mercredi 31 mars 2021

Les Caracal du « Pyrénées » relèvent ceux du 4ème RHFS au Levant


Le théâtre irako-syrien a perdu de sa mise en lumière tant politique que médiatique, mais l'activité opérationnelle y reste déterminante. Avec à la fois l'opération Chammal et la Task Force Hydra, son volet forces spéciales, la France y demeure active, avec désormais un plot permanent de Caracal.


On peut lire dans le numéro 417 du magazine Raids (avril 2021), que les Caracal des forces spéciales ont été relevés au Levant, où la France lutte encore discrètement contre la résurgence du groupe terroriste Daesh.

C'est ainsi que cet hiver, en février, l'armée de l'Air, via son escadron d'hélicoptères 1/67 "Pyrénées", a relevé les deux Caracal du 4ème RHFS. Ces deux régiments font évidemment partie d'une même structure, le COS. Deux Caracal "Terre" pour deux Caracal "Air" donc (avec la précision que les appareils de l'armée de l'Air sont potentiellement ravitaillables en vol).

Le Pyrénées délaisse donc le Sahel, où le 4e RHFS gère actuellement toute la flotte du COS, pour se consacrer un temps à la zone irako-syrienne, théâtre éminemment différent. 

Nous rappellerons que si les forces spéciales françaises sont présentes officiellement sur place depuis plusieurs années, la présence d'hélicoptères français a elle été révélée en 2020 lors d'une audition parlementaire (on ne trahit aucun secret ici). 

Lire sur le blog: Le 4ème RHFS serait présent depuis 2 ans au Levant



Cela ferait en effet bientôt 3 ans que les Français ont fait le choix de disposer d'un plot d'hélicoptères sur ce théâtre, conséquence probable d'un besoin de s'émanciper des moyens américains... avec qui la coopération reste néanmoins structurante.

Des Caracal que l'on a pu apercevoir régulièrement sur des vidéos amateurs provenant du théâtre, il y a quelques semaines encore. 

Un mot enfin pour signaler que dans le même numéro du magazine Raids, on trouve un dossier sur la 3D du COS, avec notamment des développements sur le futur du Caracal (tous à Cazaux, mais quand ? 2025 au mieux) et l'arrivée du NH90 Standard 2 au 4ème RHFS à Pau.


lundi 29 mars 2021

Quelques images de la maquette du porte-avions de nouvelle génération


La ministre Florence Parly visite Lorient ce lundi, et les bureaux d'études de Naval Group. Pour l'occasion, voici quelques visuels de la maquette du porte-avions de nouvelle génération, prévu pour 2036.

Images: MINARM sur Twitter/ Naval Group


Nous savons depuis décembre que la construction d'un nouveau porte-avions nucléaire de 70 000 tonnes a été actée, et que celui ci prendra la mer à l'horizon 2035-36. Avec la visite de la ministre des Armées ce 29 mars à Lorient, il était question de la mise en place du plateau de collaboration entre les acteurs majeurs du programme PANG (porte-avions de nouvelle génération) que sont Naval Group et Chantiers de l'Atlantique (+CEA +Framatome), ainsi que de la signature du contrat de l'avant-projet sommaire, avant projet qui déterminera l'architecture et les grands choix du programme.

On apprend donc que la DGA a notifié le 19 mars 2021 les travaux d’avant-projet sommaire du porte-avions de nouvelle génération à Naval Group, Chantiers de l’Atlantique et TechnicAtome, et que ces travaux, d’une durée de deux ans, permettront de consolider les hypothèses et données techniques issues de la phase d’études préliminaires. Cette phase se déroule en parallèle des travaux sur les chaufferies, commandés par le CEA.
La phase suivante de travaux d’études appelée « avant-projet détaillé » durera trois ans à l’issue de laquelle l’industrie remettra une offre dans la perspective du lancement de la construction du navire.

A noter également que le programme des Frégates de Défense et d'Intervention rentre lui dans le dur avec une accélération espérée des livraisons.

Mais retrouvons notre maquette, où nous pouvons décerner 2 catapultes EMALS (il pourrait y en avoir jusqu'à 3, la décision n'est pas arrêtée), ou bien encore, une flotte de 25 chasseurs exclusivement constituée de NGF "Marine" de Dassault Aviation. Une vue à long terme puisque le PANG devrait tout d'abord ne connaître que le Rafale... et éventuellement des drones ?
On distingue également ce chapeau pointu significatif des derniers projets Naval Group.

Pour (bien) plus d'expertise, lire l'article du confrère sur le Fauteuil de Colbert ! 




vendredi 26 mars 2021

Les entretiens de Toulouse les 14 & 15 avril



Malgré une crise sanitaire qui dure depuis plus d'un an, le secteur de l'événementiel professionnel, largement sinistré, a su se relever, s'affranchissant notamment des barrières géographiques grâce aux conférences en ligne.
C'est ainsi que ce blog vous invite à suivre l'édition 2021 des "Entretiens de Toulouse" ces 14 et 15 avril: 68 ateliers sur 17 thématiques qui concernent aérospatial, robotique, innovation, IA, industrie... 

Inscriptions et détails sur le site de l'événement: entretiensdetoulouse.com
Attention ! Séminaire professionnel donc payant !


Programme - Cliquer pour agrandir



mercredi 24 mars 2021

En images, démonstration de force française en Méditerranée


Avec l'exercice Rhéa mené par la Marine Nationale, le COS et l'armée de l'Air au large de la Crête le 13 mars dernier, la France entend rappeler qu'elle n'entend faire aucune concession sur la liberté de naviguer en Méditerranée Orientale. 

Images: EMA - Armée de l'Air, Marine Nationale


Avec un groupe aéronaval engagé sur Chammal, des manœuvres anti-navires à Chypre, ou encore un exercice de tir de missiles de croisière mené avec l'US Navy, la Méditerranée prend en ce mois de mars un ton très "Bleu de France". D'autant plus que Paris vient d'y mener une véritable démonstration de force. 

Le 13 mars, les forces françaises ont mené au large de la Crète un exercice anti-terroriste dénommé "Rhéa". Il s'agissait d'un exercice d'arraisonnement de navire, "à très court préavis" (néanmoins planifié depuis des mois évidemment).

Mais si Rhéa impressionne particulièrement, c'est par son ampleur:
  • deux Rafale du 2/30;
  • plusieurs ravitailleurs C-135FR;
  • un E3F Awacs;
  • un KC-130J (pour notamment le ravitaillement en vol des Caracal) et un C-130H-30;
  • deux hélicoptères Caracal du Pyrénées;
  • un Atlantique 2;
  • la frégate Languedoc; 
  • le porte-hélicoptère amphibie Mistral;
  • le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain Loire;
  • le 1er Régiment du Train parachutiste;
  • et bien sûr des commandos marine.

Si les bâtiments de la Marine étaient présents sur zone, la plupart des éléments français ont été déployés depuis la métropole, grâce à la 3D et de multiples ravitaillements en vol, notamment pour les Rafale venant de Mont-de-Marsan, ou les Caracal du Pyrénées (les hélicoptères qui se sont ensuite posés sur le Mistral), jusqu'au largage d'une embarcation rapide d'intervention ECUME.

L'Etat Major des armées a largement - et plutôt rapidement - communiqué sur l'exercice, avec des images qui ont fait le tour du monde, du moins dans les milieux spécialisés.

Naturellement, la conduite d'un tel exercice interarmées d'arraisonnement de navire, que seul un club très fermé de nations est en capacité de mener, a pour objectif de rappeler que la France ne concèdera rien sur la liberté de navigation en haute mer. Un message régulièrement adressé en ce qui concerne la mer de Chine... mais surtout bien sûr la Méditerranée orientale où on se rappelle des incidents de l'été dernier.
Le premier desdits incidents avaient d'ailleurs impliqué le 10 juin 2020 un cargo, protégé par la marine turque, et soupçonné de violer l'embargo sur les armes en Lybie. 

Comment imaginer en effet qu'un tel déploiement de forces n'a pas pour objet de rassurer les partenaires, grecs et chypriotes notamment, tout en mettant en garde certains autres acteurs sur un théâtre en passe de devenir la priorité des pays d'Europe du sud ?


Ci-dessous, les superbes images du déroulé de l'exercice Rhéa: 

 












lundi 22 mars 2021

Conférence: Nouveaux designs pour les ailes d’avion du futur bioinspirées


La prochaine conférence organisée par l'Académie de l'Air et de l'Espace en partenariat avec 3AF Midi-Pyrénées et la médiathèque José Cabanis, Toulouse, se tiendra le mardi 30 mars à 18h00, en ligne. Elle aura pour thème “Nouveaux designs pour les ailes d’avion du futur bioinspirées”, et sera présentée par Marianna Braza, directrice de recherche au CNRS, Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse.

L’accès à cette conférence nécessite une inscription préalable via ce lien

"Nouveaux designs pour les ailes d’avion du futur bioinspirées" 

Par Marianna Braza, directrice de recherche au CNRS, Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse.

Nos activités sur la thématique du morphing, qui consiste en l’optimisation de forme et du comportement vibratoire d’aéronefs en utilisant des matériaux électro actifs intelligents et des concepts d’aérodynamisme avancés, ont permis de prouver l’efficacité de nouveaux designs des ailes d’avion du futur. S’inspirant du caractère multi-échelle de la turbulence entourant l’aile d’un avion et des mouvements de l’aile, ailerons et plumes des grands oiseaux prédateurs, nous avons développé, en collaboration entre l’Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse et le Laboratoire Plasma et Conversion d’Energie, le morphing hybride électro actif et démontré l’augmentation des performances aérodynamiques sur des prototypes d’ailes d’avion en soufflerie, dans le cadre du projet européen www.smartwing.org/SMS/EU que nous coordonnons.

La conférence se tiendra en vidéoconférence. 
Inscription au plus tard le 29 mars 2021 pour recevoir les informations de connexion le jour de la conférence.


vendredi 19 mars 2021

À Anglet chez Telerad, relance d'une filière stratégique pour la sous-marinade


La France se lance dans la reconstitution d'une véritable filière industrielle: celle des bouées acoustiques. Outre son caractère stratégique pour la Défense, les retombées commerciales pourraient être remarquables. 

Illustration: Thales Group


Petit rebondissement ce 18 mars à Anglet. En raison de contraintes d'agendas, le déplacement ministériel de Madame Florence Parly, ministre des Armées, et de Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des anciens combattants, est annulé ! Mais finalement, là n'est pas l'essentiel.

Donnée peu connue, la Marine Nationale est dépendante du matériel américain dans le domaine particulier des bouées acoustiques de lutte anti-sous-marine depuis les années 1990. Il s'agit d'une capacité stratégique quand on sait l'importance de la sous-marinade pour la Défense Nationale... et quand on sait également que nos côtes sont régulièrement visitées.

C'est pourquoi la France, jusque là dépendante de l'américain Sparton, s'est lancée dans un effort presque inédit de création de filière en s'appuyant sur Thalès et plusieurs PME. 
Le ministère des Armées a signé avec Thales Group le contrat "Sonoflash" prévoyant la fourniture de bouées acoustiques développées en partenariat avec Telerad, Realmeca, Selha Group, ainsi que Saft (le fabricant de batteries est d'ailleurs souvent impliqué sur les programmes stratégiques).

L'annonce devait être faite par la ministre à Anglet (64) chez Telerad ce jeudi 18 mars, mais la visite a été reportée. Partie remise donc.



Un vrai marché

Les bouées acoustiques sont larguées par voie aérienne (hélicoptère ou avion de patrouille maritime) et agissent à la façon d'un sonar. 
Leur rôle est donc fondamental dans la détection et la traque des sous-marins adverses. Il est aussi et surtout, dans le cadre d'un monde en paix mais où les tensions existent, fortement dissuasif.

Constituer, ou reconstituer, une filière s'impose comme une problématique souvent débattue, avec vigueur même. Mais un argument est régulièrement oublié: le coût. Je renvoie vers l'exemple de l'effort faramineux mené par la Commission Européenne pour la standardisation des composants satellitaires "ITAR-FREE". En effet, l'émancipation n'est que rarement rentable et l'achat "sur étagère" est souvent préféré à un investissement lourd dont la viabilité fera défaut. On citera ici évidemment les EMALS, catapultes électromagnétiques du futur porte-avions français, mais aussi les drones MALE, ou la filière des armes légères...

Or, nous avons avec les bouées acoustiques une formidable exception, et opportunité donc. Le ministère des Armées estime que le marché représente 4 500 à 7 000 bouées par an, seulement pour la Marine Nationale. En prenant en compte l'export, sous monopole américain, le potentiel est faramineux, surtout quand on observe le dynamisme autour de la sous-marinade partout sur la planète.

Justement, Thales tente de démontrer depuis plusieurs années maintenant que sa technologie Sonoflash est mature. La Sonoflash possède selon Thalès des capacités de détection importantes qui peuvent encore être multipliées lorsqu'elle est utilisée en mode multistatique avec d'autres bouées collaboratives ou avec le sonar trempé FLASH, car leurs bandes de fréquences sont cohérentes. Elle est couplée au système de traitement des bouées BlueTracker capable de gérer 16 à 64 bouées simultanément selon sa version MK1 ou MK2.

A Anglet, c'est Telerad, spécialiste des radiocommunications, qui a été choisie comme un des partenaires sous-traitants du programme. Avec 75 salariés et 11 millions d'euros de chiffre d'affaires, la PME est déjà bien implantée à l'export, et est un partenaire privilégié de Thales.

Sonoflash a déjà fait l'objet de campagnes de test, et devrait entrer en service en 2025 dans la Marine. Thales entend l'imposer comme nouvelle référence dans sa catégorie.


mercredi 17 mars 2021

Mise en service opérationnelle du Rafale F3-R. Le F4 pour 2022


La mise en service opérationnelle du Rafale au standard F3-R a été signée le lundi 8 mars 2021 par l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine nationale. C'est désormais le standard F4 qui est attendu à partir de 2022.


Nous aurons vu ici au cours des dernières années toutes les étapes de qualification du dernier standard du Rafale, appelé F3-R. Cela jusqu'à ces jours-ci encore, avec l'arrivée dans les forces du missile Meteor, comme un point final.
Sa mise en service opérationnelle (MSO) en est la dernière étape, et la ministre des Armées en a fait l'annonce ce 17 mars. 

Lire sur le blog: Le missile METEOR est en service dans l'armée de l'Air


Rafale F3-R emporte avec lui le fameux Meteor, mais aussi la munition guidée laser GBU-16, et le pod Talios (TArgeting Long-range Identification Optronic System – système optronique d’identification et de ciblage longue distance) de Thalès


F4 arrivera dès 2022

D'autre part, le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a rappelé récemment en audition parlementaire que les études sur le prochain standard, le F4, allaient bon train et que les qualifications débuteraient, comme initialement prévu lors du lancement du programme (contrat d'études en 2017, puis contrat de développement en 2019), en 2022, pour des capacités opérationnelles dès 2023. Ainsi qu'un rétrofit de la flotte.

Le Rafale F4 doit venir combler le gap technologique qui sépare le Rafale des - tout de même rares - avions plus récents comme le F-35. Evolution des capteurs radar et optronique secteur frontal, capacités viseur de casque, nouveau calculateur moteur, maintenance optimisée grâce à des solutions basées sur le Big Data et l’intelligence artificielle... feront entrer l'appareil dans une nouvelle ère numérique, sorte de prémices de ce que sera le SCAF des années 2030 et 40. 
De nouveaux armements seront intégrés comme le missile air-air Mica NG et l'armement Air-Sol Modulaire de 1000 kg.

Certains essais sont déjà en cours, comme le révèle cette semaine la DGA, qui teste à Cazaux la compatibilité du viseur de casque Scorpion de Thales avec l’évacuation en parachute d’un pilote de Rafale. Cette campagne d’essais s’inscrit dans la démarche d’intégration de cet équipement sur le Rafale au standard F4.

Un mystère demeure quant à la dernière commande française réalisée pour le remplacement des appareils cédés à la Grèce. Elle fait état en effet de 12 Rafale F3-R, même si des bruits de couloir évoquent bien, finalement, des Rafale F4.

vendredi 12 mars 2021

Les chars Leclerc prennent la mer à La Rochelle


C'est assez rare pour être souligné. La cavalerie lourde française investit la côte ouest du pays. En effet, cette semaine, le port de La Palice à La Rochelle embarque les éléments français de la mission Lynx. Destination la Baltique, puis l'Estonie pour déploiement dans le cadre de l'OTAN. 

Ci-dessus: un Leclerc à la manoeuvre lors d'un précédent déploiement dans les pays baltes - AdT


Vous êtes nombreux en France à parfois regretter que l'arme blindée (en fait, surtout, les chenillés) tombe quelque peu en désuétude et n'occupe plus guère de place dans le débat stratégique. Nous en profitons d'ailleurs pour saluer BlaBlaChars, à qui nous souhaitons bienvenue dans le sud-ouest !

Les désormais habituels déploiements en Estonie, dans le cadre de la mission de réassurance de l'OTAN, demeurent alors un événement tout aussi remarqué que remarquable pour les amateurs. 

Et justement, après avoir servi de tête de pont à l'armée américaine en juillet 2020 (la manœuvre se répète actuellement dans le nord de la France), La Rochelle joue de nouveau son rôle de base logistique en accueillant le roulier britannique MV Eddystone, dont la mission va être de convoyer des forces d'Europe de l'ouest  (Royaume-Uni, France, Islande) jusqu'en Estonie, via la route de la Baltique.



La France y déploie un sous-GTIA de 300 hommes avec 12 chars Leclerc, soit 2 pelotons, du 12ème Régiment des Cuirassiers, 2 châssis Leclerc de dépannage, 8 VBCI (véhicules blindés de combat d'infanterie), 2 engins blindés du Génie (EBG) et 21 VBL (véhicules blindé léger). 
Ce sont les 515ème et 519ème Régiment du Train de l’armée de Terre qui sont en charge du convoyage.

La mission Lynx comprend pour la France:
  • 300 militaires
  • 12 chars Leclerc
  • 8 VBCI, 2 EBG
  • 8 VAB
  • 2 Dépanneurs de chars Leclerc. 


En Estonie, où la France perpétue la mission Lynx depuis 2017, c'est le Royaume Uni qui est nation cadre. La mission dure un an, divisée en quatre mandats de trois mois.

De son côté, l'armée de l'Air participe régulièrement avec des Mirage 2000 en Estonie à la mission de police du ciel enhanced Air Policing(eAP), ce qui fut le cas en 2020. 

 

mercredi 10 mars 2021

Arquus tient bon en 2020, et avance ses pièces pour la décennie


Ce 10 mars, Arquus avait invité la presse (ainsi que les blogueurs) à suivre la présentation de ses résultats 2020, ses prévisions 2021, ainsi que ses ambitions pour la décennie. 

Sources et illustrations : Arquus


C'est devenu malheureusement traditionnel cette année, il convient d'analyser l'impact de la pandémie et surtout des grands confinements du printemps. 
Sur ce point, le virus n'a pas bouleversé l'activité d'Arquus, même si les résultats sont, forcément, en baisse (Arquus, filiale de Volvo, ne communique pas ses chiffres, mais la baisse s'établit à 10%, forte à l'export, mais compensée par la France), principalement en raison des difficultés à aller vers les clients export. 

L'activité a parfois ralenti, mais n'a jamais été stoppée. Le recours au chômage partiel en avril a été minime, et l'entreprise a même eu le luxe de poursuivre l'année en recrutant. 131 recrutements, et 48 nouveaux apprentis et alternants (90 en permanence).

Si Arquus avait les reins et le carnet de commande pour tenir, il a fallu tout de même venir en aide aux sous-traitants moins résilients. Un partage de R&D a également été entrepris avec Renault Trucks à Lyon pour préserver de l'activité pour une centaine de personnes.

S'agissant de la production, il s'agit en fait d'une année record en terme de services pour la France. Arquus a livré 1166 véhicules neufs, dont 1000 VT4 (sur 2000 depuis 2019).
Les rénovations de matériels (30% de la capacité industrielle d'Arquus) au profit de la SIMMT (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres) concernent elles 508 véhicules dont 40 VAB Sanitaires, immédiatement envoyés à Barkhane. 


Sur Scorpion (coopération avec Nexter et Thalès): 2020 était l'année du Griffon, qui a d'ailleurs subi dans l'armée de Terre ses premiers test d'aérotransport, des essais à l'étranger sur divers terrains, ou encore des tests d'opérations amphibies…). Les engagements ont été tenus, avec 128 Griffon livrés conformément au plan. 119 suivront en 2021.
En revanche, léger retard sur les premiers Jaguar: 20 seront livrés cette année, plus les deux de 2020. A noter qu'une vidéo - qui ne sera pas publiquement diffusée - démontrait l'action à grande vitesse du nouveau char léger français. 

L'avenir de ce duo, c'est la production d'une nouvelle commande de la DGA passée en septembre dernier: 42 jaguar et 271 griffons dont des versions sanitaires, commandement, observation d'artillerie. La version dotée d'un mortier de 120mm viendra plus tard.

Pas de précisions sur les timides avancées des programmes très confidentiels de véhicules des forces spéciales (voir Le Mamouth).

Avec un chiffre d'affaires qui se situe autour de 600 millions d'euros, Arquus espère humblement croître de 5% par an, afin d'atteindre le milliard en 2030. Un objectif raisonnable. La répartition espérée concerne à 50% le marché domestique, 25% l'Europe, 25% le reste du monde. 

Pour cela, il compte sur des programmes français (VBMO Gendarmerie pour 45 véhicules, les 7000 poids-lourds des armées, les modules d'appui au contact du génie...), et bien entendu, l'export. 
Arquus a livré des blindés Bastion et Fortress en Afrique (ainsi qu'à la police suédoise !), des Sherpa au Koweït, des châssis pour l'Indonésie, et le Maroc lui a commandé 300 VLRA en décembre dernier. 

L'accent est mis également sur la transformation industrielle qui permet spécialisation des sites, formation professionnelle et flexibilité. Limoges notamment, constitue une base importante.


L'innovation, enfin, est pièce maitresse du devenir de l'entreprise. Arquus ne cache pas que le "Scarabee" constitue son porte-drapeau en la matière. Le 4x4, présenté au salon IDEX il y a quelques jours a récemment été testé en mode tout-électrique, afin de démontrer la pertinence de la motorisation hybride au combat. Il associe selon son constructeur puissance, mobilité, et blindage tout en gardant une masse raisonnable. Sa charge utile est de 2 tonnes, et il peut accueillir de l'armement léger à moyen, jusqu'au canon de 30mm. 
Des réflexions sont en cours sur l'armement anti-drones par exemple, mais aussi sur la conversion du Scarabee aux missions des forces spéciales ou de sécurité intérieure.
 
C'est bien le besoin français qui a guidé la conception du Scarabee, mais le programme VBAE sera lancé l'heure venue. Patience.


L'hybridation des véhicules militaires est d'un intérêt très important pour le groupe, et des avancées sont faites grâce à la puissante R&D de Volvo. S'agissant de l'hydrogène, ce n'est pas au programme, ou du moins pas pour tout de suite. 
L'innovation ne s'arrête pas là puisque des recherches sont menées en interne et en coopération concernant le concept de survivabilité des véhicules (blindages innovants, optimisation des masses, programme anti-blast avec l'Institut Saint Louis).

Enfin, la robotisation est considérée comme une des grandes innovations de rupture dans le combat terrestre, et Arquus rappelle l'avancée de ses travaux avec l'expérience de roulage en convoi menée en janvier à Satory.
Les systèmes devront également être suffisamment intelligents pour laisser à l'humain la haute valeur ajoutée.


Un mot sur les tourelleaux: Arquus en a produit 99 en 2020, et la DGA a qualifié celui destiné au Griffon. Des innovations majeures sont incluses avec une très réactive protection passive par fumigènes, et un système permettant aux opérateurs de nettoyer les optiques (boue, poussière) sans s'exposer en dehors du véhicule.
L'entreprise a enfin inauguré au salon IDEX d'Abu Dhabi sa business unit "Hornet" destinée à promouvoir les tourelleaux de la gamme éponyme.


lundi 8 mars 2021

Dassault Aviation tient la tempête, et pleure l'un des siens


Avec des profits divisés par deux en 2020, Dassault Aviation maintient un carnet de commandes honorable, et reste bénéficiaire. 25 Rafale et 25 Falcon seront livrés en 2021, niveau record pour le premier, et historiquement faible pour les seconds. Sur le SCAF, il est confirmé que les négociations sont âpres.



Comme l'ensemble du monde aéronautique, Dassault Aviation n'échappe pas aux mauvais résultats en 2020.
Avec un résultat net en chute de 51% l'an passé (396 millions d'euros tout de même), en partie expliqué par une fonte de l'activité de Thalès, dont le groupe est un important actionnaire, Dassault Aviation présente un chiffre d'affaires 2020 de 5 489 milliards d'euros contre 7 341 milliard d'euros en 2019.  A noter que le chiffre export en constitue 89% !

Côté livraisons, 2021 devrait marquer une reprise douce, tout en restant une année faible pour la gamme Falcon avec 25 appareils sortis d'usine (des perspectives régulièrement en baisse). 
Pour le Rafale en revanche, ce sont 25 appareils qui seront livrés. Un chiffre remarquable, tandis que que des victoires pourraient marquer cette année 2021. En Suisse, Croatie, en Indonésie... en Finlande ?

A ce jour, le carnet de commandes de DA comprend 62 Rafale et 34 Falcon. Si l'optimisme est de mise concernant le Rafale, les chiffres de la gamme Falcon ont amené le groupe à prendre une décision drastique: la mise en pause (ou arrêt ?) du programme 8X. 

Un nouveau Falcon devrait toutefois être présenté dans les mois qui viennent.


Mise en garde sur les programmes militaires

Coup d'œil évidemment sur les avancées - ou reculs - du programme européen SCAF (système de combat aérien futur), au centre de l'attention ces dernières semaines en raison des négociations tendues autour du programme. 
En théorie, nous attendions au premier semestre 2021 le contrat du (/des) démonstrateur(s), mais on le sait, ça bloque avec l'Allemagne et Airbus Defence & Space, qui auraient réclamé leur propre démonstrateur issus des ROI sur l'Eurofightrer. Pour Dassault Aviation, maître d'œuvre sur le "NGF" (futur chasseur du programme SCAF), il est pour le moment hors de question de céder une part non-négligeable de propriété intellectuelle, notamment s'agissant des commandes de vol. 

Le PDG Eric Trappier en profite donc pour rappeler qu'afin d'éviter les déboires du passé, il convient de respecter la règle du leader légitime (Dassault revendique ici 70 ans d'expérience dans les avions de combat), d'autant plus qu'avec l'entrée de l'Espagne dans le programme, Airbus y a pris du poids et en sort donc gagnant selon Dassault, pour qui le partage de la charge de travail est aujourd'hui prévu de façon tout à fait équitable.

Une phrase aura marqué la présentation: « Je ne crois pas que le processus vital soit encore engagé mais le malade est dans un état difficile. Les discussions sont compliquées mais nous y croyons encore. » (...) « Comme tout chef d’entreprise, nous avons un plan B pour le cas où le plan A ne marche pas ». Un plan B qui ne rime apparemment pas avec Tempest (le projet britannique concurrent): « Pas à l'ordre du jour ».

Si rien ne se débloque dans les prochaines semaines, il faudra probablement se caler sur le calendrier électoral allemand et attendre les élections en fin d'année, puis la mise en place d'une nouvelle administration qui pourrait avoir d'autres ambitions. 

Sur les autres programmes, Dassault Aviation aura une place plus secondaire, s'occupant des commandes de vol et des communications pour l'Eurodrone, programme qui s'il se concrétise pourrait voir signer son contrat de série dès cette année.

Sur le futur de la patrouille maritime européenne, Dassault se montre en revanche surpris d'être écarté du programme MAWS (Maritime Airbone Warfare System) qui devra être lancé vers 2025. L'avionneur rappelle son expérience sur la gamme Atlantique (une nouvelle fois en cours de modernisation). Airbus semble à ce jour garder la main sur ce programme MAWS.


Décès d'Olivier Dassault dans un crash d'hélicoptère

Un hommage enfin. Olivier Dassault, 69 ans et aîné des quatre enfants de Serge Dassault, était Député LR de l’Oise. L'hélicoptère dans lequel il se trouvait ce dimanche 7 mars s'est écrasé pour des raisons encore inconnues près de Deauville. Il y a deux victimes, le pilote et Olivier Dassault, son passager. 

Olivier Dassault avait embrassé une carrière politique en 2002, mais était également connu pour sa qualité de pilote, de Falcon notamment. Il était officier réserviste dans l'armée de l'Air.
 
Il a exercé de 2011 à 2018 la fonction de président du conseil de surveillance du groupe Dassault. Très apprécié, sa disparition brutale a laissé place à une grande émotion. 


vendredi 5 mars 2021

Le missile METEOR est en service dans l'armée de l'Air


L'armée de l'Air et de l'Espace a annoncé le 4 mars que dans le cadre de la montée en puissance du Rafale F3-R, elle venait d’effectuer son premier vol opérationnel avec un Rafale équipé de missiles METEOR bons de guerre. La force aérienne française qualifie cet armement de "game changer".

Photos: le Rafale en configuration air/air a fière allure équipé de deux missiles METEOR (au centre)


Sur ce blog, au fil des années qui viennent de s'écouler, nous pouvons retracer presque point par point l'histoire du missile METEOR. 
Fabriqué par MBDA, ce missile air/air longue portée joue, avec sa portée "largement supérieure" à 100km dans la cour des grands. Il est d'ailleurs l'un des arguments phares vantés auprès des clients ou potentiel client du Rafale. 

On se souvient donc qu'il y a deux ans, la Marine, puis l'armée de l'Air avaient effectué leur premier tir de qualification METEOR à Cazaux (les tests avaient débuté en 2016). Désormais que le standard F3-R du Rafale est complétement opérationnel, le missile vient à point compléter la gamme d'armements à disposition de l'appareil. 

Ce jeudi 4 mars 2021 donc, photos à l'appui, nous apprenons que pour la première fois, un Rafale a emporté deux de ces missiles lors d'un vol opérationnel. L'armée de l'Air détaille que « ce vol a permis de valider les processus d’acheminement des dépôts de munitions vers la zone d’armement puis, de valider les savoir-faire lors d’une première mise en œuvre du missile par les armuriers, et de confirmer la préparation opérationnelle des équipages », (...) « Le METEOR apporte un gain capacitaire considérable au Rafale, renforçant de façon inédite notre aptitude à ‘entrer en premier ».


Destiné à des missions de supériorité aérienne, le missile air-air METEOR est propulsé par statoréacteur et capable d’intercepter des cibles à très longue portée. Acquis par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suède, il est doté d’une zone d'interception assurée nettement supérieure à celle des missiles de même gamme actuellement en service.

Le METEOR doit aussi équiper le Gripen et l'Eurofighter. 


mercredi 3 mars 2021

Le Commandement de l'Espace organise son premier grand exercice

Le Commandement de l'Espace communique aujourd'hui la tenue prochaine de son premier exercice militaire spatial, du 8 au 12 mars, à Toulouse. AsterX vise à éprouver les processus opérationnels et les systèmes mis en œuvre par les opérateurs, et d’en tirer les enseignements afin d'objectiver le besoin opérationnel dans le secteur spatial.

Asterix fut le premier satellite mis en orbite par la France (1965). AsterX sera lui le premier exercice de l'histoire pour le Commandement de l'Espace crée en 2019.
Le Commandement de l'Espace poursuit ainsi sa montée en puissance qui devra s'achever en 2025 avec l'ensemble de son nouveau centre de contrôle satellitaire et la formation de près de 500 personnels. Rappelons qu'à Toulouse (en fait, au CNES), le CDE devient "son propre opérateur satellite", dans le cadre de la nouvelle stratégie spatiale de défense.

L'armée de l'Air et de l'Espace signale par ailleurs la présence d’observateurs européens, puisque l’exercice est également l’occasion d’un échange sur la coopération internationale "pour aller vers un environnement spatial toujours plus sécurisé au service de la paix et des populations".

Les images du petit clip diffusé laissent entendre que l'accent sera mis sur la multiplication des objets en orbite et la protection des systèmes spatiaux français.

Un mot également pour dire que le 4 février, nous apprenions que le CDE de Toulouse allait accueillir l'un des centres d'excellence de l'OTAN, en l'occurrence celui dédié à l'espace. C'est une belle nouvelle pour la France qui espérait fortement être retenue.
Le centre ouvrira dès cet été, mais montera en puissance jusqu'en 2025, en parallèle du CDE. Il recevra une cinquantaine de personnels.

La création du CDE fait aujourd'hui figure de modèle en Europe, et dans l'Alliance Atlantique.


lundi 1 mars 2021

F-35 : la messe est dite ?


Alors que le Block 4 du F-35 ne donne plus guère d'illusions qu'aux derniers rêveurs, le programme Joint Strike Fighter subit un tir de barrage historique à Washington. Publiquement désavoué - puis timidement réhabilité - la côte de l'appareil est en chute libre, ce qui pourrait bien faire l'affaire du Rafale français sur les marchés.

Ci-dessus: patrouille franco-britannique au dessus de La Manche début 2021 - UK Defence in France


Il y a 4 ans, lors de l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, le programme F-35 avait fait l'objet de critiques appuyées de la part du POTUS. Changement d'administration aujourd'hui, et même si cette fois le Président est lui silencieux, l'historie se répète !

Il y a une semaine, c'est le très lu Forbes publie un article qui va mettre le feu au monde aéronautique. L'US Air Force se préparerait à abandonner le F-35 en rase campagne - en fait à réduire ses commandes - pour se concentrer sur un nouvel intercepteur de 5ème génération à l'architecture simplifiée, en vue de renouveler la flotte de F-16. Cette volonté serait tirée des propos du CEMAA américain, le général Charles Brown Jr.

Annoncé comme devant centraliser et répondre aux besoins de tous les aviateurs de l'Air Force, de la Navy et des Marines, jusqu'à même remplacer les avions d'attaque au sol A-10, le F-35 de Lockheed Martin (premier constructeur militaire mondial) aura largement failli à sa mission. 
Prévu pour équiper toutes les forces et être commandé à plus de 3000 exemplaires, plus personne n'imagine aujourd'hui que cet appareil qui multiplie les défaillances et dont le prix (censé être compétitif en raison des importantes économies d'échelle) ne semble pas devoir descendre sous la barre des 100 millions de dollars, contrairement aux promesses donc, ira au bout de sa carrière telle qu'initialement prévue.

L'épée de Damoclès: une redoutée - mais quand même improbable - réorientation de l'US Air Force en faveur d'un nouveau chasseur léger ou intermédiaire qui ferait le lien avec le programme du futur NGAD (Next Generation Air Dominance). Malgré l'existence de nouvelles versions des F-16, F-15, ou F-18, les Américains désireraient un appareil plus moderne, plus simple en fait, mais tout de même capable d'accueillir les briques technologiques de la  fameuse 5ème génération.

L'article de Forbes déclenche une petite dramaturgie dans le milieu, si bien que dans les jours qui suivent, un rétropédalage est effectué, le général Brown Jr. affirmant que le F-35 demeure bel et bien la pierre angulaire des forces aériennes américaines.


Sur le plan public, le mal est fait. Avantage aux concurrents ?

La tempête passe, une de plus. Mais le constat global s'ancre un peu plus profondément: le programme F-35 n'est pas une réussite, et surtout, l'avion ne reçoit pas la confiance qui devrait légitimement être attribuée de la part de ses opérateurs à une entreprise d'une telle ampleur, censée être décisive pour la stratégie nationale.

Pour les alliés, le message est désastreux. Notamment pour ceux du premier cercle qui ont osé (ou cédé) le coûteux pari F-35. Nous pensons ici à la Corée du Sud, au Japon, à l'Australie, puis en Europe aux Italiens, Belges, Polonais, Néerlandais, Norvégiens… et bien sûr Britanniques. Des Britanniques qui justement pourraient revoir à la baisse leur commande. 
Israël semble satisfait, mais il faut savoir que l'Etat Hébreu bénéficie d'une version largement "tropicalisée"; qui apparait tout à fait opérationnelle.

Et à l'heure où le marché semble véritablement s'assécher pour le F-35 désormais, est-ce là une chance pour ses concurrents, avec en premier lieu le Rafale ? Le Rafale effectivement, car il gagne en maturité précisément là où le F-35 échoue. Comme ce dernier, le Rafale a été conçu dans un pays, la France, qui a fait de lui la pierre angulaire de sa puissance aérienne. Comme ce dernier, il est omnirôle, mais avec de réelles capacités d'emport (le F-35 est plus gros et lourd que le Rafale, tout en emportant moins d'armement) et une vie opérationnelle qui lui offre une légitimité immense. En terme de disponibilité, c'est enfin le jour et la nuit. 
Mieux encore, le Rafale, avec son standard F4 à venir, vient jouer sur les points forts du F-35: connectivité et nœud de C2, furtivité active, maintenance prédictive... démontrant que la plateforme sait évoluer de façon presque brutale. Car si le dernier standard (qui s'exporte), le F3-R, est déjà une belle évolution du Rafale "vanille" de 2001, F4 peut presque être considéré comme une rupture, ou du moins un bond capacitaire qui touche à la très markéting "5ème génération d'avion de combat" (Rafale est considéré comme Génération 4 ou 4+). 

Pour des candidats comme la Grèce, la Finlande, les Emirats ou autres, le choix du F-35 a t-il encore de la pertinence ? Les firmes américaines ont tout dernièrement mis au point des versions modernisées poussant à bout l'architecture de leurs F-15, F-16 et F-18, et ce pourrait être ces appareils-ci qui se retrouveront face au Rafale sur les marchés. Or, le chasseur de Dassault les surpasse en tout point dans sa capacité à évoluer sur des décennies encore.

Alors, jeu, set & match ? Attention à ne pas trop s'avancer même si l'optimisme n'est pas un luxe en ces temps troublés. Il convient de rappeler que la victoire d'un système d'armes américain à l'export tient bien pour moitié de l'établissement d'un pacte diplomatique ou stratégique avec la première puissance mondiale plutôt que de la pure performance ou des enjeux opérationnels. 
De plus, une réorientation brutale des USA vers un vaste programme de combat aérien futur créerait de facto un adversaire frontal pour notre propre programme SCAF, qui connaît actuellement quelques vicissitudes…