lundi 30 juillet 2018

Premier tir de la (mini) bombe BAT-120 GL de Thales


Thalès Group révèle que le 6 juin dernier, un Mirage 2000D a réalisé au large de Biscarosse le premier tir de la bombe guidée BAT-120 GL. Une munition de seulement 35 kg qui viendrait potentiellement à terme combler un véritable trou capacitaire. 

Images: Thales Group


Le 6 juin 2018, Thales et la DGA ont discrètement mené le premier essai du prototype de munition de précision légère guidée par laser, la BAT-120 GL
Lancée à partir d'un Mirage 2000D Essais en Vol, sur le centre de tir de Biscarosse, ce fut l'occasion de tester le système de correction de trajectoire de cette bombe (donc non propulsée, ce n'est pas un missile ou une roquette) à guidage laser développée par Thales.  

La BAT-120 GL, qui avait été présentée au salon du Bourget en 2015 et 2017, est une munition légère (35 kg) qui offre aux opérateurs une arme de précision qui sur le papier, est parfaitement adaptée aux conflit modernes, asymétriques. En particulier dans les environnements urbains du fait de sa faible charge (10 kg environ).
L'exigence opérationnelle clé est de réduire à un niveau zéro le risque de dommages collatéraux, tout en augmentant la capacité de transport d'armes des avions de combat. En effet, un appareil comme le Mirage pourrait théoriquement emporter 9 à 12 de ces bombes, par grappes de 3.

Les essais de la BAT-120 GL se poursuivront cette année avec un tir guidé de "précision métrique".



vendredi 27 juillet 2018

Des Rafale à l'autre bout du monde


Trois Rafale de la 30ème escadre de combat, basés à Mont-de-Marsan, ont réalisé le long voyage jusqu'à l'Australie. Ils participeront à l'exercice Pitch Black du 27 juillet au 17 août... et entretiendront surtout les partenariats stratégiques français en Asie du sud-est.

Trois Rafale B de l'Armée de l'air ont rejoint Darwin en Australie, afin de prendre part à l'exercice international Pitch Black, qui débute ce 27 juillet.
La première étape fut la base aérienne 104 d'Al Dhafra, aux Emirats Arabes Unis le 20 juillet, puis Singapour le 22 juillet (7h de vol). A partir de là, les chasseurs français ont été accompagnés - en plus du ravitailleur français - dans leur périple par un KC-30 MRTT australien, le 24 juillet, direction l'Australie (4h de vol). 

Le dispositif français en Australie comporte, outre les Rafale et le C-135, un Casa CN235 de l'escadron de transport 52 « Tontouta » de Nouvelle-Calédonie.

Pitch Black réunit 17 Etats, et a lieu tous les deux ans.


Outre la participation à cet exercice géant dans une zone si stratégique, la mission est double. En effet, la route du retour consistera en la mission Pégase, qui se déroulera du 19 août au 4 septembre.  Une mission d'influence durant laquelle les trois Rafale et C135FR, mais également un A400M et un A310 œuvreront à renforcer les liens avec des puissances régionales comme l'Indonésie, la Malaisie, ou encore l'Inde. Des partenaires, et clients.

Ce déploiement français en Asie/Océanie s'inscrit dans un contexte particulier, qui fera l'objet d'un gros article sur le blog, avant la coupure estivale du mois d’août. Nous essaierons d'étudier l'éventualité d'un "pivot" français vers le Pacifique !


mercredi 25 juillet 2018

Intervention de l'Armée de l'air au large de la Vendée


La Préfecture maritime de l'Atlantique a signalé qu'un marin-pêcheur a été évacué du bateau Natif 2 par un hélicoptère de l’armée de l’air, ce lundi 23 juillet 2018, dans l’après-midi. C'est un hélicoptère de l'Armée de l'air qui est intervenu depuis Cazaux.

Ci-dessus: un caracal de l'EH "Pyrénées" procède à une démonstration à Capbreton.

Vers 17 h, ce lundi 23 juillet 2018, un hélicoptère de l’Armée de l’air a évacué pour des raisons médicales un marin-pêcheur qui était à bord du Natif 2. Le sauvetage a eu lieu à 120 kilomètres au large des Sables-d’Olonne.

Le marin a été transporté à l’hôpital des armées Robert Picqué de Bordeaux.


Samedi en fin d'après midi, c'est l'hélicoptère de la Sécurité Civile "Dragon 33", stationné durant la période estivale à Lacanau, qui avait mené une intervention suite à un incendie sur le chalutier "la p'tite gourgale", près du phare de Cordouan, au large de l'estuaire de la Gironde. Le feu avait pu être maîtrisé, avec aucun blessé à signaler parmi l'équipage. 

Ici, l'EC 145 "Dragon 33" de la Sécurité Civile

BONUS: l'Armée de l'air diffuse ce 25 juillet plusieurs images, prises depuis le Caracal:







lundi 23 juillet 2018

Les Chinook britanniques sont arrivés en renfort de Barkhane


Du concret, enfin ! Alors que les rares Européens (de l'Union) à participer militairement à la stabilisation du Sahel agissent dans le cadre de la MINUSMA, la mission de l'ONU au Mali, voici que les britanniques arrivent eux en renfort de l'opération française Barkhane. Et quels renforts ! Trois hélicoptères lourds CH-47D Chinook, qui viennent combler l'un des véritables trous capacitaires des forces françaises.

Images: EMA, RAF.


Promis à Emmanuel Macron par Theresa May lors du sommet franco-britannique de Sandhurst cet hiver, les trois hélicoptères CH-47D Chinook de la Royal Air Force sont arrivés à Gao au Mali la semaine dernière, afin de renforcer la force Barkhane.

Durant les semaines précédant l'annonce du 19 juillet, les militaires britanniques étaient venus préparer le terrain pour ces bêtes de somme. D’importants travaux ont été réalisés sur la base française de Gao, soit 17 000 m² de terrassement et l'installation d'abris modulaires pour la protection et la maintenance des hélicoptères.

Si ces appareils ne sont pas censés participer à des opérations de combats, mais plutôt faciliter la logistique de l'opération, ce n'en est pas moins une véritable aubaine pour les forces françaises, le Chinook pouvant déplacer de lourdes charges et surtout l'équivalent en hommes d'une section d'infanterie.
Le fait que les appareils britanniques soient intégrés à Barkhane est de plus une preuve de la volonté britannique d'intervenir sur les éléments offensifs des différents dispositifs présents dans la région. En parallèle, les canadiens vont déployer 3 autres Chinook, mais au sein de la force onusienne.

Ce sera l'occasion pour la force française de travailler l'interopérabilité (puis le retex) avec ces machines dont elle aura le commandement, elle qui revendique migrer vers toujours plus de mobilité.
L'occasion aussi pour les partisans français de la solution Chinook de montrer l'apport essentiel d'une telle capacité de manœuvre. En effet, on sent naître et croître en France un véritable courant de pensée prônant l'achat sur étagères de 8/10/12 Chinook, en premier lieu destinés aux opérations spéciales. Pour rappel, il s'agit d'un matériel américain, produit par Boeing*, et dont la toute dernière évolution (conçue justement avec un standard tactique maximal), le MH-47G Block II , sort des usines.

Attention cependant ! Comme toutes les voilures tournantes, le CH-47 va être confronté aux sables corrosifs du Sahara. Ses cousins néerlandais en ont précédemment fait les frais.

Environ 4500 français composent le force Barkhane, à cheval sur 5 pays. A cela s'ajoutent environ 500 hommes des forces spéciales, au sein de la Task Force Sabre.



*Boeing qui discute notamment avec Airbus en Europe (la firme européenne ayant laché les hélicoptères lourds) dans le but d'imposer le Chinook sur le marché allemand.


vendredi 20 juillet 2018

Safran dévoile à Pau un banc d'essai révolutionnaire


A Pau, l'un des centres mondiaux de la motorisation pour hélicoptère, Safran Helicopter Engines (ex-Turbomeca) a réalisé le premier essai au sol d'un système de propulsion distribuée hybride électrique. 
Dans le civil comme dans le militaire, ce type de système préfigure l’avènement d'une nouvelle famille de voilures tournantes.

Photo: le ban d'essai de Safran HE à Pau - Photo Remy Bertrand/Safran


Communiqué du 19 juillet 2018, aéroport de Pau-Pyrénées:

Safran franchit une étape dans la propulsion hybride électrique, avec le premier essai au sol d'un système de propulsion distribuée. Le test s'est déroulé sur une zone d'essais de Safran Helicopter Engines, près de l'aéroport Pau-Pyrénées, en France.

Dans un système de propulsion distribuée hybride électrique, un turbogénérateur est couplé à des batteries. L'ensemble alimente plusieurs moteurs électriques entraînant des rotors générant l'effort propulsif. La puissance est distribuée sur l'ensemble du système de manière optimale, grâce à un système de gestion de puissance de nouvelle génération. Les moteurs électriques sont pilotés par une électronique intelligente, entièrement intégrée. Durant cet essai, plusieurs modes de fonctionnement ont été testés et validés avec les moteurs électriques alimentés soit par les batteries et la turbogénératrice, soit uniquement par les batteries. La puissance électrique générée par le système a atteint 100 kW.


Cette démonstration réalisée par Safran Helicopter Engines, Safran Electrical & Power et Safran Power Units, avec Safran Tech le centre de R&T du Groupe, s'inscrit dans le cadre de la feuille de route de Safran sur la propulsion hybride.

Ce type de système de propulsion devrait contribuer à l'émergence de nouveaux véhicules VTOL (à décollage et atterrissage verticaux) et STOL (à décollage et atterrissages courts), en leur permettant d'accéder à de nouvelles capacités de vol et de nouveaux types de missions.

La feuille de route propulsion hybride électrique de Safran vise une mise sur le marché de ces technologies d'ici 2025.


mercredi 18 juillet 2018

Singapour fête ses 20 ans de présence à Cazaux



Le détachement militaire de Singapour a célébré ses 20 ans d’existence jeudi 12 juillet. La particularité de cet escadron est qu'il est situé depuis 1998 sur la base aérienne de Cazaux.

Images: Armée de l'air, TVBA, Ministry of Defence Singapore.


Jeudi 12 juillet (les 20 ans d'un autre événement), le 150 squadron RSAF (Republic of Singapore Air Force) a célébré ses vingt ans de présence sur la base aérienne 120 de Cazaux.

Pour l’occasion, les grandes autorités, dont le ministre de la défense de Singapour Ng Eng Hen, la secrétaire d’état auprès de la ministre des armées Geneviève Darieussecq, ou encore le Commandant des Forces Aériennes, le général Rondel, étaient présents et ont scellé une capsule temporelle dans laquelle ont été déposés différents objets et souvenirs qui seront découverts par les futurs élèves pilotes singapouriens, dans 20 ans.

Depuis 1998, 190 pilotes de l’armée de l’air singapourienne ont été formés à Cazaux. Une  vraie communauté qui en 20 ans, a parfaitement su s'intégrer à la vie (pas désagréable) du Bassin d'Arcachon.

Pour rappel, si l'Alpha Jet est roi à Cazaux, les singapouriens volent sur M-346.













lundi 16 juillet 2018

Le projet "Tarmaq" de cité de l'aéronautique est lancé


Le projet "Tarmaq", autrement connu sous le nom de cité de l'aéronautique et du spatial, a été lancé officiellement ce 12 juillet. 
Tarmaq sera porté par la Région, la Métropole, la ville de Mérignac, Dassault, Thales, ou encore Sabena Technics. 250 000 visiteurs seront attendus dans ce musée... qui n'en sera pas vraiment un.  

Comme annoncé fin janvier, le projet Tarmaq s'implantera à partir de 2021 en plein coeur de l'aéroparc bordelais, à Mérignac. 

Sur le blog: Le projet Tarmaq se concrétise à Mérignac


Les grands élus de la Région Nouvelle Aquitaine, étaient réunis à la brasserie Chez Lulu à Mérignac jeudi 12 juillet, afin d'annoncer le lancement du projet de cité aéronautique. Alain Anziani, Maire de Mérignac et Vice Président de la métropole, Alain Rousset, Président de Région, ou encore Alain Juppé, Président de la métropole, ont donc signifié à la petite assemblée présente ce jour là, constituée d'acteurs importants de l'écosystème aéronautique, les contours du projet Tarmaq.
Grand de 36 000 m² et basé au plus près des entreprises de l'aéroparc, Tarmaq vise à donner à la métropole bordelaise le site grand public consacré à l'aéronautique et au spatial qu'elle mérite. Tout comme Toulouse.



Le projet ne se définit pas comme un musée, qualificatif qui semble devenir un repoussoir de nos jours... On parlera donc de "Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux".

Aussi le but clairement affiché est d'attirer la jeunesse vers les métiers de l'aéronautique (plus d'offre que de demande, un comble). C'est pourquoi 13 000 m² seront consacrés à la formation, soit plus d'un tiers du site.
Dans ce cadre, le rôle joué par les industriels partenaires du projet est amené à être très important. Là encore, on comprend que Tarmaq n'est pas un musée, mais en fait une vitrine pour le secteur.




Outre cette section formation où Aerocampus plantera sa graine, on évoque aussi un parc à thème et un espace patrimoine. Mais quid alors de l'avenir du conservatoire de l'air et de l'espace de la base aérienne 106 et de ses pièces de collection, toujours en perdition ? 

Avec des travaux qui doivent commencer dans 3 ans, Tarmaq est estimé à 80 millions d’euros. Il faudra plus de 200 000 visiteurs par an pour rentabiliser le projet. Il s'agit bien d'un pari. En comparaison, la cité du vin en accueille 450 000.


vendredi 13 juillet 2018

Au Haillan, Ariane Group dévoile "B-Line", sa ligne de production 4.0


Ariane Group inaugurait hier sur son site du Haillan près de Bordeaux une nouvelle chaîne d'assemblage, révolutionnaire. La B-Line (B comme Bordeaux) permettra de tripler la cadence de production des tuyères destinées aux lanceurs Ariane et Vega.

Le groupe Ariane (fruit de la joint-venture entre les activités lanceurs de Safran et Airbus) inaugurait en présence de nombreuses personnalités dont son président Alain Charmeau, et le président de Région Alain Rousset sa nouvelle ligne d'assemblage.

La "B-Line" se déploie ainsi sur 1 600 m² au Haillan près de Bordeaux, et servira à produire les tuyères des propulseurs d’appoint à propergol solide du futur lanceur Ariane 6, et du premier étage du futur lanceur léger Vega C d’Arianespace.


Considérée comme une ligne "4.0" (intégrant les technologie de la transformation digitale), la B-Line a été développée en partenariat avec Clemessy, un spécialiste de la mécanisation industrielle. De façon automatisée, les opérations d’assemblage, de traitement de surface, de bobinage et de collage, seront réalisées en un temps record.

Cet investissement de 20 millions d'euros (et 3 ans de travaux) permettra à partir de 2023 de tripler la cadence de production actuelle des tuyères, soit 34 tuyères par an.


Ce processus de modernisation accompagne tous les secteurs de la production des lanceurs chez Ariane Group, aidant à réduire les coûts en optimisant les process, dans le but de faire face à la concurrence grandissante, et surtout féroce, dans le domaine spatial. Le but final est bien entendu de faire chuter les coûts de lancement, sous peine de perdre en compétitivité. 


mercredi 11 juillet 2018

Sabena prendra en charge à Bordeaux les C-130H de l'Armée de l'air


Sabena Technics assurera à Mérignac une partie du maintien en condition opérationnelle des 14 C-130 Hercules de l'Armée de l'air, a annoncé hier l'industriel spécialiste du MRO.

Ci-dessus: un C-130H de l'Armée de l'air - photo SIRPA AIR


Sabena technics a annoncé hier dans un communiqué avoir été sélectionné par le Service de maintenance du ministère de la Défense (SIAé) pour effectuer une partie des contrôles de maintenance de sa flotte de 14 avions C-130H. 
Pendant quatre ans, Sabena technics effectuera sur son site de Bordeaux une partie des contrôles de type A et B en tant que sous-traitant de l'AIA de Clermont-Ferrand. Le premier avion est attendu cet automne. 

Sabena Technics, modèle d'entreprise aéronautique à plus d'un titre, avait déjà obtenu l'année dernière un contrat pour la formation des techniciens C130H "B1" et "B2" du SIAé ainsi que, en janvier dernier, un autre contrat pour la fourniture du stock initial, ainsi que la fourniture de pièces détachées et de consommables dans le cadre du soutien logistique de la flotte d'Hercules (sur le site de Clermont-Ferrand et sur la base d'Orléans-Bricy). 

Dans le communiqué, Gilles Foultier, vice-président exécutif aux affaires militaires chez Sabena, exprime toute sa fierté: "Nous sommes très fiers d'avoir gagné la confiance du SIAé sur ce marché ! Ce nouveau contrat nous donne l'opportunité de maîtriser tous les aspects d'un tel programme de support complet et d'obtenir, grâce au dévouement de tous les acteurs militaires et civils impliqués, les plus hauts niveaux de disponibilité des avions ".

Si la France attend 4 C-130J de dernière génération (elle en déjà reçu deux), elle doit faire avec la disponibilité chancelante de ses 14 C-130 Hercules entrés en service à partir de 1987. Leur MCO confié ces dernières années au portugais OGMA ne donnant pas satisfaction, le Ministère avait annoncé en 2015 la reprise de cette gestion par le SIAé et un industriel partenaire pour 2018.


lundi 9 juillet 2018

Plus de Rafale pour l'Egypte ? La Suisse lance son appel d'offres


Réglé comme une montre suisse ! Dans le timing prévu, le département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) a annoncé le 6 juillet avoir transmis une première demande d'offres aux constructeurs en vue d'acquérir 30 à 40 avions de combat. Le Rafale y possède de bonnes chances. De plus, 24 appareils supplémentaires pourraient bien rejoindre l'Egypte.

Ci-dessus: un F/A-18 Hornet suisse


Afin de remplacer les Tiger et les F/A-18 de ses forces aériennes, dont l'état inquiète sérieusement, la Suisse a officiellement demandé aux avionneurs internationaux de lui proposer leur(s) offre(s) pouvant compter 30 à 40 appareils, maintenance et armement compris. Surtout, les compensations économiques sont demandées à hauteur de 100%, soit la valeur de ce contrat estimé à (maximum) 8 milliards de francs suisses, soit 6,8 milliards d'euros. Un budget qui paraît vraiment très (trop) juste, sachant que le marché comprendra aussi un système de défense sol/air.

Sur le plan opérationnel, la Suisse regardera les coopérations militaires proposées. Le Département de la défense évaluera les offres selon quatre critères: efficacité opérationnelle, assistance produit, compensations directes et coopération.

Comme à l'habitude en occident, les candidats sont le Gripen E suédois (Saab), le Rafale (Dassault Aviation), l'Eurofighter allemand (Airbus), le Super Hornet de (Boeing), et le F-35A (Lockheed-Martin). 

Les constructeurs contactés par leur organisme gouvernemental pourront soumettre leur offre à armasuisse (la DGA locale) d'ici à fin janvier 2019. Des tests au sol et en vol seront ensuite menés en Suisse entre mai et juillet 2019. 
Un deuxième appel d'offres pour les jets sera lancé en novembre 2019 avec des réponses attendues en mai 2020. La décision tombera ensuite d'ici 2022 au plus tard, avant que le Parlement et probablement le peuple ne se prononcent. La livraison des appareils débutera en 2025.

Pour rappel, la Suisse avait précédemment choisi le Gripen de Saab, avant que ce choix ne soit désavoué par référendum en 2014, suite à des suspicions de corruption. 

Pour l'équipe de France, la "Rafale Team", c'est l'occasion ou jamais de placer le Rafale en Europe (en parallèle d'un dossier belge... compliqué). La Suisse aurait elle bien des opportunités industrielles et opérationnelles à remporter, en s'associant avec le voisin français.


24 nouveaux Rafale en Egypte ?

En 2015, l'Egypte signait le premier contrat export de l'histoire du Rafale. 24 appareils dont une bonne partie est aujourd'hui en service.
Or, la volonté du pays de se doter de 24 autres appareils français ne ferait aujourd'hui plus face à aucune obstacle sérieux. La visite à Paris du nouveau ministre de la Défense égyptien, Mohamed Ahmed Zaki, aurait aidé tout récemment à éclaircir le sujet. 

D'autant plus que les USA, suite notamment à la visite d'Emmanuel Macron à Washington fin mai, ne feraient plus obstacle à certaines ventes françaises, en l’occurrence ici celles du missile de croisière SCALP ou des pods du Rafale, en raison des pièces d'origine américaine qui les composent (la fameuse norme ITAR). 

Ainsi, la vente de 24 Rafale supplémentaires reviendrait sérieusement sur la table. Le Caire s’intéresserait même au drone Patroller de Safran (bientôt dans l'Armée de Terre française), 30 exemplaires en version armée.


vendredi 6 juillet 2018

A Mont-de-Marsan, l'Emir du Qatar rend visite à son escadron Rafale


Jeudi 5 juillet sur la base aérienne 118 Mont-de-Marsan, un invité de prestige était à l'honneur. En effet, son Altesse l'émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani a visité l'escadron Rafale Qatari en cours de formation dans les Landes. 

Images: délégation qatarie.


Communiquée hier soir après coup, la visite de l'émir Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani a surpris bien du monde. Mais la ministre de la défense Florence Parly et le PDG de Dassault Aviation étaient bien présent à Mont-de-Marsan, au milieu d'une délégation officielle et d'un certain nombre de dirigeants militaires qataris.

Le but de cette visite était une séance d'information sur la nature du travail conjoint entre forces aériennes françaises et qataries, ainsi donc que l'état d'avancement du programme de formation des pilotes et maintenanciers sur Rafale.
Son Altesse l'émir a écouté un exposé du brigadier-général (et pilote) Salem Abdullah Al Dosari sur les opérations les plus importantes, les capacités de combat de l'escadron, et le programme d'entraînement conjoint. Le briefing a également porté sur les projets futurs, apprend t-on de source qatarie.


L'émir Al-Thani (bien connu des parisiens dans un autre domaine) a évidemment pu se voir présenter les installations de la base montoise, on le rappelle une des plus opérationnelles du territoire, principalement autour du Rafale. On notera que ce sont ses hommes en formation qui ont mené les présentations.

Sur le blog: Le Qatar lève formellement l'option pour 12 Rafale supplémentaires



Le Qatar a commandé à ce jour à la France 36 Rafale du fabricant Dassault Aviation. La France participe dans le cadre de ce contrat à la formation des pilotes et mécaniciens sur divers sites métropolitains comme Rochefort, Saint Dizier, et Mont-de-Marsan. C'est sur cette dernière base qu'est hébergé le premier escadron Rafale qatari.

Les premiers appareils seront livrés en 2019, année durant laquelle les qataris réaliseront d'ailleurs 72 vols (entre avril et mai), directement depuis Bordeaux, site d'assemblage de l'appareil. Ce qui est inédit.










mercredi 4 juillet 2018

Chez les forces spéciales, il manque toujours un Caracal


Les débats parlementaires sur l’exécution de la Loi de Finances ont laissé transparaître que le remplacement, pourtant initialement prévu, d'un hélicoptère Caracal perdu en opérations n'était pas prêt d'être décidé. Et ce alors que dans le même temps, la disponibilité ne s'améliore pas vraiment.  

Illustration: 2 hélicoptères Caracal de l'Armée de l'air, ici avec leur perche de ravitaillement en vol. Ces appareils opèrent au sein de l'escadron "Pyrénées", basé à Cazaux - Armée de l'air


Fin 2014 au Burkina Faso, un deuxième hélicoptère Caracal (du 4ème Régiment d'Hélicoptères de Combat des Forces Spéciales, basé à Pau) subissait un incident dramatique lors d'un entraïnement de nuit, crash qui coûtait la vie à un sous-officier français. 
L'hélicoptère s'ajoutait lui à la liste des appareils perdus au Sahel, du fait notamment des conditions climatiques très difficiles pour les matériels.

Et justement, la flotte de Caracal, datant du milieu des années 2000, et si importante pour les opérations spéciales, a connu et connait encore des défauts de disponibilité particulièrement handicapants pour les forces. 18 EC-725 "Caracal" sont utilisés par les forces spéciales au sein de deux escadrons, le 1/67 "Pyrénées" à Cazaux  pour l'Armée de l'air, et le 4ème RHFS à Pau pour les forces spéciales Terre. 

A terme, ces appareils au standard tactique très élevé, et parmi les rares qualifiés pour le ravitaillement en vol [on l'évoque très souvent sur ce blog] seront tous regroupés sur la base aérienne 120 de Cazaux, lorsque le 4e RHFS aura perçu des NH90 "Caïman" (6 exemplaires non commandés) dans un standard "forces spéciales" encore mal défini.

Venons-en au débat du jour, dont des comptes rendus sont notamment disponibles ICI (Zone Militaire) ou ICI (Le Mamouth), c'est à dire le non-remplacement d'un Caracal.
Il y a tout juste un an, le CEMA Pierre de Villiers démissionnait avec fracas en raison de l’annulation annoncée de 850 millions euros de crédits dans le budget des armées. Une annulation qui allait donné lieu les mois suivants à diverses opérations visant à sauver tel ou tel programmes, versement...

Il y avait cependant des exceptions, des opérations "sanctuarisées", comme la livraison d’un nouveau Caracal, marché estimé à 40 millions d'euros. C'était la volonté de la ministre, ou encore du CEMAA le général Lanata: « Je considère que l’impact des annulations de crédits est limité pour l’armée de l’Air, à condition de commander le Caracal au premier semestre 2018 » (...) «  le décalage de cette commande ne peut excéder quelques mois. »

Or, dans la loi de finances 2018, pas de Caracal (!). Pire, le remplacement de cette machine n'est tout simplement pas prévu, ni cette année, ni la prochaine. 
Répondant au député Jean-Charles Larsonneur, la ministre Florence Parly n'a pas vraiment été rassurante: « S’agissant enfin de l’hélicoptère détruit en opération, à ce stade, le projet de LPM ne prévoit pas strictement de le remplacer. Par conséquent, en fonction des marges que nous pourrons éventuellement dégager en gestion en 2018, voire en 2019, nous allons voir s’il est possible de procéder au remplacement nombre pour nombre de ces hélicoptères ».

L'hypothétique solution serait pour les forces spéciales d'attendre d'ici 2025 la livraison des 6 fameux NH90 au standard FS cités plus haut. Mais ces appareils viendront remplacer des Caracal en partance pour Cazaux. Notre Caracal manquant n'est donc toujours pas remplacé. 

Pendant ce temps, et en attendant les premiers résultats de la réforme du MCO, le taux de disponibilité technique des hélicoptères dans les armées ne s'améliore pas, découvre t-on avec les chiffres pour 2017 délivrés au député François Cornut-Gentille. Certes la réforme n'était pas encore lancée, et certains progrès sur Caracal et Cougar n'avaient pas encore produit leurs effets. Cependant, les chiffres continuent d'émouvoir... 26,5 % de disponibilité pour le Caracal, 23% pour les Tigre HAP et 34% pour les Tigre HAD, 23,60% pour les Cougar, ou encore 36% pour les NH90 de l'Armée de terre quand la Marine s'en tire sur ces appareils à 34,2%. Ce sont les vieilles machines, au dessus de 30 ans d'âge (Gazelle, Puma, Dauphin...) qui s'en tirent le mieux finalement.

Les disponibilités et coûts d'entretien sont disponibles ICI.


lundi 2 juillet 2018

Week-end noir pour le Mali


Un week-end noir pour le Mali. Alors que le QG de la force conjointe "G5 Sahel" avait été la cible d'une attaque impressionnante vendredi à Sévaré, une explosion frappait hier autour de 13h, heure française, une patrouille mixte franco-malienne de la force Barkhane à Gao. Le bilan fait état de 4 blessés graves parmi les soldats français, et de 4 morts et une vingtaine de blessés parmi des civils maliens.

Images: AFP, réseaux sociaux.


Hier à la mi-journée, un VBCI de l'Armée de terre a été partiellement détruit par l'explosion d'un véhicule kamikaze. Les images indiquent la puissance de la déflagration.
C'est une patrouille mixte franco-malienne qui était la cible de cette attaque, encore non-revendiquée. La force Barkhane disposait pour cette patrouille de trois véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI), et d'une trentaine de personnels de l'Armée de terre (2e Régiment Étranger d’Infanterie)

Selon l'AFP, une habitante de Gao a déclaré que "c'est une patrouille de l'opérGation Barkhane qui a été visée par une voiture piégée conduite par un kamikaze. (...) Très vigilant, un blindé lui a barré la voie et le véhicule kamikaze s'est fait exploser".

Il faut noter selon ce témoignage que face à cette atGtaque d'une rare violence contre une patrouille, la réaction de l'équipage a été la bonne. Et que le blindage du VBCI a joué son rôle, preuve s'il en fallait que les nouveaux véhicules de l'Armée de terre répondent à un cruel besoin de protection.


Après l'attaque, les forces françaises ont rapidement pu boucler le quartier, avec l'appui d'un hélicoptère Gazelle venu en renfort.

L'attaque a fait 4 victimes côté malien, 4 blessés graves parmi les soldats français, et une vingtaine d'autres blessés, pris en charge à l'hôpital de Gao.

[MISE A JOUR] L'attaque a été revendiquée par le GISM, et présentée comme un message adressée à Emmanuel Macron. Ce dernier a lui annoncé aujourd'hui un redéploiement des forces pour les prochains mois


Détérioration de la situation sécuritaire

Vendredi, et alors que le sommet de l'Union Africaine s'est ouvert ce dimanche à Nouakchott en Mauritanie, une attaque encore plus violente (explosion kamikaze + assaut armé) avait frappé à Sévaré le QG de la force conjointe du G5 Sahel.
Aussi et surtout, pas un hasard du calendrier, Emmanuel Macron se rend lundi après-midi en Mauritanie où il assistera au 31e sommet de l'Union africaine, et rencontrera le G5 Sahel. Il faut donc s'attendre à voir le Président français afficher une détermination particulière.

Ces actions terroristes ne sont clairement pas un bon indicateur de la situation sécuritaire au Mali et dans la zone sahélienne. Plus de cinq ans après l'opération Serval, l'Etat-Major français se félicitait pourtant récemment d'avoir porté plusieurs coups décisifs aux groupes armés terroristes.... qui gardent donc des capacités de nuisance très importantes, en zone urbaine notamment. 

Dans le même temps, et c'est à noter, la question se pose au Canada, qui s'apprête à relayer les allemands en déployant au sein de la MINUSMA près de 250 soldats, deux hélicoptères Chinook et quatre hélicoptères Griffon, de savoir si on ne met pas les pieds dans un "bourbier" (l'expression fait néanmoins dans la démesure, d'autant plus que la presse compare déjà le sahel avec l'Afghanistan).

D'autres nouveaux arrivants, les britanniques, déploieront eux au service de la force Barkhane trois Chinook dès ce mois de juillet.