jeudi 31 mai 2018

Le Japon commande un cinquième Falcon de surveillance maritime


Et de cinq ! Un nouveau Falcon MRA pour le Japon. Cet achat souligne la demande croissante pour les avions multi-missions. Un créneau porteur pour la gamme Falcon de Dassault.



Un mois après le 4ème exemplaire, voilà que les gardes-côtes japonais commandent un autre avion de surveillance maritime (MSA ou MRA) Falcon 2000 pour renforcer sa capacité de patrouille maritime. 
La Garde côtière japonaise avait déjà commandé quatre avions exemplaire de cet appareil, basé sur le Falcon 2000LXS. Le premier sera livré en 2019. 
Le MSA Falcon 2000 est conçu pour un large éventail de missions, y compris la surveillance maritime, le contrôle de la piraterie, l'interdiction des trafics, la patrouille de pêche, la recherche et le sauvetage, le renseignement et la reconnaissance. Il offre selon Dassault la meilleure combinaison de taille, de charge utile, de vitesse, de portée et de coûts d'acquisition et d'exploitation sur le marché.

Pour le Japon, la surveillance maritime est devenue, pour de multiples raisons d'ordre stratégique et touchant à l'ordre régional, une haute priorité.  

Ces Falcon sont d'abord assemblés à Mérignac avant de rejoindre les installations américaines du groupe, où ils reçoivent leurs équipements de mission par L3 Communications et le radar Searchmaster de Thales.

L'acquisition japonaise fait suite à une décision de la DGA française d'acheter trois (ou plus ?) avions d'intelligence électronique Falcon EPICURE à longue portée pour le nouveau programme CUGE: Capacité Universelle de Guerre Electronique.
L'avion, qui remplacera deux Transall C160 Gabriel, sera livré à partir de 2025. Il embarquera un nouveau capteur Thales dérivé de l'expérience de guerre électronique intégrée au Rafale, capable d'intercepter une large gamme de signaux radio et radar simultanément. 
Dassault est également engagé dans un programme semblable avec la République de Corée du Sud basée sur deux Falcon 2000, qui devraient bientôt entrer en service opérationnel. 


Un troisième accord récent concerne le Centre allemand de recherche aéronautique et spatiale (un équivalent de notre ONERA), qui a acheté un Falcon 2000LX pour l'utiliser comme véhicule de recherche en vol sur les systèmes et la technologie aéroportée (iSTAR). 
iSTAR permet de simuler de nouveaux modèles d'aéronefs, réels ou virtuels, pilotés ou non, dans des conditions d'exploitation réelles. 

Environ 6% de la flotte Falcon mondiale opère dans des applications multi-missions et gouvernementales, ce dont se félicite Eric Trappier, Président Directeur Général de Dassault Aviation: «Notre succès dans le secteur multimissions est un parfait exemple des avantages que nous retirons de notre double héritage de conception militaire et civile, en particulier de notre chasseur multirôle Rafale. »


mardi 29 mai 2018

Serge Dassault décède à 93 ans


La grande famille Dassault est en deuil après le décès hier à 93 ans, de Serge Dassault, fils du fondateur de cette dynastie industrielle française. Homme politique, Serge Dassault était bien sûr avant ça Directeur général du Groupe Dassault et ancien Président-Directeur général de Dassault Aviation.

Photo: Dassault Aviation, Salon du Bourget 2017


C'est dire si le monde de la défense sait ce qu'il doit à la famille Dassault. Après le décès lundi 28 mai 2018 de Serge Dassault, fils de Marcel Bloch, devenu Dassault après la guerre, le Ministère des Armées salue via un communiqué la mémoire d'un "grand capitaine d'industrie". 

Eléments de biographie (source: Dassault Aviation): Diplômé de I’École Polytechnique et de I’École Nationale Supérieure de l’Aéronautique, Serge Dassault entre au bureau d’études de la Générale Aéronautique Marcel Dassault en 1951. En 1955, il prend la direction des Essais en vol et, à ce titre, supervise la mise au point de nombreux avions militaires (Super Mystère B2, Étendard, Mirage III et Mirage IV). Nommé ensuite directeur de I’exportation, il pilote les négociations qui aboutissent à la vente des Mirage III à la Suisse et à l’Australie. Serge Dassault lance également la campagne de vente des Mystère 20 aux États-Unis. Le civil prendra alors son envol au sein de l'entreprise, pour y devenir majoritaire dans le chiffre d'affaires.

En 1963, il prend la direction de la société Électronique Marcel Dassault dont il est nommé Président-Directeur général le 10 octobre 1967. Il exerce ces fonctions jusqu’au 23 décembre 1986.
Du 29 octobre 1986 au 4 avril 2000, Serge Dassault est Président-Directeur général de la Société des Avions Marcel Dassault – Breguet Aviation (devenue Dassault Aviation en 1990) avant d’en devenir le Président d’honneur. Depuis le 2 décembre 1987, Serge Dassault est également Président-Directeur général de Dassault Industries, devenu le Groupe Industriel Marcel Dassault le 1er janvier 2000.

C’est sous sa présidence que des produits innovants, correspondant aux nouveaux besoins des clients, voient le jour : Super-Étendard modernisé, Mirage 2000-5, Mirage 2000D et Rafale pour les avions militaires ; Falcon 2000, Falcon 900EX, Falcon 50EX, Falcon 900C et Falcon multirôles pour les avions d’affaires.

Il préside le GIFAS de 1993 à 1997. En parallèle, il est président du Conseil des Industries de Défense (CIDEF) entre 1994 et 1996, et vice-président de l’Association Européenne des Constructeurs de Matériels Aéronautiques (AECMA) de 1994 à 1997.


Passionné de politique, domaine qui verra naître sa deuxième carrière alors qu'il laissera le groupe aux mains de Charles Edelstenne en 2000, Serge Dassault n'aura, contrairement à certaines idées bien ancrées, pas reçu de cadeaux de la part de son illustre père Marcel (voir le documentaire en lien ci-dessus). Il aura su s'imposer au sein du groupe familial, tout en étant un acteur clé, visionnaire même, de la modernisation chez Dassault Aviation. Une véritable révolution industrielle à la fin des années 90 qui verra la société passer dans une ère ultra-moderne grâce à l'informatique et à la robotique notamment (on pense bien sûr à CATIA)... et ainsi demeurer l'une des grandes entreprises garantes de l'indépendance stratégique française. Hier, aujourd'hui, comme demain.

Sénateur de l'Essone entre 2004 et 2017, il devient propriétaire du Figaro la même année (2004), et  l'actionnaire de référence de Thales à hauteur de 26% en 2009. Un dernier placement plutôt judicieux.

Le groupe Dassault lui rend hommage ICI.

Dans le bordelais bien sûr, cœur de l'activité industriel de Dassault Aviation, on sait également ce qu'on doit à cette famille.

C'est Charles Edelstenne qui succède à Serge Dassault à la présidence du groupe Dassault, qui détient les trois-quart des droits de vote dans Dassault Aviation (dont le PDG actuel est Eric Trappier). L'autonomie stratégique aura d'ailleurs été un leitmotiv durant toute la vie de dirigeant de Serge Dassault. 


vendredi 25 mai 2018

RTD poursuit sa mue et devoile son nouveau logo


Marqué par l'abandon de sa mise en vente par Volvo Group, et la perte du contrat du futur véhicule blindé multi-rôles léger (VBMR-L) face à Nexter/Texelis/Thales, Renault Trucks Defense entame une mue qui doit le voir rebondir au plus vite. Cela commence par un nouveau nom et un nouveau logo.

Renault Trucks Defense devient ARQUUS. L'information lâchée début mai est devenue effective ce 24 mai lors d'une présentation au bois de Boulogne à Paris. L'occasion de révéler le nouveau logo, assez esthétique même si on regrettera le chevron traditionnel de Renault, et son empreinte "french touch". 


RTD/Arquus va devoir se remettre de la perte face à Nexter du contrat VBMR à l'automne dernier, contrat stratégique pour près de 2000 véhicules (VBMR-L et VLTP-P) qui lui aurait assuré des centaines de millions d'euros  de CA d'ici 2030.

Cependant, tout n'est pas perdu, loin de là, avec le futur marché du remplacement des VBL (véhicules blindés légers) par les VBAE qui constituera logiquement une priorité désormais pour l'entreprise. Mais pas au cours de cette loi de Loi de programmation militaire, donc après 2025.

Reste l'export, source de grands espoirs, et les programmes en cours comme le VLTP Non Protégé, successeur du légendaire P4: 4983 exemplaires à militariser avec ACMAT à Saint-Nazaire. Comptons aussi la modernisation des VBL, ou bien sûr la maintenance des VAB...

Rappelons que RTD avait aussi remporté voilà plus de deux ans le contrat de fourniture des véhicules des forces spéciales, les 202 PLFS et 241 VLFS. Ce dernier, le VLFS (Véhicule léger des forces spéciales), était exhibé ce 24 mai dans sa dernière version . Nous la reverrons très certainement le mois prochain lors du salon EuroSatory.
Enfin, toujours sur ce sujet, l’inquiétude est grande depuis plus d'un an, après que les premiers PLFS (Poids-lourds des forces spéciales) n'aient pas du tout répondu aux attentes des régiments. On annonce cependant chez RTD/Arquus que les problèmes de ce dérivé du SHERPA seront bientôt un lointain souvenir...



jeudi 24 mai 2018

Le nouveau C130J de l'Armée de l'air de passage à Mérignac


Le dernier arrivé dans l'Armée de l'air était de passage à Bordeaux en début de semaine. Le premier des quatre C130J commandés par la France en décembre 2015 a transité par la base aérienne 106 de Mérignac, dont le personnel nous offre quelques images.

Images: Aurélie PERROTTE / Armée de l'Air / Défense


Pour les moins connectés, voici les images du nouveau C-130J que l'Armée de l'air a publié sur les réseaux sociaux ce mercredi. L'avion est en fait passé par la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac. 

30 ans après, la France a en effet réceptionné en décembre 2017 un nouveau C-130. Une version modernisée du légendaire Hercules bien entendu, tout juste sortie des usines de Lockheed Martin.

Pour répondre au faible taux de disponibilité de ses flottes de Transall et Hercules, mais aussi en raison des retards capacitaires de l'Atlas A400M, la France avait commandé 4 nouveaux C-130J dans les derniers jours de 2015.
Alors que le second appareil arrivera d'ici l'été, cette commande comprend deux KC-130J à même de ravitailler en vol nos hélicoptères (Caracal seulement, pour l'instant). Ces deux appareils sont eux attendus en 2019.

Ceci dit, on vous laisse admirer la bête. 










mercredi 23 mai 2018

ADS Show fait son lancement en pleine réforme de la maintenance aéronautique


Les organisateurs du salon ADS Show étaient réunis le mardi 22 mai à la Maison de la Nouvelle Aquitaine à Paris, pour présenter les enjeux qui marqueront la tenue du 4ème salon international du MCO aéronautique de défense, les 26 & 27 septembre sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac. 

Commodité oblige, c'est à Paris (mais tout de même au sein de la Maison de la Nouvelle Aquitaine) que se déroulait ce 22 mai la conférence de lancement du salon ADS Show, consacré au MCO aéronautique de Défense, secteur d'intérêt majeur pour les forces armées françaises. Secteur en pleine réforme.

Sur le blog: Création de la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé)


Autour de la table étaient réunis les 3 grandes familles en charge de la question, à savoir les armées, les collectivités territoriales, et les industriels: l’Ingénieure Générale des Armées Monique Legrand-Larroche, Directrice de la DMAé (direction de la maintenance aéronautique) ; Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle Aquitaine ; et Bruno Chevalier, directeur général du soutien militaire chez Dassault Aviation et président du service client au GIFAS.
La table ronde était animée par le général (2S) Jean-Marc Laurent, Directeur exécutif de la Chaire « Défense & Aérospatial » à Sciences Po Bordeaux, et notamment ex-Directeur adjoint de la SIMMAD. Il est en charge du « ADS Seminar », la partie séminaire du salon qui ciblera plusieurs grandes problématiques du MCO comme la réforme en France, la transformation technologique et numérique, ou encore le MCO comme instrument d'une défense européenne ou levier à l'export.

A noter également la présence de Jérôme Verschave, le directeur d’Aérocampus, venu lui vanter les mérites de la formation dans un secteur où la demande dépasse très largement l'offre, et de madame Marie Récalde, élue à Mérignac, de passage pour insister sur l'importance de la tenue du salon sur cette commune phare de la maintenance aéronautique de défense.


Centre d'attention principal des journalistes présents dans la salle, l’IGA Monique Legrand-larroche reposait les bases de la réforme du MCO, saluant l’effort financier apporté par la LPM (effort porté à 4 milliards d’euros par an pour la maintenance). Elle annonce une DMAé à la gouvernance renforcée, dont les objectifs seront une meilleure planification de la maintenance, et qui devra prendre en compte la révolution technologique et numérique, tout en s’appuyant sur les innovations militaires et civiles.

Si la disponibilité des flottes d’ATL2 et d'A400M est jugée prioritaire, la DMAé compte surtout passer d'une politique de réaction, à une politique d'anticipation. C'est le fameux problème de la gestion des pièces de rechange.

Lire aussi: Quatrième salon ADS Show les 26 et 27 septembre à Mérignac



Il faudra dans ce but responsabiliser les industriels, grâce des contrats de plus longue durée, espérés entre 5 et 10 ans, et basés sur la performance selon la nouvelle directrice de la maintenance aéronautique des armées.

Des industriels qui sont bien conscients de l'importance de cette réforme du MCO, réalisant un partie non négligeable de leur chiffre d'affaires sur la maintenance. D'autant plus qu'ils sont le fer de lance de la transformation digitale. 


Le Président de la Région Nouvelle Aquitaine Alain Rousset se félicitait lui bien sûr du rôle de premier plan du territoire au niveau européen. Celui-ci plaide en revanche pour une horizontalité de l’économie. L’écosystème du MCO ne pourra se développer que si ses acteurs ont des relations d’égal à égal, rompant avec certaines pratiques verticales qui favoriseraient seulement, au final, quelques grands groupes. 
Pour la Région, qui compte déjà beaucoup sur ses start-ups, le but principal est le développement d’ETI (sur le modèle de Sabena) spécialisées dans le MCO.

Rendez-vous donc à la rentrée à Mérignac. 5000 visiteurs professionnels sont attendus.


vendredi 18 mai 2018

Dispositif estival de sécurité en zone sud-ouest


La Préfecture de la Nouvelle Aquitaine/Gironde a présenté le plan de sécurité pour la saison estivale dans les 12 départements de la zone Sud Ouest. Comme chaque année, il faudra veiller sur plusieurs fronts.

Ci-dessus: "Dragon 33", l'EC-145 de la sécurité civile basée à Arcachon - Photo Sud Ouest


Il le faut bien, la saison estivale étant multiplicatrice de risques, faisons un rapide point sur les dispositifs de sécurité mis en place par l'Etat, et ici en l’occurrence la préfecture de Nouvelle-Aquitaine.

Le préfet délégué Cyrille Maillet annonçait aujourd'hui - c'est 1 mois plus tôt qu'à l'accoutumée - à Bordeaux les moyens mis en oeuvre, et ce sur les différents fronts de la sécurité publique, à savoir la lutte contre l'insécurité routière, la protection des baignades et le sauvetage, la gestion du risque terroriste, et la lutte contre les feux de forêt.

Ainsi, pour ce dispositif estival ce sont 1100 policiers, gendarmes et pompiers, 6 hélicoptères (Gendarmerie et Sécurité Civile) et des avions bombardiers d'eau (pré-positionnés à Mérignac) qui seront mobilisés  au plus fort de la saison dans le sud-ouest, en complément des effectifs présents à l'année.

Rien ici sur Sentinelle, mais les militaires sont toujours bel et bien présents sur les sites touristiques et événementiels (férias, fête du vin...). Les années précédentes, le dispositif dans la zone comptait des renforts, et se chiffrait à hauteur de 520 militaires durant l'été, dont une cinquantaine sur les stations du littoral aquitain. Chiffre à confirmer donc.


jeudi 17 mai 2018

Une idée du futur de l'Armée de terre


A moins d'un mois du grand rendez-vous mondial de l'armement terrestre, le salon EuroSatory, les industriels français ont commencé à dévoiler quelques nouveautés. Et non des moindres puisqu'elles incarnent le futur de l'Armée de terre. A court, moyen, et à long terme.

Images du Jaguar: Thales Defence; Twitter.


Ce 16 mai au matin à Satory, Nexter présentait à la presse les éléments phares qui seront à n'en pas douter les stars du prochain salon EuroSatory, qui se tiendra du 10 au 14 juin prochain. Et la star justement, c'est ce premier prototype du Jaguar, l’EBRC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) du programme SCORPION de modernisation de l'Armée de terre. 
Le Jaguar remplacera les chars AMX-10RC et ERC-90 Sagaie, mais aussi les VAB HOT de l’armée de Terre.

Avec le Jaguar, Nexter (mais aussi RTD, Thalès, Safran...) tient peut-être une nouvelle référence du combat blindé, conçue pour les conflits modernes. Exit par exemple le canon de 105mm, devenu clairement obsolète. On laisse place ici à un canon de 40mm, et en cas de menace plus musclée, à des missiles MMP (pour vulgariser, il faut imaginer un char très mobile capable de tirer un missile Javelin).  
Ce 6×6 de la classe 25 tonnes n'en oublie pas sa propre protection puisqu'il sera doté de tous les atouts modernes en la matière, notamment contre les IED. Ses armements sont évidemment télé-opérés.

Pour rappel, le programme SCORPION prévoyait à l'origine de commander 248 blindés Jaguar. La nouvelle Loi de programmation militaire rehausse cette cible à 300 véhicules. Il équipera également l'armée belge.

Intégrer au dispositif SCORPION, le Jaguar évoluera dans un environnement numérique qui le liera en temps réel aux autres vecteurs de l'Armée de terre, comme le char lourd Leclerc, ou les futurs VBMR (véhicules blindés multi-rôle) "Griffon" et VBMR légers.




A Limoges, Texelis fait de l'ombre à RTD

Justement, chez le co-constructeur du VBMR léger (en photo ci-dessous), Texelis, c'est la grande forme. L'industriel de Limoges, ex du groupe RTD, a remporté contre ce dernier un contrat majeur pour la fourniture à l'Armée de terre d'un véhicule qui sera commandé à près de 1000 exemplaires (978). La moitié auront été livrée dans les forces entre 2022 et 2025, la totalité en 2030.

Texelis va concevoir et produire le châssis du blindé pour Nexter, ce qui représentera un tiers du contrat. Une trentaine d'employés vont être recrutés pour le développement, et tout autant devraient l'être en phase de production dès 2021. Texelis emploie déjà plus de 300 personnes.

Petit frère du Griffon dans les OPEX de demain, le VBMR (pas encore baptisé) est annoncé comme un véhicule de 15 tonnes, capable d'embarquer jusqu’à 10 soldats dotés du sytème FELIN. Il intégrera parfaitement le programme SCORPION, ce qui en fait donc également un candidat à l'export. En Belgique par exemple.
Le VBMR léger se déclinera en quatre versions: patrouille, renseignement et reconnaissance, relais de communications et guerre électronique. Une version sanitaire sera développée pour le Service de Santé des Armées.

Concept de VBMR Léger par Texelis

Maquette du VBMR léger de Texelis - Twitter de Forces Opérations Blog

Les drones armés terrestres. Enfin !

Nexter affiche enfin un drone de combat terrestre: le Themis. Enfin ? Ne voyez pas ici une preuve d'impatience. On s'inquiétait cependant du fait que ces machines commencent à fleurir de façons très nombreuses chez les fabricants étrangers (à l'est principalement: Russie, Europe de l'est, Turquie, Asie Centrale...), tandis que les français ou européens, demeuraient eux bien silencieux.

Et justement, Themis, à l'origine, est un produit de l'estonien Milrem Robotics, qui existe depuis déjà deux ans. Mais la version présentée ici par Nexter, dotée d'une tourelle ARX20 (une tourelle télé-opérée de 20mm du fabricant français), est plus musclée que les précédentes versions de ce "petit" UGV (unmanned ground vehicule) d'une tonne.


Toutefois, les drones terrestres de combat ne sont pas prêts d'être employés dans l'Armée de terre, ou même les armées occidentales (contrairement à la Russie, ou c'est tout l'inverse. Question de doctrine). Les robots autonomes encore moins. 
Les expérimentations débutent à peine et il ne faut pas s'attendre à des applications dans nos forces avant, au bas mot, 2025. La frilosité existe, et elle est compréhensible.


Présentation des produits de Nexter, le 16 mai 2018, dans la vidéo ci-dessous:



mercredi 16 mai 2018

Le CNES lance un fonds d'investissement pour un "New Space" français


Le CNES, le Centre national d'études spatiales, a annoncé lundi 14 mai la création d'un fonds d'investissement dédié au soutien des start-up dans le domaine des satellites, des lanceurs et des nouveaux services. CosmiCapital, c'est son nom, devrait atteindre les 80 à 100 millions d'euros.

Aura t-on la chance de voir émerger un "New Space" français ? C'est en tout cas la volonté du CNES qui avait émis un appel à manifestations fin 2017 pour des participations minoritaires, publiques ou privées, dans des sociétés innovantes.
A l’occasion de la réunion du Conseil d’administration de sa filiale Telespace Participation, le CNES a sélectionné CapDecisif Management pour mettre en place et gérer un fonds de capital-innovation en faveur des entreprises liées au spatial et à ses applications.

Lire sur le blog: New Space vs Vieille Europe ?


CosmiCapital a pour objectif de réunir 80 à 100 millions d'euros par des investisseurs institutionnels et industriels, et de favoriser l'émergence de services (comprendre des forts potentiels de croissance économique).
Le fonds, qui sera géré depuis Paris et Toulouse, interviendra dans la phase amont du développement de jeunes entreprises européennes. 

Aussi, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, déclare: « Le secteur spatial est aujourd’hui en pleine mutation du fait de sa rencontre avec le monde du numérique, mais aussi avec l’arrivée de nouveaux venus sur le marché. Dans ce nouveau contexte, le CNES soutient l’émergence et le développement des acteurs innovants dans toutes les strates de l’écosystème spatial et déploie plusieurs outils en faveur de l’innovation et des applications. »

Car en réalité, le temps presse. Le monde du spatial fait sa révolution, initiée outre-atlantique, et cet écosystème du "New Space" demande à être à la fois poussé, et protégé. Question de souveraineté nationale. L'initiative du CNES, avec une volonté affichée sur deux niveaux, national et européen, mérite d'être saluée. Il faudra néanmoins à moyen terme, dépasser largement le cap de la centaine de millions d'euros.  




mardi 15 mai 2018

Le Rafale Solo Display dévoile sa robe pour 2018


Comme chaque année, la saison des meetings commence avec la révélation de la nouvelle livrée qui ornera le Rafale pour sa performance sur les plateaux dynamiques. En 2018, le Rafale Solo Display porte une jolie robe rouge et noire.

Photos: Armée de l'air, Rafale Solo Display, Anthony Pecchi/Safran. 


Le Rafale prend un ton presque agressif en 2018, avec cette livrée rouge et noire. On le dirait sorti tout droit d'un James Bond des années 90 !
Chaque année, c'est un peu la même, on aime ou on aime pas, mais cela reste toujours une surprise de découvrir les nouvelles couleurs du Rafale démonstrateur pour la saison des meetings.


A noter que le pilote, le capitaine Jean-Guillaume Martinez a laissé sa place au capitaine Sébastien Nativel. C'est lui qui sera chargé désormais d'assurer cette performance mettant le physique à rude épreuve. "Marty" devient lui chef d'équipe.

Le WE dernier, le Solo Display a lancé sa saison à Albacete, en Espagne. 








lundi 14 mai 2018

#Chesapeake2018 Les Rafale Marine avec l'US Navy sur l'USS H.W. Bush


L'exercice "Chesapeake 2018" bat son plein au large des côtes américaines. Durant plus d'un mois, les marins français s'entraînent avec l'US Navy, depuis la terre d'abord, et depuis le 8 mai, à bord du porte-avions USS H.W. Bush.

Images: US Navy, Marine Nationale/Chasse Embarquée. Ci-dessus un Rafale sur le pont de l'USS H.W. Bush.


Annoncé depuis le mois de janvier, ce déploiement massif de l'aéronavale française vise bien sûr, outre le renforcement de l'interopérabilité (unique au monde) avec l'allié américain, à combler efficacement l'absence du porte-avions Charles De Gaulle, qui sera lui de retour fin 2018, après un arrêt technique d'un an et demi.

Blog: Des Rafale Marine sur le porte-avions USS George H.W. Bush


Ce sont près de 350 marins français qui sont depuis le 5 avril en Virginie, accompagnés de chasseurs Rafale et d'un Hawkeye.
Après un mois d'entraînements poussés avec l'US Navy, le déploiement est entré dans sa période phare, à savoir le travail depuis le porte-avions USS Bush, mis en service en 2009 et dernier porte-avions de classe Nimitz. Deux fois plus gros environ que le Charles de Gaulle, il emporte 60 aéronefs, avions et hélicoptères compris, et surtout un équipage... de 4000 hommes et femmes !

Les images qui nous arrivent du navire montrent une intégration réussie des marins et pilotes français au sein de la Navy, ainsi que de leurs machines. Rafale Marine et Super Hornet semblent vivre leur colocation à merveille.
De jour comme de nuit, les manœuvres d'appontage et les exercices sont réalisés par les pilotes américains et français.

En dehors de toute considération géopolitique, rappelons que l'US Navy et la Marine Nationale sont les principales aéronavales du monde occidental, et même du monde tout court, étant les deux seules à bénéficier de catapultes sur le pont d'envol de leur navire amiral (à mettre au pluriel pour les américains évidemment). Ce sont également les plus opérationnelles, et aussi, en l’occurrence, les plus interopérables.

Chesapeake 2018 prendra fin dans quelques jours, le 18 mai.