mercredi 30 janvier 2019

Hélidax récupère la maintenance des Fennec de l'Armée de terre


La DMAé confie pour 10 ans à Helidax la maintenance des 18 Fennec de l'Armée de terre. Ce marché faisant partie de la nouvelle stratégie du ministère en matière de MCO doit permettre une réduction du coût de l'heure de vol de 50%.

Images: Ministère des Armées


La société Helidax, appartenant pour moitié à l'anglais Backcok et au français DCI s'est vue confier le contrat de maintenance des 18 Airbus Fennec de l'ALAT. Elle avait déjà la charge de la fourniture et le MCO des 36 Airbus H120 employés pour la formation des pilotes militaires.

La ministre des Armées Florence Parly a annoncé lors de ses vœux 2019 que le contrat avait été passé par la nouvelle Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) pour une durée de 10 ans. 
Si on ne connaît pas le montant du marché, on sait cependant qu'il permet d’abaisser le coût à l’heure de vol, de près de 3.500€ à 1.800€.
Selon le MinArm, les intenses négociations menées par la DMAé attestent du bien fondé de la nouvelle stratégie du MCO aéronautique voulue par la ministre des Armées. Ce contrat ouvre la voie à la notification d’autres contrats globaux et de longues durées avec un seul et unique maître d’œuvre industriel, responsabilisé sur un périmètre élargi.

Helidax annonce par la même la création de 26 emplois: 8  au siège de la société à Dax, 3 dans un régiment de l'ALAT dans le nord-est de la France et 15 au Cannet des Maures, au sein de l'Ecole de l'ALAT. 


lundi 28 janvier 2019

Au Tchad la force Barkhane rend hommage au capitaine Michel Croci


De l'histoire et un hommage. Lundi 7 janvier 2019, un détachement de la force Barkhane s’est rendu à Abéché, au Tchad, pour une cérémonie d’hommage au capitaine Croci, pilote de chasse mort pour la France en 1984. La base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac porte notamment son nom depuis 1995.

Texte et images: Etat Major des armées

Pour le 35e anniversaire de sa disparition, une délégation d’aviateurs basés à N’Djamena a rejoint les militaires du détachement d’Abéché, dont le camp porte le nom « Capitaine Michel Croci ». Le lieutenant-colonel Pascal, chef du détachement d’Abéché, a présenté les troupes au général Philippe Adam, général adjoint opérations de Barkhane, qui présidait la cérémonie. 
Le général Adam est longuement revenu sur la carrière du capitaine Croci, un officier aux qualités professionnelles, humaines et militaires exceptionnelles, dont le parcours force l’admiration et le respect. « Vous pouvez être fiers de perpétuer le souvenir d’un héros de la France. L’engagement ultime, la rigueur, la motivation et le professionnalisme qu’il démontrait au quotidien doivent être pour nous tous une source d’inspiration, et nous rassembler autour du même objectif : servir la France avec honneur et fidélité et, s’il le faut, au péril de sa vie », a notamment déclaré le général Adam. 
Accompagné du colonel Arnaud Le Marchand, commandant la base aérienne projetée (BAP) de N’Djamena, le général Adam a ensuite déposé une gerbe au pied de la stèle érigée en l’honneur du capitaine Croci au milieu de la place d’armes. Enfin, deux Mirage 2000 de la BAP de N’Djamena ont survolé le camp Croci. 
Le capitaine Michel Croci était un pilote de chasse expérimenté et de très grande valeur qui totalisait 3860 heures de vol, dont 1100 heures sur Jaguar. Le 25 janvier 1984, alors qu’il était chef de détachement à N'Djamena dans le cadre de l'opération Manta, il s'envolait à la tête d'une patrouille mixte de Jaguar et de Mirage F1 pour effectuer une mission de reconnaissance armée au-dessus d'éléments hostiles dans la région de Torodoum. Touché par les tirs d’une colonne de rebelles, son avion explosait en vol. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par décision ministérielle et il a été cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume le 3 février 1984.




vendredi 25 janvier 2019

Aerocampus obtient sa cellule de Rafale pour former à la maintenance


Aerocampus Aquitaine a réceptionné cette semaine une cellule de Rafale au cœur de ses installations girondines. Cette opportunité exceptionnelle va lui permettre de former ses élèves à la maintenance des avions de combat modernes. Un secteur en forte demande de main d'oeuvre. 

Source et images : France 3 Nouvelle Aquitaine


Après 3 ans de négociation, Aerocampus Aquitaine a enfin réceptionné sur son site de Latresne près de Bordeaux une cellule de Rafale B (biplace).
Pour le campus, cela est donc désormais un argument phare, puisque Aerocampus Aquitaine devient la seule structure de formation au monde à disposer d'un Rafale.


L'arrivée du Rafale suscite l'enthousiasme des élèves, et laisse imaginer des perspectives plus que réjouissantes alors que l'industriel (Dassault Aviation), les forces armées, ou pourquoi pas bien sûr les clients étrangers, sont de plus en plus demandeurs en ce qui concerne les compétences touchant au maintien en condition opérationnelle (MCO) des avions de combat.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le secteur de la maintenance aéronautique, qui génère des emplois hautement qualifiés, notamment en raison de la transformation digitale, ne parvient pas aujourd'hui à trouver suffisamment de candidats sur le marché du travail.

Avec le Rafale, symbole de l'excellence aéronautique nationale, mais aussi locale car assemblé à Mérignac, Aerocampus enrichit sa déjà très impresionnante collection à Latresne. Après avoir précédemment reçu (entre autres) un Super Puma et un Super Etendard Modernisé, le campus attend encore un tronçon d'Airbus.


Reportage dans la vidéo à 5 min 18:



mercredi 23 janvier 2019

La France veut (elle aussi) son planeur hypersonique


USA, Chine, Russie... il faudra désormais ajouter les ambitions françaises de voir voler à très court terme un planeur hypersonique à vocation stratégique. C'est l'annonce qu'a faite la ministre des Armées Florence Parly lors de ses vœux le 21 janvier. Le contrat revient à Ariane Group, pour un premier vol espéré dès 2021.

Ci-dessus: le planeur HTV-2 développé aux USA par la DARPA. La Chine et la Russie ont elles-aussi récemment effectué des tests de planeurs ou missiles hypersoniques.


Il était prévu ce mercredi de faire écho sur le blog à la nouvelle doctrine cyber des armées françaises,  mais comme l'on y préfère l'aéronautique et le spatial, faisons place à l'annonce de Florence Parly ce 21 janvier sur le développement d'un planeur hypersonique, dénommé "V-MAX".

Doctrine cyber offensive, annonce d'une stratégie spatiale, développement d'un programme de combat aérien futur (SCAF), et donc désormais également d'un planeur hypersonique... 2019 semble marquer pour la France la volonté d'entrer avec ambitions dans la prochaine décennie, que l'on annonce comme celle des "ruptures" et du retour en force des puissances.

Bien aidée par une hausse (durable on l'espère) des investissements dans la défense, mais aussi le spatial militaire comme civil, la France annonce donc par l'intermédiaire de sa ministre des Armées le premier vol de son planeur hypersonique pour 2021. Le contrat pour ce démonstrateur a même déjà été notifié à Ariane Group.


On sait que les Forces aériennes stratégiques ou l'ONERA (Office national d'études et de recherches aérospatiales) planchent depuis au moins 2014 sur des études concernant les armes hypersoniques. Aussi le programme d’ensemble air-sol nucléaire de 4ème génération "ASN4G" (horizon 2040) a souvent été imaginé comme centré autour d'un vecteur hypersonique.
Celui-ci pourrait par exemple être portée par le futur chasseur franco-allemand dont Dassault Aviation est maître d'oeuvre, où même - éventuellement - le Rafale. La Russie expérimente déjà ce procédé.

Le missile hypersonique "Kinjal" russe tel que présenté en 2018 sur un MIG-31

Mais ces armes - les planeurs hypersoniques - sont également imaginées pour être lancées depuis un missile balistique stratégique. C'est ici l'exemple du planeur de la DARPA américaine "Falcon Hypersonic Technology Vehicle 2" ou "HTV-2".

[Problème notable : tirer une arme hyper-véloce depuis un lanceur stratégique - donc plutôt à vocation de dissuasion nucléaire - pose certains risques de... confusions que la communauté internationale préférerait éviter.]

Les armes hypersoniques sont l'un de ses game changers qui pourraient bouleverser l'équilibre stratégique sur la planète.
Si les USA travaillent prudemment sur les sujets, avec un nombre important de démonstrateurs depuis le début des années 2000, la Russie et la Chine mettent actuellement les bouchées doubles sur ces technologies. Ainsi se multiplient les essais de ces missiles sur le continent asiatique, concluants ou non. Moscou annonce même des capacités opérationnelles pour 2019.

Si l'on qualifie l’hyper-vélocité de rupture, c'est bien parce qu'avec des vecteurs atteignant Mach 8, Mach 10 ou plus, tout en étant manœuvrables, les capacités de frappe comme d'interception sont tout bonnement décuplées. Et les défenses d'aujourd'hui en passe d'être déclassées.

Outre USA Chine et Russie, la France se positionne donc logiquement, il en va de sa crédibilité de puissance nucléaire et membre du Conseil de Sécurité. Pour la ministre, « Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre ». Il s'agit d' « un saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Nous devrions en apprendre plus très vite puisque le démonstrateur volera en 2021 (et que malgré le secret inhérent à ce type de programme, montrer ses "muscles" compte aussi), preuve que les compétences et technologies sont déjà en partie maîtrisées chez Ariane. Outre le V-MAX, il faut s'attendre à ce que le pays se positionne relativement rapidement sur le développement d'un missile ASN4G.


lundi 21 janvier 2019

Thales embarque sur le Rafale F4


Suivant l'annonce de la notification du nouveau standard de l'avion de combat Rafale, le standard "F4", Thales Group détaille son implication sur les travaux qui mettront l'appareil au niveau requis pour répondre aux menaces de la décennie 2020.


Tout comme Safran, Thalès Group fait partie intégrante de la "Rafale Team", ou plus exactement le GIE Rafale (Groupement d’Intérêt Economique). C'est donc tout naturellement que le spécialiste de l’électronique embarqué est concerné par le passage du chasseur de Dassault Aviation au standard "F4", évolution dont le contrat a été notifié (pour environ 2 milliards d'euros) par l'Etat le 14 janvier lors d'une cérémonie à Mérignac, au cœur de l'usine d'assemblage des Rafale.



A Thalès revient la charge fondamentale de mettre à niveau, voire de radicalement changer les équipements du Rafale. Et sur standard F4, on entre pour ainsi dire dans une nouvelle ère numérique, où IA et Big Data seront des game changers. Livraison prévue pour 2023.


Extrait du communiqué de Thales Group:
Dans le cadre du développement du standard F4, les ingénieurs et techniciens de Thales vont travailler à l’amélioration des capteurs et au développement de la connectivité du Rafale, offrant ainsi des performances plus étendues et des fonctionnalités opérationnelles nouvelles, en interconnectant davantage les Rafale et l’ensemble des moyens concourant aux missions. Le combat collaboratif est désormais la clé pour participer aux coalitions, faire face aux nouvelles menaces ou encore conduire les opérations souveraines. C’est ainsi que Thales travaillera notamment à l’introduction de la radio CONTACT, d’un serveur de communication intelligent sécurisé et d’une solution de transmission par satellites (SATCOM) via Syracuse IV. Afin de garantir le haut niveau de survivabilité du Rafale, Thales va introduire de nouvelles capacités de détection et de brouillage au sein du système de guerre électronique SPECTRA. Le radar à antenne active RBE2 verra son emploi amélioré notamment pour ses capacités en mode air/sol. Quant à la nacelle optronique TALIOS, l’Intelligence Artificielle permettra un traitement en vol presque en instantané des données collectées pour extraire et identifier des cibles. 
Les équipages pourront ainsi mieux évaluer les situations tactiques, traiter en temps réel un volume d’informations beaucoup plus important et prendre plus rapidement la meilleure décision dans chacun des moments décisifs de leur mission : trouver, identifier, classifier, engager des cibles en toute sécurité, pour ensuite valider et analyser le résultat. 
Pour répondre aux besoins des utilisateurs, il est également nécessaire que les forces armées aient un niveau de disponibilité élevé de leurs matériels. Les études sur la maintenance prédictive, grâce notamment aux avancées technologiques du Big Data et de l’Intelligence Artificielle sont au cœur de la stratégie de Thales : prévoir les défaillances avant qu’elles ne surviennent, tel est l’enjeu auquel nous devons répondre à bord du Rafale au Standard F4.

Le PDG Patrice Caine n'a pas manqué de se féliciter des travaux sur le nouveau standard du Rafale: « Ce contrat témoigne de la confiance accordée par le ministère des Armées en France dans le savoir-faire industriel et la haute technologie des entreprises de défense française. Les futurs capteurs et systèmes de communication seront un élément essentiel à l’évolution du Rafale au Standard F4 vers un combat collaboratif connecté. La maîtrise par Thales des technologies de la connectivité et de l’intelligence artificielle permettront aux équipages de prendre la bonne décision à chaque moment décisif. »


vendredi 18 janvier 2019

Des Rafale à la Réunion


Deux Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier ont passé la semaine sur l'île de la Réunion. Les chasseurs de l'Armée de l'air, qui ne s'y étaient pas posés depuis 2014, ont réalisé une tournée médiatique, mais aussi et surtout stratégique.

Photos: © Daniel Fontaine pour France Info le 14 janvier (d'autres images sont disponibles sur le site des FAGERS)


De lundi 14 janvier en début d'après midi, à jeudi 17 tôt le matin, deux avions de chasse Rafale de l'Armée de l'air ont été accueillis sur l'île de la Réunion par les équipes détachement R181.

Le chasseur français n'avait pas été vu sur l'île de l'Océan Indien depuis 2014, et l'Armée de l'air a profité de cette semaine de "déploiement"pour effecteur divers entraînements avec les FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien ), et survols, notamment du volcan Piton de la Fournaise, faisant même s'affoler les sismographes !

Mais cette tournée a aussi été l'occasion de faire des opérations de rayonnements, dans les médias locaux, et auprès du public, divers associations comme l'IHEDN ayant eu accès à la base.

Si pour le voyage aller, les Rafale avaient fait escale à Djibouti, accompagnés d'un ravitailleur C-135FR, le voyage retour s'est lui fait d'une traite, avec le concours du tout nouveau A330 MRTT "Phénix", arrivé lui à la Réunion le 15 janvier.




Le C-135 passe le relais au MRTT Phénix

Car en effet, comme en 2014, le voyage comportait une dimension stratégique. Avec le MRTT pour "nounou", les deux Rafale ont effectué un vol de retour de 9 000 km durant quasiment 12h, avant de se poser à Saint Dizier !
De quoi démontrer, si cela était encore à prouver, les formidables capacités des forces aériennes stratégiques françaises, capables donc de voler une demi journée sans interruption.

Cette première pour le Phénix, constitue aussi un nouveau record de durée de vol pour les Rafale, qui ont du être ravitaillés à cinq reprises durant le vol.
Le chasseur de Dassault et les équipes de l'Armée de l'air avaient déjà impressionné en 2013 lors du lancement de l'opération Serval au Mali avec 9h30 de mission, puis en 2014, à la Réunion justement, avec un vol de 10h35 (jusqu'à Istres)

Autre exemple, durant l'opération Hamilton en avril 2018, cette fois-ci pour une mission réelle donc, l'Armée de l'air française avait mobilisé quatre bases aériennes en métropole (Saint-Dizier pour ses Rafale, Luxeuil pour ses Mirage, Avord pour les avions radars AWACS, et Istres pour les ravitailleurs), et pas moins de 17 aéronefs pour un raid en Méditerranée orientale d'une durée de 10h à plus de 3000 km (presque 7000 aller/retour).

A de tels niveaux de performances, on arrive aujourd'hui aux limites physiques des équipages et mécaniques des appareils.


Autre enseignement (qui me tient à cœur sur ce blog), c'est bien sûr la capacité des forces aériennes françaises à pouvoir renforcer l'Outre-Mer en un temps très limité. Car en effet, si les trois armées maintiennent des capacités non-négligeables aux Antilles, à La Réunion ou dans le Pacifique, elles n'y disposent pas de chasseurs.

Le besoin n'est certes pas évident, mais il peut être ponctuel. Récemment encore, deux Rafale avaient été déployés à Kourou en Guyane pour le lancement du satellite militaire CSO.

Dans les faits, l'Armée de l'air peut intervenir avec ses moyens modernes (Rafale, A400M, MRTT) sur une grande partie des territoires français les plus éloignés - et surtout habités - en quelques heures (dans le cas de la Réunion, il y a même Djibouti, voir Al Dafhra).

Pour la zone Pacifique en revanche, aux centres des attentions, c'est une autre histoire !

Sur le blog: La Nouvelle Calédonie, clé de voûte de notre « pivot Pacifique » ?



mercredi 16 janvier 2019

Dassault Aviation lance un challenge pour imaginer la maintenance du futur


C'est le challenge: 24 heures pour concevoir la maintenance du futur de Dassault Aviation.  A Bordeaux, les 7 et 8 février 2019, l'avionneur français organise en effet avec le concours d'Aerocampus Aquitaine un "Startup Challenge" visant à détecter les innovations qui pourraient bouleverser la maintenance de ses appareils.

La méthode est déjà expérimentée par le Ministère des Armées, en pleine réforme du MCO aéronautique. 
Et comme le veut la tendance (et si les nouvelles idées seront prises en compte), le challenge tourne autour des fameuses "4" technologies de rupture qui font la nouvelle révolution industrielle: Impression 3D, Big Data/IA, Maintenance prédictive, et Robotique.

Et comme l'élément primordial demeure l'humain (comprendre les "RH"), le 5ème volet concernera la formation

Vous êtes invités à candidater jusqu'au 24 janvier, minuit. La récompense va de 8 000 euros pour le 1er prix, à 2 000 pour le "coup de cœur" du jury.

Explications (source: Dassault Aviation):

Dassault Aviation lance un appel à candidatures auprès des startups françaises afin de trouver les solutions les plus innovantes de la maintenance prédictive.
Toutes les technologies, telles que le Big Data, l’Impression 3D, l’Intelligence Artificielle, l’IOT, VR/AR et la Robotique sont les bienvenues au #DAStartupChallenge !

L’Innovathon propose aux participants de développer des solutions pour les challenges suivants :
  • Impression 3D : Fabriquer des pièces et des outillages à la demande, avec l’apport de plateformes collaboratives
  • Big Data / IA : Faciliter le traitement rapide et fiable de pannes complexes par la maîtrise des données (Big Data), associée à l’intelligence artificielle
  • Maintenance prédictive : Améliorer la capacité d’anticipation grâce à la maintenance prédictive et la connexion de l’aéronef au monde de la maintenance
  • Robotique : Faciliter les tâches des techniciens de maintenance grâce à la robotisation et l’automatisation de l’environnement
  • Training : Développer des formations performantes prenant en compte les aspects sécurité et sûreté

Une solution répond à la maintenance du futur mais ne correspond pas à ces catégories ? Les candidats peuvent également proposer leurs propres idées lors de leur inscription.
Toutes les informations sont présentes sur le site officiel de l’opération : http://dassault-aviation-startup-challenge.bemyapp.com. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 24 janvier 2019 à minuit.

  • CANDIDATURE Jusqu’au 24 janvier 2019 (minuit)
  • INVITATION Le 25 janvier 2019. Les candidatures seront étudiées pour garantir la pertinence et la diversité des solutions proposées.
  • IDEATION Du 25 janvier au 6 février 2019. Echangez avec les mentors Dassault Aviation pour cibler les besoins et récolter les feedbacks terrain.
  • IMMERSION Les 7 et 8 février 2019. Embarquez avec les équipes Dassault Aviation ! Visitez les chaînes de montage et les hangars de maintenance.
  • CREATION Les 7 et 8 février 2019. Lancez-vous dans 24h de challenge ! Les ressources à votre disposition ? Un Rafale et un Falcon sur place pour tester votre solution !


lundi 14 janvier 2019

A Mérignac, Florence Parly lance le standard «F4» du Rafale


La ministre des Armées Florence Parly a annoncé ce lundi 14 janvier lors d'une visite des usines Dassault Aviation de Mérignac la notification du contrat de modernisation du chasseur Rafale au standard F4. Montant du programme: 2 milliards d'euros. Elle rappelle aussi qu'une nouvelle tranche de 30 appareils sera commandée en 2023.

Images: Dassault Aviation, MINARM, AFP.


A peine le dernier standard, F3-R entre t-il en service dans l'Armée de l'air et la Marine Nationale (il avait été lancé le 30 décembre 2013 pour 1 milliard d'euros), que l'Etat et Dassault Aviation lancent officiellement le standard F4 qui technologiquement, devra faire du Rafale un avion de quasi-5ème génération, ou capable du moins d'évoluer dans un environnement de combat hautement numérisé, capable aussi de voler aux côtés, par exemple... du F-35.
Et si F3-R marquait en quelque sorte l'âge de la maturité pour le chasseur français, F4 est remarquablement important, car il préfigure du Système de combat aérien futur, le fameux SCAF, préparant ainsi la succession même du Rafale.

Lire sur le blog: Rafale passe au standard F3-R


Le contrat notifié ce 14 janvier est de 2 milliards d'euros: "Le Rafale F4 bénéficiera d'une connectivité, d'une fiabilité et d'une capacité à contrer les menaces renforcées. Ces améliorations amèneront cet appareil au niveau des avions de dernière génération et permettront à nos forces aériennes de maintenir leur supériorité dans des espaces de plus en plus contestés", précise Florence Parly, devant une partie des 1400 employés de Dassault Aviation à Mérignac.


« Ce standard repose sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la disponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, a souligné la ministre des armées. Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. »

La capacité du Rafale à opérer face aux nouvelles menaces sera renforcée grâce à l’amélioration du système de protection et d'évitement des conduites de tir (SPECTRA), de l’optronique secteur frontal (OSF), de la nacelle de désignation TALIOS et du radar à balayage électronique RBE2. Ce nouveau standard prévoit également la prise en compte des futures évolutions des missiles ASMP-A, SCALP, de l’AASM 1000 kg. Enfin, des développements faciliteront la préparation opérationnelle et le soutien en service avec l’introduction de fonctions d’aide au diagnostic de pannes, de maintenance préventive et la modernisation du calculateur du moteur M88.

Cliquer pour Agrandir


L'avionneur signale également que le MCO (Maintien en Condition Opérationnelle) propre à F4 sera davantage verticalisé sous l’autorité de l’avionneur. F4 comprendra un nouveau Système de Pronostic et d’Aide au Diagnostic introduisant des capacités de maintenance prédictive. D’autres optimisations de la maintenance sont également programmées, avec notamment des solutions basées sur le Big Data et l’intelligence artificielle.

« Le standard F4 représente l’assurance que le Rafale restera au meilleur niveau mondial afin que nos forces aériennes de combat puissent mener l’ensemble de leurs missions de la façon la plus efficiente, que ce soit dans le cadre de coalitions ou de façon parfaitement autonome comme l’exige la dissuasion nucléaire française, a déclaré Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation. Ce nouveau standard garantit également que le Rafale restera une référence crédible à l’export. Enfin, il confirme la démarche d’amélioration continue et contribue au développement des compétences des industriels ».

La validation du standard F4 est prévue pour 2024, avec certaines fonctions disponibles dès 2022 selon Dassault Aviation.

Une tranche de 30 nouveaux Rafale commandés par l'Etat en 2023

Outre la notification de la modernisation, la ministre a également annoncé que 30 appareils seraient commandés en 2023: « La loi de programmation militaire prévoit également, en 2023, une commande de 30 nouveaux avions pour des livraisons qui s'échelonneront entre 2027 et 2030. Entre-temps, l'usine Dassault sera bien occupée puisqu'elle livrera à l'armée de l'air des Rafale en version 3 à hauteur de 28 exemplaires entre 2022 et 2024. Nous en avons déjà reçu trois en 2018 ».

Cette "tranche 5" viendra s'ajouter aux 180 appareils commandés par le passé pour l'Armée de l'air et la Marine Nationale. La cible finale est toujours située à 225 Rafale.

Sur l'export, Florence Parly rappelle les grands contrats déjà signés pour la vente de Rafale à l'Inde, le Qatar et l'Egypte, permettant à l'usine Dassault de tourner à plein régime jusqu'en 2021 et que « plusieurs appels d'offres vont être lancés, en particulier en Suisse et en Finlande ».


Et ce n'est pas fini puisqu'en parallèle, Eric Trappier et Florence Parly ont signé le renouvellement de la convention entre Dassault Aviation et le ministère des Armées pour le soutien aux PME de la Défense.

« En tant qu’architecte industriel et intégrateur de systèmes complexes, Dassault Aviation se sait investi d’une responsabilité particulière, a déclaré Eric Trappier. Nous sommes fiers de contribuer au développement du formidable écosystème des PME de la Défense. Les dispositions de la convention que nous venons de signer prolongent très utilement les efforts des grands donneurs d’ordres, dans un contexte économique plus exigeant que jamais ».



vendredi 11 janvier 2019

Safran et Thalès prennent le taxi du futur


Avec son projet Nexus, que présente l'hélicoptériste américain Bell présente au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas en partenariat avec le nouveau géant du transport Uber, nous voyons là les premières manifestations concrètes de la future guerre des taxis volants-propres-urbains-autonomes qui risque d'animer la décennie 2020. La bonne nouvelle, c'est que l'industrie aérospatiale française a pris le train en route (ou plutôt le taxi).

Illustrations: © Bell


Le prototype du Nexus est rutilant, et surtout assez impressionnant, avec ses 6 imposants rotors basculants (et carénés, limitant le bruit), qui lui donne un aspect assez lourdaud c'est vrai, mais résolument futuriste. 

Le véhicule est conçu pour une utilisation première consistant à désengorger les voies d'accès aux aéroports. Le.s passager.s se déplace ainsi par les airs jusque dans le cœur des centres urbains gangrenés par le trafic routier. 
Les 6 rotors sont là non seulement pour la performance, mais avant-tout pour respecter les draconiennes règles de sécurité. 

Aussi, la fonction VTOL de l'appareil (décollage vertical, puis bascule des rotors pour un vol rapide) devrait permettre d'ici 2025 d'atteindre 240 Km/h  pour 240 km d'autonomie. Rien à dire, sur le papier, les performances sont là.



Et afin de doter son Nexus des meilleurs systèmes, Bell s'est adressé aux français Safran et Thales.


Safran Helicopter Engines pour les moteurs...

Safran Helicopter Engines (l'ex Turbomeca) développera en effet la motorisation du Nexus, les fameux 6 rotors basculants. 
On se rappellera  d'ailleurs qu'en juillet 2018, le champion mondial des turbines pour hélicoptères avait réalisé le premier essai au sol d'un système de propulsion distribuée hybride électrique. Nous en parlions sur le blog.


Capable de produire plus de 600 kWe, il a été testé au banc à une puissance de 100 kWe. Il s'agit d'un système de propulsion hybride électrique qui fonctionne avec une distribution de l'énergie thermique et électrique selon les différentes phases de vol vers plusieurs rotors. Il se compose de trois sous-systèmes : génération de l'énergie avec un turbogénérateur et des batteries, gestion de la puissance électrique et moteurs électriques qui assurent la portance et la propulsion.



Le système a l'avantage de fournir des garanties de sécurité, chaque moteur électrique pouvant continuer de fonctionner si un autre venait à tomber en panne, chaque rotor étant de surcroît équipé d'un second moteur électrique en sécurité, et la batterie pouvant, en plus, assurer 4 minutes de vol supplémentaire s'il fallait se poser en urgence. 


...Thales pour l'avionique

Outre Safran, Bell s'est également adressé au leader mondial de l'avionique commerciale et militaire et de la gestion du trafic aérien, Thales.
L'entreprise française, dont la position industrielle "duale" est aujourd'hui stratégique, joue un rôle majeur dans la formation de ce nouveau marché de la mobilité aérienne urbaine. La société va fournir les systèmes de commandes et contrôle de vol pour les véhicules  VTOL de Bell Helicopters, avec qui elle a signé un accord.


« Avec Bell et d'autres partenaires impliqués dans ce programme, Thales est l'un des pionniers de la mobilité aérienne en ville. C'est une période très excitante pour nous, qui marque un jalon historique pour les solutions de transport futures », déclare Michel Grenier, vice-président de l'avionique chez Thales au Canada, dans un communiqué.


Airbus a aussi son projet

Si nos deux français se sont alliés à un américain, il existe d'autre part un projet européen mené par Airbus: CityAirbus. 
Fin 2017, Airbus affirmait avoir testé avec succès les rotors de son "taxi volant autonome", motorisé lui par Siemens.
L'aéronef affiche sur le papier des performances deux fois moindres que le projet Nexus, mais il faut noter cependant qu'il est lui 100% électrique !


Il était prévu que le démonstrateur vole fin 2018. Cette ambition a semble t-il était retardée.

Si peu de monde croyait sérieusement à la réalité de ces projets il y a encore 5 ans, ces derniers deviennent absolument concrets, tangibles aujourd'hui.
Dans les deux cas cités, l'opérateur prévoit dans un premier temps d'embarquer des pilotes dans l'appareil, afin de rassurer le client, mais nul doute que la fonction autonome, tout comme dans les voitures, s'imposera à moyen terme.

Reste à déterminer la viabilité économique du marché... mais pour certaines mégalopoles saturées, le choix devrait être vite validé.

Dans le militaire, les perspectives sont immenses, même si rien n'a été planifié à ce jour (la France recevra par exemple à la fin des années 2020 le nouveau HIL, hélicoptère interarmées léger, basé sur la plateforme Airbus H160, "traditionnelle" mais aux performances remarquables). On imagine en premier lieu ces aéronefs autonomes servir à l'extraction de blessés, à la logistique, ou pourquoi pas à l'infiltration derrière les lignes ennemies.
Après l'écran tactile, nous sommes probablement ici avec ces taxis autonomes devant une nouvelle innovation de rupture du monde civil, qui pourrait bien faire le chemin vers le militaire à bref horizon.

Il faut se réjouir que des industriels français soient à l'oeuvre sur ces technologies.


mercredi 9 janvier 2019

Le CEAM présente ses voeux avec des images inédites de ses expérimentations


Le Centre d'Expertise Aérienne Militaire (CEAM) a délivré ses vœux pour l'année 2019 dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Une courte vidéo oui, mais pleine d'images inédites, et donc intéressantes !

Source captures: Youtube CEAM


Officiellement basé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le CEAM, un "Air Warfare Center" à la française, mène des expérimentations depuis plus d'un demi-siècle, partout sur le Territoire National, et même un peu plus loin.

Ses vœux 2019 regorgent d'images inédites sur les expériences menées en amont dans l'Armée de l'air. 
Pour les plus célèbres, on peut y voir les ravitaillements de Rafale sur le nouvel MRTT, les aventutes de l'A400M au Sahara, ou encore les nouveaux Pilatus PC-21 qui arrivent à Cognac depuis la rentrée 2018.

Plus inédit encore dans cette vidéo, des tests d'armements individuels ou aéroportés, et même les images des qualifications des nouveaux armements de sabord de l'hélicoptère Caracal




Pour rappel, le CEAM a pour principale mission de définir les règles d’emplois des matériels de l’Armée de l’air avant leurs livraisons aux unités.


Le centre a entamé en 2015 sa transformation en "Air Warfare Center". Se concentrant en permanence sur l’effet militaire produit par les forces, le centre garantit désormais l’indispensable alignement de la doctrine d’emploi aux possibilités de systèmes aboutis, servis par des savoir-faire indispensables à l’action des combattants. Mais l’approche innovante du centre ne se limite pas à une réorganisation en profondeur, aussi contemporaine soit-elle. Elle s’illustre également au travers d’une valorisation sans précédent de son potentiel humain. Afin de compléter l’arsenal des capacités militaires dont les forces opérationnelles ont besoin, le centre encourage et soutient chacun de ses aviateurs à promouvoir ses idées, ses projets. 
Traditionnellement voué à soutenir la politique d’acquisition d’équipements approuvée par l’état-major central et inscrite dans la loi de programmation militaire, le Centre d’Expertise Aérienne Militaire vient d’ouvrir une voie complémentaire qui permet d’accroître les modes d’action et les capacités d’intervention de l’Armée de l’air. S’il n’a pas vocation à être un centre de profit, le CEAM s’est néanmoins largement inspiré des pratiques promues dans le monde entrepreneuriat afin de cultiver l’esprit d’innovation de ses 750 aviateurs*.

Texte: page Linkedin du CEAM












lundi 7 janvier 2019

Pour sa 4ème campagne d'essais, nEUROn se mesure à l'Eurofighter


2019 commence très bien pour le démonstrateur de drone de combat nEUROn, qui poursuit à Istres sa 4ème campagne d'essais avec le renfort de la chasse espagnole. La carrière du drone de Dassault Aviation est toute tournée vers la définition des capacités de combat aérien européennes du futur.

La DGA et l'armée de l'air espagnole, l’Ejército del aire, ont annoncé au tournant de cette année 2019 leur coopération durant la campagne d'essais du démonstrateur de drone de combat nEUROn - la quatrième dans son histoire - consacrée à la « Low Observability », ou de manière plus vulgaire, la furtivité.

C'est ainsi que les espagnols ont déployé à partir du 17 décembre sur la base aérienne 125 d’Istres-Le Tubé deux chasseurs Eurofighter EF-2000 pour des exercices avec le drone.

Selon le ministère des Armées, nEUROn a débuté sa 4e campagne d’essais « Low Observability » courant novembre. Cette campagne est conduite par la Direction générale de l’armement (DGA) avec le soutien de Dassault Aviation. Elle a été réalisée à Istres par les équipes de DGA Essais en vol et consiste en une série de confrontations face à différents moyens opérationnels de détection ; elle se poursuivra début 2019.
La 4e campagne « Low Observability » a pour objectif de poursuivre l’étude de mise en œuvre des aéronefs de type nEUROn et de confronter sa furtivité à des capteurs embarqués sur aéronefs, à des radars sol et à des moyens de surface. Les campagnes « Low Observability » permettent à la DGA d’évaluer les développements en cours sur les moyens de détection. Elles permettent également aux forces armées d’évaluer leur capacité de détection d’un drone furtif représentatif des menaces futures. 
Le 17 décembre dernier, le site d’Istres de DGA Essais en vol a accueilli un détachement d’aéronefs du centre d’expérimentations de l’Armée de l’air espagnole (CLAEX), pour confronter le drone furtif face à deux Eurofighter Typhoon. Cette activité de responsabilité DGA a pu être réalisée avec succès grâce à l’excellente coopération entre les différentes parties prenantes : Dassault Aviation, les forces aériennes espagnoles et la DGA.

Cette campagne du nEUROn est certes marquée par la réalisation de son 150 ème vol d’essai, mais semble symboliquement, en parallèle des avancées politiques et industrielles sur le système de combat aérien européen futur (SCAF/FCAS) entre français, allemands, et justement bientôt espagnols, s’inscrire dans de très sérieux - comprendre "déterminants" - travaux de définition des doctrines de demain, que l'on parle d'emploi des drones de combat, ou des capacités furtives en général.

De quoi nous rappeler que la décennie 2020 - celle des "ruptures" - c'est déjà dem... dans un an !


PS: et bonne année !