vendredi 26 avril 2019

Au SOFINS, Saab présente son radar mobile Giraffe 1X


Au milieu des 250 exposants, pour la plupart des PME et start-up, on pouvait voir aux SOFINS quelques rares stands de grands industriels, présentant des innovations "tactiques". Le suédois SAAB en faisait partie, présentant le radar Giraffe 1X.

Images: Saab


Un dernier regard en arrière sur le SOFINS 2019, qui se tenait au début du mois près de Bordeaux. En effet, sur le "séminaire des forces spéciales", on pouvait croiser quelques grands industriels comme Thalès, Airbus, Nexter, Arquus (sans doute le plus impliqué chez les forces spéciales niveau chiffre d'affaires), et Saab

Si l'industriel suédois, peu connu du grand public pour la conception d'armements (et pourtant !), était présent au SOFINS, c'était notamment pour présenter un radar 3D remarquablement petit et léger: le Giraffe 1X.

Avec ce produit, le constructeur entend proposer un instrument proposant une flexibilité et une redondance uniques, répondant aux exigences d'une zone de combat, potentiellement loin en arrière des lignes ennemies. Il peut être manœuvré par deux personnes seulement.

La mission de ce système de surveillance radar 3D à courte portée est de protéger les ressources mobiles contre les menaces aériennes, offrant les capacités nécessaires pour maintenir une connaissance de la situation aérienne continue et précise, tout en s'intégrant dans le dispositif de Command & Control.


Essentiellement défensif, le système est capable d'identifier les cibles aériennes, localise et met en garde simultanément contre les tirs de roquettes, d'artillerie et de mortier.
Parmi ces fonctions, une intéressera particulièrement les forces spéciales, la lutte anti-drone. Saab annonce disposer d'une fonction unique pour la détection améliorée des cibles basses, lentes et petites (ELSS), à même de différencier un "drone d'un oiseau". La fourchette de détection pour ce type d'aéronefs se situe au dessus de 10 km.

On notera enfin que si les schémas présentés ici ou sur les documents officiels de communication montrent parfois le radar monté sur un véhicule de type Humwee, sur le salon SOFINS, le radar était affiché équipant un véhicule 4x4 Scarabee d'Arquus*, concept qui devrait concourir aux futurs programmes de véhicules de reconnaissance pour l'Armée de terre (VBAE: Véhicule blindé d'aide à l'engagement). Simple vue d'artiste m'a-t-on dit... 


*Saab et Arquus partageaient quasiment un stand commun sur le SOFINS. De plus, les plus chanceux présents lors du gala qui s'est tenu dans un château du Médoc auront pu découvrir un prototype assez impressionnant du concept Scarabee.


mercredi 24 avril 2019

Deux "Squale" supplémentaires pour le 13ème RDP


La ministre des Armées Florence Parly a annoncé lors d'une visite à Quimper ce 19 avril, que deux nouvelles embarcations tactiques rapides "SQUALE" ont été commandées au profit des forces spéciales, en l'occurence le 13ème régiment de dragons parachutistes. Le Squale, qui équipe déjà le régiment depuis l'année dernière, pouvait être vu au SOFINS, parmi d'autres innovations.

L'actualité nous a un peu éloigné de notre débriefing du salon des forces spéciales "SOFINS" (qui se tenait du 2 au 4 avril), salon durant lequel le domaine nautique fut à l'honneur avec plusieurs matériels.

On avait notamment pu y voir, en dynamique sur la "lagune" du camp de Souge une démonstration de kayak à moteur électrique de Nautiraid, qui permet à l'opérateur d'avoir les deux mains libres tout en se déplaçant en silence, ou encore sur le stand d'Alseamarle tracteur sous-marin (SLV) "Murene" (voir l'article du site FOB, dont l'image ci-dessous est extraite).


Du côté des embarcations rapides, on pouvait voir sous la bâche du SOFINS le Air Shark, presque un bateau volant grâce à ses foils rétractables qui permettent de largement améliorer la stabilité en soulevant le navire au fur et à mesure que la vitesse augmente, limitant ainsi la traumatologie des hommes à bord.
Sur cette innovation, SEAir s'est associé à Sillinger pour proposer une solution qui, raconte t-on, intéresse fortement les FS de la Marine.


A l’extérieur sur le SOFINS, on pouvait également admirer au milieu des véhicules à 4 roues (ou même 6) plusieurs embarcations tactiques, dont le SQUALE de UFAST.

Le « SQUALE » équipe déjà les équipes du 2e escadron du 13ème RDP depuis plus d'un an. Et on apprend justement lors de la visite de la ministre des Armées Florence Parly à Quimper, chez le fabricant UFAST, que deux autres exemplaires ont été commandés ce 19 avril.

Lire sur le blog: Le SQUALE arrive chez les forces spéciales du 13ème RDP


Le SQUALE est présenté comme une embarcation capable d'évoluer à 40 noeuds, longue de  9m 40 et pesant 5 tonnes environ. Elle peut embarquer 15 personnels en ordre de combat dont 5 membres d'équipage ( 3 servants d'armes, 1 pilote, 1 chef de raid et/ou chef d'embarcation). Son tirant d'eau de seulement 70 cm en pleine charge lui autorise une manœuvrabilité en eau peu profonde.
Surtout, disposant d'environ 350km d'autonomie, elle convient parfaitement aux missions d'infiltration/exfiltration en toute discrétion sur une grande élongation et en toute autonomie qui caractérisent le 13ème Dragon.

Financée par l'EMAT sur son budget de fonctionnement et contractualisée par le service exécutant de la STAT, cette embarcation aux aptitudes peu communes a été selon l'Armée de Terre "conçue et développée par une équipe de programme regroupant U FAST, la STAT et le CFST. La DGA a été sollicitée pour apporter son expertise sur des segments très particuliers. Ce processus vertueux a abouti, dans un délai particulièrement contraint (1 an) à la satisfaction du besoin opérationnel. L'utilisateur a été associé à toutes les étapes de conception du projet, ce qui a permis d'avoir un produit fini correspondant pleinement au besoin de l'utilisateur."


vendredi 19 avril 2019

Avec Thalès, la Rafale Team se reforme enfin sur le programme SCAF


On connaît désormais l'une des missions du groupe Thalès, champion français du numérique de défense et de sécurité, dans le programme européen de système de combat aérien futur. Il aura la charge du dialogue entre les objets connectés de ce système de combat collaboratif.

Ci-dessus: la MinArm Florence Parly, le 15 avril sur le site Thalès de Limours - photo Thales Group


Une des premières difficultés d'un programme multinational de l’ampleur du SCAF (/FCAS), en français "système de combat aérien futur", stratégique s'il en est pour les pays participants, est d'associer les grands acteurs de la défense en Europe. D'autant plus que l'entrée dans le programme initialement est une opportunité industrielle incroyable, comme en témoigne la volonté espagnole de rejoindre ce programme, initialement franco-allemand, aussi tôt que possible (ce qui fut validé en janvier 2019).

Pour la France, l'enjeu global était bien évidemment de d'associer le champion Airbus, à la "Team Rafale", constituée de Dassault Aviation, Safran et Thalès, et ce notamment afin d'éviter le "divorce "des années 80 qui mena au lancement de deux programmes concurrents: Rafale & Eurofighter.

Dans cette équation initiée de façon tangible à Berlin il y a déjà un an par Airbus et Dassault (ce dernier étant maître d'oeuvre sur le chasseur), Thalès Group, était jusque là le grand absent, et même perdant. L'inquiétude était légitime, tant le rôle de Thales non seulement sur Rafale, mais également s'agissant de tous les équipements électroniques de défense français, est primordial. Et c'est notamment Airbus qui hérite sur SCAF de la conception de systèmes stratégiques.

Finalement, la participation de Thalès au SCAF a été confirmée ce lundi 15 avril par Florence Parly, qui visitait le site Thales de Limours, dans l’Essonne "J’ai l’ambition d'ici le milieu de l’année de passer des contrats relatifs au démonstrateur de l'avion: (...) Thales, par ses compétences d'intégrateur, aura toute sa place pour construire le dialogue entre les objets connectés de ce système de combat collaboratif", a annoncé la ministre.

Thales participera au  SCAF  en partenariat avec l'espagnol Indra et l'allemand Hensold qui vient d'acquérir une grande partie des activités du français Nexeya, spécialisée dans la conception et le développement d'équipements électroniques.

Conçu comme un système de systèmes associant le futur avion de combat, des drones aux rôles diverses (ailiers, ravitailleurs, senseurs, essaims...), des armes "intelligentes" comme les futurs missiles de croisière, ou bien encore autres avions, satellites, et même systèmes des autres armées, le SCAF associe déjà sur la papier une bonne douzaine de grandes entreprises. L'écosystème, qui va encore se renforcer c'est une forte probabilité (surtout si d'autres pays s'y associent), devra s’affiner et surtout se structurer. Devant l'ampleur du programme, on peut parier sur l'implication à long terme de centaines de sous-traitants, et donc par là même, de plusieurs milliers d'emplois sur le continent européen.

De nouvelles annonces seront faites au salon du Bourget le 17 juin au sujet de SCAF, principalement au sujet du développement d'un démonstrateur pour le chasseur de nouvelle génération. 

A noter que lors de sa visite chez Thalès, la ministre des Armées a assisté à la sortie des chaînes de production du premier radar Sea Fire 500 qui équipera les futures frégates de défense et d’intervention de la Marine Nationale, et signé avec Patrice Caine, le PDG, renouvellement de la convention Action PME.


mercredi 17 avril 2019

Le Colossus de Shark Robotics, ce "héros"


En plein drame de Notre-Dame de Paris, les connaisseurs auront très vite remarqué, dès la parution des premières images de l'intervention de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP), qu'un drone terrestre avait été employé pour l' "entrée en premier" dans la cathédrale. Il s'agit du Colossus de Shark Robotics.


Colossus ce "petit robot héros" (!!) peut-on voir partout dans la presse. Jamais en mal de personnification outrancière, les médias ont découvert avec stupeur - et un certain émerveillement - que les Pompiers de Paris avaient eu recours au robot Colossus de Shark Robotics lors du terrible incendie qui a ravagé une partie de la cathédrale Notre-Dame à Paris.

Le petit robot chenillé donc (500 kg tout de même), a effectivement tracté sa lance à eau au cœur de la nef alors que l'incendie en cours menaçait de faire s'effondrer une partie, voire la totalité de la voûte.
La décision d'employer le robot fut prise très rapidement, a annoncé hier le porte parole de la BSPP: "Nous avons concentré notre effort sur l’extérieur et retiré les personnes qui étaient engagées à l’intérieur en les remplaçant par un robot qui permettait d’éteindre le feu et de faire baisser la température à l’intérieur de la nef".

Cette première image de l'intérieur de Notre-Dame fera le tour du monde. Au centre, le robot Colossus - BSPP

Colossus est déjà bien connu dans le monde de la sécurité. Sur ce blog, on avait même pu le croiser sur l'édition du SOFINS 2017 (séminaire des forces spéciales près de Bordeaux), à Eurosatory 2018, puis de nouveau lors du salon SOFINS 2019 il y a peine deux semaines, sur le stand de la Région Nouvelle Aquitaine. 




En 2017 déjà, le robot commençait son expérimentation auprès des Pompiers de Paris. De même désormais chez les pompiers de Bordeaux. Et bientôt à Marseille.


"Eloigner l'homme du risque", la devise de Shark Robotics

Colossus a pour lui un avantage énorme. Il n'est pas humain. Il va là où l'homme ne peut aller. C'est probablement en partie grâce à l'existence de ce type de technologie que les pompiers ont pu s'en tirer sans trop de blessures (un blessé grave rappelons le) malgré un incendie de cette ampleur.

"Made in France", puisqu'il est le fruit de Shark Robotics, PME d'une vingtaine d'employés basée à La Rochelle (et dont la gamme de robot se diversifie avec notamment les mules militaires, voir lien plus haut), le Colossus est capable de se déplacer en terrains très accidentés, y compris les escaliers, et bien sûr d'intervenir sur les incendies grâce à une lance à eau capable de déverser 3 000 litres/minute. 

Outre l'intervention, l'outil est idéal pour la reconnaissance grâce à ses nombreux capteurs (caméra thermique, vision jour-nuit, capteurs de gaz) en détectant par exemple la toxicité des fumées ou le niveau de stabilité d'une structure en proie aux flammes, comme ce fut le cas à Paris.

Colossus de surcroît peut intervenir 10h durant.



Colossus peut même avoir des emplois plus inattendus. Par exemple, lors d'une lors d’une prise d’otages à Paris en juin 2018, le robot de la BSPP était intervenu en plein milieu d'une opération de la BRI afin d'éteindre un véhicule en flammes. Il était alors hors de question pour les pompiers de se risquer sur des lignes de tirs.
Lors du SOFINS récemment, on a d'ailleurs pu voir le Colossus équipé pour... des opérations militaires.

Indéniablement, le grand incendie de Notre-Dame de Paris marque l'Histoire de France. Le rôle déterminant de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris s’inscrit lui dans la longue tradition des interventions héroïques de ces hommes. La grande Histoire fera également une petite place pour le robot Colossus, sans doute précurseur d'une nouvelle génération de moyens d'intervention. Mais attention, comme dans les conflits armés, c'est encore et toujours l'Homme qui doit prendre les bonnes décisions au bon moment. C'est aussi celui qui risque sa vie !


lundi 15 avril 2019

MBDA et ALPhANOV inaugurent à Bordeaux un banc d'essais laser



Le missilier MBDA et le centre ALPhANOV ont chacun annoncé ce 11 avril qu'ils avaient inauguré à Bordeaux le laboratoire VTF (Vulnerability Test Facility – Banc de vulnérabilité laser) le 27 mars dernier. Il s'agit d'un banc d'essais pour de futurs armements laser.

Sources: MBDA / Alphanov


MBDA a donc choisi Bordeaux et son pôle Route des Lasers pour réaliser des recherches et des tests concernant les lasers offensifs qui pourraient largement bouleverser les conflits de demain.

Ce nouveau moyen d’essais dont le développement a été initié en 2016, met en œuvre des sources laser de puissance réglables de 1 à 10 kW, de multiples moyens de mesure (imagerie rapide, visible et infrarouge, pyromètres, thermocouples), pour tester les effets du laser sur les matériaux. Cette coopération inclut la réalisation de ce banc, mais aussi sa mise en œuvre conjointe sur une durée de quatre ans.

Selon le communiqué du missilier, la capacité du banc VTF à simuler les imperfections de pointage d’un faisceau en dynamique, ainsi qu’à reproduire les conditions d’un tir réel sur une cible en défilement et en autorotation est unique en Europe. Elle permettra de modéliser les interactions complexes entre l’énergie déposée par le laser et la matière afin de définir avec précision les contraintes portant sur chacun des éléments d’une arme laser (source laser, précision du pointage, asservissements de tourelle, focalisation du faisceau, etc…) et optimiser les architectures futures de ces systèmes, face aux différents types de cibles (aéronefs, missiles, drones, obus, capteurs optiques, véhicules, navires, etc.) qu’ils pourront être amenés à engager.

À cette occasion, Antoine Bouvier, CEO de MBDA, a déclaré : « Venant s’ajouter aux capacités techniques de MBDA qui sont uniques en Europe, le banc VTF apportera une plus-value décisive aux travaux lancés par l’entreprise au profit de nos clients allemand et britannique. Il permettra en effet de spécifier nos futures armes laser pour répondre au plus juste aux besoins exprimés par nos clients militaires. Ce moyen d’essai est donc une étape majeure sur le chemin qui mène à la maîtrise totale des armes laser et à une autonomie stratégique en la matière. C’est l’objectif de MBDA, c’est celui de nos nations domestiques et désormais celui de l’Europe au travers de sa politique de Coopération Structurée Permanente. »

ALPhANOV aura pour mission de mettre en œuvre le laboratoire commun pour les études du domaine d’intérêt de MBDA et de le maintenir en condition opérationnelle sur la période de la collaboration.
Cette installation permettra l’accueil de travaux de recherche associant les laboratoires de l’Université de Bordeaux. Elle sera également utilisée par ALPhANOV pour ses recherches et applications propres ou collaboratives des procédés lasers dans les domaines industriels tels que le soudage, la fabrication additive ou le remodelage de surfaces par laser.


vendredi 12 avril 2019

"Elles du Dragon" s'envolent pour le Vietnam au service d'Entraide Parachutiste


Ce blog, il fut un temps, avait beaucoup évoqué la question des blessés de guerre et du stress post-traumatique (époque Sangaris notamment). Aujourd'hui, retour sur projet qui a illuminé le salon des forces spéciales SOFINS, et qui m'a particulièrement marqué: Elles du Dragon.

Ces trois t-shirt roses étaient immanquables sur le salon SOFINS, attirant même l'attention de la ministre des Armées.
En formant l'équipe "Elles du Dragon", Cyrielle, Dorothée et Axelle, se lancent dans une grande aventure qui les mènera jusqu'au Raid Amazones au Vietnam en octobre prochain. Elles y représenteront l'association "Entraide Parachutiste" et contribueront ainsi au soutien des militaires des troupes aéroportées touchés par les épreuves de la vie et des familles endeuillées. 

A l'origine du projet, la perte d'un être cher. Fin 2017, Cyrielle, a perdu son mari et le père de sa fille, Stéphane Grenier, adjudant-chef au 13e Régiment de Dragons Parachutistes, mort pour la France en zone irako-syrienne. 
Brisée par ce drame, le sport a été un moyen pour elle de se reconstruire. Aujourd’hui, elle veut faire de ce qu’elle traverse le moteur d’un défi sportif personnel et solidaire : participer au Raid Amazones pour rendre hommage aux militaires partis trop tôt ou blessés et marquer son profond soutien à leurs proches.
Dorothée et Axelle, animées par l’envie commune de se battre à ses côtés, choisissent, elles aussi, de s’engager dans cette grande aventure humaine et d’y représenter l’association Entraide Parachutiste. 

Les Elles du Dragon représentent l'Entraide Parachutiste et concourent ainsi au soutien des militaires blessés, des veuves et orphelins de guerre. 


Le Raid Amazones : par équipes de 2 ou 3, plus de 280 amazones se surpasseront du 11 au 20 octobre 2019 pour soutenir une cause qui leur tient à cœur. Durant 6 jours consécutifs, elles enchaîneront des épreuves sportives (trail, VTT, canoë, tir à l'arc, run and bike, et course d'orientation), dans les plus beaux paysages du Viêtnam.
L’organisation ZBO permettra également la construction d’une école dans un village proche de Danang grâce aux participations des équipières. 

Elles du Dragon cherche actuellement des soutiens/sponsors dans la préparation de ce projet. A quoi servira l'argent collecté ? Votre contribution - petite ou grande –  aidera à financer la participation au Raid Amazones 2019 (inscription, transport, équipements obligatoires) et à promouvoir et soutenir financièrement l’association Entraide Parachutiste. 
Vos dons sont déductibles des impôts, 66% pour les particuliers, 60% pour les entreprises qui souhaiteraient sponsoriser le projet.

Au travers de cette initiative, c'est d'abord la famille soudée des forces spéciales qui est à l'oeuvre, mais également l'ensemble de la communauté militaire, au sens large. Une initiative que soutient avec ferveur Pax Aquitania.

Les membres d'Elles du Dragon peuvent être soutenues ICI (page Facebook), ou pour les dons, ICI.

“ Telle la devise des parachutistes du 13e RDP, les Elles du Dragon iront "au-delà du possible" pour cette belle cause ; avec votre soutien et grâce à vos dons, nous parviendrons à faire de ce projet une réalité. “



mercredi 10 avril 2019

Helidax passe sous le giron complet de DCI


On apprend chez Air&Cosmos que le groupe DCI a exercé son droit de préemption statutaire sur la société Helidax, en devenant le seul actionnaire. Il s'agit d'une conséquence directe... du Brexit.

Le Brexit - dur ? - approchant tant bien que mal, Babcock UK, leader mondial de services d’urgence par hélicoptère et de maintenance d’aéronefs, a tenté de transférer ses actions dans Hélidax à Babcock France.

Défense Conseil International (DCI) actionnaire d'Hélidax à 50%, et dont l'Etat français est l'actionnaire de référence avec 49 % du capital, a exercé son droit de préemption statutaire et a acquis la totalité des actions Hélidax.

Basée à Dax, Helidax assure depuis 2008 une partie de la formation des pilotes de l'ALAT, ainsi que de militaires étrangers, grâce à ses simulateurs et ses 36 hélicoptères Colibri EC 120.
La PME vient d'ailleurs début 2019 de remporter auprès de la DMAé un marché pour assurer la maintenance des 18 hélicoptères Fennec de l'Armée de terre, avec à la clé, 26 emplois supplémentaires, faisant passer les effectifs d'Helidax de 72 à 98 personnes.


lundi 8 avril 2019

Du deux roues à la chenille, un panel de véhicule très varié sur le SOFINS


Le salon SOFINS 2019 qui se tenait du 2 au 4 avril près de Bordeaux a vu défiler un nombre conséquent de véhicules. Mais ce qui impressionne avant tout, c'est leur variété !

Ci-dessus: à droite, le Hawkei de Thalès. A gauche, la mule autonome de Shark Robotics - images Albane Photographe


Il faut dire que sur le SOFINS, on pouvait voir ce qui roule, ce qui vole, ce qui va sur l'eau, et même sous l'eau. Mais contentons nous aujourd’hui du terrestre, tant il y a à dire sur le sujet. 
Si les personnels du COS présentaient chaque jour lors de leur démonstration dynamique une partie de la gamme de véhicules employés en opérations spéciales, comme les nouveaux VPS2 de Technamm désormais bien connus, les constructeurs se sont déplacés sur le salon avec une quantité impressionnante de véhicules. Tentons de dresser une liste succincte, en partant du plus léger.

Le COS emploie aujourd'hui une gamme variée de véhicules tout-terrain - photo Pax Aquitania

Des deux roues pour la reconnaissance

En bas de notre échelle, il y a les vélos, ou plutôt les VTT. Particulièrement adaptés à la reconnaissance, discrète par nature, on en entend peu ou trop rarement parler. Pragma Fuel Cells exposait notamment son modèle électrique "Alpha", doté d'une pile à combustible offrant 100 km d'autonomie.

Ensuite vient la moto. On découvre d'ailleurs dans le dernier numéro de RAIDS (n°393 - Avril 2019) que le 13ème RDP emploie déjà des Yamaha 250 WRR afin de gagner en mobilité et flexibilité.


La tendance "buggy"

Passons aux 4 roues, qui constituent bien entendu le cœur des matériels exposés. Pour preuve, le CEMA a du s'arrêter sur quasiment chaque stand.

ACMAT, filiale d'Arquus, présentait son blindé Bastion qui est un véritable succès en Afrique (grâce notamment aux programmes de soutien américains).

Sur ce même stand, la maison mère Arquus, alignait un "Sabre" (un Sherpa version forces spéciales conçu pour l'export, globalement similaire au premier abord au VLFS tant attendu par le COS) et un "Trigger", pick-up militaire tactique misant clairement sur sa rusticité, et qui devrait par la même occasion intéresser des pays aux moyens moins "conséquents" qu'en occident.

Rusticité toujours, Technamm, qui a le vent en poupe, exposait son "Masstech", ainsi que son très léger 4x4 aérolargable "FenneC".

Vous l'aurez peut-être compris, la tendance est bien à l'ultra mobilité confondue à la rusticité, et ce en raison des missions actuelles. C'est pourquoi on pouvait voir également le grand retour des buggys, y compris sur les zones d'essais dynamiques.
Dans le genre poids lourd du buggy, Haulotte montré son HUTP-R (les images sont rares mais la presse anglo-saxonne en a diffusé). L'américain Polaris exposait lui son Dagor A1 conçu en étroite collaboration avec l’US SOCOM.

Mais l'un des coups de cœur du SOFINS 2019 selon moi, est à trouver chez le français Booxt. Le constructeur troyen développe des buggys dans le civil mais a récemment collaboré avec le COS sur le développement d'un modèle "Assaut", version militarisée de son Scorpik SRK4. Evidemment aérotransportable, la bête, que l'on croisait sur les pistes du camp de Souge, peut transporter 2 à 4 commandos (poids maximum à bord de 700 kg) à la vitesse maximale de 160 km/h. Son autonomie est annoncée à 800 km, pour un prix très abordable... si l'on compare aux standards militaires bien sûr.
Les visiteurs du salon avaient l'occasion de faire un tour pour le moins décoiffant à bord. Émotions garanties !

Le buggy "Assaut" de Booxt, une petite bombe ! - Pax Aquitania

A noter qu'un avantage de ces véhicules légers est qu'on peut les emmener partout ou presque. Ce qui n'est pas le cas des véhicules lourds, même conçus spécifiquement pour les forces spéciales, qui doivent parfois être abandonnés dans le désert pendant plusieurs jours. Et dans ces cas il faut les camoufler. Je vous invite d'ailleurs à aller voir du côté du blog FOB une des solutions exposée au SOFINS.


Le futur est-il plus lourd ?

Les gros véhicules ont marqué les esprits, forcément, sur ce SOFINS 2019. Le Titus de Nexter et ses 27 tonnes, déjà présent il y a 2 ans en version "police", était présent cette année pour emmener les visiteurs sur les terrains accidentés. Certaines délégations étrangères - y compris de forces spéciales -ont passé de longs moments à bord ce qui tombe bien, puisque l'avenir du blindé semble plutôt se trouver à l'étranger.

Aussi, le véhicule était présenté de façon plus classique lors d'une démonstration "guerre du futur", où le blindé faisait face à une menace d'IED, et déployait deux drones terrestres pour assurer la levée de doutes, dont le petit Nerva.

Le Titus était l'une des stars du SOFINS, Nexter proposant des virées sur terrain accidenté - MINARM
Un des drones de Nexter Robotics pilotés depuis de le Titus - Pax Aquitania

Outre Nexter, Centigon était de retour avec son 4x4 tactique blindé estampillé "GIGN", adapté aux zones de risque.

Avec le Titus, un autre véhicule attirait les projecteurs: il s'agit du Hawkei de Thalès. L'industriel français était venu avec 2 exemplaires, un statique, équipé pour le combat, et un autre "nu" pour les essais dynamiques (qui encore une fois ont attiré du monde).
En version armée, le Hawkei est équipé d'un lance-roquettes Thalès de 68 mm (4 roquettes) et d'une tourelle FN Herstal téléopérée de calibre 12.7 mm.

Le Hawkei de Thalès, avec le CEMA à bord ! - Pax Aquitania

Le Hawkei, qui tire son nom d'un serpent venimeux, est assemblé en Australie, premier pays à l'avoir acheté en binôme avec le Bushmaster. Thalès compte le proposer en France, mais il faudra assurément pour cela que l'industriel français propose une chaîne de montage.

Quand à la question de savoir ce que font ces matériels lourds (6 tonnes à vide pour le Hawkey, quasiment 10 en version tactique) sur un salon des forces spéciales ? La réponse est simple: tout dépend de la mission, et les constructeurs tenaient à confirmer qu'il s'agissait bien de la clientèle visée. 
Rappelons tout de même que les forces spéciales françaises (tout comme britanniques et américaines) ont dû se doter en urgence de blindés tactiques sur le théâtre irako-syrien. Pour la France en l'occurence, il s'agissait - et c'est toujours le cas - de l'Aravis. Adieu l'empreinte légère !
Et comme me confiait un opérateur, "quand on a besoin de ce type de véhicule, c'est déjà que ce n'est plus la même guerre".



Des chenillés ? Oui ! Mais dans le domaine du drone ou du véhicule autonome

Un mot pour citer la mule de Shark Robotics. Le constructeur basé à La Rochelle s'était spécialisé dans le robot terrestre de soutien aux pompiers. Il dévoilait au SOFINS "Barakuda", une mule téléopérée que l'on pouvait voir déambuler dans les allées. Pesant 350 kilos, silencieuse car électrique, cette mule dispose d'une autonomie de 10 à 12 heures. Pas plus grosse qu'un quad, elle peut justement embarquer dans un hélicoptère NH90 Caïman.
Enfin une solution française dans ce marché qui s'apprête à exploser et où l'Armée de terre s'apprête à réaliser les premières expériences.

La mule "Barakuda'" de Shark Robotics - Photo constructeur

Concluons avec (pour les puristes) du chenillé. Toujours chez Shark Robotics (ne pas confondre avec Sharks Dynamics !), on pouvait voir une surprenante version du robot Colossus équipée d'une mitrailleuse légère. La machine fut jusque ici réservée aux pompiers, mais pourrait donc connaître un destin plus militaire. 

Technamm (encore) présentait lui un 4x4 chenillé idéal pour les terrains enneigés (il n'y a pas à dire, le constructeur dispose pour le coup d'un catalogue riche, accessible et innovant).

Enfin, on ne pouvait manquer l'impressionnant Themis, monstrueux châssis de l'estonien Milrem, sur lequel était montée au SOFINS la tourelle "Impact" de MBDA. L'Estonie devrait d'ailleurs bientôt déployer ce drone de combat terrestre au Mali.



BONUS : les invités triés sur le volet lors du gala SOFINS qui se tenait dans un château du Médoc ont pu être parmi les premiers chanceux à découvrir dans une douce atmosphère tamisée le prototype du Scarabee d'Arquus (ce blog en parlait en juin 2018 durant Eurosatory). La bête, qui devrait participer à l'appel d'offres français VBAE (Véhicule blindé d’aide à l’engagement) pour remplacer les VBL, arbore en l'état un design tout à fait splendide, et incroyablement compact, capable d'entrer dans un container de taille standard. Aérolargable, le Scarabee doit encore cependant subir l'épreuve de l'intégration des systèmes, d'armes notamment, tout en n'y sacrifiant pas sa "félinité". 

Ci-dessous, le Arquus Scarabee - Photo : constructeur
(Toute photo était bien entendu proscrite !)



vendredi 5 avril 2019

Succès pour le SOFINS 2019, qui donne déjà rendez-vous pour 2021


Le 4ème édition du SOFINS est terminée. Le salon professionnel consacré aux forces spéciales fut une nouvelle fois l'occasion de réunir la communauté internationale des opérations spéciales près de Bordeaux, afin de partager et surtout découvrir les innovations issues des coopérations entre le COS français et les entreprises. Un événement dont tout le monde ressort gagnant.

Images: Organisation / Albane Photographe


Quelle semaine ! Du 2 au 4 avril, le séminaire professionnel consacré aux forces spéciales, le "SOFINS" (Special Operations Forces Innovation Network Seminar) a tenu toutes ses promesses. Avec 4200 visiteurs accrédités, un peu plus de 250 exposants (maximum autorisé), et une quarantaine de délégations étrangères, le camp de Souge près de Bordeaux, antre des Dragons du 13ème RDP, régiment de forces spéciales réputé pour sa discrétion, a connu une activité peu habituelle !

Pour l'occasion les forces spéciales Terre nous laisse un superbe clip:


Le Cercle de l'Arbalète, initiateur du SOFINS et chargé de l'organisation, a mis les bouchées doubles afin de garantir un maximum d’interactions entre le monde très "intimiste" des opérations spéciales - pas seulement militaires puisque les forces de sécurité sont aussi concernées - et les fabricants de matériels innovants.

L'une des forces du SOFINS, comme on l'a déjà rappelé ici, c'est l'interaction. Et en particulier la possibilité de tester les matériels "dans la nature", une opportunité qui brise l'effet supermarché d'un Eurosatory, ou même "musée" d'un salon public comme celui du Bourget.
Avec un plateau technique et une piste sable, les véhicules étaient à la fête, mais le SOFINS propose aussi un plan d'eau, et divers stands de tir (indoor & outdoor pour la longue distance). Autant dire que les créneaux horaires pour assister et surtout participer aux tests furent très demandés.

Parmi les personnalités, on a pu durant quelques heures croiser la ministre des Armées Florence Parly, présente mardi pour rappeler l'importance du COS dans la stratégie française, mais aussi bien évidemment le Chef d'Etat-Major des Armées venu féliciter ses forces spéciales et se voir présenter quelques matériels innovants... ou encore le très impliqué directeur de l'Agence d'Innovation de Défense Emmanuel Chiva, qui a lui consacré beaucoup de temps cette semaine à arpenter les allées du salon.


Le Vice-Amiral Isnard, Commandant du COS, se montrait particulièrement satisfait lors de la clôture du salon, preuve que ce type d'événement permet de satisfaire les aspirations de tout le monde. Des opérationnels d'abord, des entreprises (la plupart PME françaises, voire TPE) ensuite. Le rendez-vous est déjà pris pour 2021, avec déjà des nouveautés au programme.

De nombreuses choses, dans différents domaines, étaient présentées par les exposants du salon, et votre serviteur ayant eu la chance exceptionnelle de vivre le SOFINS de l'intérieur, ce blog prendra le temps dans les prochaines semaines de revenir en détails sur quelques innovations particulièrement intéressantes pour l'avenir.


Ci-dessous quelques images de la toujours spectaculaire démonstration du COS mélangeant infiltrations de chuteurs opérationnels, posé d'assaut avec un Transall Gabriel, assaut héliporté avec Cougar, Gazelle et Tigre du 4ème RHFS, extraction par nacelle sous un Caracal du Pyrénées, et même simulation d'une frappe par un Rafale de la 30ème escadre... mais nous en reparlerons ! - Photos Albane Photographe.









lundi 1 avril 2019

SOFINS 2019, une édition qui s'annonce exceptionnelle


Pour la 4ème fois, l'antre du 13ème regiment de Dragons Parachutistes accueille le séminaire des forces spéciales, le salon SOFINS. Face aux 250 exposants, ce sont plus de 4 000 visiteurs dont des dizaines de délégations étrangères qui sont attendues du 2 au 4 avril sur le camp de Souge près de Bordeaux.

On a pu voir de très belles choses au SOFINS depuis sa création en 2013. Et 2019 devrait offrir son lot de sensations fortes entre démonstrations dynamiques du COS (Commandement des opérations spéciales), y compris en nocturne, et tests grandeur nature des matériels par les visiteurs.
Car c'est bien ici la particularité et la force de ce salon professionnel très haut de gamme, le camp de Souge offrant divers lieux isolés permettant aux exposants de démontrer la qualité de leurs produits. Mettre en contact l'entrepreneur et l'opérationnel fut l'ambition première de salon lors de sa création.

C'est la ministre des Armées Florence Parly qui inaugurera le salon ce mardi matin en compagnie de la secrétaire d'Etat Geneviève Darrieussecq, pouvant constater l'excellence des forces spéciales françaises, mais aussi des nombreuses PME qui leur fournissent des équipements de dernières génération. 

Une place importante sera donnée aux start-up, l'innovation faisant partie de l' "ADN" du COS depuis sa création en 1992. A noter la présence remarquée du directeur de la nouvellement créée agence de l'innovation de défense, Emmanuel Chiva.

Du côté des matériels on devrait pouvoir voir en action le VLFS d'Arquus ou le Hawkeye de Thales du côté des véhicules, mais encore les robots de Milrem, Sharks Dynamics et Nexter, ou divers drones de contact. Je ne cite ici bien sûr qu'un très mince échantillon.

Nous prendrons bien évidemment le temps sur ce blog de débriefer une fois le SOFINS terminé !