mercredi 27 février 2019

Les très bons résultats de Thales en 2018


Le groupe Thalès a présenté ce 26 février des résultats 2018 excellents, confirmant ses ambitions de devenir leader dans ses domaines d'activité, notamment dans le cyber. Défense et sécurité tirent particulièrement ces bons résultats.

Thales Group a réalisé un chiffre d'affaires de 15,8 milliards en 2018. Ses prises de commandes représentent 16 milliards d'euros, soit une augmentation de 7% par rapport à 2017. Le groupe peut notamment se féliciter d'avoir engrangé 19 grandes commandes d'un montant unitaire supérieur à 100 millions d'euros, pour un montant total de 4,59 milliards d'euros. 

Le secteur défense et sécurité est celui qui se porte le mieux avec 8,7 milliards d'euros de CA, en hausse de 12%, et  un carnet de commandes de 32,3 milliards d'euros qui représente à lui tout seul deux ans de chiffre d'affaires pour le groupe !


Parfaitement calé dans ses objectif de leadership à horizon 2021, Thalès compte augmenter les dépenses en R&D pour atteindre 4 milliards d'euros, contre 3 milliards en 2017. Dans l'économie de l'innovation, la recherche et développement est bien le nerf de la guerre. Le numérique (IA, cybersécurité, internet des objets...) est la grande priorité.

Le groupe recrutera 5 500 personnes en 2019, dont 2 500 en France.


Ci-dessous en vidéo, la conférence de presse de présentation des résultats 2018:



vendredi 22 février 2019

Avec Club Phoenix, le Ministère des Armées décloisonne la recherche stratégique


Nous l'évoquions fin novembre, le ministère des Armées s'apprêtait à créer, dans le cadre de la mise en oeuvre du Pacte Enseignement Supérieur, le Club Phoenix. L’objectif est de développer et régénérer le vivier des chercheurs français pour les questions de défense, avec ici comme particularité de former une passerelle entre les mondes académiques et le privé. Sous la responsabilité spécifique de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), il rassemble déjà plus de 80 partenaires.

Ce blog le relaie depuis maintenant plusieurs années: il existe une volonté nouvelle de (re)structurer la filière de recherche stratégique française. Cela passe par le soutien public comme privé aux chercheurs, mais également par un décloisonnement assez massif des matières, et ce notamment afin d'établir des passerelles entre les sciences humaines et les sciences dures. Mais avant tout devrait-on dire, entre les sciences humaines et sociales elles-mêmes...

C'est dans ce contexte que le ministère des Armées s'est lancé depuis 2017 dans une cette initiative qu'est le Pacte Enseignement Supérieur. À cette fin, le ministère des armées investit 2,5M€ par an, afin de financer une quarantaine de chercheurs, 3 centres de recherche universitaires labellisés « Centre d’Excellence » et un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) « Défense et Stratégie » (voir lien ci-dessous).


Le Club Phoenix s’intègre dans ce processus. Sorte de "lab" où l'adhésion est facile et gratuite, son but est d'associer entités privées, recherche universitaire et décideurs institutionnels, au profit du soutien à la recherche stratégique, avec pour objectif final - ou du moins affiché - d'assurer l’employabilité des jeunes chercheurs qui incarnent la relève stratégique. Chaque doctorant financé par le ministère doit pouvoir trouver un emploi pérenne, de qualité, et dans son domaine d’expertise.

Grâce à divers types de rencontres (ateliers, séminaires, petits déjeuners, afterworks...), le Club Phoenix se veut comme un lieu d’échange unique où se rencontrent les acteurs institutionnels et privés (industriels, acteurs financiers, think tanks, cabinets d'études...) considérant - c'est la condition - que les sciences humaines et sociales  apportent un éclairage indispensable aux enjeux de défense et de stratégie auxquels la France et l’Europe doivent faire face, et souhaitant le développement d’une recherche duale en SHS sur des sujets d’intérêt commun.

La DGRIS est en charge de l'animation, mais c'est le très récent Innovation Défense Lab qui accueillera les rencontres. 

Un espace Internet dédié sera créé au cours des prochaines semaines. Plus de 80 partenaires ont déjà rejoint le club. Citons pour exemple l'AFD, ArianeGroup, le CEA DAM, le CEIS, Dassault Aviation, les GIFAS/GICAN/GICAT, Thalès, Sopra Steria, Nexter, KPMG, l'IFRI, ENGIE, le CNES...


mercredi 20 février 2019

Le bordelais Drone Protect System protégera les sites de l'Armée de l'air


Le groupe Drone Protect System (DPS), basé sur le bassin d'Arcachon, a annoncé le 11 février avoir signé un contrat majeur avec l’Armée de l’air, pour la protection de ses installations sensibles. La solution 3S retenue par l’institution et brevetée, se déploie depuis le début de l'année sur le territoire national.

Alors que la technologie Skeyetech (développée à Bordeaux) employée par Azur Drones pour la surveillance autonome recevait l’homologation de la DGAC, un autre "droniste" issu de l'écosystème girondin connait le succès en ce tournant d'année 2019.

Le marché pour la surveillance des sites sensibles de l'Armée de l'air (sans plus de précisions) avait été annoncé en décembre dernier, il a désormais été signé, annonce DPS.



"Drone Protect System" a été créé sur le Bassin d’Arcachon et développe une solution innovante avec un concept d' "agent de surveillance 4.0". Les drones sont 100 % autonomes et accompagnés de leur station de rechargement. Cette station autonome permet au drone d’offrir un service du plus haut niveau de disponibilité, de réactivité et de fréquence d’intervention pour un grand nombre d’applications. 
Le drone "C2" pourra ainsi décoller automatiquement de sa base suite au déclenchement d'une alerte et se rendre directement sur le point désigné. Sur place, il pourra capter des images permettant de lever le doute très rapidement sur cette alerte.
A l'issue de sa mission, le drone, tout seul, rejoint avec une précision d'atterrissage unique sa base lui permettant de se positionner dessus afin de se recharger dans un espace protégé et sécurisé.

Que l'Armée de l'air confie une telle mission à ce prestataire ressemble à une formidable réussite. Car effectivement, le cahier des charges militaire requiert un produit robuste, fiable, efficace et facile d'emploi, capable de s'intégrer et de renforcer l'ensemble des dispositifs de protection, statiques passifs, actifs ou dynamiques.

Pour DPS, ce succès vient couronner une politique de R&D pointue et une rigoureuse exigence de conformité quant à la réglementation de l'aviation civile.


Avec un retard à l’allumage, car trop longtemps cantonné à des niches (et aussi tenté par une bulle des loisirs qui n'aura que brièvement existé), le drone semble désormais trouver sa voie dans le marché des services. Dans ce contexte, l'autonomisation offre des perspectives immenses, en particulier dans la sécurité.


lundi 18 février 2019

Le Rafale tire ses premiers missiles METEOR


Des Rafale de l’Armée de l’air et de la Marine Nationale ont réalisé ce mercredi 13 février à Cazaux, les premiers tirs pour cet appareil du nouveau missile air/air Meteor. Ce missile spécifique au dernier standard du Rafale (mais encore de l'Eurofighter et du Gripen), est qualifié de game changer en raison de sa portée de plus de 100 km en combat aérien.

Source: Ministère des armées


Communiqué MinArm:
Le mercredi 13 février, à 13h30, une patrouille composée de deux Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux (Gironde) pour tirer un premier missile Meteor. A 20h00, un deuxième tir a été effectué de nuit. Ces tirs ont pu être réalisés grâce à la mise en œuvre par la DGA, du dispositif d’essai, comprenant la sécurité, l’instrumentation, la mise en œuvre des cibles, et la restitution des tirs, depuis son site situé sur l’île du Levant au large de Hyères, dans le Var. 
Les avions ont été mis en œuvre et pilotés par du personnel du centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) de l’armée de l’air et du centre d’expérimentations pratiques de l’aéronautique navale (CEPA/10S) de la Marine nationale, en étroite collaboration avec la DGA, démontrant ainsi le très haut niveau de technicité des forces en milieu interarmées. 
Destiné à des missions de supériorité aérienne, le missile air-air Meteor est propulsé par statoréacteur et capable d’intercepter des cibles à très longue portée. Acquis par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suède, il est doté d’une zone d'interception assurée nettement supérieure à celle des missiles de même gamme actuellement en service.

Lire sur le blog: A Cazaux, quatrième et dernier test du missile METEOR pour la DGA (2017)



vendredi 15 février 2019

L'Espagne rejoint le système de combat aérien futur franco-allemand


Ce 14 février 2019 aura été marqué par la naissance d'un ménage à trois. En effet, comme pressenti depuis plusieurs mois, l'Espagne intègre le SCAF franco-allemand. Le système de combat aérien futur devient véritablement européen. 

Ci-dessus: de gauche à droite, les ministres de la défense française, espagnole et allemande - AFP


Comme prévu, l'Espagne rejoint donc la France et l'Allemagne dans le programme SCAF: système de combat aérien futur (ou FCAS: future combat air system). La ministre espagnole de la défense Margarita Robles a en effet signé une lettre d'intention en présence de ses homologues françaises et allemandes, Florence PArly et Ursula von der Leyen, en marge d'une réunion à Bruxelles au siège de l'OTAN.

Petit pied de nez par la même occasion puisque l'OTAN peut-être considéré comme le pré-carré du F-35 américain et de son système de systèmes bien à lui. Un F-35 d'ailleurs, à qui l'Allemagne a définitivement (?) claqué la porte la semaine passée, dans le cadre du remplacement de ses Tornado.



Voulu initialement à Paris comme un projet bilatéral, dont la roadmap serait formellement contrôlée par le couple franco-allemand, au moins durant la phase de définition des capacités, le SCAF devient avec l'arrivée de l'Espagne véritablement européen, ce qui ouvre même la voie aux financements du Fonds Européen de Défense, qui nécessite pour fonctionner la présence de 3 pays au sein d'un programme d'armement.

A Madrid en tout cas, on assure avoir bien regardé les divers projets, jugeant finalement que le SCAF était le plus crédible, et surtout le plus à même d'agglomérer les partenaires dans le futur. Pas de temps à perdre donc. 

Selon moi, le dossier n'est pas véritablement compliqué par l'engagement espagnol, pays qui arrive doté d'une forte industrie aéronautique militaire made in... Airbus (en charge du programme avec Dassault Aviation). 
Au contraire, l'ensemble du programme devrait même y gagner puisque l'Espagne, déjà membre du club Eurofighter, semble d'une part accepter de suivre les voies déjà empruntées et le rôle de leader de la France, et offre d'autre part des perspectives non-négligeables (financement et commandes) tout en étant certaine de bénéficier d'un retour géographique grâce à Airbus. 
Comme d'habitude depuis l'annonce du SCAF, les devants ont été pris. Les ministres ont confirmé que les divers rôles seraient attribués au cours de l'avancée du programme.

SCAF, tel qu'initialement présenté par Airbus en 2017

De plus, sur le plan purement opérationnel, pour les forces aériennes françaises (ne pas oublier l'aéronavale, qui sera néanmoins bien seule au sein du programme), c'est également une chance !

Comment sera construit le SCAF ? De ce que l'on en sait à ce jour, il s'agira d'un système de systèmes bâti autour d'un chasseur de nouvelle génération - et donc doté de capacités telles que la fusion de données, un haut niveau de furtivité, de l'IA, des armements de nouvelles générations... - capable d'évoluer avec des drones pour ailiers, tout comme avec l'ensemble des aéronefs constituant son environnement de combat, du cargo au satellite. 
Sur le principe pas de problème, nous sommes ici - plus ou moins - dans l'idée du système de combat aérien futur tel qu'imaginé partout dans le monde à l'horizon 2040/50. Mais qu'en sera t'il du chasseur lui-même, alors que la France était la seule en Europe a avoir opté avec le Rafale pour un chasseur unique, dit "omnirôle" ?

Leader sur ce SCAF qui est désormais amené à prendre de l'ampleur en Europe, prenant clairement l'ascendant sur le concept concurrent britannique "Tempest", la France est peut-être aujourd'hui en position de porter l'uniforme de leader stratégique en Europe sur le combat aérien. Il s'agira de faire les choix les plus judicieux afin d'être cohérent sur l'opérationnel bien sûr, mais aussi et surtout de garantir la cohésion entière des partenaires. La tâche n'est pas mince face au "club F-35".


Une semaine tout juste après le lancement officiel des premières études chez Dassault, Airbus, Safran et MTU, ce début d'année 2019 marque véritablement le top départ du programme. Prochaine étape de cet étonnant alignement des planètes, le salon du Bourget en juin où on espère bien découvrir quelques visuels et maquettes. 


mercredi 13 février 2019

Azur Drones obtient l'homologation de la DGAC pour son système Skeyetech


Avec son système Drone Guard de Skeyetech, Azur Drones a obtenu l'homologation de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). C'est le première fois qu'un système de drone doté d'une autonomie si importante reçoit cette autorisation en Europe.

Le système Skeyetech obtient la première autorisation de vol autonome en Europe pour un drone sans pilote. 
Ce concept, issu du service "Drone Guard" proposé par Azur Drones, leader européen dans les drones de surveillance, a été développé à Bordeaux par la PME Skeyetech (d'ailleurs incubée à l'origine par Bordeaux Technowest), rachetée l'an passé par Azur Drones. 


Il permet à un drone doté de deux caméras et d'une autonomie de 25 minutes d'assurer la surveillance de sites sensibles, et ce en toute autonomie. Intégré à un réseau de capteurs, le Skeyetech peut décoller  de jour comme de nuit pour reconnaître une zone ou faire un point de situation en cas d’alerte.

C'est ici que l’homologation de la DGAC distingue Skeyetech d'autres cas, puisque son autonomie d'action est une première. Le téléopérateur n'est ici pas vraiment un pilote, il n'a d'ailleurs aucunement besoin de formation.


Une telle autorisation représente une étape assez fondamentale pour le futur des services par drones, voués à l'autonomie (tout comme les trafics routiers, ferroviaires, aériens...). Jusqu'ici, les pays industrialisés, et fortement urbanisés, hésitent encore*, mais il faut noter que Skeyetech n'aura pas accès à l'espace public, et donc au survol de zones habitées ou fortement fréquentées du moins.
Déjà, afin d’obtenir cette homologation, les composants du système Skeyetech ont tous été au moins doublés, faut valoir le fabricant. Et le système dispose également d'un parachute et d’un logiciel de maintenance prédictive... Des mesures de sécurité drastiques que Skeyetech a su remplir.

Doucement mais sûrement, ces systèmes autonomes ou "semi-autonomes" du moins, devraient trouver leur place dans le marché des services immense qui s'offre à eux.


*Pour les grandes expérimentations dans la livraison par exemple, il faut pour l'instant aller voir du côté de l'Afrique et de ses grands espaces inhabités.


lundi 11 février 2019

Frappe nucléaire dans les Landes


Dans la nuit du lundi 4 au mardi  février, un Rafale de l’armée de l’Air a effectué un tir d’évaluation du missile air-sol de moyenne portée amélioré (ASMP-A). Le missile, évidemment désarmé, a ainsi frappé avec succès la zone d’essais du centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse.

Ci-dessus, au centre: le missile stratégique ASMP-A porté par un Rafale


Le tir du missile ASMP-A a été réalisé par un Rafale B de l’escadron 2/4 La Fayette de Saint-Dizier (Forces aériennes stratégiques), durant une mission de 11h nécessitant plusieurs ravitaillements par des avions C-135 et A330 Phénix.
Vous l'aurez compris, le test reproduisait les conditions réelles de cette mission primordiale des forces aériennes stratégiques. Le chasseur a donc terminé sa mission par une pénétration à basse altitude avant de délivrer son armement stratégique.

Selon le ministère des Armées, le tir d’évaluation a eu lieu sur une nouvelle génération de missiles ASMP-A avec une portée de 500 kilomètres et une charge nucléaire de 300 kilotonnes

Pour la ministre Florence Parly, « ce succès renforce la crédibilité technico-opérationnelle de la dissuasion dont la permanence de la composante aéroportée est assurée sans discontinuité par l’armée de l’Air depuis 1964 ».
Effectivement, ce type d'essais, tout comme les exercices "Poker" des FAF, perpétue le haut niveau de crédibilité de la composante "air" de la dissuasion nucléaire française.

Et même s'il était prévu de longue date, il est de surcroît intéressant de constater qu'il - le tir-  intervient dans le contexte dégradé de la sortie de la Russie et des États-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (qui en réalité, est plutôt une conséquence des relations Chine/USA).
Or, après un rapide tour de la presse internationale la semaine passée, on remarque que le tir français a fait grand bruit, partout. Aux USA, en Grande-Bretagne et Europe (de l'est surtout !), Russie bien sûr, et jusqu'en Chine. Une telle publicité au final, nous "arrange" en termes de souveraineté et de place sur l'échiquier mondial, mais il demeure amusant de répertorier les divergences d'interprétations, qui vont de l'avertissement visant spécifiquement la Russie, au positionnement comme leader stratégique européen, et ce en concurrence avec les USA et l'OTAN.


vendredi 8 février 2019

Premiers accords autour du futur chasseur européen


Ce 6 février restera l'une des dates charnières dans l'histoire de l'Europe industrielle de la défense, puisque ce sont deux contrats qui ont été notifiés dans le cadre du projet de futur avion de combat franco-allemand. Et bientôt espagnol, puisque mi-février, Madrid devrait officiellement intégrer le programme.

Images - © Dassault Aviation; Safran


La ministre allemande de la défense, Ursula von der Leyen, étaient présente mercredi en région parisienne aux côté de son homologue française, Florence Parly, pour une journée consacrée au plus grand projet industriel européen, le SCAF: système de combat aérien futur. Projet qui unit la France et l'Allemagne.
L'Espagne devrait rejoindre officiellement le programme dans quelques jours, ouvrant la voie aux financements du Fonds européen de défense (qui nécessite 3 pays). En revanche, la Belgique devrait rester sur la pas de la porte, elle qui dans un élan de schizophrénie, se disait intéressée par SCAF le jour de l'annonce du choix du F-35 américain pour ses forces aériennes.

Ce 6 février donc, les deux ministres ont confié à Dassault Aviation (maître d'oeuvre) et Airbus une étude de concept commune (JCS) basée sur le « High Level Common Operational Requirements Document » (HL CORD) signé en 2018 par la France et l’Allemagne. Cette étude fait suite à l’accord de référence conclu entre Dassault Aviation et Airbus Defence and Space en 2018 pour développer et produire le Système de combat aérien futur (SCAF)

  • Identifiera des concepts de base préférentiels pour ses principales composantes que seront l’avion de combat de prochaine génération, les drones, un système de systèmes et les services associés de prochaine génération.
  • Évaluera la viabilité opérationnelle et technique, ainsi que la faisabilité programmatique des concepts de base.
  • Identifiera les besoins technologiques et de démonstrateurs communs.
La date de démarrage de cette étude JCS de deux ans est fixée au 20 février 2019.

Pour Éric Trappier, Président-Directeur général de Dassault Aviation: « Cette nouvelle mesure est un élément fondamental pour assurer l’autonomie stratégique européenne de demain. Dassault Aviation mobilisera ses compétences d’Architecte et d’Intégrateur systèmes pour répondre aux besoins des Nations et permettre à notre continent de rester à l’avant-garde du domaine primordial des systèmes de combat aérien. »

Dirk Hoke, Président exécutif (CEO) d’Airbus DS, a déclaré pour sa part : « Le SCAF est l’un des plus ambitieux programmes de défense européens du siècle. Avec la signature du contrat aujourd’hui, nous allons enfin mettre en marche ce programme de haute technologie. Les deux entreprises s’engagent à fournir à nos Nations les meilleures solutions en ce qui concerne l’avion de combat de prochaine génération et les systèmes de systèmes qui l’accompagneront. Nous sommes ravis de recevoir cette opportunité et honorés de la confiance qui nous est accordée. »

Cette étude commune vise à conceptualiser les différentes capacités du SCAF et à jeter les bases de leur définition et industrialisation future, en vue d’une capacité opérationnelle complète à l’horizon 2040. Dans cette optique, des programmes de démonstrateurs seront préparés et lancés à l’occasion du Salon aéronautique du Bourget en juin 2019.

Oui, le calendrier s'est considérablement accéléré. Car si le projet ne sera mené à terme qu'à l'horizon "2040" (en ce qui concerne la capacité opérationnelle dans les forces), il s'agit dès aujourd'hui de fédérer en Europe - ou pourquoi pas, en dehors (Japon par exemple) - et de rendre ainsi le projet parfaitement concret, ceci dans le but d'éviter un drame "Eurofighter bis", et éventuellement mettre les britanniques et leur projet concurrent Tempest au pied du mur, ne leur laissant pour seul choix que d'intégrer FCAS selon les termes continentaux.


Le français Safran et l'allemand MTU sur les moteurs



Florence Parly et Ursula von der Leven se sont également rendues à Gennevilliers où elles ont inauguré la nouvelle fonderie du site Safran, et ont assisté à la signature d’une lettre d’intention entre les industriels français et allemands, Safran et MTU Aero Engines, qui seront étroitement associés aux travaux pour la définition du moteur du futur système de combat commun.

Safran hériterait de la conception et de la production du moteur, quand MTU gérerait services et maintenance, peut-on lire dans la presse spécialisée.
On murmure également qu'il reste de la place dans le deal pour un autre champion européen des turbines (qui lui a de l'avance sur certaines technologies), le britannique Rolls Royce. Mais comme dit, plus haut, il demeure embourbé outre-Manche dans le programme Tempest. 

On évoque au ministère des Armées des parties chaudes à 2 100 degrés pour le futur chasseur (là où le M88 du Rafale plafonne à 1 850, ce qui peut être désormais un point bloquant à l'export). La nouvelle fonderie de Safran devrait permettre d'innover en la matière avec le travail sur de nouveaux matériaux.


mercredi 6 février 2019

Cérémonie à Mérignac pour la livraison du premier Rafale du Qatar


Bientôt 4 ans après l'annonce de cette commande, , une cérémonie s’est tenue à Mérignac ce mercredi 6 février 2019 en présence d’Éric Trappier à l’occasion de la livraison du premier Rafale à l’armée de l’air du Qatar (QEAF).

Images : © Dassault Aviation


Une cérémonie s’est tenue ce jour à Mérignac ce 6 février en présence d’Éric Trappier, Président-Directeur général de Dassault Aviation, à l’occasion de la livraison du premier Rafale à l’armée de l’air du Qatar (QEAF) sous le patronage de Son Excellence Dr Khalid bin Mohamed Al Attiyah, vice-Premier ministre du Qatar et ministre d’État chargé de la Défense, et de Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la ministre française des Armées, et en présence du général de division Mubarak Al Khayareen, Commandant en chef de la QEAF.


Ci-dessous le reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine, en date du 6 février 2019


Cette première livraison, conforme au calendrier, fait suite à la signature, en mai 2015, du contrat d’acquisition de 24 Rafale par l’État du Qatar pour équiper sa force aérienne, et de 12 exemplaires supplémentaires en décembre 2017, portant à 36 le nombre total de Rafale qui voleront sous les couleurs qatariennes.

On notera la magnifique livrée "2 tons" des appareils.

En vertu de ce contrat, de nombreux (200) pilotes et mécaniciens qatariens sont en cours de formation en France, au sein à la fois de l’armée de l’Air et de l’industrie française. Une partie d'entre eux était présente lors de cette cérémonie bordelaise.

« Pour la quatrième fois dans notre relation de confiance et de longue date avec le Qatar, un appareil de Dassault Aviation aura l’honneur de servir dans l’armée de l’air qatarienne. Cette première livraison est le point culminant d’une relation entamée voici plus de 40 ans. Je suis ravi et fier qu’à nouveau l’État du Qatar ait renouvelé sa confiance en nous, en confirmant à deux reprises son choix du Rafale pour protéger son territoire et ses citoyens », a déclaré Éric Trappier, Président-Directeur général de Dassault Aviation.

Après le Qatar, c'est l'Inde qui devrait recevoir ses premiers Rafale en septembre 2019.







lundi 4 février 2019

Le Rafale à l'heure suisse


La Suisse prévoit avec son plan Air 2030 de remplacer ses F-5 Tiger II et les F/A-18 Hornet. Comme prévu, les grands avionneurs occidentaux ont répondu à l'appel d'offres ce 25 janvier 2019. Dassault Aviation y présente bien entendu son Rafale.

Ce 25 janvier, sur la base des exigences publiées par le DDPS le 23 mars 2018, les cinq candidats ont transmis à Armasuisse (l'Office fédéral des marchés publics de la défense) leurs offres relatives aux prochains avions de combat. Le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le Gripen E/F de Saab, le F-35A de Lockheed-Martin et le F/A-18 Super Hornet de Boeing sont donc tous en lice.
« La soumission de ces premières offres marque le début de la phase d’analyse et d’essais », annonce le département fédéral de la Défense

De février à juillet, des évaluations en simulateurs puis en vol seront effectués sur les appareils, permettant de constituer une base de la comparaison systématique et complète entre les candidats qui sera réalisée au deuxième semestre 2020.
Chose interessante, cette comparaison permettra de « déterminer pour chaque modèle d’avion la taille nécessaire de la flotte »

Fin 2020, un deuxième appel d’offres sera transmis aux candidats. À partir des connaissances acquises avec la deuxième offre, Armasuisse comparera les candidats entre eux sur la base des rapports spécialisés et déterminera l’utilité globale pour chaque candidat. Le rapport d’évaluation mettant en parallèle l’utilité globale avec les coûts d’acquisition et d’utilisation pour une période de 30 ans sera alors élaboré.

Et ce n'est pas fini, il faudra ensuite très probablement passer par une votation, un référendum. Cette par cette voie-ci que le Gripen, initialement choisi, avait été recalé en 2014, suite à des suspicions de corruption.

La livraison des appareils débutera en 2025. Les chances françaises y sont sérieuses, la Suisse ayant besoin d'un appareil polyvalent, et surtout fiable.

Les offres pourraient porter sur 30 à 40 appareils, maintenance et armement compris. Surtout, les compensations économiques sont demandées à hauteur de 100%, soit la valeur de ce contrat estimé à (maximum) 8 milliards de francs suisses, soit 6,8 milliards d'euros. Un budget qui paraît juste, sachant que le marché comprendra aussi un système de défense sol/air.

Sur le plan opérationnel, la Suisse regardera les coopérations militaires proposées. Le Département de la défense évaluera les offres selon quatre critères: efficacité opérationnelle, assistance produit, compensations directes et coopération.


vendredi 1 février 2019

L'Université de Bordeaux signe un nouveau partenariat avec la Zone de défense


Jeudi 31 janvier, le Général de Corps aérien Jean Rondel, commandant les forces aériennes et officier général de la zone de Défense et de sécurité Sud-Ouest et monsieur Manuel Tunon de Lara, président de l’université de Bordeaux, ont signé une convention de partenariat entre l’université de Bordeaux et l’état-major de la zone de défense Sud-Ouest.

C’est à ce jour le partenariat le plus ambitieux et le plus développé entre une université et une zone de défense. Il s’appuie sur les missions fondamentales de l’université : la formation et la recherche. 

La convention a des objectifs concrets qui permettront notamment : 
  • de faciliter l’accès des étudiants de l’université à des stages qualitatifs au sein du ministère des armées ; 
  • de permettre aux acteurs du recrutement de la Défense de venir régulièrement à la rencontre des étudiants pour présenter les opportunités professionnelles offertes ; 
  • d’offrir aux étudiants des possibilités d’actions dans la réserve opérationnelle ; 
  • de soutenir la structuration au sein de l’université de Bordeaux d’un réseau de réservistes pouvant mettre leurs compétences au service de l’établissement ; 
  • de faciliter le partenariat entre l’excellence de la recherche bordelaise et la nouvelle Agence de l’innovation de défense ; 
  • d’accompagner les militaires en reconversion dans l’accès à une formation continue de qualité. 

Dans un second temps et au vu des résultats des premières actions, les deux institutions se réservent la possibilité d’étendre le périmètre de leurs collaborations. 
La convention témoigne en outre d’une relation équilibrée dans un partenariat respectueux des missions et des intérêts de chacun. 

Elle témoigne également du rôle citoyen qu’entend jouer l’UBx. En effet, Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale rendu public en avril 2013 et qui sert de socle à la loi de programmation militaire pour la période 2014-2019 énonçait un objectif primordial auquel l’UBx entend contribuer : 
« La défense et la sécurité de la Nation reposent sur l’intervention des institutions publiques, civiles et militaires. Elles requièrent la sensibilisation, l’association et l’adhésion de l’ensemble de nos concitoyens ». 
En recherchant des objectifs communs avec la ZDSO et dans le respect des missions qui lui sont confiées au bénéficie de ses usagers et de ses étudiants, l’UBX contribue au travers de cette convention à la promotion et à la diffusion de l’esprit de défense au sein de la communauté universitaire.