur des marchés publics ou sur des subventions, mis en œuvre par la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Agence innovation défense (AID). Il est particulièrement dédié au développement de technologies duales et transversales, comme l’énergie, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques, l’électronique et les composants, la santé, les matériaux.
"Les investissements du FID seront réalisés de manière privilégiée dans des entreprises en phase de croissance ou, plus en amont, en phase d’amorçage ou d’accélération à titre exceptionnel."
Il y a en France (et plus généralement en Europe) un défaut structurel de financement, notamment s'agissant du développement des start-up dans la défense et le spatial, les financeurs, qui connaissent généralement pas ou peu le milieu, manquant de foi quant aux retours sur investissements à court ou moyen terme. Pourtant, qui s'intéresse un peu à l'économie de défense sait qu'un euro investi est largement rentabilisé…
La faiblesse est largement identifiée et de multiples outils ou dispositifs ont été lancés ces dernières années... ajoutant finalement plus de complexité au fameux mille-feuilles. 

Le FID est censé venir à la fois renforcer (avec plus de moyens) et compléter les divers dispositifs, en complément du fonds DEFINVEST, autre fonds d’investissement du ministère des Armées. A ceci près qu'il est spécifiquement conçu pour soutenir l'innovation duale, autrement dit l'ADN de l'Agence pour l'Innovation de Défense.


Un mot justement au sujet de la présentation phare de l'AID: la Red Team. Cette équipe d'écrivains de science-fiction a commencé à présenter ses travaux sur les futurs et leurs menaces. Plus que de la prospective, il s'agit bien là d'imaginer l'inimaginable afin de former les esprits à s'adapter. Et c'est assez passionnant. Un site internet est ouvert, et les premiers scénarios sont à découvrir. 

Et ci dessous la table ronde de présentation de la Red Team:


mercredi 9 décembre 2020

Le programme de succession du porte-avions Charles de Gaulle officialisé

A l’occasion d’une visite d'Emmanuel Macron au Creusot, consacrée à l'avenir de la filière nucléaire nationale, le lancement du programme du futur porte-avions de la Marine Nationale a été annoncé. Le futur bâtiment sera une fois et demi plus imposant que le Charles de Gaulle.

Illustrations: vues d'artistes Naval Group


De ces annonces, nous savions déjà tout ou presque, mais seule manquait la parole du Président de la République, celui qui doit trancher à tel niveau stratégique. Et la crise sanitaire a sans cesse fait reculer cette décision.. jusqu'à ce 8 décembre 2020.

Cette annonce présidentielle inaugure le lancement des études de ce futur porte-avions à propulsion nucléaire dont les essais en mer débuteront normalement en 2036 pour une admission au service en 2038. Le bâtiment fera 75000 tonnes pour une longueur de 300 mètres. Il mobilisera 2000 emplois durant la durée du projet chez Naval Group et les nombreux autres partenaires du programme.

Sans atteindre la taille faramineuse des nouveaux porte-avions américains (112 000 tonnes), la Marine passe un cap avec une bâtiment largement plus imposant que l'actuel Charles de Gaulle (42 000 tonnes). Comme le dit la ministre, "il ne faudra plus dire 42 000 tonnes de diplomatie, mais 75 000 tonnes !".
Le porte-avions de nouvelle génération (ou PANG) pourra accueillir jusqu'à 30 chasseurs "lourds" du programme SCAF, mais aussi bien sûr le Rafale qui sera encore en service, des drones et hélicoptères.


Pour la partie purement technique, le PANG va accueillir plusieurs technologies de rupture:
  • il sera à propulsion nucléaire (mais qui en doutait ?), et sa chaufferie "K22" sera 50% plus performante que celle à bord du Charles de Gaulle;
  • ses capacités d'autodéfense sont renforcées, et comporteront des armes à énergie dirigée;
  • il possédera deux catapultes électromagnétiques acquises auprès des américains.
Le prix de ces ruptures, et du programme global, devrait avoisiner les 7 milliards d'euros, dont 442 millions dès l'année prochaine. 

Un mot justement pour souligner la part très importante de collaboration avec les Etats-Unis, qui devrait représenter une part significative du programme. 3 milliards dit-on. Cela semble aller à l'encontre de la politique française de souveraineté, mais c'est dans ce domaine le choix le plus logique. Le prix également d'une interopérabilité assurée avec les fleurons de l'US Navy, une interopérabilité unique au monde.


L'Etat Major de la Marine assure que toutes les options ont été analysées, y compris celle d'un renoncement, dans un contexte où la Chine et la Russie misent sur les armes antinavires, ce qui peut poser la question de la pertinence de disposer d'un ou plusieurs PA dans le futur. Vous l'aurez deviné, la France mise sur la projection de puissance.
D'ailleurs sur cette question du nombre, le choix - ou non - d'un second navire pour assurer la permanence opérationnelle du groupe aéronoval sera prise vers 2025.

Les visuels qui accompagnent cet article sont tout à fait officiels (une maquette "en dur" a été présentée au Président Macron) et donnent semble t-il une idée claire du design final du futur porte-avion français. Sur le pont sont alignés Rafale et chasseur de nouvelle génération du programme SCAF (tel que présenté au Bourget par Dassault Aviation en 2019).


>>> Pour des développement plus poussés, direction le blog Le Fauteuil de Colbert !





lundi 7 décembre 2020

Le salon du Bourget 2021 annulé... reste le SOFINS

Après Eurosatory, le salon aéronautique britannique de Farnborough, Euronaval et tant d'autres, l'événementiel poursuit sa crise historique. Le Paris Air Show 2021, plus connu comme "Salon du Bourget", n'aura finalement pas lieu en raison de l'évolution toujours incertaine de la crise sanitaire mondiale.

Décidemment… pas d'éclaircie à l'horizon pour le monde aéronautique. Les passionnés regardaient avec espoir vers le mois de juin 2021, et son salon du Bourget qui aurait pu, et même dû, donner un signal de reprise.

Malheureusement il n'en sera donc rien, puisque devant le manque de visibilité, la fatidique sentence est tombée ce matin:

Compte tenu de l’incertitude liée à la crise sanitaire de la COVID-19, la SIAE (Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris - Le Bourget) a pris la décision d’annuler l’édition 2021 du Salon aéronautique du Bourget, prévue du 21 au 27 juin 2021.

La décision est compréhensible, le Bourget étant un salon très (très) grand public, mais plus qu'un crève cœur pour les amateurs, il s'agit d'une catastrophe pour les professionnels, et particulièrement les petites et moyennes structures (qui n'ont pas la com des grands groupes), pour qui ces rassemblements offrent une visibilité tout à fait unique en terme de business.

 Allez... maigre consolation, Dassault Aviation dévoilera demain en live son nouveau Falcon, le 6X:


Subsiste encore le salon des forces spéciales 

D'ampleur bien moindre (autour de 5000 visiteurs essentiellement professionnels), le salon des forces spéciales, le SOFINS, est toujours prévu pour se dérouler du 23 au 25 mars sur le camp de Souge, près de Bordeaux.

Mais jusqu'à maintenant, la plupart des petits salons à Paris comme en province, comme l'UAV Show en septembre, n'ont jamais pu être maintenus. Sa faible taille, et son éloignement des grandes infrastructures de transport - ce qui a pu être considéré comme une faiblesse à l'origine - pourraient néanmoins le sauver. A moins d'un déplacement au mois de juin, désormais déserté.

Alors 2021, nouvelle année blanche pour les salons de défense ?


vendredi 4 décembre 2020

L'Indonésie serait proche de conclure la commande de Rafale

Plusieurs médias, puis la ministre des Armées en personne, ont révélé hier que des négociations avancées étaient en cours avec l'Indonésie pour la vente de 36 à 48 Rafale de Dassault Aviation.

Ci-dessus: des Rafale et un MRTT survolant l'Indonésie lors du déploiement Pégase en juillet 2018.


Le dossier indonésien avait été évoqué depuis le tout début d'année 2020, et notamment en septembre dernier par Dassault Aviation lors du succès grec (18 Rafale). Mais ici comme ailleurs, nous préférions rester prudents sachant qu'en Indonésie ont été successivement annoncés des F-35 (refusés finalement par l'administration américaine), des F-16, des SU-35, puis enfin même les Eurofighter d'occasion autrichiens.

Mais ce 3 décembre, tout s'emballe avec la confirmation d'une possible commande de 36 Rafale par Jakarta, à court terme. D'autres sources évoquent 48 appareils (la fameuse option +12 ?).

C'est Florence Parly qui a donné des détails sur le plateau de BFM Business, précisant que les négociations se sont accélérées depuis la visite de son homologue Prabowo Subianto à Paris, le 26 novembre. Elles en seraient à un stade "très avancé", assez en tout cas - et c'est un fait rare - pour que la ministre s'avance publiquement sur le sujet. 

Enfin, notons que ces négociations se déroulent dans le cadre d'une coopération de défense plus globale. Jakarta négocierait aussi avec la France pour 4 sous-marins Scorpène et 2 corvettes Gowind.

Pour la France comme l'Indonésie, il s'agirait là d'un positionnement stratégique importantissime. Pour la première, cela s'inscrirait dans le cadre d'un axe "indo-pacifique" (même si la formule a tendance à disparaître) allant des EAU, en passant par l'Inde, l'Indonésie, jusqu'à l'Australie. On se souvient que l'armée de l'Air et ses Rafale avaient fait une escale remarquée en Indonésie lors de la mission Pégase à l'été 2018.
Pour la seconde, faire le choix de la France, c'est se démarquer à la fois de la Chine, et des USA, mais c'est aussi réaliser un bond capacitaire important dans une zone où les tensions ne sont pas prêtes de diminuer.

Dénouement - ou pas, restons prudents -  à suivre dans les prochaines semaines... 


mercredi 2 décembre 2020

La Cité des Savoirs Aéronautiques & Spatiaux avance, sans le vote écologiste


Ce vendredi 27 novembre, les élus de Bordeaux Métropole ont validé le projet de création de Tarmaq,  Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux à Mérignac. Cela s'est pourtant réalisé sans le vote des écologistes de la majorité, dont l'arrivée au pouvoir cet été a littéralement crispé le milieu aérospatial bordelais. 

Ci-dessus: Tarmaq se dote d'un nouveau logo, s'affranchissant de la "marque" Aérocampus.


Le projet de cité de l'aéronautique avait été présenté en 2018. Tarmaq, c'est son nom, pour ambition de devenir le lieu d’acquisition, de conservation, de diffusion et de valorisation de ces savoirs:
  • l'acquisition des savoirs, par une offre de formation complémentaire de celle existante sur le territoire néo-aquitain;
  • la conservation des savoirs, par la mise en valeur du patrimoine aéronautique et spatial régional;
  • la diffusion des savoirs, par l'accompagnement des vocations;
  • la valorisation des savoirs, par la mise en avant des innovations issues des TPE, PME, ETI régionales.

Sur l'aéroparc de Mérignac, Tarmaq devrait à l'horizon 2022 2023/24 constituer, sur un site de 10 hectares, un espace de 36 000 20 000 m² accueillant 250 000 200 000 visiteurs par an (chiffres mis à jour et revus à la baisse). Il devrait générer 85 emplois.
Il a le soutien des principales entités régionales (Aerocampus Aquitaine, la Région, la CCI, Aéroport de Bordeaux, la métropole, et la commune de Mérignac), et des grands industriels (Thalès, Dassault Aviation, Airbus, Sabena Technics).

Voilà pour le projet, qui semble bon gré mal gré suivre son cours, avec un nouvel épisode marquant vendredi dernier donc.

Vue d'artiste qui préfigure de ce que pourrait être Tarmaq, située sur l'Aéroparc de Mérignac


Dans un relatif silence, au cours de cette année si particulière et tragique pour le monde aéronautique, Tarmaq a avancé. La ville de Mérignac en est devenue membre de droit, au même titre que la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole et Aérocampus Aquitaine, rééquilibrant  le projet en défaveur d'Aerocampus (Mérignac est le cœur battant du secteur aérospatial bordelais, et un poumon au niveau national) qui devra faire avec une entité qui risque de le concurrencer si les lignes ne sont pas clairement définies d'ici là.

Et Jérôme Darsouze, venant d'Aerocampus et responsable du projet Tarmaq depuis 2017, a lui été nommé Directeur Général. 

Dernier épisode vendredi 27 novembre donc, avec un vote du projet (pour l'attribution d'un financement de 300 000 euros) par les élus de Bordeaux Métropole, dont la gouvernance a changé après le raz de marée vert des Municipales du mois de  juin. 
Devant l'abstention des écologistes, qui persistent dans le refus de soutenir un secteur qui selon eux contribue à polluer la planète, le vote n'est passé que grâce à la jonction des suffrages du groupe PS mené par le Président de la Métropole et Maire de Mérignac Alain Anziani, et du groupe d'opposition Métropole Commune(s) de Patrick Bobet et de Nicolas Florian.

Simple péripétie, qui finalement n'entrave pas la conduite d'un projet de rayonnement réellement porteur pour la métropole, la région et toute la filière… mais l'occasion manquée d'adresser un message d'unité et d'espoir à un secteur porteur d'emplois et d'innovations duales.

Tarmaq devrait connaître un coup d'accélérateur significatif au cours des prochains mois. 

La roadmap présentée en 2018 semble aujourd'hui respectée